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Paris : IIIe arrondissement
Le Temple
Rues, places 

Rue Michel-Le-Comte
Rue de Montmorency
Rue Pastourelle
Rue du Temple
Rue des Gravilliers
Rue du Poitou
Rue de Turenne
Rue des Haudriettes
Rue Beaubourg
Impasse Berthaud
Rue Volta
Rue au Maire
Rue du Grenier-Saint-Lazare
Rue aux Ours
Rue Rambuteau
Rue Chapon
Rue Quincampoix
Rue Saint-Martin
Boulevard Saint-Martin
Boulevard Saint-Denis
Rue des Archives
Rue Barbette
Rue Béranger
Rue de Turbigo
Rue du Bourg-l'Abbé
Rue Papin
Passage du Vertbois
Rue du Vertbois
Passage du Pont-aux-Biches
Passage des Orgues
Rue Blondel
Rue Cunin-Gridaine
Rue Bernard-de-Clairvaux
Passage de la Réunion
Rue du Maure
Passage Molière
Rue Brantôme
Impasse Beaubourg

Rue des Vertus
Passage Sainte-Avoie
Rue Perrée
Rue Sainte-Elisabeth
Rue Montgolfier
Rue Conté
Rue Bailly
Rue Caffarelli
Rue de Beauce
Rue de Picardie
Ruelle Sourdis
Impasse Courbaton
Rue du Forez
Rue de Saintonge
Rue Dehelleyme
Rue de la Corderie
Rue du Roi-Doré
Rue Sainte-Anasthase
Rue Elzévir
Rue du Béarn
Rue du Foin
Rue Saint-Gilles
Rue Villehardouin
Rue des Arquebusiers
Rue Saint-Claude
Rue du Pont-au-Choux
Rue Froissart
Rue Commines
Rue de Braque
Rue de Bretagne
Rue Charlot
Rue des Coutures-Saint-Gervais
Rue des Filles-du-Calvaire
Rue des Fontaines-du-Temple
Rue des Francs-Bourgeois
Rue Greneta
Rue de Meslay
Rue Notre-Dame-de-Nazareth
Rue d'Orléans-au-Marais
Rue du Parc-Royal
Rue Payenne
Rue du Perche
Rue de la Perle
Impasse de la Planchette
Rue Portefoin
Rue des Quatre-Fils
Rue de Sévigné
Rue des Minimes
Rue Thorigny
Passage Vendôme
Rue Vieille-du-Temple
Rue Réaumur
Place de la République
Boulevard du Temple
Boulevard des Filles du Calvaire
Boulevard Beaumarchais
Square du Temple

Hôtels, édifices divers

Conserv. des Arts et Métiers
Hôtel Carnavalet
Théâtre du Marais
Hôtel de Mesme
Hôtel de Rohan
Porte Saint-Martin
Hôtel de Soubise
Temple (Maison du)
Temple (Prison du)
Temple (Carreau du)
Prison des Madelonnettes
Marché des Enfants-Rouges

Lieux de culte

Eglise St Denis du St Sacr.
Eglise Sainte-Elisabeth
Eglise arménienne Sainte-Croix
Abbaye Saint-Magloire
Prieuré St Martin des Champs
Eglise St Nicolas des Champs

Le IIIe arrondissement de Paris, dit Le Temple, a un pourtour des plus simples, formé par l'axe du boulevard de Sébastopol, à partir de la rue de Rambuteau, des boulevards Saint-Martin, du Temple, des Filles-du-Calvaire, la rue du Passage-de-la-Mule, l'axe de cette rue et de celles des Francs-Bourgeois et de Rambuteau jusqu'au boulevard de Sébastopol. C'est là un territoire de petite étendue : 116 hectares, et seul, le Ile arrondissement est moins grand encore

Historiquement, cette partie de la ville ne se bâtit qu'au XIIIe siècle : elle est, en effet, tout entière comprise dans l'enceinte de Philippe-Auguste et celle de Charles V; la première laissait en dehors de Paris tout ce qui est au delà, vers le nord-est, de la rue des Francs-Bourgeois; la seconde, représentée aujourd'hui par la rue de Meslay et la ligne des boulevards jusqu'à la Bastille, enferma donc cette région dans les limites de la capitale.

On croira sans peine qu'elle était alors bien différente de ce qu'elle est devenue. Les vastes enclos de nombreux monastères et d'hôtels seigneuriaux, dont quelques-uns très considérables en occupaient la majeure partie : au centre seulement, des rues étroites et sans air, où la population s'entassait; à l'est, jusqu'au XVIIe siècle, des terres en culture maraîchère que l'on nommait déjà le Marais. A partir de la seconde moitié du XIXe siècle et encore au début du XXe siècle, le secteur a beaucoup perdu de son  aspect pittoresque : d'importants travaux de voirie y ont été faits : le percement des rues Turbigo, Réaumur, l'élargissement de la rue Beaubourg, la trouée produite par le prolongement de la rue Etienne-Marcel. On y retrouve cependant encore bien des traits caractéristiques du vieux Paris.

Quartier des Arts-et-Métiers.
Le quartier des Arts-et-Métiers, ainsi appelé à cause du Conservatoire situé dans sa circonscription, est manufacturier par excellence; la fabrication y a été traditionnellement spécialisée à un point extrême.

La rue Saint-Martin est la voie la plus ancienne du quartier, nous pourrions presque dire de Paris, puisqu'elle est, on le sait, avec la rue Saint-Jacques, la voie romaine traversant la Gaule du Nord au Sud; elle tire son nom du célèbre prieuré de Saint-Martin-des-Champs, dont le Conservatoire national des arts et métiers occupe l'emplacement et même quelques bâtiments anciens. Ce prieuré avait été fondé en 1060, par Henri Ier, sinon à la place, du moins en souvenir d'une chapelle élevée jadis à l'honneur du saint, charitable qui partagea son manteau avec un pauvre. La générosité royale, et aussi l'esprit d'accroissement, en fit un des plus riches monastères parisiens. Sa juridiction s'étendait sur la plus grande partie de la rue Saint-Martin et du quartier environnant, le Beau Bourg, jusqu'au Temple; de nombreux villages de la banlieue Nord et Est le reconnaissaient pour seigneur. L'enclos du prieuré ne comprenait pas moins de 14 arpents qu'entourait une muraille crénelée et flanquée de tourelles, datant du XIIIe siècle. A l'angle de la rue du Vertbois se dresse une tour restaurée; une autre d'aspect plus ancien peut également se voir, un peu plus loin dans cette même rue.
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Eglise Saint-Martin-des-Champs, à Paris (3e arrondissment).
Chevet de l'église Saint-Martin des Champs, à Paris.

Dès 1705, la partie orientale de l'enclos avait été désaffectée et transformée en marché, qu'on supprima en 1811, pour le remplacer par une construction plus vaste, dont, Peyre fut l'architecte. Il était précédé d'une place, autrefois jardin du couvent, et où se faisait le commerce des oiseaux; l'Ecole centrale des arts et manufactures en occupera en 1884 la place (angle de la rue Montgolfier et de la rue Conté), avant de déménager en 1969 à Châtenay-Malabry. Quant au prieuré, il fut supprimé en 1790. On fut d'abord embarrassé de l'emploi de ces vastes bâtiments, et huit années s'écoulèrent dans cet embarras. Le 26 floréal an VI (15 mai 1798), la solution fut enfin trouvée : sur le rapport du célèbre abbé Grégoire, le Conseil des Cinq-Cents désignait l'ancien prieuré pour servir de local au Conservatoire des arts et métiers. L'idée de grouper les machines, les instruments utiles à la science et à l'art industriels n'était pas tout à fait nouvelle; l'honneur en appartient à Vaucanson qui, quelques années avant la Révolution, avait formé une collection de ce genre dans l'Hôtel de Mortagne (rue Charonne), où il avait admis le public à le visiter. Le Conservatoire national des arts et métiers conserve dans son périmètre l'église de l'ancien prieuré de Saint-Martin des Champs.

Le square des Arts et Métiers, situé en face du Conservatoire, a été créé à la fin de l'année 1857; les dépenses de tout genre que son aménagement a nécessité s'élevèrent à 320 000 F. Au milieu du square - en souvenir de la prise de Sébastopol - se dresse une colonne surmonté de la Victoire couronnant le drapeau français. Sur la face méridionale a été construit en 1862 le théâtre municipal de la Gaîté, qui traverse tout le pâté de maisons jusqu'à la rue Réaumur. La façade du théâtre est décorée de pilastres composites et d'un double rang d'arcades cintrées séparées par des colonnes de marbre; un fronton assez riche en sculptures couronne l'attique.
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Portail de l'Ecole_Centrale, à Paris (3e arrondissement).
Ecole Centrale, à Paris (3e arrondissement).
Les anciens bâtiments de l'Ecole Centrale des Arts et manufactures, côté rue Conté
Le portail commémore les anciens élèves de l'école morts pendant la Guerre de 1914-1918.

Plus au Sud, sur la rue Saint-Martin, on rencontre l'église de Saint-Nicolas des Champs, qui étend sa longue nef parallèlement à rue Réaumur et son abside vient se terminer sur la rue Turbigo. Elle est de style composite; la façade sur la rue Saint-Martin, sobre et simple, date de 1420; celle de la rue Réaumur est de 1576, époque où l'édifice dut être considérablement agrandi, à cause du nombre croissant des fidèles. On s'expliquerait difficilement le voisinage si rapproché de deux grandes églises, celle de Saint-Nicolas-des-Champs et celle de Saint-Martin-des-Champs, si l'on ne savait que la premiere seule était paroisse (elle l'est restée) et l'autre monastique. Une troisième église, celle de Sainte-Elisabeth, doit aussi être signalée dans le quartier; c'était autrefois la chapelle d'un couvent de femmes. Elle a été construite au XVIIe siècle.

Entre le Conservatoire et le boulevard Saint-Martin, trois voies à peu près de même longueur s'alignent parallèlement de la rue Saint-Martin à celle du Temple. Toutes trois sont anciennes. La rue du Vertbois existait déjà au XVIe siècle; son nom lui vient-il, comme le répètent tous les étymologistes, d'un bois vert qui, de ce côté, terminait l'enclos du prieuré? Cela est possible; nous croirions plutôt, cependant, à une enseigne. De la rue Volta à la rue du Temple, elle se nommait rue Neuve-Saint-Laurent, vocable inexpliqué. La rue Notre-Dame de Nazareth doit son nom à un couvent des Pères de Notre-Dame de Nazareth, dont elle occupe à peu près l'emplacement. Cette maison monastique avait été fondée en 1630 et disparut en 1799. Quant à la synagogue, qui se trouve dans cette rue, elle date, dans son état actuel, de 1852. La rue Meslay est la plus calme des trois voies. Elle s'appelait autrefois rue des Remparts en référence à ceux qui la bordaient et dont le tracé est aujourd'hui celui des boulevards. L'une des principales demeures qui s'y construisirent, au XVIIe siècle, appartenait à M. de Meslay, d'où son nom.
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Volti : Harmonie.
Sculpture de Volti, place Théodor Herzl (angle des rues Réaumur et de Turbigo). 

La rue Volta a absorbé, depuis 1851, sous le patronage de l'inventeur de la pile électrique (Alexandre Volta), trois dénominations de rues qui créaient une relation perpendiculaire avec les voies dont nous venons de parler  : les rues Fripillon, de la Croix et du Pont-aux-Biches. Cette dernière tenait son nom de ce que des biches étaient peintes sur une enseigne. Avant le percement de la rue de Turbigo, dans les années 1860, était, à l'angle de cette dernière rue et de la rue Volta, la prison les Madelonnettes, côté opposé aux ancien locaux de l'Ecole centrale. C'était d'abord un couvent, fondé en 1620, pour donner asile aux filles repentantes; mais le repentir des Filles de la Madeleine était rarement définitif, et de repentance en récidive, le couvent devint bientôt une véritable maison de détention que le lieutenant-général de police alimentait largement de pensionnaires, filles nobles, femmes mariées et autres. La Révolution consacra le caractère de l'établissement en en faisant officiellement une prison de femmes. A partir de 1830, on remplaça les femmes par des hommes.

Quartier des Archives.
Le quartier des Archives, correspond à peu près à la partie Nord du Marais (la partie Sud pouvant s'identifier avec la quartier Saint-Gervais, dans le IVe'arrondissement).  Depuis longtemps, il donne un peu l'idée d'une ville de province. C'est la partie la moins ancienne de l'arrondissement, mais aussi celle où abondent, en plus grand nombre les hôtels majestueux, où revivent en foule les souvenirs des deux derniers siècles de l'Ancien régime. En tant que quartier habité, il ne date que de Henri IV. C'est ce roi qui songea à construire sur l'emplacement de l'Hôtel des Tournelles la place Royale (place des Vosges), oeuvre achevée seulement sous Louis XIII.

La vogue fut tout de suite très grande en faveur du nouveau quartier; tout le monde aurait voulu y avoir son logis, à défaut d'hôtel. L'artère principale fut, dès l'origine, la rue de Turenne, que l'on nommait alors rue Saint-Louis, et même grande rue Saint-Louis (la dénomination actuelle date de 1865, après avoir été donnée une première fois en 1806 et retirée en 1814). Turenne y demeura vers 1660; en 1675, son hôtel passa au cardinal de Bouillon, qui le vendit, quelques années après, aux religieuses du Saint-Sacrement, ses voisines, pour être annexé à leur monastère. L'église de ce monastère a été conservée comme paroisse sous le vocable de Saint-Denis du Saint-Sacrement; c'est une construction des plus médiocres. Depuis la rue de Turenne, par la rue de Villehardouin (statue de la Vierge à l'angle) et via le rue de Hesse, on accède à un petit square, le Jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur.
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Jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur, à Paris (3e arrondissement).
Vierge à l'enfant, statue de la rue de Turenne, à Paris.
Le Jardin Saint-Gilles-Grand-Veneur.
Une Madonne, rue de Turenne.

L'enceinte de Philippe-Auguste, nous le disions en tête de cette page, était sensiblement parallèle aux rues des Francs-Bourgeois et de Rambuteau, qui aujourd'hui font la limite entre le IIIe et le IVe'arrondissement. Arrivée presque à la hauteur de la rue de Sévigné, elle faisait un angle droit dans la direction du Sud pour gagner la Seine. Peu d'années après sa construction, un prieuré important, celui de Sainte-Catherine-du-Val des-Ecoliers, vint s'établir dans les terrains en culture qu'elle laissait en dehors de son tracé, d'où le nom de rue Culture SainteCatherine, qui n'est devenue qu'en 1807 rue de Sévigné. Nous n'avons à évoquer ici que de la partie de cette rue comprise entre la rue des Francs-Bourgeois et celle du Parc-Royal; elle n'est pas longue, mais elle contient, entre autres, l'Hôtel Carnavalet (ou vécut quelque temps Madame de Sévigné, et qui est aujourd'hui le musée de la Ville de Paris) et l'Hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau. On y voyait autrefois l'Hôtel de Flesselles.

La rue Payenne circonscrit à l'ouest les deux premiers édifices que nous venons de décrire. A son extrémité Nord, on retrouve la rue du Parc-Royal, elle aussi courte, mais très riche en hôtels particuliers; de là, il faut errer un peu à l'aventure; nous sommes en plein coeur du Marais, et à chaque pas se présentent des constructions qui, visiblement, ne furent pas faites pour la destination industrielle qu'elles ont aujourd'hui. Parmi les hôtels restés debout, il faut citer l'hôtel Salé, à l'angle de la rue de Thorigny et de celle des Coutures-Saint-Gervais, d'un luxe de haut goût, grâce surtout à son escalier superbe; il fut construit par Levau (1656) pour un certain Aubert de Fontenay, traitant enrichi dans les gabelles, c'est-à-dire dans l'impôt du sel; d'où le nom satirique donné par le peuple à sa demeure. L'hôtel Salé fut, de 1829 à 1884, le siège de l'École centrale des arts et manufactures, qui s'installa ensuite rue Montgolfier. Il abrite aujourd'hui le Musée Picasso.

Il ne reste plus que le souvenir, conservé par des noms de rues, de l'hôtel de Thorigny et de l'hôtel Barbette, ce dernier fameux par l'assassinat du duc Louis Ier d'Orléans (1407); tous deux dataient du Moyen âge; tous deux avaient été construits parmi les coutures ou cultures de l'hôpital Saint-Gervais. On a longtemps cru que la tourelle (de la fin du XVe siècle) qui fait l'angle de la rue des Francs-Bourgeois et de la rue Vieille-du-Temple est un reste de l'hôtel Barbette (rue Barbette); on sait aujourd'hui qu'elle dépendait du logis de Jean Hérouet, grand argentier de Louis XII. La rue Vieille-du-Temple mérite bien cette épithète, car elle est contemporaine du Temple, auquel elle aboutissait. C'était un chemin plutôt qu'une rue, et elle ne se bâtit complètement qu'au XVIIe siècle. La maison portant le n° 88 correspond à l'emplacement du Théâtre du Marais, qui dura de 1635 à 1673, et eut l'honneur d'abriter durant un temps la troupe de Molière.

Presque en face, est le bel Hôtel de Rohan, qui a autrefois abrité l'Imprimerie nationale. Cet hôtel avait été construit par Armand-Gaston de Rohan, cardinal et évêque de Strasbourg, prélat ami des arts, qui fit appel aux meilleurs artistes pour embellir sa résidence. On y admire, outre de beaux lambris sculptés, deux
paysages de Boucher formant dessus de portes, le cabinet des Singes,
par Christophe Huet, un admirable bas-relief de Le Lorrain, représentant des chevaux à l'abreuvoir, classé comme monument historique, etc.
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Archives Nationales, à Paris (3e arrondissement).
Les Archives Nationales, côté rue des Quatre-Fils. Ci-dessous, la Porte de Clisson, rue des Archives, et l'entrée de la rue des Francs-Bourgeois.
Porte de Clisson, à Paris (3e arrondissement).
Archives Nationales, à Paris (3e arrondissement).

Dans le même bloc de maisons, mais donnant sur la rue des Archives, la rue des Francs-Bourgeois et la rue des Quatre-Fils, on trouve les Archives Nationales, qui.  occupent l'Hôtel de Soubise. On pourrait même donner à l'immeuble le titre de palais, à voir sa majestueuse cour d'honneur où évoluaient à l'aise les carrosses royaux et princiers, à parcourir ses salons si élégamment décorés par des sculpteurs tels qu'Adam et Lemoine, des peintres tels que Restout, Boucher, Natoire, Van Loo. Sur son emplacement s'éleva d'abord le logis du connétable Olivier de Clisson, bâti par lui vers 1370, grâce aux libéralités de Charles V. De cette première construction a subsisté la charmante porte ogivale flanquée de deux tourelles en encorbellernent, qui, sur la rue des Archives, fait face à la rue de Braque, - le dernier témoin resté debout à Paris de l'architecture civile du XIVe siècle. Les Archives de l'État occupent l'immeuble depuis 1808; on a dû y adjoindre successivement de nouveaux bâtiments, dont le plus récent, et d'une architecture toute contemporaine, est sur la rue des Quatre-fils. 

Après ces monuments, il convient de signaler l'ancien cloître des Minimes de la rue de Béarn (devenu ensuite une caserne) et les hôtels des XVIIe et XVIIIe siècles des rues des Archives, Charlot, de Saintonge, de Turenne, etc.
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Une façade de la rue des Francs-Bourgeois, à Paris.
Une façade de la rue des Francs-Bourgeois.

Quartier Sainte-Avoie.
Le quartier Sainte-Avoie (ou Sainte-Avoye) a été autrefois le centre de la petite industrie parisienne, de l'article de Paris.  II ne reste plus rien du couvent de femmes fondé à la fin du XIIIe siècle sous le nom de Sainte-Avoie; il subsista jusqu'à la Révolution; le percement de la Rue Rambuteau, en 1838, en a fait tomber les derniers bâtiments qui s'élevaient à l'angle de la rue du Temple, nommée elle-même dans cette partie de son tracé rue Sainte-Avoie jusqu'en 1851. Ce n'est plus aussi qu'un souvenir, la maison portant le n° 12 de la rue Transnonain, tristement historique par le massacre qui y fut fait le 14 avril 1834, pendant une des insurrections, si fréquentes sous Louis-Philippe. La maison a été démolie, en 1897, pour l'élargissement de la rue Beaubourg, avec laquelle la rue Transnonain s'était confondue depuis 1851.
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Fontaine de la rue des Haudriettes, à Paris (3e arrondissement).
Ancien monastère des Pères de la Merci, reconstruit au XVIIIe siècle.
La Fontaine des Haudriettes.
L'ancien monastère de la Merci, rue des Archives.

Dans cette région si dense du vieux Paris restent encore de curieux souvenirs, et en
grand nombre : voici, rue de Montmorency, n° 5, la maison dite de Nicolas Flamel, avec son inscription gothique, restaurée par la Ville :

"Nous homes et femes laboureurs demeurans ou porche de ceste maison qui fut fée en l'an de grâce mil quatre cens et sept somes tenus chascun en droit soy dire dire tous les jours une patenostre et l'ave Maria en priant, Dieu qui de sa grâce pardoint aux poures pescheurs trespassez. Amen."
Maison de Nicolas Flamel, à Paris (3e arrondissement).
La maison dite de Nicolas Flamel, à Paris.

La maison vis-à-vis passe pour plus ancienne encore. De même il suffit de se promener dans les rues du Grenier-Saint-Lazare (corruption d'un nom d'habitant au XIIIe siècle, Garnier de Saint-Lazare), Chapon (également nom d'homme du XIIIe siècle), Rue Michel-Le-Comte (même origine), pour distinguer d'anciens hôtels offrant quelque intéressant détail d'architecture.

D'autres constructions anciennes sont à signaler  rue du Temple, surtout l'hôtel de Montholon au n° 79 de cette dernière rue, puis rue de Braque et rue des Archives, et  Rue Saint-Martin où se voient de jolies façades du XVIIIe siècle. Une portion du quartier, à l'Ouest, rénovée dans les années 1970, au moment de la construction du centre Beaubourg, porte le nom de quartier de l'Horloge.
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Défenseur du Temps, quartier de l'Horloge, à Paris (3e arrondissement).

Au coeur du quartier de l'Horloge : le Défenseur du Temps, horloge à automates 
de Jacques Monestier (1975). Quand elle n'est pas en panne, ses éléments se mettent
en mouvement trois fois par jour.

Quartier des Enfants-Rouges.
Le quartier des Enfants-Rouges aurait pu s'appeler quartier du Temple, si cette appellation n'avait pas été conférée à tout le IIIe arrondissement. Le nom d'Enfants Rouges, donné aussi jusqu'en 1874 à la portion de la rue des Archives comprise entre la rue Pastourelle et la rue Portefoin, a d'abord été celui d'un hôpital fondé par Marguerite de Navarre, vers 1533, pour donner asile a des orphelins que l'on vétit de drap rouge. Quant au nom de Temple, il se réfère évidemment à la commanderie des Templiers qui s'y trouvait jadis. Après que Philippe-le-Bel ait suprimé l'ordre des Templiers, le Temple fut donné aux Hospitaliers. En 1792, la Tour du Temple servit de prison pour Louis XVI et Marie-Antoinette. Puis, pour en finir avec les pèlerinages des nostalgiques de l'Ancien régime, on rasa le tout et l'on y créa l'actuel square du Temple, entre la rue du Temple et la rue des Archives, face à la mairie du IIIe arrondissement.
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Mairie du IIIe arrondissement, à Paris.
La mairie du IIIe arrondissement.

-Après ce jardin, c'est le marché du Temple qui doit encore être signalé dans ce quartier. Il s'agit d'une haute construction en fer qui comprenait naguère 2400 boutiques, et, dans sa partie supérieure, le « carreau ». A cela s'ajoutent plusieurs hôtels intéressants : l'hôtel de Tallard avec son bel escalier du XVIIIe siècle au n° 78 de la rue des Archives; les hôtels du XVIIIe siècle également de la Rue Portefoin, et surtout ceux de la rue Charlot (formée des anciennes rue d'Orléans-au-Marais et de Berry), particulièrement l'hôtel Bayard (n° 58) et l'hôtel de Mascarani du XVIIIe siècle et très bien conservé (n° 83). Rue de Saintonge, n° 45, est à remarquer une construction du XVIIe siècle. (F. B.).
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Laboratoire des Douanes, à Paris (3e arrondissement).
Peinture murale, rue de Franche-Comté (3e arrondissement).
Le laboratoire des Douanes, rue Gabriel-Vicaire.
Trompe-l'oeil, rue de Franche-Comté.
(© Photos : S. Jodra, 2009).
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Dictionnaire Villes et monuments
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