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Prison des Madelonnettes, à Paris (IIIe' arrondissement ). - Cette ancienne prison 
se situait dans la rue des Fontaines-du-Temple. Ce la vait été d'abord le couvent des Filles de la Madeleine. En 1618, Robert Montri, riche marchand de vins, ayant rencontré deux filles publiques qui manifestaient le désir de mener une vie régulière, les reçut dans sa maison, située près du carrefour de la Croix-Rouge. Trois autres personnes bienfaisantes, le curé de Saint-Nicolas-des-Champs, un capucin et un officier des gardes-du-corps, se joignirent à Robert Montri pour créer un établissement de filles repenties. La marquise de Maignelay, soeur du cardinal de Gondy, acheta en 1620, pour les y placer, une maison dans la rue des Fontaines, et leur fit un legs montant à 101,600 livres.
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Prison des Madelonnettes.
La Prison des Madelonnettes au XVIIIe siècle.
Tableau de Louis Léopold Boily.

Le roi donna d'autres secours, et le 20 juillet 1629, on tira de la Visitation-Saint-Antoine quatre religieuses pour gouverner cette maison qui, par la suite, fut divisée en trois classes de filles. La première, la plus nombreuse, était celle des filles mises en réclusion pour y faire pénitence; elles conservaient l'habit séculier. La seconde classe était celle des filles éprouvées par la pénitence, et qu'on nommait la Congrégation; elles portaient un vêtement gris. La troisième classe comprenait les filles dont la conversion était sincère; elles étaient admises à prononcer des voeux. L'église du monastère fût bâtie en 1680 et dédiée à la Vierge. 

Ce couvent, supprimé en 1790, devint propriété nationale et fut converti vers 1793, en prison publique. En 1795, on y renferma les femmes prévenues de délits, et cette destination lui fut conservée jusqu'en 1830. Les jeunes détenus vinrent ensuite aux Madelonnettes, et cette prison continua d'être occupée par eux tout le temps de leur prévention. Seulement, vers 1836, alors que la Force regorgeait de prisonniers, on prit le parti de lui adjoindre ce vieux couvent pour succursale et d'y introduire des hommes. La prison des Madelonnettes sera finalement fermée puis détruite au moment du percement de la rue de Turbigo, dans les années 1860.

Pierre Joigneaux décrit, ainsi la prison dans ses Prisons de Paris (1841) :

Rien ne ressemble moins à une prison que les Madelonnettes. C'est, en apparence, lui hôtel entre cour et jardin, un hôtel avec un vestibule charmant, où l'on s'imaginerait rencontrer tontes les commodités de la vie. Cette prison ne manque pas de régularité dans sa distribution; ses deux grandes cours sont plantées de tilleuls. La cour des prévenus, la seule qui soit pavée, est encadrée sur trois faces par des bâtiments élevés qui portent le caractère du XVIIe siècle. Au rez-de-chaussée des bâtiments, règnent de deux côtés des arcades semblables à celles de la place Royale, ont les prisonniers peuvent se réfugier quand il pleut. Le milieu de la cour est occupe par une grande fontaine. La cour des condamnés est moins agréable et plus solidement fermée.
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