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Allemande

Allemande. - Air instrumental, originaire d'Allemagne, qui passait déjà pour très ancien en France, au temps de l'Orchésographie (1588),  et qui se jouait lentement, à 4 temps. Il commençait toujours au temps levé. On a écrit beaucoup d'allemandes pour le luth. Elles se mesurait à quatre temps et se divisaient en deux parties, dont la première se jouait deux fois. 

Aux XVIIe et XVIIIe s., l'allemande fait presque invariablement partie de la suite instrumentale, où elle se place après le prélude. Sa mélodie commence par une anacrouse d'une seule note et se déroule en formes sérieuses et ornées. Si la gravité l'a fait souvent choisir pour forme des pièces appelées tombeaux, que les anciens instrumentistes dédiaient à la mémoire d'un confrère ou d'un illustre personnage. Beaucoup de maîtres modernes ont écrit des allemandes dans les suites, qu'ils se sont plu à composer dans le style ancien.

La « Danse allemande » à 3 temps, qui apparaît vers la fin du XVIIIe s., n'a aucun rapport avec l'allemande classique. Analogue aux Ländler, elle fait pressentir la valse, à la fois par son rythme et par son groupement en séries, ou chaînes. Beethoven a écrit un cahier de 12 danses allemandes (1795), et il a placé dans son Quatuor, op. 130, une pièce de même forme, avec l'inscription : « alla danza tedesca ».

 Allemande. - Danse d'un caractère vif et enjoué, qui était, comme son nom l'indique, une danse germanique, et que l'on rencontrait déjà en Espagne au XVIe siècle et elle fut très à la mode également en Angleterre du temps de Shakespeare. C'était à proprement parler la danse nationale allemande, d'où l'on a depuis lors dérivé la valse. La question des origines de cette danse et de ses différentes formes a été fort bien élucidée. La musique comprenait deux groupes de huit mesures ou de quatre mesures répétées; cette période de quatre mesures est la forme originelle de presque toutes les chansons populaires et des airs de danse de l'Allemagne, non seulement au Moyen âge, mais jusqu'à nos jours. D'autre part, l'on constate que les danses de la Souabe sont à partir du XVIIIe siècle sur la mesure trois-quatre et que d'une manière générale toutes les danses de l'Allemagne du Sud sont sur la mesure de la valse, alors que celle de l'allemande est quatre-deux. 

Boehme a établi que les Allemands du XVIe siècle avaient ces deux mesures et que leurs danses nationales comprenaient deux parties nettement distinctes; à la première danse sur le mesure quatre-deux d'un caractère paisible et relativement cérémonieux, sur le type de notre contredanse, ils adjoignaient toujours une danse tournée sur la mesure trois-quatre; au XVIIIe siècle, cette dernière seule subsista chez eux. Au contraire, les Français qui avaient la courante n'empruntèrent définitivement à leurs voisins que leur danse marchée quatre-deux ou quatre-quatre qu'ils appelèrent allemande. Nous verrons plus bas comment ils reprirent ensuite l'allemande avec tours, puis la valse. 

Pour nous en tenir aux danses du XVIe siècle, l'allemande était exécutée par plusieurs couples à la fois, chaque cavalier donnant la main à sa dame et les couples se suivant en file les uns derrière les autres, les mouvements étaient trois pas et une « grue », où l'on levait le pied sans sauter; arrivé à l'extrémité de la salle, on faisait une conversion sans se quitter la main; quand s'arrêtait la musique on faisait une pause s'arrêtant sur place et causant en attendant la seconde partie, laquelle répétait la première; dans la troisième partie, l'allure était plus vive, avec de petits sauts comme dans la courante. Parfois encore, pour animer le bal, on admettait que les cavaliers pussent se dérober réciproquement leurs dames, ce qui donna lieu à des querelles. (GE).

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Dictionnaire Musiques et danses
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