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Les monuments choragiques

On qualifie de choragiques des monuments érigés dans l'ancienne Athènes par les chorèges qui avaient remporté des prix de musique ou de théâtre. Ces prix étaient des trépieds de bronze, ouvrage de quelque habile artiste : pour les exposer publiquement, les vainqueurs faisaient élever une colonne ou un petit édifice. Une des rues de la ville avait tiré de là le nom de rue des Trépieds. Les colonnes choragiques, dont le fût était rond, étaient surmontées d'un chapiteau triangulaire; on en voit encore à l'Acropole : les chapiteaux de ces colonnes offrent à chaque coin un trou, qui servit sans doute à fixer le trépied. Une inscription gravée sur ce trépied rappelait les noms de la tribu athénienne qui avait eu la victoire, du chorège qui avait fait les frais du concours, et du maître qui avait instruit les choristes. quelques édifices choragiques se sont conservés jusqu'à nous.

Le plus important est celui de Lysicrate, élevé en l'an 335 av. J.-C., appelé communément Lanterne de Démosthène, parce qu'une fausse tradition fit croire que cet orateur s'y était retiré pour s'exercer à la déclamation, et sauvé de la destruction par des capucins, français du XVIIe siècle, qui l'enclavèrent dans leur couvent. Placé sur un soubassement quadrangulaire en grandes pierres de taille, auquel on peut monter au moyen de quatre marches, il formé un cyclostyle de six colonnes corinthiennes, chacune d'un seul bloc, à base attique et de fût cannelé, qui saillissent de plus de la moitié de leur diamètre sur une cloison en dalles de marbre ornée d'un trépied en relief à la partie supérieure. 

La frise porte des bas-reliefs représentant l'histoire de Dionysos, et des pirates tyrrhéniens. Au-dessus de l'entablement de ces colonnes est placée une coupole d'un seul bloc creusé en calotte de 1,02 m de diamètre, garnie tout autour d'ornements terminés en volutes, travaillée de façon 3 paraître couverte de feuilles de laurier, et du milieu de laquelle s'élève une fleur dont les feuilles s'épanouissent en trois directions; c'est là sans doute que fut mis le trépied du chorège Lysicrate. Stuart a donné le premier, dans ses Antiquités d'Athènes, la figure de ce charmant monument. Les frères Trabuchi en exécutèrent une reproduction en terre cuite, avec cette différence que les colonnes en sont isolées; on peut la voir au point le plus élevé du parc de Saint-Cloud

Un autre monument choragique est celui de Thrasyllus et de Thrasyclès, taillé dans le roc à la partie méridionale de l'Acropole, et servant aujourd'hui d'église. Sa façade antérieure offre trois pilastres sanscorniche et dont les chapiteaux ressemblent à ceux de l'ordre dorique. Entre ces pilastres il y avait deux grandes ouvertures, mais qui sont murées actuellement à l'exception d'une petite porte, Ils supportent un entablement, dont la frise est ornée de couronnes de laurier. Au-dessus de trois marches placées au milieu, il y a une statue assise, belle, mais dégradée par le temps. (B.).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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