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Lépidoptères |
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Les Lépidoptères,
aussi appelés Papillons, du nom du dernier stade auquel ils parviennent
forment un ordre d'insectes au corps allongé,
velu ou couvert d'écailles à
la tête arrondie; ils possèdent deux antennes
composées d'un grand nombre d'articles,
généralement plus courtes que le corps, et terminées
par un bouton plus ou moins allongé; deux yeux ovales, une langue
filiforme roulée en spirale, munie d'un petit canal où passe
la liqueur mielleuse des fleurs dont ils se nourrissent;
un corselet ovale; leur abdomen est mou, allongé,
ovale ou presque cylindrique.
Les Papillons possèdent quatre grandes
ailes farineuses ou écailleuses, triangulaires,
oblongues ou ovales, presque toujours élevées perpendiculairement
quand ils sont au repos, leur bord postérieur terminé quelquefois
par une espèce de queue; les pattes au nombre
de 6, sont parfois semblables; les Papillons sont alors dits Hexapodes,
ou bien les deux de devant sont très petites et ne servent pas à
la marche, de telle sorte qu'ils semblent n'en avoir que quatre, ils sont
dits Tétrapodes. Ce sont des Insectes à métamorphose
complète dont les larves sont appelées
chenilles; les chrysalides
presque toujours nues sont attachées par la queue.
![]() Machaon (Papilio machaon). © Elsa Soucasse, 2008. Les Papillons ont probablement été
les premiers Insectes que l'on ait observés;
la variété et le brillant de leurs couleurs, l'étendue
et la mobilité de leurs ailes, la vivacité de leurs mouvements,
n'ont pas frappé seulement les observateurs; chacun a pu suivre
avec intérêt dans les champs, dans les bois ces petits messagers
du Soleil et des beaux jours. Mais écoutons ce que dit Latreille « Il semble que la nature ait eu l'intention de reproduire ici les colibris et les oiseaux mouches qui, par la richesse, l'éclat et la variété de leurs couleurs surpassent les autres animaux de la classe dont ils font partie, celle des Oiseaux. L'imitation se retrouve jusque dans les organes qui leur servent à prendre leur nourriture; ils sont aussi en forme de trompe, et pareillement destinés à pomper le suc mielleux des fleurs. Elle s'est plu aussi à augmenter la surface de leurs ailes et à les façonner de mille manières différentes. Elle a donné plus d'étendue aux corps sur lesquels elle devait exercer son pinceau, et pour rendre le tableau plus agréable; elle a même voulu en varier les formes. Elle a employé pour ces insectes un nouveau genre de peinture, celui que l'on désigne sous le nom de mosaïque. " (Nouveau dictionnaire d'histoire naturelle, article Papillon).
L'ordre
des Lépidoptères, de la classe
des Insectes, a été établi
par Linné ![]() Tête de Lépidoptère vue de profil (Zygaena) et de face (Noctus) pour montrer la situation de la trompe. Le corps des Lépidoptères est à peu près construit sur le même type que celui des Hyménoptères et des Diptères dont il a la souplesse, sinon l'excessive mobilité. Il est entièrement couvert d'une fourrure de poils plus ou moins écailleux, souvent caducs presque au même degré que les écailles qui recouvrent les ailes. La tête porte deux grands yeux composés d'innombrables facettes (jusqu'à 17.000 par oeil). Les antennes, composées d'un grand nombre d'articles de longueur moyenne, souvent filiformes, dentées ou pectinées à divers degrés et terminées en pointe (Hétérocères), sont d'autres fois renflées en massue à l'extrémité (Rhopalocères). Le corselet ou thorax est robuste; les diverses pièces qui la composent sont bien soudées entre elles, disposition nécessaire pour la mise en mouvement des grandes ailes de ces Insectes. Le mésothorax est très développé, tandis que le prothorax est réduit à un étroit collier et que le métathorax reste presque invisible du côté dorsal. Les pattes, également recouvertes de poils ou d'écailles, ne présentent pas de caractère particulier. Les jambes portent toujours un ou deux éperons assez longs; les tarses sont invariablement composés de cinq articles. ![]() Antennes de papillons : 1. antennes de Vanessa; 2. antennes de Saturnia. Les ailes, grandes,
fixées au corselet par de fortes attaches et mues
par des muscles puissants, sont parcourues par
des nervures qui donnent souvent lieu à de grandes difficultés
dans l'analyse des genres et des espèces; elles présentent
cependant la disposition fondamentale suivante : sur chaque aile, partant
de l'attache de celle-ci, deux nervures dites costales (antérieure
et postérieure) se rendent vers le milieu de la surface alaire où,
réunies par une courte nervure transversale dite médiane,
elles circonscrivent la cellule médiane; de ces nervures plusieurs
autres secondaires, dites longitudinales, se dirigent à la
lisière de l'aile. Il y a en outre de une à trois nervures,
qui prennent également naissance à la base de l'aile, soit
en avant, soit surtout en arrière des costales pour se rendre à
leur tour jusqu'au bord de l'aile. La seule d'entre elles qui ne manque
jamais est située en arrière des costales : c'est la nervure
radiale. Mais souvent la disposition de ces nervures est bien plus
compliquée, soit par la multiplicité des longitudinales et
des marginales, soit par la ramification ou l'anastomose
de plusieurs d'entre elles; quelquefois même la cellule médiane
reste ouverte vers l'extérieur. Nous ne pouvons entrer ici dans
de plus amples détails à ce sujet; disons seulement qu'on
est obligé, pour s'y reconnaître, de numéroter les
nervures en allant du bord antérieur au bord postérieur de
l'aile, de telle sorte que le chiffre le plus élevé corresponde
à la nervure la plus postérieure dans chacune des catégories,
celles-ci étant désignées par des lettres de convention.
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Les écailles,
le plus souvent remarquables par la variété, l'éclat
de leur couleur et les dessins élégants que forme l'agencement
de leurs nuances, offrent aussi une grande diversité dans leurs
formes, non seulement d'une espèce à l'autre, mais encore
sur les diverses parties de l'aile d'un même
papillon. Ainsi, vers le point d'attache de l'aile et même vers la
lisière, elles passent peu à peu à l'état de
poils et il en est de même à la face inférieure de
l'aile. Il est aussi quelques espèces qui sont dépourvues
d'écailles, par exemple au Brésil Métamorphoses. Chenilles Les métamorphoses
sont complètes ( Le corps de la Chenille est formé de douze anneaux. Les trois premiers portent constamment trois paires de pattes écailleuses formées de trois articles et représentant les six pattes de l'Insecte parfait; les sixième, septième, huitième, neuvième et douzième anneaux portent au contraire chacun une paire de pattes molles mamelonnées et terminées par une sorte de ventouse, grâce auxquelles l'animal se maintient avec une grande ténacité sur les corps solides. Dans quelques Chenilles un certain nombre de ces pattes molles peuvent manquer, surtout celles du milieu, comme chez les Arpenteuses (Phalènes); plus rarement celles de la dernière paire sont transformées en pointes ou en cornes affectant plus ou moins la forme de fourches (Harpies, Dicranures). Les Chenilles portent sur chaque côté des stigmates respiratoires très visibles au nombre de neuf; il n'y en a pas sur les deuxième, troisième et douzième anneaux. Les Chenilles présentent autant, si ce n'est plus, de variétés que les Papillons eux-mêmes dans la coloration et les téguments qui les couvrent. Les unes sont enfièrement nues, les autres couvertes de poils diversement disposés et colorées parfois avec un véritable raffinement artistique, formant ici des tissus feutrés soyeux, là une surface veloutée, ou encore des brosses, fixés sur des tubercules; il en est enfin qui ont de véritables épines, des cornes, des appendices charnus, mobiles ou rétractiles, etc. Depuis sa sortie de l'oeuf jusqu'à sa transformation en Chrysalide, la Chenille subit plusieurs mues, et la jeune larve n'a pas toujours, dès son premier âge, sa coloration définitive. Les moeurs sont également variées. La grande majorité est herbivore et se nourrit de feuilles. Il en est cependant qui vivent dans l'intérieur des parties végétales, comme dans les troncs des arbres (Cossus) ou dans l'intérieur des fruits (Carpocapsa). Certaines Chenilles, parmi les Microlépidotères, se nourrissent de substances animales desséchées, de poils, de laine, etc. (Tinea). ll y a même, parmi les Noctuelles, des Chenilles carnassières, qui, dit-on, à défaut de plantes se jettent sur d'autres Chenilles ou des Insectes. On a remarqué aussi que si beaucoup de Chenilles vivent indifféremment sur diverses plantes, d'autres au contraire ne se nourrissent qu'aux dépens d'un nombre très limité de plantes ou même d'une seule espèce. Ainsi la Chenille du Deilephila euphorbiae ne vit que sur l'Euphorbia cyparisssius, celle du D. Nerii sur le Laurier-Rose exclusivement. C'est parmi les Nocturnes qu'on rencontre le plus d'omnivores et c'est parmi les Diurnes et les Crépusculaires qu'on en rencontre le moins. Beaucoup de Chenilles sont solitaires et se tiennent à découvert et sans abri sur les plantes, mais quelques-unes ont soin de se ménager une retraite en rapprochant les feuilles à l'aide de fil de soie ou en se tissant un étui soyeux. D'autres vivent en société dans un nid tissé en commun, quelquefois volumineux, d'où elles ne sortent que pour prendre leur nourriture. Après plusieurs mues, la Chenille, arrivée au terme de sa croissance, cesse de manger; sa forme s'alourdit et sa couleur perd son éclat. Les unes se filent alors un cocon dans l'intérieur duquel elles subissent leur dernière mue en passant à l'état de Chrysalide (Bombycides), les autres se fixent simplement à cet effet aux corps solides par leur extrémité postérieure à l'aide d'un faisceau de soie court et solide (Vanessa) et quelques-unes y ajoutent encore une ceinture soyeuse qui les maintient immobiles sur cet appui (Papilio). La Chrysalide, de forme ovale ou oblongue, présente tantôt une surface lisse et sans saillies (Hétérocères), tantôt des parties anguleuses plus ou moins aiguës (Rhopalocères). Il est facile de suivre sur la Chrysalide le tracé des diverses pièces du corps du futur Papillon qui sont délimitées par autant de sutures. L'immobilité de la Chrysalide est complète, à l'exception de l'abdomen qui peut exercer avec quelque vivacité un mouvement de rotation ou de droite à gauche grâce à la flexibilité des jointures des anneaux abdominaux. Au bout d'un certain temps qui varie de trois semaines (quelquefois moins) à plusieurs mois, selon les espèces et la température, et exceptionnellement pour quelques espèces jusqu'à un ou même deux ans, l'insecte parfait est complètement formé. Par ses efforts, il arrive à sortir par une fente longitudinale qui s'établit sur le corselet en même temps que s'écartent les sutures de séparation de la tête, des pattes et des ailes. Une fois dehors le Papillon se sèche, se raffermit, et ses ailes courtes et pendantes prennent peu à peu leur extension. A ce moment il perd par l'anus un liquide rougeâtre, et après quelques instants de repos ne tarde pas à prendre son essor. Chez les espèces qui se filent un cocon solide, le liquide en question est peut-être destiné à ramollir la soie dans la région par laquelle l'Insecte parfait doit sortir.
Modes de vie A l'état parfait (imago), les moeurs des Lépidoptères dénotent en général peu d'activité et sont d'une grande simplicité. Elles n'ont rien de l'activité dévorante des Hyménoptères ni de la turbulence des Diptères. Leur existence se borne à la recherche des sexes et à choisir le milieu propice à assurer le développement de leur progéniture. Les femelles reconnaissent parfaitement, sans jamais s'y tromper, la plante qui convient à la nourriture des chenilles de leur espèce et y pondent leurs oeufs; elles franchissent quelquefois, guidées par un sens spécial, des distances incroyables. De semblables voyages sont aussi exécutés par les mâles au moment de l'accouplement, et ils finissent par arriver auprès des femelles, même si celles-ci sont renfermées dans des appartements. Des Sphingides, par exemple, au vol puissant et soutenu, ont ainsi pu être observés exceptionnellement dans des pays où ils étaient totalement inconnus. Les Lépidoptères passent à juste titre pour être les Insectes les plus remarquables par l'élégance et la richesse de coloration de leurs ailes. Les écailles de diverses couleurs forment par leur agencement des dessins aux tons éclatants et tranchés comme dans les Diurnes ou Rhopalocères, ou encore aux tons moins tranchés mais plus délicatement nuancés comme chez les Nocturnes ou Hétérocères. Tous ces dessins colorés, formés de bandes, de lignes, d'yeux ou d'anneaux, etc., sont disposés avec une variété capricieuse presque infinie. Aussi la beauté de ces petits êtres a-t-elle attiré de tout temps l'attention des observateurs, même les plus indifférents. A l'exception du ver à soie (Bombyx ou Sericaria mori) et accessoirement de quelques Saturnia, la plupart des espèces sont, à l'état de chenille, inutiles et même souvent nuisibles à nos cultures. Elles sont en général d'une voracité remarquable, et arrivent par leur grand nombre à se rendre si redoutables à la végétation que les moyens de destruction les mieux combinés restent alors impuissants à arrêter leurs ravages. Cependant les Lépidoptères ont de nombreux ennemis naturels qui arrivent à en diminuer le nombre. Ce sont d'abord des Hyménoptères qui glissent leurs oeufs, à l'aide d'une tarière, dans le corps de la chenille (Ichneumons, Chalcidiens), des Diptères qui pondent les leurs à la surface de la peau; les larves écloses ne tardent pas dans l'un et dans l'autre cas à attaquer les parties internes de la Chenille et à la faire périr. Quelquefois celle-ci a encore le temps de se transformer en Chrysalide et l'on voit sortir de cette dernière au bout de quelque temps, non sans surprise parfois, au lieu d'un Papillon, une Mouche ou un Ichneumon. Les Chalcidiens (Microgaster, par exemple) n'attendent pas si longtemps; ils sortent en grand nombre du cadavre et filent à côté et sur lui une multitude de petits cocons soyeux où ils passent leurs métamorphoses. Les Oiseaux insectivores et autres détruisent énormément de chenilles, les Lézards et les Batraciens en dévorent sous tous les états ainsi que les Musaraignes; mais la palme revient aux Chauves-Souris qui se nourrissent presque exclusivement de Lépidoptères nocturnes. Classification
Distribution géographique Les Lépidoptères
sont répandus sur toute la surface du globe, à l'exception
des régions les plus froides. Leurs espèces sont d'autant
plus nombreuses et plus remarquables sous le rapport de la taille et de
la richesse de leur parure que l'on s'avance davantage vers les contrées
les plus chaudes. Il ne semble pas que les familles aient une répartition
géographique bien spéciale. La majorité des genres,
même intertropicaux, peuvent encore se rattacher aux mêmes
familles que ceux de l'Europe Paléontologie On connaît très peu de Papillons
fossiles avant le Tertiaire. Les mieux déterminés ont été
rapprochés des Sphingidae (Sphinx Snelleni et Pseudosirex Darwini
des schistes lithographiques de Solenhofen et d'Eichstaett). Dans le Jurassique
moyen de Sibérie on signale Palaeocossus jurassiqus et Phragmaecites
Danesii. Dans le Jurassique supérieur de Solenhofen, le Belostomum
elongatum, pris d'abord pour un Hyménoptère,
doit être rapporté à l'ordre actuel où il forme,
d'après Oppenheim, un groupe à part caractérisé
par la nervation des ailes (Rhipidorhabdi) et comprenant les genres Rhipidorhabdus
et Fabellovena. Les Papillons sont plus nombreux dans le Tertiaire l'ambre
renferme surtout des Nocturnes ou des Crépusculaires (Phalaenidae,
Bombycidae, etc.), que l'on rencontre aussi à Aix
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