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Timbre,
n. m. - Qualité du son émis par une voix ou par un instrument
et qui les différencie d'autres voix et instruments de même
nature et de même étendue. Helmholtz a proposé d'appeler
le timbre Klangfarbe (couleur du son), Tyndall traduit Clang-tint
(teinte du son). Le timbre est produit par les sons harmoniques.
« Quand
les sons partiels impairs existent seuls (petits tuyaux
bouchés de l'orgue, cordes
du piano pincées au milieu, clarinette,
etc.) », le son est creux et nasillard.
«
Si le fondamental domine, le timbre est plein; il est vide dans le cas
contraire. Quand les harmoniques supérieurs, à partir du
6e, sont intenses, le son devient aigre et dur (hautbois, basson, harmonium,
etc.). Mais un certain degré de dureté n'est pas pour faire
proscrire ces sons de l'orchestre; ils doivent à leur pénétration
singulière un rôle spécial. Le degré de dureté
des accords varie avec le timbre des sons utilisés. » (Bouasse).
La diversité
de construction des jeux d'orgue en fait un champ
d'expériences particulièrement favorable à l'étude
des timbres. |
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Timbre.
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Motif ou air préexistant,
et sur lequel on applique des paroles nouvelles. Le chant chrétien
primitif faisait un large emploi des timbres. Sur quatorze versets alléluiatiques
du 2e ton, que l'usage a conservés
de l'antiphonaire primitif, il y en
a dix sur le même air. Beaucoup d'hymnes en vers se chantent sur
un même air. Coussemaker prouve l'usage du timbre au Moyen
âge par un manuscrit du Xe s.,
où quatre chansons latines portent
au lieu de notation, les mots Modus ( = sur l'air de) Ottinc;
Modus
Liebinc; Modus Florum; Modus Carelmanninc. Les troubadours
usaient du procédé. Bertrand de Born (1159-1196) dit lui-même
avoir écrit un de ses sirventès Sur la mélodie
de la Dame Alamanda. En général, il semble certain
que le sirventès se composait toujours
sur un air connu. De tout temps, le procédé fut courant;
au XVIe s., on le voit utilisé pour
les textes des chansons, des psaumes huguenots,
etc. Au début du XIXe s., la
Clef du Caveau dit :
«
On entend par le mot timbre la désignation d'un air quelconque,
en citant le premier vers de la chanson ou du couplet qui lui a donné
lieu. »
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