La lettre a est employée
par les musiciens et surtout par les théoriciens pour désigner
la note la, c.-à-d. la sixième du type de notre gamme majeure
en ut, la première de la gamme mineure typique en la. On emploie
cette lettre, soit majuscule, soit minuscule, en la soulignant ou la surmontant
d'un ou de plusieurs traits.
L'alpha ou a, droit on renversé,
tronqué ou complet, se retrouve souvent dans les fragments qui nous
sont restés de la notation grecque. Dans la notation en lettres,
dite béotienne, si fréquemment employée pour la démonstration
par les théoriciens du Moyen âge, et même par les compositeurs,
ainsi que l'on peut le voir dans le célèbre manuscrit bilingue
de l'Antiphonaire de Montpellier, l'A, comme dans l'écriture
musicale des Grecs, représente le degré la le plus bas de
l'échelle, celui qui avait été ajouté.
-
Lorsque aux premiers siècles du
Moyen âge on ajouta la lettre
(gamma), adjonction faussement attribuée à Gui d'Arezzo,
A servit à désigner la seconde lettre de l'alphabet musical.
Lorsque la notation alphabétique
fut remplacée par l'écriture neumatique, l'A ne fut plus
employé que pour les démonstrations théoriques, et
au XVe siècle il reprit dans l'échelle
musicale la place que le gamma, désormais disparu, lui avait fait
perdre. Cette lettre désigne aujourd'hui :
1° le la du diapason normal
français de 870 vibrations;
2° certaines cordes des instruments
grattées ou pincées à vide, c.-à-d. la deuxième
du violon après la chanterelle, les chanterelles de l'alto et du
violoncelle, la troisième corde de la contrebasse;
3° dans les instruments à nombreux
tuyaux ou à nombreuses cordes, les différents la de l'échelle
musicale, comme dans le piano, l'orgue ou la harpe;
4° en Allemagne, la note ou le ton
de la dans les partitions. (Henri Lavoix).
|