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On
nomme mouvement le déplacement d'un corps ou de quelqu'une
de ses parties. Les mouvements des êtres, les changements dans leur
position ou dans celle des éléments qui les constituent ont
frappé dès l'origine l'attention et ont amené à
réfléchir et sur lui et sur la nature.
Le premier problème
que se soient posé les philosophes grecs
est celui du mouvement. Héraclite
affirme avec une force extraordinaire le mouvement universel, le perpétuel
devenir. Parménide
répond que l'être est un et immuable. Son disciple Zénon
s'efforce de justifier sa thèse en niant, à l'aide d'arguments
d'une infinie subtilité, la possibilité même du mouvement
( Les
Présocratiques). L'effort des philosophes grecs qui viennent
après tend à concilier Héraclite et Parménide,
le devenir et l'être, le multiple et l'un. Aristote
cherche surtout la cause du mouvement : il la voit dans un premier moteur
immobile, qui meut toute la nature par le désir qu'il suscite en
elle.
Dans la philosophie
moderne, la question change d'aspect, sous l'influence du progrès
scientifique. Pour la science, tout est mouvement : sous la multiplicité
variée des qualités des phénomènes,
elle ne voit que des mouvements plus ou moins rapides, plus ou moins compliqués.
Le problème essentiel des sciences n'est plus de connaître
la cause du mouvement, mais d'en déterminer les lois.
Le mouvement dans
l'histoire de la philosophie
Si l'on s'avisait de définir l'expression
« idée innée », non pas conformément à
l'usage classique, mais au sens littéral, la plus véritablement
innée de toutes les notions ne serait-elle pas celle de mouvement?
Et nous disons cela en dehors de tout préjugé d'école.
Que l'on soit enclin au matérialisme
ou tenté par le spiritualisme, l'évidence
subsiste : la notion du mouvement naît, pour ainsi parler, avec nous,
non qu'elle s'improvise, ce qui n'est le cas d'aucune notion, mais parce
que les éléments nécessaires à sa formation
sont acquis par l'être humain dès son entrée dans la
vie. Même si l'on ne s'attachait qu'aux apparences, il nous semblerait
exact de croire - et nous parlons, encore une fois, en dehors de tout système
préconçu - que sans le mouvement des choses ne s'éveillerait
jamais la conscience de l'humain. Encore que ce ne soit là que de
la psychologie de premier plan - et de la plus superficielle, - il n'est
pas indifférent de se laisser provisoirement instruire par l'apparence.
L'apparent n'est pas toujours le faux.
Donc, si d'une part il est vrai de penser qu'au cas où manqueraient,
chez l'humain, les conditions organiques nécessaires à l'éclosion
de la conscience, l'humain resterait au sein
des choses, dans un état voisin du végétal, n'ayons
garde d'oublier que c'est le mouvement des choses qui provoque la conscience
et la fait passer, non assurément du néant à l'être,
mais bien de la puissance à l'acte. En sorte que prendre conscience
de soi, c'est en même temps prendre conscience de la mobilité
des choses, du mouvement; nous saurons cela explicitement plus tard quand
nous aurons appris comment, à l'aide de l'inférence, et principalement
de l'inférence analogique, on se découvre toute une science
infuse et bien antérieure aux premiers bégaiements. La notion
du mouvement commence donc à s'élaborer en nous dès
que commence à s'éveiller la conscience. Ce n'est pas assez
dire. Car, si toute conscience implique un sujet - quelque opinion, d'ailleurs,
que l'on ait sur l'essence métaphysique
d'un tel sujet, sa réalité substantielle,
etc., et que l'on soit sur ce point, ou dogmatique ou sceptique, en ce
moment il n'importe guère, la conscience de ce sujet est postérieure
à celle des choses dont il a conscience. L'enfant s'entend parler
à la deuxième personne; il n'en continue pas moins, et pendant
assez longtemps, à parler de lui à la troisième. Au
lieu de dire comme Descartes -:
« Je pense, donc je suis, » il dirait plus volontiers : «
Je pense, donc il est des choses.-»
Car il connaît l'alienum avant le nostrum, et il prend
conscience du mien longtemps avant de prendre conscience du moi. Que si,
maintenant, l'on se rend compte de l'impossibilité de connaître
les choses - je ne dis pas telle ou telle chose - sans les connaître
dans leurs mouvements ou dans leurs changements, on tiendra la preuve que
nous avions à cour de faire, à savoir que la notion de mouvement
est, de toutes nos notions, la plus primitive.
Si rien ne se mouvait, rien ne penserait.
De, plus, au cas où, dans un monde privé de mouvement, la
conscience serait possible - ce que nous savons n'être pas - dans
un tel monde l'intelligence servirait aux usages pratiques de la vie, mais
exclusivement à ces usages. L'humain primitif se perpétuerait
de génération en génération, et le type de
l'humain primitif resterait indestructible. Point de curiosité désintéressée,
conséquemment point de science, de philosophie encore moins. Ce
qui revient à dire que le premier en date des problèmes.
philosophiques ou scientifiques - à l'origine on ne distingue pas
- est le problème du mouvement. L'humain le constate, s'en étonne.
Et c'est le commencement de la science.
Depuis Thalès ,
jusqu'à Aristote - pour ne parler que des Grecs - le problème
du mouvement, si l'on peut dire, est celui auquel sont suspendus tous les
autres. Il est difficile, dans un article comme celui-ci, de tenir compte
des faits exceptionnels. Il faut, conte que coûte, généraliser
en grand, parfois même en gros. Sous cette réserve, nous nous
permettrons de dire que les philosophes grecs se divisent en deux groupes
les uns expliquent le mouvement par un premier mobile, les autres par un
premier moteur. Les Présocratiques identifient le mouvement des
êtres, tel que la vulgaire observation nous en fait les témoins,
avec le mouvement éternel d'un être unique duquel, au fond
et substantiellement, ne se distingueraient pas les choses. Leurs changements
seraient son changement, leurs mouvements, son mouvement. Ces philosophes
semblent, à leur insu, guidés par ce principe, à savoir
que la cause d'un effet ne peut expliquer cet effet sans lui être
identique. Tous, à l'exception des atomistes,
et vraisemblablement aussi d'Empédocle ,
ils prennent pour accordé, que la multiplicité apparente
des êtres prend sa source dans la réalité d'un être
ou plutôt d'une chose fondamentale, dont s'ils ne s'entendent pas
tous pour déterminer la nature - air, feu, eau, etc. - tous s'entendent
pour affirmer le mouvement. Dès lors ce principe platonicien
: « Le semblable seul peut connaître le semblable »,
paraît bien être un dérivé de cet autre : «
Le même seul peut expliquer le même », ou encore : «
La différence est superficielle, l'identité est fondamentale
», et ce principe est un legs fait à la philosophie d'après
Socrate
par la philosophie présocratique.
Et cependant la philosophie postsocratique,
ou plutôt celle qu'on pourrait, à la rigueur, sous le nom
de philosophie athénienne opposer à la philosophie grecque,
donne du mouvement une explication différente. Aux explications
naturalistes, elle préfère les explications toujours, à
quelque degré, anthropomorphiques : non qu'elle assigne au principe
des choses une forme humaine, mais elle le revêt d'attributs humains,
pour parler avec plus de précision encore, d'attributs analogues
à ceux de l'artiste. Depuis Socrate jusqu'à Aristote, le
monde n'est plus une oeuvre de la nature, mais une oeuvre de l'art et d'un
art divin. Dieu
est, non pas seulement l'éternel architecte, mais encore l'éternel
géomètre et, puisque sa géométrie est une géométrie
en acte, pénétrée (même chez Platon )
de finalité, l'éternel artiste. Et quelque importance qu'Aristote
donne à l'idée de nature, - car il l'a rétablie dans
une partie de ses anciens droits - l'influence de l'esprit athénien
est chez lui prépondérante. Car Dieu, selon Aristote, fait
mouvoir à la manière dont un idéal d'art fait mouvoir
la main de l'artiste. L'idéal agit sans savoir qu'il agit. Tel n'est
pas le Dieu premier moteur de la philosophie aristotélique.
On aurait peine à concevoir - encore
que, sur ce point, la pensée d'Aristote soit restée implicite
et qu'il ait négligé de s'interroger sur les rapports de
la pensée et de la conscience - un être défini : l'acte
pur, la pensée de la pensée, et qui serait tout cela en restant
inconscient. Mais l'idéal agit sans connaître ni ses moyens
d'action, ni, surtout, l'efficace même de son acte. Tel est le Dieu
d'Aristote : il ignore le monde. Le monde épris de lui gravite vers
lui; Dieu n'en sait rien, Dieu est, par excellence, l'universel et l'unique
moteur. Par essence, il est immobile. Immobile aussi est l'idéal
de l'artiste, immobile parce qu'il est immuable. Immobile aussi est l'idée
platonicienne. D'elle dérive l'être sensible. Donc l'idée
immobile est un principe de mouvement. Par où l'on voit à
quel point au naturalisme des présocratiques s'oppose l'anthropomorphisme
- ou sait le sens qu'à nos yeux ce terme comporte - des Socrate,
des Platon, des Aristote. Car on peut bien dire que la doctrine du moteur
immobile est latente chez Socrate et que Platon commence sérieusement
à élaborer. On sait à quel point d'achèvement
et de perfection véritable cette doctrine a été portée
par Aristote. Après Aristote, avec Epicure
et Zénon principalement, l'art grec ne produit plus de chefs-d'oeuvre,
et la pensée philosophique se détourne de l'anthropomorphisme.
Faut-il s'en plaindre ou s'en féliciter?
Lange, le célèbre historien
du matérialisme, a osé prendre le premier parti. Sans aller
jusqu'à donner à Socrate, à Platon, à Aristote
le nom de malfaiteurs spéculatifs qui a peine à ne pas s'échapper
de ses lèvres, à la manière dont il parle d'eux, on
sent que, dans son for intérieur, il leur inflige cette dure et
dégradante épithète. En tout cas, Lange a bien mis
en relief le rôle et la fonction de ces philosophes de l'école
d'Athènes, nettement antimatérialistes, et cela, parce
qu'ils furent nettement antinaturalistes. Ainsi les philosophes de l'ancienne
Grèce, interrogés sur l'origine du mouvement, donneraient
deux réponses, irréductibles l'une à l'autre, puisqu'elles
se contredisent : les uns attribueraient le mouvement à un moteur
éternel mobile, les autres à un moteur immobile. Dans la
période présocratique, pendant laquelle la première
réponse a prévalu, il faudrait excepter les Eléates
qui nient la réalité fondamentale du mouvement et Anaxagore .
Dans la période postsocratique antérieure au néoplatonismne,
c'est encore la première réponse qui prévaudrait.
Nous ne croyons pas devoir, sur la question
du mouvement, interroger les philosophes modernes. Et la raison, c'est
que, depuis les temps modernes, le problème du mouvement a passé,
dirait un disciple d'Auguste Comte ,
de l'état métaphysique à l'état positif. Même
Descartes, pour qui le problème est, au premier chef, un problème
de philosophie, s'imagine à tort emprunter à la notion d'immutabilité
divine les lois du mouvement qui sont devenues les postulats
de la mécanique rationnelle. Au fond, il s'est appuyé, sans
le savoir, sur les analogies de l'expérience. Ce qu'il prend pour
une déduction métaphysique n'est qu'une inférence
empirique obtenue conformément à la méthode de la
science. Descartes est donc le premier émancipateur de la science
de la nature, puisqu'à la métaphysique de la nature il substitue
la physique. La métaphysique de la nature a-t-elle abdiqué
pour toujours? L'ouvrage de Kant
(Principes métaphysiques de la science de la nature) est
une preuve qu'à côté de la physique proprement dite
peut se constituer une métaphysique, ou tout au moins une critique
des notions générales sur lesquelles s'appuient les sciences
physiques. Mais cette critique reste, dans une large mesure, tributaire
de la science. Elle peut se constituer à part, peut-être,
jamais à coup sûr, sans elle. Dès lors, il est permis
de penser que l'histoire des théories philosophiques du mouvement
commence et s'achève, ou peu s'en faut, avec l'histoire de la philosophie
ancienne. Depuis Descartes, l'intérêt du problème a
décidément cessé d'être philosophique pour devenir
scientifique.
C'est qu'aussi bien l'intérêt
s'est détaché de la question d'origine vraisemblablement
insoluble, comme d'ailleurs toute question de ce genre pour se fixer sur
la question, non pas de nature, non pas même d'essence, mais de loi.
Savoir les lois du mouvement, j'entends les lois fondamentales du mouvement,
revient à connaître le mouvement dans ce qu'il a d'essentiel
: vere scire per leges scire. Kant lui-même, à le bien
prendre, dans ses spéculations critiques sur la science de la nature,
ne cherche pas à savoir autrement. D'ailleurs, et en dépit
de ceux qui appellent Kant « le dernier des Pères
de l'Eglise », n'est-ce pas la substitution d'une recherche de
lois à une recherche de causes qui est l'uni des caractères
de la réforme kantienne? Désormais, par conséquent,
si nous voulons savoir ce qu'est le mouvement, nous interrogerons les physiciens,
non les philosophes. (L. Dauriac).
Mécanique
Tout le monde a l'idée du mouvement,
qui se présente en mécanique. Un corps, ou simplement un
point matériel, est en mouvement quand il occupe successivement
diverses positions dans l'espace. Mais, pour juger
du mouvement, il faut supposer qu'on compare le corps mobile à d'autres
qui ne se déplacent pas, et qui sont par conséquent au repos;
cependant, le repos absolu ne nous est présenté par aucun
corps de l'univers connaissable, en sorte que les mouvements réels
ne sont que des mouvements relatifs. L'hypothèse du repos absolu,
et par suite des mouvements absolus, est néanmoins utile, et elle
prend place en mécanique comme une conception de l'esprit qui facilite
l'étude des phénomènes de mouvement.
La mécanique est la partie de la
physique qui s'occupe du mouvement et de ses causes. L'étude du
mouvement, idépendamment des forces qui
le produisent, constitue la cinématique. Lorsque l'on considère
les forces, cette étude relève de la dynamique.
Mouvement d'un
point matériel.
En ne considérant que le mouvement
d'un point matériel, on classe les mouvements, suivant la nature
de la ligne décrite, ou trajectoire, en mouvements rectilignes ou
curvilignes suivant que la trajectoire est une droite ou une courbe; au
point de vue de la vitesse, on distingue le mouvement uniforme, où
la vitesse est constante, et le mouvement varié. Le mouvement de
rotation d'un corps solide est celui qui s'accomplit autour d'une droite
supposée fixe et invariablement liée au corps.
Mouvement
uniforme.
Un mouvement rectiligne est dit uniforme
lorsque le mobile parcourt constamment des espaces proportionnels aux temps
écoulés. Si e désigne l'espace parcouru, v le chemin
fait dans l'unité de temps et t le temps employé à
parcourir la distance e, la formule du mouvement uniforme est e = vt; v
est la vitesse du mouvement.
Mouvement
uniformément varié.
Un mouvement rectiligne est dit «
uniformément varié» lorsque la vitesse croît
ou diminue de quantités proportionnelles aux temps écoulés.
Le mouvement est dit accéléré ou retardé, suivant
que la vitesse croît ou diminue avec le temps. L'accélération,
positive ou négative, est la quantité dont la vitesse croît
ou diminue dans l'unité de temps. Si v0
désigne la vitesse à l'origine du temps,
l'accélération, t le temps compté depuis l'origine
choisie et v la vitesse à l'époque t, v = vo+ t.
La vitesse étant, d'ailleurs, la
dérivée de l'espace par rapport au temps, il en résulte
que la formule de celui-ci est e= e0 +v0t+ t2/2,
e0 désignant la distance des espaces
au point où se trouvait le mobile à l'origine des temps.
Mouvements
curvilignes.
Parmi les mouvements curvilignes d'un
point, on peut distinguer le mouvement circulaire ou de rotation,
dans lequel la trajectoire est une circonférence de cercle, et le
mouvement hélicoïdal, où la trajectoire est une
hélice. Dans ces deux cas, la trajectoire est partout égale
à elle-même, comme dans le mouvement rectiligne; on peut donc
y concevoir jusqu'à un certain point l'uniformité; mais,
pour pouvoir attribuer les qualifications d'uniformes ou d'uniformément
variés à des mouvements circulaires ou hélicoïdaux,
il faut rapporter ces mouvements non plus au mobile lui-même, mais
au rayon mené du mobile au centre du cercle dans le premier cas,
normalement à l'axe dans le second. Alors, il s'agit de mouvements
angulaires. Dans de pareils mouvements, le rayon décrit est un angle;
la vitesse est la première dérivée de cet angle, par
rapport au temps, et l'accélération la seconde.
Mouvement d'un
solide.
Le mouvement d'un solide est de translation
lorsqu'à un instant quelconque, les droites qui joignent les positions
initiales des points du solide à leurs positions finales sont toutes
égales et parallèles. Cela ne signifie pas que les trajectoires
de ces points soient droites; elles peuvent être courbes, mais elles
sont toutes égales, parallèles et parcourues de telle sorte
que tous les points mobiles se trouvent simultanément aux points
homologues de leurs trajectoires respectives.
Le mouvement d'un solide est dit «
de rotation » lorsqu'il se fait autour d'un axe fixe. Le mouvement
d'un seul point règle alors ceux de tous les autres, et l'on confond
souvent dans le langage le mouvement du solide avec celui d'un de ses points.
Lorsque le solide n'a qu'un point fixe,
son mouvement est à chaque instant un mouvement de rotation autour
d'un axe passant par ce point. Cet axe varie en général à
chaque instant de direction dans l'espace et prend le nom d'axe instantané
de rotation du corps.
Le mouvement observé d'un mobile
est dit « absolu » lorsqu'il a été rapporté
à des repères fixes. Lorsque les repères auxquels
on a rapporté le mouvement sont eux-mêmes animés d'un
mouvement d'ensemble, le mouvement observé n'est plus qu'un mouvement
relatif. On donne le nom de « mouvement d'entraînement »
à celui du système des repères, et l'on dit que le
mouvement absolu du mobile se compose du mouvement d'entraînement
et du mouvement relatif.
Quantité
de mouvement.
On nomme quantité de mouvement
à un instant donné d'un point matériel le produit
de sa masse par sa vitesse à cet instant. On démontre, en
dynamique, des théorèmes très importants sur les moments
des quantités de mouvement.
Théorème
de la conservation de la quantité de mouvement du centre de gravité.
m.dx/dt
représentant la somme des produits de la masse totale m du système
par la vitesse aux dates t du mouvement du centre de gravité projeté
sur l'axe des x, si les forces extérieures se trouvent telles que
la somme de leurs projections reste constamment nulle, m.dx/dt
conservant la valeur constante om.
dx/dt, le centre de gravité se mouvra en ligne droite et d'un mouvement
uniforme. Dans tout autre cas, le mouvement de ce point sera celui d'un
point de masse égale à celle du système, sollicité
par larésultante des forces extérieures transportées
parallèlement à elles-mêmes en un même point
de l'espace.
Mouvement périodique.
On nomme ainsi le mouvement d'un corps
qui repasse aux mêmes lieux de l'espace et dans les mêmes conditions,
à des intervalles égaux de temps. Soit
la période ou le temps que le mobile met à revenir à
une quelconque de ces positions, il se trouvera dans les mêmes conditions
et à la même place aux dates t0,
t0+ ,
t0+2 ,
etc., quelle que soit d'ailleurs l'origine à partir de laquelle
ou commence à compter le temps.
Par exemple, un mouvement circulaire uniforme
est périodique; les projections de ce mouvement sur un plan ou une
droite quelconques sont également périodiques. Le mouvement
d'un pendule serait rigoureusement périodique si l'isochronisme
était parfait.
Mouvement
oscillatoire.
On désigne de la sorte le mouvement
d'un corps qui subit une série de déplacements autour de
sa position moyenne, en se portant alternativement d'un côté
et de l'autre de cette position moyenne. Les déplacements, dans
les deux sens, peuvent être égaux et isochrones ; alors, le
mouvement est symétrique. Le type des mouvements oscillatoires est
le mouvement pendulaire.
Mouvement
vibratoire.
On appelle ainsi l'ensemble des mouvements
périodiques et alternatifs qu'exécute un corps autour de
sa position moyenne d'équilibre, lorsqu'une cause quelconque est
venue y mettre en action les forces moléculaires. Le mouvement vibratoire
d'un corps est composé de l'ensemble des mouvements oscillatoires
de toutes ses molécules autour de leurs positions moyennes.
Composition des
mouvements.
Quand un point participe simultanément
à plusieurs mouvements, telle une bille se déplaçant
sur le pont d'un bateau qui lui-même descend une rivière,
le mouvement définitif qu'il prend est dit mouvement résultant,
et chacun des mouvements particuliers s'appelle mouvement composant. Le
problème, de la composition des mouvements a une grande importance
en mécanique; il repose sur l'indépendance des mouvements
simultanés. Pour le cas simple de deux mouvements composants, le
déplacement final d'un point est la diagonale du parallélogramme
construit sur deux droites représentant les déplacements
dans les mouvements composants. On considère fréquemment
le mouvement projeté, ou la projection d'un mouvement, soit sur
un plan, soit sur une droite, expression qui se comprend d'elle-même;
la vitesse d'un mouvement projeté est égale à la projection
de la vitesse et il en est de même pour les accélérations.
(NLI
/ C.-A. Laisant).
-
Le mouvement
perpétuel
Le nom de mouvement
perpétuel a été donné, assez improprement
d'ailleurs, au problème chimérique consistant dans la recherche
d'une machine qui serait à elle-même son propre moteur, c.-à-d.
qui produirait du travail sans consommation
d'aucune sorte.
Les notions acquises
au XIXe siècle sur l'énergie,
l'équivalence de la chaleur et du travail mécanique, ont
achevé de faire justice de ce rêve qui a occupé tant
d'intelligences humaines. Une machine est un transformateur; elle rend
ce qu'elle a reçu, et rien autre chose, après avoir prélevé
ce qui est nécessaire à son fonctionnement, c.-à-d.
ce qui correspond aux résistances passives. Il s'ensuit qu'une machine
ne pourrait pas se mouvoir indéfiniment, quand même elle ne
produirait aucun travail utile, sans être alimentée par une
source d'énergie.
La plupart des essais,
fatalement infructueux, mais souvent ingénieux, qui ont été
fats pour obtenir le mouvement perpétuel, révèlent
une méconnaissance totale des lois de la dynamique, à côté
de notions statiques et cinématiques assez complètes parfois.
Quant aux moyens proposés, ils sont de natures tout à fait
diverses; très fréquemment, c'est la pesanteur
qu'on prétend employer, un corps tombant d'une certaine hauteur
pour produire du travail, et devant être ensuite remonté par
la machine elle-même; d'autres fois, ce sont les propriétés
d'élastiticité des gaz sous diverses pressions, etc.
Depuis longtemps,
l'Académie des sciences écarte sans examen toutes les communications
qui lui sont faites dans le but de trouver le mouvement perpétuel;
et il paraît que cela ne suffit pas cependant à décourager
les inventeurs. Arago ,
prétend-on, avait remarqué que c'est à l'approche
du printemps que les tentatives de découvertes du mouvement perpétuel
deviennent plus nombreuses; c'est une observation qui est de nature à
intéresser plutôt les psychologues sociaux que les astronomes.
Il est bien clair,
nous devons l'ajouter, que le problème du mouvement perpétuel
n'a rien de commun avec les recherches, fort rationnelles bien que pratiquement
difficiles, qui auraient pour objet la meilleure utilisation possible des
forces de la nature, comme le vent, le mouvement des marées,
celui des vagues de la mer, etc. (C.-A. L.). |
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