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Résolution,
n. f. - Terminaison ou aboutissement d'un passage mélodique ou d'un
enchaînement d'accords sur la tonique
ou sur un accord de repos. La résolution est une conséquence
nécessaire de l'attraction qui existe entre certains intervalles
et qui porte le 4e degré à se résoudre
sur le 3e, et le 7e
degré, dit note sensible, à se résoudre sur la tonique.
La résolution
d'une note altérée se fait en montant si l'altération
est supérieure (dièse), en descendant
si elle est inférieure (bémol).
La résolution d'un accord dissonant est dite naturelle quand elle
s'effectue sur un accord de même tonalité permettant aux notes
attractives de suivre leur tendance. Elle est dite exceptionnelle ou évitée,
quand elle a lieu sur un accord qui ne permet pas aux notes à mouvement
obligé de suivre leur tendance. En ce cas, la note attractive privée
de sa résolution naturelle doit rester immobile ou ne pas franchir
un espace plus grand qu'une seconde majeure.
Les résolutions
exceptionnelles produisent des cadences évitées
et des moyens puissants de modulation. La pratique des résolutions,
qui donnait lieu à de nombreuses explications et « recettes
» dans les traités classiques et modernes jusqu'à Durand
et Dubois, a été élargie par les musiciens ultérieurs,
qui écrivent des enchaînements d'accords autrefois réputés
dissonants,
tels que accords de 7e par mouvement
conjoint.
Les règles
pour la résolution apparaissent dès les origines de la composition
harmonique.
Le petit traité français de déchant du XIIIe
s. (publié par de Coussemaker), établit la règle du
mouvement contraire entre les parties et celle de la résolution
de la tierce mineure sur l'unisson, de la tierce majeure sur la quinte,
de la sixte mineure sur la quinte et de la sixte majeure sur l'octave,
les tierces et les sixtes étant consonances imparfaites. Les théoriciens
de cette époque attachent une importance spéciale à
l'avant-dernier intervalle (pénultième)
et fixent des règles pour son choix et sa résolution; si
la pièce se termine par l'octave, la
pénultième sera une quinte si le chant monte d'une tierce;
une dixième, s'il descend d'une seconde; si la conclusion a lieu
sur une quinte, la pénultième sera une octave si le chant
descend d'une tierce; une tierce, s'il monte d'une seconde :
Le Traité
de Guillaume le Moine (fin du XIVe s.)
présage la doctrine de la résolution lorsqu'il dit que dans
« l'usage moderne », on regarde que la seconde donne de l'agrément
à la tierce, la septième à la sixte, et la quarte
à la tierce majeure. (M. Brenet). |
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