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Foix
Foix (Fuxum), est une ville de France, dans le département de l'Ariège, sur la rivière de ce nom. Foix paraît devoir son origine à une abbaye dédiée à saint Volusien, évêque de Tours au Ve siècle. La fondation de cette abbaye a été attribuée sans preuve à Charlemagne; elle existait certainement au IXe siècle et fut donnée par Charles le Chauve (en 858 ou 859) à l'abbaye de Saint-Thibéry au diocèse d'Agde; vers 961, elle est encore mentionnée, mais le château de Foix est nommé pour la première fois à notre connaissance dans le testament de Roger le Vieux, comte de Carcassonne (vers 1002), qui le donne avec le Savartès et le Fuxense à son fils puîné Bernard. L'histoire de Foix reste assez obscure jusqu'au XIIIe siècle; pendant la guerre des Albigeois, le château est sans succès assiégé par Simon de Montfort, puis remis au légat du pape par le comte Raimond-Roger, qui le recouvre quelques années plus tard. Philippe le Hardi l'assiège dans les règles en 1272 et oblige les défenseurs à se rendre, sous peine de voir s'écrouler la colline, qu'il a fait miner. Les habitants ont cependant obtenu des libertés de leurs seigneurs; une charte de 1244 reconnaît à la communauté le droit d'élire ses consuls (l'acte en nomme sept), et déclare tous les membres de ladite communauté exempts du servage. 

L'éloignement des comtes de Foix, qui à dater de la fin du XIIIe siècle résident le plus souvent dans leurs États de Béarn, favorise le développement des libertés municipales. Au XVIIe siècle encore, les consuls avaient conservé la juridiction criminelle, qu'ils exerçaient au nom des deux coseigneurs, le roi-comte et l'abbé de Saint-Volusien. Les magistrats municipaux étaient au nombre de quatre, renouvelés tous les ans le 25 mars par le conseil de la ville. Au XVIe siècle, la ville est fort éprouvée par les Guerres de religion. En 1561, les religionnaires sont maîtres de la ville; l'abbaye de Saint-Volusien est saccagée et les religieux expulsés. Peu après, le château leur est enlevé par le sieur de Pailhès, dont l'agent, le juge Abbatia, terrorise la ville pendant deux ans. En 1582, nouvelle émeute, catholiques et protestants se battent dans les rues. Fortement occupée par les troupes royales, la ville ne prend du reste aucune part aux troubles qui agitent le nord du comté jusque vers l'année 1628. Le tiers état prit à Foix une part active à la préparation du mouvement de 1789; malgré les réclamations de Pamiers, cette ville devint le chef-lieu du département de l'Ariège (décembre 1789), mais c'est à Pamiers que siégea le tribunal révolutionnaire, qui fit tant de victimes.
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Château de Foix.
Le Château de Foix. © Elsa Soucasse, 2007.

Les seuls monuments de Foix sont le château comtal (avec son musée préhistorique), l'église Saint-Volusien, quelques maisons de bois, et le vieux pont sur l'Ariège; ce dernier existait dès le XIIe siècle; il fut reconstruit au XVe, à peu près tel qu'il existe aujourd'hui. Le château, construit sur un monticule, au confluent de l'Ariège et du Larget, se compose de trois tours, deux carrées, qui peuvent remonter au XIIe siècle, une autre, ronde, renfermant six étages voûtés. On à attribué la construction de ce beau donjon à Gaston-Phoébus, mais beaucoup de bons juges le datent du milieu du XVe siècle. L'église Saint-Volusien fut consacrée en 1125; la nef est romane, à un seul vaisseau ; les voûtes ont été refaites au XIVe siècle; de ce dernier temps date également le choeur, voûté d'ogive et entouré de neuf chapelles

Pour terminer, quelques mots sur l'ancienne abbaye de Saint-Volusien. D'abord dépendante de celle de Saint-Thibéry, cette maison, de l'ordre de Saint-Augustin, fut indépendante dès le Xe siècle, mais le premier abbé connu, Amélius, vivait en 1101. Détruite par les religionnaires, l'abbaye fut restaurée par l'abbé Louis de Bassompierre, évêque de Saintes (1658), qui reconstruit les bâtiments et y installa les chanoines réguliers de France. Elle subsista jusqu'en 1790.

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Dictionnaire Villes et monuments
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