| Le pancréas, nommé en Allemagne glande salivaire abdominale, est une glande volumineuse, annexée au duodénum, dans la cavité duquel il déverse le liquide pancréatique sécrété par lui. D'origine endodermique, il se développe par trois bourgeons, un dorsal et deux ventraux, situés de part et d'autre du bourgeon hépatique ventral, et plus tard, par soudure de ces trois bourgeons, se constitue peu à peu dans sa forme adulte. Absent chez les invertébrés et quelques groupes de poissons, il existe plus ou moins développé chez tous les autres vertébrés. Situé dans l'abdomen supérieur, au-devant des premières vertèbres lombaires, en arrière de l'estomac, entre la rate à gauche et l'anse duodénale à droite, il est fixe à son extrémité droite, puisqu'il est uni à la deuxième portion du duodénum par des brides conjonctives, des vaisseaux, etc., et mobile à son extrémité gauche comme la rate à laquelle le rattachent des liens conjonctivo-vasculaires. Direction : courbe à concavité postérieure. Dimensions : longueur, de 14 à 15 centimètres; épaisseur, de 2 à 3 centimètres; hauteur maxima, de 4 à 5 centimètres. Poids : oscille entre 30 et 150 grammes. D'une coloration blanc grisâtre à l'état de repos, plus ou moins rosée pendant le travail digestif. Conformation extérieure et rapports. On distingue au pancréas : une tête, un corps et une queue, rattachés à la tête par le col; deux faces, antérieure et postérieure. La face antérieure, tapissée par le péritoine pariétal, répond à la face postérieure de l'estomac. La face postérieure répond de droite à gauche à la veine rénale droite, au tronc de la veine porte et de la veine cave supérieure, aux vaisseaux mésentériques supérieurs, à l'aorte, à la veine mésentérique inférieure, à la capsule surrénale gauche et au rein gauche. Le bord supérieur répond, entre autres au tronc coeliaque (au niveau du col), à la première portion du duodénum et au lobule de Spigel (à droite du col), et à gauche aux vaisseaux spléniques qui le longent. Coupe du duodénum pour montrer l'ampoule de Vater (d'après L. Testut, Anatomie humaine). La muqueuse de l'intestin se réfléchit en 3' et 3" pour former l'ampoule de Vater 3, qui s'ouvre dans l'intestin par l'orifice 2. Le canal cholédoque 5, et le canal de Wirsung 6 s'ouvrent simultanément dans l'ampoule. - 7, 8, valvules conniventes. | Le bord inférieur répond à la troisième portion du duodénum qui lui est parallèle, aux vaisseaux mésentériques supérieurs et à la veine mésentérique inférieure qui le croisent de bas en haut. A la partie postérieure de la tête (extrémité droite) répond le canal cholédoque qui peut la frôler, s'y creuser une gouttière ou même un canal complet pour venir déboucher ensuite dans le duodénum, par un orifice commun avec le canal excréteur du pancréas en formant l'ampoule de Vater. Cela explique que, lorsque le cholédoque est comprimé par un cancer de la tête du pancréas, il y ait dilatation consécutive de la vésicule biliaire (signe de Bard-Pic). La tête embrasse la deuxième portion du duodénum en demi-cylindre, tandis que la queue s'engage dans l'épiploon pancréatico-splénique. Canaux excréteurs. Le conduit principal, ou canal de Wirsung, étendu d'une extrémité à l'autre de la glande, après avoir suivi jusqu'à la tête un trajet horizontal, se recourbe alors en bas, puis en arrière, s'accolle an canal cholédoque, pour s'ouvrir avec lui dans l'ampoule de Vater à 7 centimètres du pylore, au sommet de la caruncula major de Santorini, mais en restant toujours au-dessous de lui. Le canal de Wirsung reçoit dans son trajet intraglandutaire des canaux secondaires, branchés perpendiculairement sur lui, et un canal accessoire qui décroît de son origine à sa terminaison et débouche dans le duodénum un peu en avant et au-dessus du conduit principal par la petite caroncule de Santorimi. | |