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Bourg-en-Bresse,
Bourg
(Villa de Durgo, de Burgo de Brissa, de Burgo in Bressia, Borc;
les appellations de Burgus ou Forum Sebusianorum et de Tanus
sont le fait de quelques historiens imaginatifs) est une ville de France ,
dans le département de l'Ain, sur la Reyssouse
et le Cône. Population : 42 653 habitants. Important centre de chemins
de fer.
Histoire.
Bien qu'on ait trouvé dans la démolition,
de l'ancien château des ducs
de Savoie, d'énormes blocs qu'on reporte à l'époque
préhistorique, et des débris de la période romaine,
on ne sait presque rien de l'histoire de Bourg avant l'année 1184,
date à laquelle furent fixées les limites de la paroisse
Saint-Pierre de Brou dont dépendait la ville actuelle; et on ne
peut faire, en quelque sorte, remonter cette histoire qu'à 1250,
date à laquelle cette ville obtint ses premiers privilèges.
Avant cette époque, Bourg était sous la domination des puissants
sires de Bâgé. Philippe de Savoie, l'ancien archevêque
de Lyon, par le mariage de son neveu avec l'héritière
du dernier Bâgé, la fit passer avec la Bresse
sous la domination des comtes de Savoie. Amé V fit de Bourg sa capitale,
enjoignit de travailler aux fortifications et confirma la charte de franchise.
En 1352 on augmenta les privilèges de la ville pour y attirer de
nouveaux habitants, la population ayant été plus que décimée
par la grande peste de 1348.
De 1391 à 1404, Bourg fut le siège
de la cour de Bonne de Bourbon, aussi le 25 octobre
1391, nouvelle confirmation des privilèges; en 1396 ordre fut même
donné d'y transférer les archives de Savoie. Le 13 août
1397 eut lieu sur la place des Lices le duel resté fameux d'Othon
de Grandson et de Girard d'Estavayer. Bien que dès 1250, Bourg eut
son administration particulière, la commune ne reçut sa consécration
définitive que par lettres patentes d'Amé VIII, du 5 avril
1407; le premier registre des délibérations consulaires ne
remonte qu'à 1434. En 1536, la ville se soumit à Français
Ier et resta française jusqu'en 1559, époque à laquelle
les négociations de Cateau-Cambrésis
rétablirent la domination de la maison de Savoie.
On sait fort peu de chose des Guerres
de religion. Pendant la Ligue, Bourg
fut occupé par 3000 Suisses (1594), peu de temps après Biron
venait l'assiéger et y faisait brèche. En 1600 il y revenait
et le 13 août de cette année l'enlevait par un hardi coup-de
main sur la porte de Mâcon et mettait le siège devant la citadelle,
siège fort long qui fat une cause de ruine pour les habitants. Enfin
en 1601, Bourg était réuni à la France pour ne plus
en être détachée. Henri IV
y installa le présidial de Bresse. Sous Louis
XIII on démolit la citadelle et on démantela les remparts.
A partir d'Henri IV, l'histoire de Bourg est semblable à celle de
toutes les villes de France, son administration
municipale, battue en brèche tous les jours et peu à peu
amoindrie, ne devait être reconstituée qu'avec la Révolution.-
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Bourg-en-Bresse
sur une ancienne photographie.
Il y avait à Bourg un couvent
de cordeliers fondé le 18 mai 1356
par Amédée V, on y remarquait la chapelle
du Saint-Sépulchre; un de dominicains
construit en 1415, des capucins, des augustins,
des missionnaires de saint Lazare, des visitandines,
des ursulines, des augustines
, des claristes. Au mois de juin 1515, Léon
X établit à Bourg un évêché qui fut
supprimé au mois de septembre 1516, rétabli le 13 novembre
1521 et définitivement supprimé par Paul III en janvier 1534.
Les deux titulaires de ce siège furent Louis de Gorrevod et Jean
Philibert de Challes.
Bourg est la ville d'origine de l'astronome
Jérôme
Lalande, on voit encore la maison où il naquit; de Faret,
de Thomas Riboud, de Quinet et de l'abbé
Gorini.
Les armes de la ville de Bourg sont : parti
de sable et de sinople, à la croix trefflée de saint Maurice
d'argent sur le tout.
Monuments.
L'église
Notre-Dame, qui date de 1514, fut ruinée quelques années
plus tard, mais promptement réédifiée, on y voit d'assez
belles boiseries du XVIe siècle.
La Grenette, le Théâtre, l'hôtel de ville, la Préfecture,
les couvents de Saint-Joseph et de la Visitation,
l'Ecole normale, l'Ecole Carriat, les vastes bâtiments de la Magdeleine,
ceux de la Charité, de l'Hôtel-Dieu n'ont rien de bien remarquable
au point de vue architectural. Le Lycée, où professa André-Marie
Ampère, a gardé la vieille chapelle des Jésuites.
Dès 1404 on avait conçu à Bourg l'idée d'un
collège sous la direction de professeurs laïques. Dominicains
et Jésuites furent ensuite en contestation au sujet de cet établissement,
enfin en 1645, ces derniers l'emportèrent et y furent installés.
On peut encore citer les statues de Bichat, d'Edgard
Quinet et de Joubert et la pyramide en l'honneur de ce dernier, enfin
les belles promenades du Bastion, du Mail et du Quinconce.
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L'église
Notre-Dame de Bourg-en-Bresse,
telle qu'elle apparaissait
au
XIXe siècle. Le clocher a été surélevé
depuis.
L'église
de Brou.
Mais le bijou de Bourg est la célèbre
église
de Brou, un peu en dehors de la ville, vers le Sud-Est. Brou paraît
avoir été habité dès les temps les plus reculés,
comme l'attestent les nombreux débris qu'on y découvre. Il
y avait à Brou un petit
prieuré
fondé vers 927 par saint Gérard, évêque de Mâcon;
Marguerite d'Autriche, veuve de Philibert le Beau, duc de Savoie, acheta
ce prieuré en 1506 et le 27 août de cette année posa
la première pierre de l'église qui fut consacrée le
22 mars 1532, La garde en avait été confiée à
douze religieux augustins de la congrégation
de Lombardie, qui là laissèrent
tomber en ruines, aussi furent-ils remplacés en 1658 par des augustins
de la congrégation de France qui se chargèrent de tout l'entretien.
Pendant la Révolution, l'église
de Brou servit de grenier à fourrage et fut restaurée définitivement
au XIXe s. jours par l'architecte Dupasquier.
On a dit avec raison que Brou était
le dernier monument que nous a laissé l'art improprement appelé
gothique,
mais déjà l'influence de la Renaissance
s'y fait bien vivement sentir. C'est un vaste vaisseau à trois nefs
de 69 m de longueur sous oeuvre, de 34 de largeur et de 21 de hauteur sous
voûte. Tout serait à citer dans la merveilleuse ornementation
de Brou, les détails de sa façade avec les statues de saint
Nicolas de Tolentin et de saint André et devant le portail le cadran
solaire horizontal ovale, restauré par Lalande. A l'intérieur
le jubé de 42 m de large sur 8 de hauteur,
décoré à la balustrade
de sept grandes statues de marbre blanc et fouillé à jour
comme une dentelle, les stalles du choeur sculptées jusqu'en dessous
des sièges; les vitraux du choeur,
de la chapelle de Marguerite d'Autriche,
de la chapelle de Gorrevod; la chapelle de la Vierge où au-dessus
de l'autel se voient sculptées les principales
scènes de sa vie; enfin les trois merveilleux tombeaux de Marguerite
de Bourbon, de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche. Les principaux
artistes qui travaillèrent à l'église de Brou sont
Conrad Meyt, Yan-Boghen et Jean Perréal. (G. G.).
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Le
Mausolée de Philibert le Beau, dans l'église de Brou, à
Bourg-en-Bresse.
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