 | Saint-Etienne (Sanctus Stephanus de Furanis, Santiève en patois) est une ville de France , chef-lieu du département de la Loire , sur le Furens (Furan); 180 000 habitants environ. C'est une ville d'origine relativement récente. Son nom n'apparaît dans l'histoire que par un acte de 1195; durant tout le Moyen âge, ce n'est qu'une simple bourgade faisant partie des fiefs des Durgel, seigneurs de Saint-Priest, qui, en 1477, ajoutent à leur nom « et de Saint-Etienne ». Au début du XVe siècle, Charles VII permit au village ravagé pendant la guerre de Cent ans de se clore de murs. Au XVIe siècle, Pierre de Saint-Priest confirme le droit de nommer les consuls chaque année, pouvant s'assembler « à leur gré, dans la maison de ville, pour la chose publique» (1534). En 1641, Saint-Etienne passa de la maison des Durgel à celle des Chalus, branche apparentée; en janvier 1723, François de Chalus vendit la seigneurie de Saint-Priest et de Saint-Etienne à Abraham Peirenc de Moras, qui mourut sans postérité, au prix de 400 000 livres. Gilbert des Voisins la vendit à son tour à Louis XVI le 2 février 1787, pour la somme de 1 million 335 935 livres. Pendant la Révolution, Saint-Etienne devint un chef-lieu de district du département de Rhône-et-Loire d'abord, puis de celui de la Loire ; elle fut terrorisée par Javogue et ses lieutenants. En 1855, elle devint le chef-lieu du département. C'est la présence de la houille, et, dit-on, la qualité des eaux du Furan, qui l'arrose, pour la trempe de l'acier, qui ont fait sa prospérité. Saint-Etienne devint ainsi une puissante ville industrielle. La houille qui s'y présente en bancs affleurant le sol a été exploitée à partir du XVIe siècle, et des transactions parlent de pereriae de carbone et de charboterite carbonis lapidei; les seigneurs en vendaient le droit d'extraction ou aliénaient la couche carbonifère. Peu à peu s'établit le droit régalien; l'exploitation fut déclarée libre par édits de 1601 et de 1691, sauf le droit de dixième à payer au roi. Les monopoles de transport accordés à certains privilégiés firent émettre par les habitants de Saint-Etienne la crainte de voir diminuer le combustible vendu sur leur marché, ce qui amena la constitution d'une réserve par arrêt du 9 décembre 1724 défendant d'enlever du charbon dans le périmètre de 2 lieues autour de la ville, sauf pour le conduire dans Saint-Etienne; interdiction fréquemment violée, et qui fut cause en 1763, de la réduction du périmètre de réserve à 2000 toises. - Saint-Etienne sur une ancienne photographie. | |