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Monuments de Venise
L'église Santa Maria della Salute
et le Séminaire patriarcal
Erigée à Venise de 1630 à 1682 sur dessin de Baldassarre Longhena dans un style baroque très surchargé, l'église Sainte-Marie du salut (chiesa Santa Maria della Salute) apparaît aujourd'hui comme le nécessaire complément de l'embouchure du Grand canal, qu'on ne pourrait s'imaginer privé de cet édifice.  Elle fut construite sur un voeu du Sénat pour la délivrance de la peste de 1630 et consacrée en novembre 1687. Elle est munie d'une double coupole, dont la plus grande a un diamètre de 24 mètres et est soutenue par huit colonnes de 15 mètres de haut. L'église est posée, paraît-il, sur 1.200.000 pilotis.

L'intérieur est en forme de rotonde, au centre de laquelle s'élève le maître-autel avec une composition du flamand Giusto Le Curt. Dans les deux octogones concentriques s'ouvrent trois chapelles par côté, dans lesquelles on admire plusieurs tableaux de Giordano, de Tiziano Vecellio et de Pietro Liberi. D'autres tableaux, et bas-reliefs très précieux se trouvent dans les deux sacristies et dans l'antisacristie.
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Venise : l'église de la Salute.
L'église de la Salute.

La grande nef, se prolongeant au-delà de la coupole et de la grande chapelle, forme le choeur, remarquable à cause de ses très belles stalles et des colonnes soutenant la voûte de la Tribune. Au maître-autel un groupe représentant la peste qui s'enfuit à la vue de la Vierge, entre les statues de Saint Marc et de Saint Laurent Giustiniani, oeuvres de Juste Le Court (Giusto Le Curt). Les chandeliers en bronze sont du XVIe siècle, le candélabre pour le cierge pascal est l'oeuvre d'Andrea d'Alessandro Bresciano. Les colonnes de la tribune proviennent de l'Amphithéâtre de Pola.

Dans le plafond, du choeur Giuseppe Salviati représenta en trois compartiments le Prophète Elie nourri par un ange, la Manne, Habacuc et Daniel. Les huit petits compartiments contiennent des figures d'Évangélistes et de docteurs de l'église que Titien peignit à soixante dix ans. Les stalles en style de la renaissance sont l'œuvre du XVe siècle.
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Venise : Dôme de la Salute.
Le dôme principal de la Salute.

Dans l'antisacristie, bas-relief attribué à Antonio Dentone XVe siècle, peut-être de Tullio Lombardo, représentant la Pietà et une belle statue du doge Agostino Barbarigo attribuée à  B. da Rovezano.

On a transporté dans cette salle une lunette représentant la Vierge et l'enfant, le doge Francesco Dandolo et sa femme présentés à Marie par les saints François et Elisabeth oeuvre de l'école vénitienne, datée 1338 Cette lunette était pla cée autrefois au-dessus du monument funéraire du doge aux Frari, puis dans la petite sacristie de cette église.

Le plafond de la grande sacristie fut peint par Titien; on y voit représentés laMort d'Abel, le Sacrifice d'Abraham et David vainqueur de Goliath. Le maître-autel est décoré aussi par un tableau du Titien, le Saint Marc entre les Saints Cosme, Damien, Sébastien et Roch, toutes ces peintures ainsi que le tableau d'autel - Descente du Saint esprit - que l'on verra dans une chapelle de église et les peintures du plafond du choeur, proviennent de l'église de Santo Spirito.

Cette sacristie renferme d'autres tableaux intéressants. à droite de la porte les Saints Roch, Sébastien et Jérôme de Gerolamo da Treviso, le Saint Sébastien de Marco Basaiti, la Vierge dans une gloire de Pier Maria Pennacchi. Les Noces de Cana de Tintoret (1561); cette toile avait été peinte pour le réfectoire des Crociferi et le peintre, pour augmenter l'effet de la perspective, avait continué, dans le tableau, le plafond à caissons de la salle. La galerie des Offices à Florence possède une réplique de ce tableau en plus petites dimensions. Une Vierge entre des saints de l'école de Palma Vecchio, une Vierge et l'enfant dans la manière du Vivarini, une Sainte Famille de l'école de Bellini, la Vierge de la Salute du Padovanino et un triptyque avec la Vierge et l'enfant que bénit le donateur, Saint Cyprien et Saint Benoît, oeuvre de Cristoforo Caselli dit Cristoforo da Parme disciple de Giovanni Bellini.
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Venise : l'intérieur de Santa Maria della Salute.
L'intérieur de l'église Santa Maria della Salute. © Photos : Serge Jodra, 2012.

Sur la paroi en face de la Cène, le Triomphe de David de Salviati entre des prophètes de Palma Giovine. Au-dessus de la porte la Cène de Giuseppe Salviati entre le Saül et le David du même auteur, jadis volets de l'orgue, et des madones de Sassoferrato.

Dans la petite sacristie, monument à Antonio Corner dans le style lombard du XVIe siècle et un relief, XVe siècle, représentant le couronnement de la Vierge jadis sur la porte de l'église la Carità. Au plafond le Père Éternel du Vicentino.

Retournant dans l'église nous trouvons à la quatrième chapelle la Descente du Saint Esprit de Titien (1541); dans la cinquième, Venise aux pieds le Saint Antoine de Padoue et dans la sixième une Annonciation. Ces deux peintures furent exécutées par Pietro Liberi. Sur les bénitiers, en tête de la grande nef, le Saint Jean Baptiste et le Saint Marc de A. Vittoria. Les piédestaux en marbre de ces bénitiers sont décorés par des têtes d'enfants qui apparaissent entre des cartouches et des guirlandes de fruits.

Le Séminaire Patriarcal.
Le Séminaire Patriarcal contigu à l'église fut construit en 1670 sur dessin de Baldassarre Longhena, mais n'est certainement pas une de ses meilleures oeuvres. Il se compose d'une cours carrée, ayant tout autour un portique ou cloître aux murs revêtus de marbres, d'inscriptions, de pierres tombales, dont quelques-unes extrêmement précieuses, rassemblées par le chanoine Moschini. 

Dans l'oratoire du Séminaire, près de l'entrée, il y a un gracieux autel lombard (retable du XVIe siècle). Dans les trois niches en bas, les statues des Saints Jean-Baptiste, Zacharie et Benoît. Au-dessus trois compartiments avec des peintures représentant la Vierge et l'enfant, les Saints Laurent Giustiniani et Louis Gonzague, le tout entouré par des pilastres aux jambages délicatement sculptés. Dans cet oratoire se conserve  l'urne (style lombard, XVIe siècle) renfermant les restes mortels de Sansovino, qui y fut transporté de l'église détruite de Saint Geminiano sur la Place Saint Marc. Le buste en terracotta représentant Sansovino même, fut modelé par Alexandre Vittoria. 

Dans la sacristie, aux deux côtés de l'autel, les Saintes Cécile et Catherine par Tullio Lombardo. Au-dessus de l'autel un bas-relief représentant l'Adoration des bergers dans le style lombard du XVe siècle; presque en face la statue en bois doré de l'archange Saint Michel, du XVIIe siècle.

Dans le cloître, on trouve aussi les bustes de Laurent Bragadin et du physicien G. B. Peranda, outre les tombeaux d'Antoine Corner, du doge François Dandolo (sur le devant duquel est représentée la Mort de la Vierge, XIVe siècle) et de Charles Ridolfi (1688). Parmi les statues du rez-de-chaussée sont remarquables : la statue de Thomas Rangoni de Ravenna, sculptée par Alexandre Victoria; le monument du doge Augustin Barbarigo, et un bas-relief du XVe siècle représentant Saint André.

Un bel escalier conçu par Longhena conduit au premier étage du séminaire où, dans la salle, se conservent les tableaux légués par le marquis Frédéric Manfredini. A noter, entre autres, une sainte Famille, jadis attribuée à Léonard de Vinci, mais évidemment du Boltraffio. Pour faire admettre cette attribution il suffit de comparer la figure à gauche - ange qui joue de la mandoline - avec l'ange qui se conserve à la galerie des Offices à Florence; la Pénélope du Beccafuno; l'Apollon et Daphné, attribué à Giorgione; le Christ apparaissant à Madeleine et Jésus et la samaritaine de Filippino Lippi; une Vierge avec l'enfant Jésus et un petit Saint-Jean attribué à raphael, mais qui ne peut être que l'oeuvre de l'école de Fra Bartolommeo; un Allori, un Bachiacca, deux très beaux tableaux de Lesueur représentant le Génie de la paix et le génie de la guerre, etc.

Dans l'atrium du réfectoire un lavabo richement sculpté ans le style lombard (1532). Dans la bibliothèque les bustes de Apollonio Massei et de Pierre et Charles Zen, terres cuites de A. Vittoria et un parchemin enluminé - lettre B et ornementations - du XVe siècle. (V. Alinari).

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Dictionnaire Villes et monuments
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