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Oxford
Oxford (d'oxen ford = gué des boeufs), Oxonium, est une ville d'Angleterre, entre la Cherwell et l'Isis, à 80 kilomètre à l'Ouest-Nord-Ouest de Londres. Population : 155.000 habitants, en 2012.
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Oxford.
Vue générale d'Oxford (High street), vers 1900.

C'est une des plus vieilles villes anglaises, qui doit toute son importance et sa célébrité à son université, fondée vers 1200 ou 1249, ou même, selon quelques-uns, par Alfred le Grand, dès le Xe s (Les universités au Moyen Age). On y compte 24 collèges (colleges), entre autres ceux de Saint John's, Christ Church, Queen's, Trinity, All Souls, New College; 4 halls, édifices pour loger les étudiants; plusieurs bibliothèques, parmi lesquelles la Bodléienne, possédant au moins 200 000 volumes et 25 000 manuscrits, et celle de Radcliffe; belle galerie de tableaux, musée dit Ashmoléen, imprimerie Clarendon, observatoire, jardin botanique, salle des marbres d'Arundel, cathédrale, etc. Le château de Guillaume le Conquérant est presque entièrement disparu, mais l'enceinte du XIe siècle subsiste en grande partie. L'aspect caractéristique de la ville est dû aux bâtiments des collèges et aux prairies et plantations qui les entourent.

Oxford fut prise d'assaut en 1067 par Guillaume le Conquérant. Cette ville était jadis une des résidences des rois : c'est là que furent rédigées en 1258 les Provisions dites d'Oxford. Charles I s'y retira pendant la guerre civile. L'Université d'Oxford est généralement dévouée aux principes des torys et à l'église anglicane; cependant c'est dans son sein qu'est le foyer du Puseysme
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Oxford : intérieur de la cathédrale.
L'intérieur de la cathédrale d'Oxford (Christ Church Cathedral).

La cathédrale d'Oxford.
Ce monument, qui date du XIIe siècle, mais dont plusieurs parties indiquent des additions ou des restaurations postérieures, est construit sur un plan très irrégulier. La nef, composée seulement de quatre travées, est accompagnée de collatéraux; le choeur a une nef collatérale d'un côté, il en a deux de l'autre, ayant à leur suite une autre nef assez large, qu'on appelle la Chapelle latine. Ce qu'il y a de plus remarquable, ce sont les voûtes en bois, d'une construction hardie et élégante, et dont les nombreuses nervures retombent sur de gracieux pendentifs. La longueur de l'édifice est de 50 mètres, qui se partagent presque également entre la nef et le choeur; le transept a 33 mètres de longueur, et la nef 17 mètres de largeur, y compris les collatéraux. La vue extérieure offre peu d'intérêt; la tour centrale, surmontée d'une flèche, n'est ni riche ni élevée. La cathédrale d'Oxford a une belle salle capitulaire, de style ogival primitif, voûtée en pierre, et soutenue sur des faisceaux de colonnettes dont les chapiteaux sont délicatement ouvragés. 

L'université d'Oxford.
Le passage des Annales d'Asser, évêque de Saint-David, qui attribue la fondation de l'université d'Oxford au roi Alfred, y a été frauduleusement inséré au XVIIe siècle. Il paraît certain que Robert Pullen, auteur de sentences analogues à celles de Pierre le Lombard, enseigna en 1133 aux écoles d'Oxford; mais le séjour du juriste italien Vacarius en 1149 est douteux. On ne sait rien sur ces écoles de la première moitié du XIIe siècle, si ce n'est qu'elles ne dépendaient pas, semble-t-il, des monastères locaux (Oseney, Saint-Frideswyde). Comme les universités de Padoue, de Vicence et de Leipzig, celle d'Oxford semble être née d'une immigration subite d'étudiants et de maîtres, venus d'une université plus ancienne. Les étudiants et les maîtres qui ont donné aux écoles d'Oxford, auparavant très modestes, une grande prospérité, sont probablement venus de Paris, lors de l'exode de 1167. 
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New College, à Oxford.
Le New College, à Oxford, par David Loggan, 1675.

Vers 1185, Giraud le Cambrien lut sa Topographia hibernica devant les maîtres et les écoliers d'Oxford. La première charte de l'Université nouvelle, rédigée par le légat du pape, est de 1214. Le premier « statut » universitaire d'Oxford qui ait été conservé est de 1252. La première bulle pontificale de privilèges pour les maîtres et les écoliers d'Oxford est d'Innocent IV (1254). Le chef de la corporation fut, de bonne heure, un « chancelier », élu par les membres de l'Université et beaucoup plus indépendant de l'autorité épiscopale que les fonctionnaires qui, dans les universités continentales, ont porté le même titre. La constitution primitive de l'Université d'Oxford dérive, d'ailleurs, de celle de l'Université de Paris, telle qu'elle était après l'établissement des « nations », mais avant l'organisation définitive du « rectorat » et des « facultés ». A Oxford comme à Paris - mais cinquante ans plus tard - l'invasion de la cité universitaire par les ordres mendiants causa des troubles (1303-1320), et, à cette occasion, la constitution se précisa. Au XIVe siècle, deux traits de cette constitution sont très notables :

1°  les empiétements successifs des autorités de l'Université sur les attributions naturelles (de police, etc.) des autorités municipales; de nombreux conflits sanglants entre les bourgeois et les clercs procurèrent à ceux-ci des privilèges exorbitants, dont quelques vestiges ont subsisté jusqu'à nos jours; 

2° l'affranchissement presque complet de l'Université à l'égard de l'autorité diocésaine (de l'évêque de Lincoln); le mouvement hétérodoxe de Wicleff fut singulièrement favorisé par cette exemption du contrôle de la haute Eglise sur la turbulente république cléricale d'Oxford; mais il fut si violent qu'il entraîna, au XVe siècle, une réaction en sens contraire; depuis le XVe siècle, le chancelier, naguère représentant de l'autonomie universitaire, a été un grand personnage, non résident, protecteur de l'Université auprès des princes temporels et ecclésiastiques, instrument de ces princes pour assurer la docilité de la corporation. 

A Oxford comme ailleurs, des collèges ont été établis au Moyen âge pour améliorer la discipline et venir en aide aux étudiants pauvres, à savoir : Balliol (1261-1266), Merton (1263-1264), University College (vers 1280), Exeter (1314-1316), Oriel (1324), Queen's (1341), New (1379), Lincoln (1429), All Souls (1438), Magdalen (1448). 

De la Renaissance datent Brasenose (1509), Corpus Christi (1516), Christ Church (fondation du cardinal Wolsey), Trinity (1554); Saint-John's (1555), Jesus (1571). 

Les plus récents des collèges d'Oxford, qui, comme les précédents, existent encore, sont : Wadham (1612), Pembroke (1624), Worcester (l'ancien Gloucester Hall, 1714), Keble (1870), Hertford (l'ancien Hert Hall et Magdalen Hall, 1874). Citons enfin, parmi les « halls » qui n'ont jamais été élevés à la dignité de « collèges », Saint-Mary Hall et Saint-Edmund Hall, qui remontent au XIVe siècle.
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Oxford : Christchurch college.
Le Christchurch college et, ci-dessous, le Trinity college.
Oxford :Trinity college.

Les anciens « statuts » de l'Université d'Oxford ont été compilés au temps du cancellariat de l'archevêque Laud (1630-1634), sous le titre de Corpus Statutorurn Universitatis Oxoniensis; c'est la base du Statute Book, qui est annuellement réédité par l'imprimerie de l'Université (Clarendon Press). Mais la constitution universitaire a été profondément modifiée, en 1854, par un acte du Parlement (17 et 18 Victoria, c. 84). La réforme de 1854 a laissé subsister les anciennes assemblées, dites Congregation (où siégeaient seulement les « régents » en exercice) et Convocation (« régents » et « non régents », gradués résidents ou non); mais elle a transféré la plus grande partie de l'autorité à deux corps nouveaux : 

1° la Congregation of the University of Oxford, composée des membres ale l'Université, résidents depuis un certain temps; 

2° l'Hebdomadal Council auquel appartient l'initiative en matière législative; il se compose du chancelier, du vicechancelier, des 2 « proctors » et de 18 membres (dont 6 chefs de collèges ou de halls, et 6 professeurs élus en Congrégation). Les projets de « statuts » nouveaux, préparés par l'Hebdomadal Council, sont soumis à la Congrégation nouvelle, puis à la Convocation. C'est la Convocation qui confère les degrés honorifiques, élit les titulaires des offices de l'Université et ses représentants au Parlement, et sanctionne tous les actes de nature à être scellés du sceau de l'Université, mais elle n'a pas le droit d'amendement; son pouvoir se borne à accepter ou a rejeter les propositions qui lui sont faites. 

L'histoire de l'Université d'Oxford au Moyen âge, illustrée par Edmond Pich, Robert Grosse-Teste, Roger Bacon, et par la postérité intellectuelle de Duns Scot et d'Occam, a été écrite avec soin par Hastings Rashdall (The Universities of Europe in the middle ages; Oxford, 1895, in-8). La médiocre History of the University of Oxford (Londres, 1886, in-8) de H. C. Maxwell Lyte va jusqu'à l'année 1530.

Les principaux établissements annexés à l'Université d'Oxford sont : 1° la Bibliothèque bodléienne; 2° la Clarendon Press ; c'est en janvier 1586 que des délégués pro impressione librarum furent, pour la première fois, appointés en Convocation; 3° le « Théâtre » (Théâtre Sheldonien), construit par Gilbert Sheldon, archevêque de Canterbury et chancelier de l'Université (1664-1669), pour servir aux réunions solennelles; 4° l'Ashmolean Museum, bâti de 1679 à 1683 pour recevoir les collections léguées par sir Elias Ashmole; 5° la Radcliffe Library et le Radcliffe Observatory; 6° la Taylor Institution (fondation d'un célèbre architecte du XVIIIe siècle pour l'enseignement des langues et des littératures modernes); 7° les University Galleries, ouvertes en 1845; 8° l'University Museurn (1855-1860). pour les sciences naturelles; 9° l'Observatoire de l'Université (1873); 10° l'Indian Institute (1882-1884). (Ch.-V. Langlois / B.).-
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Oxford : Radcliffe library.
La Radcliffe library. Cette bibliothèque de style palladien anglais
a été construite entre 1737 et 1749. Photo : The World factbook.
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Dictionnaire Villes et monuments
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