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La
ritournelle écrite apparaît avec les premiers essais
de chant monodique, car, auparavant, et depuis
plusieurs siècles, on en trouve la description, mais elle était
laissée à l'arbitraire de l'instrumentiste. Caccini, Peri,
écrivent de petites ritournelles de quelques mesures, dont la disposition
instrumentale n'est ordinairement pas fixée, et qui suivent et séparent
les strophes. Quoique le mot indique une répétition, un retour
de l'objet auquel il s'applique, et qui est une petite suite de mesures
exécutées par l'orchestre
ou l'instrument d'accompagnement, avant,
entre et après les strophes d'une poésie chantée,
ce mot a été employé aussi dans le sens de prélude,
pour désigner une courte introduction instrumentale.
On le trouve en ce
sens dans l'Orfeo de Monteverdi (1607),
où il sert même de titre à un morceau en 3 mouvements,
brève ouverture. L'avertissement
des Scherzi musicali, de Monteverdi (1607), dit que, avant de commencer
chaque pièce, on jouera 2 fois la ritournelle, et que, à
la fin de chaque stance, la ritournelle sera jouée par 2 violini
da braccio, avec à la basse le chitarrone, ou le clavecin,
ou un instrument similaire.
Dans l'Orfeo,
les ritournelles sont exécutées par des groupes spéciaux
à chaque cas et dont la composition instrumentale diffère
soit dans une intention de peinture dramatique, soit simplement par recherche
de la variété de coloris. Ces morceaux en eux-mêmes
sont de peu d'importance et de peu d'intérêt. Les ritournelles
portent le nom de prélude dans les
opéras
français du XVIIe et du XVIIIe
s.
«
En général, aucune espèce de ritiurnelle ne précède,
en quelque recueil que ce soit, les airs de cour du début du XVIIe
s. » (Quittard).
Aucune ritournelle imprimée.
Mais le même auteur est « persuadé qu'un prélude,
plus ou moins doctement improvisé,
restait toujours de rigueur ». Un peu plus loin, l'auteur signale
de petites introductions de 4 mesures, à des airs de P. Auger (1618),
Guesdron, Bataille, etc: Il signale une ritournelle pour un dessus et une
basse de viole
séparant les 3 reprises d'un motet'
O
gloriosa Domina dans les Cantica Sacra, de Dumont (1652). (M.
Brenet). |
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