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La Canzone

La Canzone est un genre italien de poésie lyrique, emprunté à la cansò provençale, qui traitait des sujets d'amour. La cansò était un morceau à strophes, récité avec accompagnement d'instruments; quant au nombre et à la mesure des vers de la strophe, ils ont été très variables. Dante et Pétrarque ont écrit des canzoni, sans toutefois qu'en Italie cette belle forme lyrique soit nécessairement renfermée dans le cercle des sentiments amoureux; on en voit la preuve dans le recueil de Manzoni et dans les camons de Pétrarque lui-même. C'est aussi de la cansò que dérivent les cants catalans et les canciones de la Castille. (E. B.).
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L'Italie

« Italie, ma chère Italie, quoique la parole ne puisse rien pour guérir les mortelles blessures que je vois si pressées sur ton beau corps, je veux que mes soupirs soient tels que les espèrent le Tibre, l'Arno et le Pô, dont j'habite les rives, douloureux et pensif. Roi du ciel, je demande que la pitié qui t'a conduit sur la terre te fasse prendre en gré ce beau pays. Vois, Dieu bienfaisant, quel léger prétexte et quelle guerre cruelle! Ces coeurs qu'endurcit l'impitoyable Mars, ouvre-les et attendris-les. Fais que ta vérité s'entende par ma bouche. Vous à qui la fortune a mis en main les rênes de cette belle contrée, dont il semble que vous ne preniez nulle pitié, que font ici tant d'épées étrangères? pourquoi la verte plaine se teint-elle d'un sang barbare? Une vaine erreur vous trompe; vous voyez mal et vous croyez trop bien voir, vous qui cherchez dans un coeur vénal l'amour ou la foi. Celui qui a le plus de troupes est entouré de plus d'ennemis. Oh! dans quel désert étranger s'est amassé ce déluge pour inonder nos douces campagnes? Qui nous défendra si la résistance ne vient pas de nos propres mains?

La nature avait pourvu sagement à notre empire, quand elle éleva la barrière des Alpes entre nous et la race tudesque; mais l'aveugle désir, obstiné contre son propre bien, s'est si fort trompé lui-même, qu'il a mis dans son corps sain une maladie mortelle.

... N'est-ce pas ici cette terre que je touchai d'abord? n'est-ce pas le nid où je fus nourri si doucement? n'est-ce pas cette patrie à laquelle je me confie, mère indulgente qui recouvre dans son sein ceux qui m'ont donné le jour? Au nom de Dieu, que cela vous touche l'âme; et regardez en pitié les larmes d'un peuple douloureux, qui attend son repos de vous seul, après Dieu... »  (Pétrarque, Canzone, 29.)

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Dictionnaire Le monde des textes
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