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Timbales,
n. f. pl. - Instrument de percussion à
sons déterminés, composé d'un bassin hémisphérique
en cuivre sur les bords duquel est tendue une peau dont la tension progressive
se règle à volonté par des vis à poignée
au nombre de huit. On se sert à l'orchestre
d'au moins une paire de timbales, souvent trois, quelquefois deux paires.
Chaque timbale, par le moyen des vis de tension, peut être accordée
sur tous les degrés chromatiques
d'un intervalle de quinte,
placé, selon les dimensions de la peau :
On accorde le plus souvent
la paire de timbales à la distance d'une quarte l'une de l'autre.
Beethoven
a donné l'exemple d'accords à la quinte et à l'octave.
La peau est mise en vibration à l'aide de deux baguettes en bois,
en baleine ou en métal.
Les meilleures sont
en baleine terminées par une rondelle de bois recouverte de peau,
de feutre ou d'éponge. Ces dernières fournissent un choc
doux et élastique favorable à une sonorité nuancée.
Les compositeurs
désignent souvent sur la partition la nature des baguettes à
employer. Sur trois timbales, l'une est toujours accordée à
la tonique, une autre à la dominante du morceau.
Diamètres
: grande timbale 0,80 m; moyenne 0,74 m; petite 0,68 m. Les timbales sont
placées à l'orchestre sur des supports métalliques
à trois pieds. On a construit des timbales sans bassin, qui consistent
en une peau tendue sur un cadre de métal; elles sont un peu moins
sonores.
Berlioz
a voulu 8 paires de timbales dans le Tuba mirum de sa Messe des
morts.
«
Une telle accumulation de moyens extraordinaires est hors de toute proportion
avec le résultat obtenu. » (Gevaert).
Le timbalier ne frappe
pas la peau au centre du cercle, mais vers les bords, à 10 ou 15
centimètres suivant le diamètre de l'instrument. Un bon timbalier
varie dans une certaine mesure l'impression de durée du son, par
des procédés étudiés de percussion. Il varie
sûrement l'intensité et obtient les nuances les plus délicates.
Tous les dessins rythmiques sont possibles, jusqu'au roulement ou tremolo
le plus rapide. Beethoven a tiré les
plus beaux effets des timbales (finale de la Symphonie en ut mineur,
scherzo de la 9e Symphonie, Dona
nobis pacem de la Messe en ré). Comme le tambour, les
timbales peuvent se jouer voilées, dans les morceaux funèbres.
Bien que de très
ancien usage, sous le nom de nacaires, dans les armées où
les croisades les avaient importées
d'Orient, les timbales jouées à cheval étaient
encore une curiosité pour les Français en 1559. La princesse
Élisabeth de France, fille de Henri II;
livrée en mariage à Philippe
II, roi d'Espagne, fut reçue à la frontière de
ses nouveaux États aux sons de « cornetz, haulxbois, trompettes,
tabartz, qui sont tabourins à cheval, à la moresque, comme
les avoit le duc de Saxe au camp dernier de France », etc.
A l'arrivée
de Henri de Valois à Cracovie, les
seigneurs polonais le reçurent au son d'une musique de trompettes,
cors sarrazinois et « deux petits tabourins d'arin qu'un homme
porte à cheval devant Iuy et les bat ensemble des deux mains
». Au carrousel de la place Royale, en 1612
(fêtes du mariage de Louis XIII), on
vit « 12 tambours à cheval habillez de toile d'argent, ayans
chacun 2 tambours à l'arçon de la selle, sonnans plusieurs
sons agréables ». En 1517
dans une joute à Valladolid, en présence de Charles
Quint, on vit des groupes de 20 et de 12 ataballes montés sur
des mulets, « menant grant bruyt »
et, devant le roi, 30 tambourins à cheval habillés à
la morisque, a avec chascun deulx gros tambourins, à dextre et à
senestre » qui menaient
grand bruit. L'Orchésographie (1588) appelle les timbales
tambour des Perses et dit qu' « aulcuns allemands
» en usent, en le portant à l'arçon
de la selle: Il ne parle que d'un instrument, non d'une paire, et lui donne
2 pieds et demi environ de diamètre. (M. Brenet). |
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