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Q

Quadrille. - Au point de vue chorégraphique, on le quadrille est une forme de danse dérivée (et restée très proche) de la contredanse. - Couples en nombre pair de danseurs exécutant des contredanses - Série de figures qu'un quadrille exécute sans interruption . - Nombre déterminé de morceaux de musique, correspondant aux figures de la contredanse. -  Au point de vue musical. Le quadrille se compose de cinq morceaux correpondant aux cinq figures chorégraphiques qu'il comprend. Ces cinq morceaux portent les noms suivants : 1° pantalon, 2° été, 3° poule, 4° pastourelle ou trénitz, 5° finale. Le pantalon s'écrit en mesure à six-huit, et quelquefois, mais très rarement, à deux-quatre. L'été s'écrit le plus souvent à deux-quatre et se joue un peu plus lentement que le précédent. La poule s'écrit à six-huit; sa phrase est ondulée et d'un caractère un peu plus sérieux. La pastourelle est d'un mouvement plus rapide, et le finale doit avoir de la chaleur et de l'entrain; on prolonge quelquefois l'exécution de cette figure pour la terminer par un galop.

Quadruple, quadrouble, quatreble. - Partie la plus aiguë d'un déchant à quatre voix, dans la musique médiévale; l'ensemble de la composition elle-même. - Quadruple croche. - Figure de note en forme de croche, dont la queue porte quatre crochets. Elle vaut la moitié d'une triple croche.

Quart de soupir. - Signe de silence équivalant à la durée de la double croche. 

Quart de ton. - Après son usage dans la musique antique, et avec son maintien traditionnel dans les mélopées orientales, le quart de ton s'est perpétué longtemps, dans certains cas déterminés. L'emploi des quarts de ton (dans le chant liturgique au Moyen âge) a été l'objet d'études et de discussions vers 1854 et suiv. Il semblait expliquer la présence dans quelques manuscrits, et notamment dans le manuscrit de Montpellier, de quelques figures de notes inusitées. (Episème). Les théoriciens Reginon de Prum, Guido, Engelbert d'Admont, Marchetto de Padoue, Simon Tunstede et autres témoignent de l'emploi d'intervalles plus petits que le demi-ton. Cet intervalle est tombé en désuétude à mesure que la musique harmonique progressait.

Quarte. - Intervalle de quatre degrés. La quarte juste, ut-fa, contient deux tons et un demi-ton diatonique; la quarte diminuée, ut-fa , un ton et deux demi-tons diatoniques la quarte augmentée ut-fa #, trois tons, ce qui lui a fait donner le nom de Triton. On nomme quarte sous-diminuée les intervalles ut - fa  et ut # -fa , qui contiennent trois demi-tons diatoniques, et quarte suraugmentée les intervalles ut - fa ## et ut  - fa #, qui contiennent trois tons et un demi-ton chromatique.  D'après une autre classification, adoptée par Fétis et Halévy et les auteurs, qui les ont suivis, l'intervalle de quarte juste est appelé quarte mineure, la quarte augmentée, ou triton, est appelée quarte majeure, la quarte diminuée conserve son nom et la quarte suraugmentée est appelée quarte augmentée. Les dénominations de majeure et mineure appliquées à la quarte et à la quinte ne se justifient pas, ces deux intervalles restant immuables dans les deux modes, majeur et mineur, de la musique moderne. Le mouvement mélodique de quarte, comme celui de la quinte, est un des plus naturels et des plus usités à toute époque, surtout en allant d'une dominante harmonique sur sa fondamentale à l'état aigu. Dans le chant grégorien, cet intervalle est très fréquent, ascendant ou descendant :

Exemple de progression par quartes dans une oeuvre du XVIIIe s. :
La quarte a jeté plus d'un théoricien dans l'embarras. Durand la range avec raison parmi les consonances invariables (dans les deux modes). Fétis l'a dénommée consonance mixte, puis consonance appellative: ces mots n'ont pas été adoptés. La quarte juste s'exprime par le rapport 4/3. 

Quartolet. - Groupe de quatre notes semblables employées au lieu de trois ou au lieu de six dans une phrase rythmée, à trois ou à six temps.

Quatre mains. - On a écrit longtemps pour deux, trois, quatre clavecins, avant d'écrire pour quatre mains, sur un seul instrument. Il existe cependant deux morceaux « pour jouer à deux sur un seul virginal », dans un recueil anglais du début du XVIIe s.; mais ce cas semble tout à fait exceptionnel.  Mozart et sa soeur, qui se faisaient entendre ainsi, furent les premiers à jouer à quatre mains en public dans les voyages de 1764-1765, Mozart ayant huit ans, sa soeur quatorze. Mozart écrivit ses deux premiers petits Duos en 1765. Quelques sonates à quatre mains parurent peu après : de J. Chr. Bach, notamment, vers 1777. En 1763, le genre était déjà en vogue. Haydn avait écrit en 1778 son duo Il Maestro e lo scolare. Tous les pianistes de l'époque, dont les plus marquants sont Rust, Clementi, Pleyel, ont écrit des « duetti » ou des « symphonies » à quatre mains : Beethoven n'a écrit que de petites choses; Schubert, beaucoup d'oeuvres; Schumann, ses op. 66, 85, 109, 130. Les pianistes modernes y ont largement contribué. Mais le répertoire à quatre mains se compose surtout d'arrangements d'oeuvres d'orchestre, qui rendent de grands services en propageant le goût et l'exercice de la lecture chez les amateurs. Meyerbeer, se servant de l'orgue dans l'orchestre de son opéra' Le Prophète (1849), l'a traité à quatre mains, chose exceptionnelle au concert, et qui ne se produit jamais à l'église.

Quatuor (du latin quatuor = quatre). - Morceau de musique vocale ou instrumentale à quatre parties. Un quatuor, soit vocal, soit instrumental, peut, lorsqu'il est concertain, c.-à.-d. à 4 parties récitantes et obligées, être accompagné par l'orchestre. Le quatuor vocal n'a pas une origine ancienne : on n'en trouve dans les opéras que depuis les dernières années du XVIIIe siècle. Entre autres quatuors célèbres, on remarque ceux de Don Juan par Mozart, de Stratonice et de l'Irato par Méhul , de Ma tante Aurore par Boïeldieu, de Joconde par Nicole. Les quatuors pour instruments à cordes sont ordinairement écrits pour 2 violons, alto et violoncelle, et se composent de quatre morceaux, un Allegro, un Andante, un Scherzo ou Menuet, et un Finale. Haydn fut le créateur de ce genre de musique de chambre; après lui, Mozart, Boccherini, Beethoven, Onslow, s'y sont particulièrement distingués. En instrumentation, on nomme Quatuor l'ensemble des Instruments à cordes, par opposition à la masse des instruments à vent, dite Harmonie. (B.).

Quilisma. - Figure de la notation neumatique du Moyen âge servant de signe d'ornement pour indi quer un léger tremblement de la voix.

Quintaton. - Jeu d'orgue bouché, qui fait entendre à la fois la note fondamentale et une quinte supérieure très douce. Il y a un quintaton de 32 pieds à la Madeleine, à Paris. On le construit plus souvent en 8 et 16 pieds.

Quinta vox, ou « cinquième voix », désigna, au XVe et au XVIe s., la partie vocale que l'on ajoutait au quatuor classique; la quinta pouvait se placer par exemple entre le ténor et la haute-contre.

Quinte. -  Intervalle de cinq notes consécutives. La quinte juste comprend trois tons et un demi-ton; elle est augmentée quand elle en comprend davantage, et diminuée quand elle en comprend moins. - On donne aussi le nom de quinte à une espèce de grand violon.

Quintette, autrefois Quinque, morceau de musique composé pour 5 voix ou 5 instruments. Les quintettes pour instruments à cordes sont ordinairement écrits pour 2 violons, 2 altos et un violoncelle; ou bien, comme l'ont fait Boccherini et Onslow, pour 2 violons, un alto et 2 violoncelles. Reicha a composé des quintettes pour flûte, hautbois, clarinette, cor, et basson. En général, le quintette est divisé en 4 parties, comme le quatuor.

Quinton. - Ancien violon se rapprochant de la viole comme dimension, et accordé une quinte au-dessous du violon.

Quintoyer. - Sonner la quinte. Se dit aussi d'un tuyau de clarinette qui, par le moyen d'une clef spéciale, dite clef quintoyante, se trouve raccourci de façon à produire, au lieu du son fondamental, le troisième harmonique.

Quolibet, du latin quod libet = ce qui plaît. - Pièce de musique composée de fragments ou de débuts de thèmes empruntés à des morceaux divers et rassemblés pour produire un effet comique. Les manuscrits musicaux du XVe siècle renferment souvent des quolibets, ou chansons à textes mélangés, écrits à plusieurs voix. Tinctoris en fait mention, et se sert pour l'un de ses exemples notés d'un quolibet anonyme, contenant le début de la chanson de l'Homme armé. Le musicien flamand Jacques Vaët a composé une Missa quodlibetica, à cinq voix. En Allemagne, au XVIe s., le quodlibet et la priamel  jouissaient d'une vogue extraordinaire. On étendait le titre de quodlibet à des textes simplement grotesques ou insensés, tels que le lied « de toutes sortes de nez », celui de la Cuiller, etc. « Il y a de grands nez, de petits nez, de longs nez, de courts nez », etc. Orlande de Lassus a mis ce texte en musique. On trouve encore une composition sur le même sujet dans un recueil de 1733. Praetorius (1619) le définit une pièce où sont rassemblés des débuts de motets, de madrigaux, et de toutes sortes de musique de lieder allemands. Il y en a de trois sortes :

1° quand chacune des quatre voix a un texte particulier; 

2° quand elles ont des textes démembrés et, découpés; 

3°, quand toutes les parties ont le même texte, mais qui est brisé et rompu dès qu'un autre arrive.

La vogue des quolibets se prolongea en Allemagne jusqu'au  XVIIIe s. La 30e et, dernière des 30 Variations de Bach, dites parfois Goldberg-Variationen, est un quolibet ou pot-pourri contrepointique d'airs populaires.  (M. B.).
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Dictionnaire Musiques et danses
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