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Rue de la Harpe, à Paris (Ve' arrondissement). - Cette rue relie le boulevard Saint-Germain à au Boulevard Saint-Michel, en prolongeant, dans son dernier tronçon (autrefois connu sous le nom de la Vieille-Bouclerie), la rue de la Huchette.

Ouverte sur l'emplacement des bâtiments les plus importants du palais des Thermes et en partie construite en 1247, le rue de la Harpe doit son nom à une enseigne. De la rue de l'École-de-Médecine à la place Saint-Michel, elle a porté les noms de Saint-Côme, en raison de l'église ainsi dénommée, et aux Hoirs d'Harcourt, parce que le collège d'Harcourt y était situé. En 1650, elle prit dans toute sa longueur le nom de rue de la Harpe. 

Une décision ministérielle du 3 germinal an X, signée Chaptal, avait fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette moindre largeur a été portée à 13 m en vertu d'une ordonnance royale du 25 novembre 1836.

Au n° 85 était situé le collège de Séez. Il fut fondé en 1427, par Grégoire Langlois, évêque de Séez, en fayeur de huit écoliers dont quatre devaient être du diocèse de Séez et quatre de celui du Mans. On en reconstruisit les bâtiments en 1730 et, en 1763, ce collège fut réuni à l'Université.
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Paris : la rue de la Harpe.
La rue de la Harpe, à Paris. © Photo : Serge Jodra, 2010.

Au n° 89 était situé le collège de Narbonne. Il fut fondé en 1316, par Bernard de Farges, évêque de Narbonne, pour neuf écoliers boursiers de son diocèse. Pierre Roger, natif de Limoges et devenu pape sous le nom de Clément VI, augmenta les revenus de ce collège dans lequel il avait étudié. En 1599, l'exercice public des basses classes y fut introduit. En 1760, on reconstruisit ce collège dont on réunit les biens à l'Université trois ans après.

Au n° 93 était situé le collège de Bayeux. Il fut fondé en 1308, par Guillaume Bonnet, évêque de Bayeux, qui donna sa maison située rue de la Harpe, d'autres propriétés voisines et des biens qu'il possédait à Gentilly. En 1763, ce collège fut réuni à l'Université.

Entre les n° 110 et 123, on voyait encore au milieu du XVIIe siècle, la porte Saint-Michel. Elle avait été bâtie vers l'an 1200 et faisait partie de l'enceinte de Philippe-Auguste. Jusqu'au XIVe siècle, elle fut désignée sous le nom de porte Gibart, c'est ainsi qu'on appelait alors le territoire sur une partie duquel se trouve la place Saint-Michel; néanmoins en 1246 on la nommait Hostium Ferri; en 1300, porta Inferni, et en 1379, porta Ferri. A la fin du XIVe siècle, elle prit le nom de porte Saint-Michel, parce qu'elle fut réparée en 1394, époque de la naissance de Michelle, fille de Charles VI. Cette porte fut abattue en 1684, pour faire place à une fontaine construite sur les dessins de Bullet et décorée, selon l'usage du temps, d'un distique de Santeuil.

Au coin de la rue des Deux-Portes était un hôtel du XVIe siècle, détruit vers 1840; et qui a été habité par l'abbé de Choisy, par Crébillon, lequel y est mort dans un appartement occupé en 1793 par Chaumette, enfin par Hégésipe Moreau, qui en sortit pour aller mourir à l'hôpital. En face de l'église Saint-Côme ou de la rue Racine demeurait madame Roland : c'est là qu'elle fut arrêtée en 1793. Au nº 171 demeurait l'imprimeur Momoro, l'un des chefs du parti hébertiste, qui périt sur l'échafaud et dont la femme figurait la déesse de la Raison. Enfin, la rue de la Harpe a été l'un des théâtres de l'insurrection de juin. (Th. L.).

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Dictionnaire Villes et monuments
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