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V

V. - Abréviation pour Violon, dans les partitions d'orchestre. VV  = les violons.
Vacuae, en latin = vides. - Dans la notation, du XVe s., désignation des notes qui n'étaient pas noires ou de couleur. Nos blanche, ronde, brève et longue sont des notes « vacuae ».

Vagans, en latin = qui se promène. - Qualificatif employé dans la musique polyphonique du XVe et du XVIe s. pour désigner une voix supplémentaire ad Libitum, confiée soit au ténor, soit à la haute-contre.

Valeur. - Durée relative des figures de notes. Elle s'exprime dans la notation par la forme qui leur est donnée. La notation moderne use communément de sept valeurs de notes qui sont-:

1, la ronde o
2, la blanche 
3, la noire 
4, la croche 
5, la double croche  ;
6, la triple croche 
7, la quadruple croche .
Chacune de ces figures vaut le double de la figure suivante : la ronde vaut 2 blanches ou 4 noires, ou 8 croches, ou 16 doubles croches, ou 32 triples croches ou 64 quadruples croches. Les mêmes figures sont augmentées de moitié de leur valeur par l'addition du point. Exemples : o. = : . ou . Dans les pièces de mouvement très lent, les auteurs modernes emploient quelquefois la figure carrée (brève) usitée dans l'ancienne notation et valant deux  rondes. Dans les pièces de virtuosité et pour des traits très rapides, on se sert exceptionnellement de quintuples et sextuples croches. Pour rendre mieux distinctes à la vue les successions de notes à crochets (croches, doubles croches, etc.) on les réunit par groupes au moyen de barres simples, doubles, etc. Cette graphie, qui est à peu près de règle dans la musique instrumentale, ne s'emploie dans la musique vocale que pour les groupes de notes qui doivent être chantés sur une seule syllabe. A chaque valeur de note correspond un signe de silence qui équivaut à sa durée.  Pour les figures et valeurs dans les anciennes notations, voir le mot Notation.

Valse. -  Danse dans laquelle deux personnes tournent ensemble sur elles-mêmes et air sur lequel on exécute une valse. La valse dite à trois temps comprend en réalité deus mesures : 1° marcher trois pas sur la pointe des pieds, le cavalier partant du pied droit; 2° décrire avec le pied gauche un arc de cercle sur la pointe, ramener derrière le pied le pied droit croisé, tourner enfin sur les deux pointes en décrivant un demi-tour complet, Le pas de la danse est le même, mais commence sur la deuxième mesure. Le caractère de la valse doit être à la fois caressant, onduleux et entraînant. De grands maîtres n'ont pas dédaigné de cultiver ce genre (Beethoven, Mozart). Au théâtre même on trouve des valses qui sont de véritables chefs-d'oeuvre; elles se mêlent, avec ou sans paroles, à l'action dramatique.

Vapeur.  - La vapeur a été employée comme moteur de sons musicaux dans l'éolipyle des Anciens.  Une boule creuse à demi remplie d'eau est percée d'orifices terminés en bec de flûte. La boule étant placée sur un foyer jusqu'à ébullition, la vapeur en sortant fait parler les flûtes de l'instrument, d'où peut sortir un accord agréable. C'est par confusion que certains historiens de la musique ont prétendu qu'il y avait eu, dans l'Antiquité ou au Moyen âge, des hydraules à vapeur. Au XIXe siècle, des moteurs à vapeur ont été employés pour mettre en marche les orgues mécaniques utilisées dans les fêtes foraines.

Variante. - Modification plus ou moins importante d'un motif musical, soit laissée au libre choix de l'exécutant, soit introduite par l'effet de quelque fantaisie. Les broderies et les notes de passage fournissent des variantes mélodiques et harmoniques. Le compositeur indique parfois le choix entre deux variantes d'un même passage, choix qui est quelquefois indiqué par le terme italien ossia (ou bien).

Variation. - Ornements sur un air, de manière à conserver les éléments du thème principal.

Vaudeville. -  A l'origine. chanson gaie, d'abord bachique, puis satirique et malicieuse. Petite pièce de théâtre, mêlée de couplets. Comédie légère ondée presque uniquement sur l'intrigue et le quiproquo. Olivier Basselin, ouvrier foulon de Vire, composait au XVe siècle des chansons satiriques, qui coururent bientôt le val ou vau de Vire (vallon de Vire); mais celles qui ont été publiées sous son nom en 1610, par Jean Le Houx, sont en réalité l'oeuvre de ce dernier. En s'éloignant du lieu de sa naissance, le nom dégénéra en vaudeville. Les premiers vaux-de-Vire furent des chants bachiques, que la licence des buveurs rendit bientôt caustiques et malins. Sous cette forme, le vaudeville dura jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle il se fondit dans le courant de la chanson française. Mais, dès la fin du règne de Louis XIV, des chansons avaient été intercalées dans les pièces du théâtre de la foire, qui s'appelèrent alors comédies avec vaudevilles, et, par suite, vaudevilles. Quand la comédie à couplets, illustrée par Désaugiers, Scribe, Labiche, disparut. le nom de vaudeville resta appliqué à toute comédie légère, habilement intriguée, d'un comique un peu gros.

Vélocité. - Rapidité dans l'exécution. On s'étonnait, vers 1700, de la vitesse des traits chez les violonistes italiens. « Vous ne sauriez croire combien il est effrayant de voir 32 notes en une seule mesure. » (Le Cerf de la Viéville, Comparaison, 1re partie, p. 116); mais l'auteur de cette observation néglige de nous faire savoir de quelle mesure il s'agit. Mersenne (1636) se livrait à des calculs basés sur l'audition des meilleurs virtuoses, pour savoir si l'on peut jouer avec une plus grande vitesse sur la viole ou sur l'épinette. Un musicien ne peut toucher plus de 960 fois une ou plusieurs cordes en une minute ou 17 600 dans une heure, etc. (chapitre. sur l'épinette). Cette observation scientifique, qui remonte à trois siècles, démontre que la « vélocité moyenne n'a guère varié depuis cette époque. 960 notes à la minute représentent 16 notes à la seconde, soit 16 quadruples croches pour une noire en mouvement largo de 60 au métronome; ou un mouvement allegro moderato de 120, avec triples croches. Pour l'orgue, les mouvements étaient moins vifs, à cause de la dureté des claviers : les observations faites par les musiciens du XVIIe et du XVIIIe s., en prenant comme base la seconde et la minute, nous donnent comme équivalent environ la nuance  = 80 à 90 pour allegro moderato; 60 à 70 représentent l'andante; 120, un mouvement presto. (Mouvement).

Vent. - Dans la pratique de l'orgue, on appelle vent l'air comprimé que l'action des soufflets pousse vers le sommier et les tuyaux. La consommation du vent varie selon les tuyaux. Elle se règle au manomètre et se calcule habituellement sur trois degrés différents de pression que les régulateurs mesurent et répartissent, selon les jeux à fournir, dans les diverses parties du sommier.

Vêpres. - Office du soir (de l'après-midi) dans les liturgies chrétiennes : il se compose de psaumes coupés d'antiennes, d'une hymne, de versets et prières diverses. Dès le cours du Moyen âge, les musiciens en ont harmonisé les mélodies liturgiques, de manière à faire alterner un choeur à l'unisson, ou traité en organum simple, celui de la communauté, et un petit choeur de chantres exécutant à plusieurs voix, chaque choeur exécutant sa strophe ou son verset. On a également alterné entre le chant et l'orgue, ce dernier suppléant l'un des versets.  Sur ces divers modèles, les compositeurs, à partir du XVe s., ont composé des psaumes, cantiques et hymnes, et même des services de vêpres complets. L'Ordinaire des vêpres du dimanche et des fêtes comprend le verset Deus, in adjutorium, les psaumes 109, 110, 111, 112, 113, 114 ou 116 (Vulgate), avec les antiennes propres au jour; une hymne, suivie d'un versicule; le cantique évangélique Magnificat; et, à  la fin, le verset Benedicamus. A partir de la fin du XVIe s., les maîtres, surtout italiens, ont introduit le style de concert dans les psaumes et cantiques des vêpres, par l'intrusion de soli en style de madrigal orné et plus tard d'opéra, à la place du choeur liturgique.

Vernis. - Substance dont les luthiers recouvrent le bois des violons et autres instruments de la même famille. Les luthiers anciens de Crémone et de Brescia avaient le secret de la composition de vernis dont la transparence, la couleur et l'élasticité excitent encore l'admiration des amateurs de lutherie. Ils y distinguent quatre variétés, ou pâtes, successivement employées depuis l'époque de Gasparo de Salo et qui contribuent à caractériser les instruments de Brescia, de Crémone, de Venise, et ceux des successeurs de Stradivarius. Les chimistes modernes qui ont analysé les vernis recouvrant des débris d'anciens instruments ont défini les matières qui les composent sans pouvoir en indiquer toujours les proportions, non plus que les procédés de leur application. Néanmoins, plusieurs luthiers modernes disent avoir réussi à réaliser les mêmes effets.

Verre cassé. - Les luthistes français du XVIIe s. donnaient ce nom à un agrément qui consistait en une sorte de vibrato ou de répétition très rapide du même son, analogue au trémolo moderne. Le même procédé a porté vers le même temps le nom de battement.

Verset.  - Distribution du texte des psaumes et cantiques de la Bible, étendue à l'ensemble des livres qu'elle contient. Un verset comprend une courte phrase, équilibrée, par un certain parallélisme, entre deux ou trois parties. Texte liturgique emprunté aux livres saints ou imitant la forme de ses versets.

Versicule. - Petit verset dit par les clercs à la fin des hymnes et de certaines antiennes, et répondu par le peuple. Le versicule et sa réponse sont indiqués par les sigles et .

Verte folium, en. abrév. V. F. littér. = tournez le feuillet; se place à la fin d'une page recto dans les anciennes copies, lorsqu'il y a lieu de tourner la page.

Vertical. - Les théoriciens et les critiques aiment à se servir de ce mot pour caractériser la disposition harmonique des parties dans une composition à plusieurs voix, par opposition à l'écriture contrepointique, où les parties sont superposées en conservant chacune une allure horizontale. Comme exemple d'écriture verticale, on cite le début du Stabat mater de Palestrina, en remarquant que cette disposition est exceptionnelle chez lui et à son époque. Autre exemple du même auteur :

Vespéral. - Livre de chant liturgique, partie de l'Antiphonaire, contenant les psaumes et pièces de chant qui s'exécutent aux Vêpres et aux Complies qui les suivent souvent.

Vibrato. -  Effet de tremblement ou de rapide répétition d'un son employé dans un but expressif dans le jeu des instruments à cordes

Vie parisienne (La), opérette en quatre actes et cinq tableaux, paroles de H. Meilhac et Ludovic Halévy (Palais-Royal, 31 octobre 1866). C'est une amusante bouffonnerie musicale, écrite sur un livret plein d'imprévu et de fantaisie. Le vicomte Raoul de Garde-Feu s'est emparé, au débarcadère du chemin de fer, d'un baron suédois dont la femme est fort jolie, et lui fait les honneurs de la capitale, dans une série de mystifications extravagantes. Il installe le baron de Gondremark et la baronne dans son propre appartement, en leur faisant croire qu'ils sont au Grand-Hôtel; il improvise en leur honneur une fête chez un certain amiral suisse, dont les invités sont des domestiques travestis. La pièce s'achève dans un salon du café Anglais. La partition d'Offenbach, d'une gaieté endiablée contribua au vif succès de cette pièce, dont plusieurs motifs sont restés populaires.

Vie pour le tsar (La), célèbre opéra russe. Le livret est du baron Rosen, la musique de Glinka (1836). L'auteur met en scène l'héroïsme du paysan Souzanine qui, en 1613, se dévoua pour arracher son pays à la domination polonaise. Glinka a tiré un parti fort heureux de l'opposition des thèmes russes et polonais. A l'époque impériale, cet opéra était l'opéra national russe par excellence; il était constamment au répertoire des théâtres de Saint-Pétersbourg et de Moscou. Il réclame un grand luxe de mise en scène.

Vielle. - Instrument de musique à cordes frottées et à clavier, dont la main gauche de l'exécutant agite les touches, tandis que sa main droite fait tourner une manivelle qui met en mouvement une roue enduite de colophane, faisant fonction d'archet sur les cordes. La roue-archet étant mise en mouvement, l'exécutant joue les airs au clavier, qu'il presse de la main gauche. L'étendue de la vielle est de deux octaves pleines, avec toute l'échelle chromatique.

Vihuela, ancom espagnol de la viole' vihuela de arco, et de la guitare (ou du luth), vihuela de mano.

Villancico, mot espagnol. - Chant populaire d'allure villageoise et consacré particulièrement au temps de Noël, comme les noëls français.

 Villanelle. - Les Villanelle alla Napolitana, qui eurent quelque succès vers le milieu du XVIe s. étaient de petites compositions à 3, quelquefois à 4 voix, dénuées de tout intérêt harmonique ou contrepointique et qui plaisaient seulement par leur facilité. Rugg. Giovanelli a composé un livre de 22 pièces à 3 voix intitulées Villanelle e Arie alla Napolitana, qui a eu plusieurs éditions à partir de 1588. Sigism. d'India en a publié 2 livres à 3 voix en 1610 et 1612, Villanelle alla Napolitana; Luca Marenzio, 1er Livre de villanelles à 3 voix, 1584, 5e livre en 1587. (Voy. Villotte). Les villanelles ou chansons champêtres furent à la mode en France sous le règne de Henri IV. Quelques-unes se conservèrent jusqu'au début du XVIIIe s. et furent englobées sous le titre de brunettes ou petits airs tendres, dans les recueils anonymes de Ballard. La villanelle était une petite chanson tendre, très simple et facile à chanter.

Villotte . - Petites compositions vocales profanes, dont un assez grand nombre de recueils parurent en Italie vers le milieu du XVIe, avec le titre de Villanelle alla padoana. Azzaiolo en fit paraître 3 livres à partir de 1557, mêlées à des napolitaines, à 3 voix. (Villanelle).

Viola, forme italienne du mot français vièle, devenu viole; continue de nos jours à désigner l'instrument que nous nommons alto.

Viola bastarda. - Praetorius (1619) en parle comme d'une variété élevée de la viola di gamba, mais sa description manque de précision; comme en manquaient les variétés non fixées de la nombreuse famille des violes. En réalité, elle tenait le milieu, ou se confondait tantôt avec la lyra di gamba, tantôt avec la viola di gamba. On peut admettre qu'une de ses particularités était la perce d'une rose dans la table, au centre, entre les deux ouïes. Cette rose était l'un des signes particuliers de la lira di gamba. En Angleterre, la viola bastarda s'appelait lyra-viol. D'après Playford (1700), elle fut choisie par le violiste anglais Daniel Farraut pour essayer son invention des cordes sympathiques.

Viola di bordone. - C'est un des noms donnés à l'instrument appelé baryton.

Viola di gambaViole.

Viola pomposa. - La viola pomposa était une petite viola di gamba, montée de 5 cordes accordées par quintes et dont la corde aiguë perte mettait aux exécutants d'atteindre les notes élevées sans démancher. On en attribue l'invention à J.-S. Bach, vers 1720, qui la fit construire par Martin Hoffmann, de Leipzig. Bach n'écrivit cependant aucune oeuvre spéciale pour cet instrument, qui fut bientôt abandonné.  (M. B.).

Viole. -  Instrument à sept cordes, dont on joue avec un archet. La viole, qui a précédé
le violon, dérive de l'ancien crouth et de l'ancien rebec. La viole à archet fut florissante dès le commencement du XVIe siècle et formait une famille de quatre instruments : le par-dessus, le dessus, la taille et la basse de viole (cette dernière était appelée eu Italie
viola da gamba). En dehors de cette famille de violes, il y avait aussi la viole d'amour, à sept cordes accordées en accord parfait de ré majeur. Au-dessous de ces cordes, il
y avait un nombre égal de cordes sympathiques, résonnant à l'égal de celles que frotte l'archet.

Violon. - Instrument de musique à quatre cordes en boyau de mouton, qu'on frotte avec un archet.
Le violon, qu'on a justement appelé le roi des instruments, est en effet le plus admirable engin sonore qui se puisse imaginer. Il est le successeur direct de la viole. Ce n'est que peu à peu, et en Italie, dans la première moitié du XVIe siècle, que les formes de la viole commencèrent à se modifier insensiblement, pour prendre celle du violon moderne. Les premiers luthiers qui amenèrent le violon à son état de perfection furent. André Amati, de Salo, Maggini. Après eux vint Stradivarius. D'Italie, le violon se répandit bientôt par toute l'Europe, en France d'abord, en Allemagne, puis en Angleterre. Leviolon et ses dérivés, l'alto et le violoncelle, trouvèrent bientôt leur place dans le véritable orchestre, dont ils fornièrent la base solide et indestructible. Le violon est monté de quatre cordes accordées de quinte en quinte, à partir de la plus grave, le sol; la corde la plus aiguë est appelée chanterelle. L'étendue normale du violon est de trois octaves et une sixte. Le violon peut faire entendre deux notes à Ia fois et même des accords de trois et quatre notes. 

Violoncelle. -  Instrument à quatre cordes comme le violon, mais beaucoup plus grand. Le violoncelle a remplacé dans l'orchestre la basse de viole, qui cessa d'être usitée dès le début du XVIIIe siècle. Il présente à peu près la forme du violon; il est monté de quatre cordes, dont les plus graves sont filées, et qui sont accordées de quinte en quinte à partir du do grave. L'étendue de l'instrument est d'environ trois octaves dans la musique d'ensemble, et s'étend quelque peu dans le solo, Le violoncelle est, avec la contrebasse, la partie grave de l'harmonie. Dans les soli, s'il est moins brillant que le violon, il est par contre plus profond, plus captivant, d'un caractère religieux et exceptionnellement rapproché de la voix humaine. Les sons harmoniques sont d'une exécution relativement facile, et ajoutent au charme de l'instrument.

Violone, mot italien. - Forme et nom anciens de la contrebasse. Son fond est plat et non voûté, il se termine en haut comme celui de la viola di gamba

"Dans les plus anciens spécimens les coins du haut et du bas sont séparés par des CC grotesquement petits." (Greilsamer).
Virelai. -  Sorte de danse. - Air sur lequel on l'exécute. - Ancien petit poème français, composé de trois couplets et d'un refrain qui est semblable à un demi-couplet, sur deux rimes.

Virga. - Figure de la notation neumatique du Moyen âge, en forme d'accent aigu, maintenue dans la notation du chant grégorien où elle exprime une note plus élevée. Sa forme est celle du point (punctum) muni d'une queue à gauche ou à droite :

Dans la notation neumatique la virga n'est pas une note longue. Elle sert à distinguer les sons élevés, les passages où la voix se maintient sur les cordes aiguës, tandis que le punctum représente les sons graves. Lors del'invention de la notation mesurée, elle devint le signe de la longue.

Virginale. - Ancien nom anglais du clavecin. Ce nom ne provient pas d'une flatterie à la reine Élisabeth Ire, comme on l'a dit, car on le trouve dès le règne de Henry VII, en 1502. Il fut appliqué ensuite, jusqu'au cours du XVIIe s., à une variété d'épinette de petite dimension, de forme rectangulaire ou carrée.

Virgule. - Signe emprunté à la ponctuation du langage et employé aux XVIIe et XVIIIe s. pour exprimer des formules d'ornementation mélodique. Son acception, comme celle de la plupart des signes analogues, varie selon l'époque et selon l'école. D'après Mersenne (1636), chez les luthistes français vers 1636, la virgule seule, la virgule précédée d'un point, la virgule suivie d'un point, avaient respectivement pour effets :

Le joueur de viole anglais Chr. Simpson se sert en 1659 de la virgule, de deux
virgules superposées et du point et virgule pour noter les effets :
Chez le compositeur français d'Ambruis (1685), la virgule exprime un bref mordent

Chez le claveciniste d'Anglebert (1689), elle exprime le pincé :

Il en est de même, chez Rameau (1731).

Chez Couperin (1717) qui est un instrumentiste, la virgule, retournée ou non, est une sorte de point de respiration, un signe pour le phrasé, tandis qu'elle signifie l'accent, ou appoggiature, chez L'Affilard (1635), Walther (1732), Rameau (1731). On remarque souvent chez les anciens maîtres la virgule retournée, la tête en bas. C'est un signe d'agrément qui exprime une sorte de port de voix ou d'appoggiature (accent) inférieure.  (M. B.).

Virtuose. - Exécutant d'une habileté considérable, et capable d'exécuter des traits rapides. Au Moyen âge et jusque vers le XVIIe s., la virtuosité a surtout porté sur l'art vocal. Le peu de perfection des instruments ne mentionne de jeu exceptionnel que sur la harpe ou le luth, puis, au XVIe s., sur le clavecin et l'orgue; au XVIIe s., apparaissent des virtuoses sur la trompette, la viole; les virtuoses du violon ne se font remarquer que vers 1700.

Vocalise. -  Manière ou action de vocaliser. Ce que l'on chante en vocalisant.
 

Vocalisation. - Partie de l'art du chant qui consiste dans l'exécution des vocalises, ou chant sans paroles sur les voyelles a, e, o, etc., servant d'exercice de souplesse et d'agilité pour, la voix. Les anciens maîtres de chant, et principalement les Italiens, attachaient le plus grand prix aux exercices de vocalisation. Ils en ont rédigé de nombreuses formules  appropriées aux diverses difficultés de l'art du chant.

Vocaliser. Faire des exercice, de chant sans nommer les notes ni prononcer les paroles, sur une ou plusieurs syllabes.

Voisin. - Qualification de deux tons entre lesquels il n'existe pas plus d'une altération constitutive de différence. Chaque ton majeur ou mineur a cinq tons voisins. Ex. ut majeur, ton principal : la mineur, ton relatif; la majeur et son relatif ré mineur, avec un bémol à la clef; sol majeur et son relatif mi mineur, avec un # à la clef. Chez certains auteurs sont différenciés les tons voisins directs, qui sont le relatif majeur ou mineur du ton principal, et les 2 tons de même modalité ayant une altération constitutive en plus ou en moins, et tons voisins indirects, qui sont les tons relatifs de ces deux derniers. 

Voix / musique vocale. - Son qui sort des
poumons et de la bouche de l'humain; faculté d'émettre ce son. La voix possède des caractéristiques déterminées, variables pour chaque personne et aussi chez le même individu. Cee sont : l'intensité, la hauteur comprenant aussi l'étendue, le timbre, la tenue, la justesse et la fausseté, l'agilité. (La souplesse et la flexibilité servent à rendre les nuances). - Voix se dit particulièrement des sons émis en chantant et de la facilité de les émettre. De ce point de vue, les voix huunaines se repartissent en deux categories : les voix d'homme, qui sont les plus graves, et les voix de femme, dont le registre est plus élevé d'une octave. Les voix d'enfant sont rangées avec les voix de femme. Parmi les voix d'homme, on distingue le ténor (registre supérieur et la basse (registre inférieur); parmi les voix de femme, le soprano et le contralto . Soprano et ténor, contralto et basse, forment le quatuor vocal. Les voix de baryton, ténor léger, mezzo soprano sont caractérisées par des registres mixtes. Sauf d'heureuses exceptions, chacune de ces catégories de voix normales comprend de treize à quatorze notes. - Musique vocale : musique destinée à être chantée, par opposition à musique instrumentale. 

Volet. - Au Moyen  âge, on a recouvert souvent d'un volet les montres des orgues; il subsiste encore de superbes volets peints, d'orgues du XVe  et du XVIe, s., à Perpignan, Grenoble, Le Mans.

Volta 1a ou 2a (ou simplement 1a2a),  en italien, = retour. - Se place à la fin d'une phrase que l'on doit répéter, et dont la cadence diffère à chaque fois. La répétition se fait après la ou les mesures marquées 1a; à la seconde fois, on passe par dessus ce passage marqué, et l'on va directement à la 2a.

Voluntary. - Pièce de clavier de forme fuguée,  ou même fugue, dans l'école anglaise.

Volte. - « Espèce de gaillarde familière aux Provençaux  », dit en 1589 l'auteur de l'Orchésographie. D'une mesure un peu plus lente que la gaillarde ordinaire, elle « se danse comme le tourdion par mesure ternaire. Les mouvements et pas se font en tournant, le corps-». Certains ont voulu voir dans la volte l'origine de la valse; mais la volte est coupée de figures « hardies et curieuses » où le cavalier, par exemple, doit faire tourner en l'air sa danseuse.

Voyage en Chine est un opéra-comique en trois actes, paroles de Labiche et Delacour, musique de Bazin (Opéra-Comique, 1865). Le libretto est amusant et spirituel. Pompery a deux filles, dont l'une, pendant un voyage à Naples, a été fiancée par sa tante à un officier de marine. Or, Pompery, qui est Breton et entêté, refuse absolument de donner la main de sa fille à l'officier, Henri de Kernoisan, qui, en sa qualité de Breton, est aussi entêté que lui. S'étant rencontrés sur une grande route sans se connaître, ni l'un ni l'autre n'a voulu se déranger d'une ligne, de sorte que leurs voitures se sont violemment heurtées. A la suite de cet incident, Pompery refuse plus que jamais de prendre pour gendre de Kernoisan, qui, mis à la porte à Bellevue, s'empresse de suivre la famille Pompery à Cherbourg. Là, Pompery provoque en duel Kernoisan et feint de recevoir une blessure; mais ce dernier évente la fraude et prend la résolution d'enlever Mlle Pompery. En ce moment, il reçoit l'ordre de s'embarquer dans deux heures pour la Chine. Au troisième acte, on est en mer. Pompery a voulu l'aire visiter à sa famille un navire, dont le capitaine, ami de Kernoisan, a consenti à céder pendant quelques heures le commandement à ce dernier. Tout à coup, Pompery voit apparaître Kernoisan qui lui dit : Prenez-moi pour gendre ou je vous emmène en Chine. - Jamais!, répond Pompery, qui essaye de faire révolter l'équipage. Sur un mot du capitaine, les matelots feignent de se révolter. Kernoisan apparaît, comprime la prétendue révolte et ordonne de pendre sur-le-champ l'instigateur de la révolte et ses complices. Amené la corde au cou, Pompery s'empresse de consentir à donner sa fille à l'entêté capitaine, et le navire, qui n'avait point quitté les côtes de Cherbourg, rentre au port. Pour cette pièce très amusante et qui eut un vif succès, Bazin a composé une musique correcte, qui renferme d'agréables morceaux et d'heureuses mélodies. Nous citerons notamment le joli duo des aveux, le morceau : Cinq cailloux, trois cailloux, un bon duo bouffe : Je suis Breton, un finale bien travaillé et bien écrit, au second acte; enfin, au troisième acte, le chœur des matelots et l'air avec écho chanté sur le tillac.

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Dictionnaire Musiques et danses
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