.
-

Bourbonne-les-Bains

Bourbonne-les-Bains est une commune de France, dans le département de la Haute-Marne, arrondissement de Langres, sur une colline entre deux vallons, dont l'un, au Nord, est arrosé par la rivière d'Apance, l'autre, au Sud, par le ruisseau de Borne; 2373 habitants. Ville célèbre par ses eaux thermales. Avant 1856, époque à laquelle on a commencé à faire des sondages importants, les eaux jaillissaient par quatre sources : 1° le puisard, dans le bâtiment des bains civils; 2° la source chaude ou matrelle, sur la place, reçue dans l'intérieur d'un petit bâtiment en forme de temple, aujourd'hui détruit; 3° la source des étuves à l'hôpital militaire; 4° la source de la cour de la caserne, dans le même hôpital. 

Les substructions romaines, les fragments de statues et de sculptures, et surtout les inscriptions en l'honneur des divinités tutélaires des eaux thermales Borvo et Damona, trouvés à Bourbonne, prouvent que cette station était déjà fréquentée à l'époque romaine. Il faut ensuite descendre jusqu'au XIVe siècle pour trouver une mention des bains de Bourbonne dans des lettres royaux de 1338 par lesquelles le roi de France cède à Guillaume de Vergy tous ses droits et revenus à Bourbonne.

En 1570 parut un ouvrage intitulé Traité des admirables vertus des eaux chaudes de Bourbonne-les-Bains en Bassigny, mises en lumière par Hubert Jacob, maître en chirurgie du lieu d'Anrosey au voisinage de Bourbonne, dont jusqu'à présent nul n'a écrit. Il y avait à cette époque une piscine où pouvaient se baigner près de cent personnes. En 1658, l'eau était reçue dans un grand réservoir, rond, en pierre, dans lequel on descendait par trois ou quatre marches disposées en forme d'amphithéâtre. 

Au XVIIIe siècle, les gens riches se faisaient apporter leur bain chez eux. En 1763, M. de Chartraire fit bâtir une sorte de halle, démolie par le comte d'Avaux, seigneur de Bourbonne, qui, en 1783, fit construire un établissement de bains. Les bains furent achetés par l'Etat en 1812; par la suite, les bâtiments des bains civils ont été augmentés.  L'hôpital militaire a été fondé en 1732 par Louis XV sur l'emplacement de la source Patrice. 

La première mention qu'on trouve de Bourbonne à l'époque franque remonte à, l'année 612, date à laquelle Thierry, roi de Bourgogne, menant ses troupes contre Théodebert, passa, au dire d'Aimoin, par le château de Bourbonne qui était en construction. Le plus ancien seigneur de Bourbonne dont l'existence ait été jusqu'ici révélée par des documents, est Roscelin, qui concourut à la fondation de l'abbaye de Morigny entre 1100 et 1115. En 1205, Willaume, femme de Gui de Tricastel, dame de Bourbonne, accorda aux hommes de sa seigneurie une charte par laquelle elle fixa le taux de la taille à vingt-cinq sols par an. Des prud'hommes élus par le seigneur et les habitants devaient dresser la liste de ceux qui pouvaient payer la taille; quant à ceux qui étaient trop pauvres on ne leur imposait qu'une taille inférieure à vingt-cinq sols. Cette charte fut confirmée en 1313 par Louis, roi de Navarre et comte de Champagne, et en 1323 par le roi Charles le Bel. 
-

Bourbonne-les-bains : le clocher de l'église.
Le clocher de l'église de Bourbonne-les-Bains.

La seigneurie de Bourbonne passa, par mariage entre les mains de Renard de Choiseul, mort en 1339; lui-même eut deux filles dont l'année épousa Guillaume de Vergy. De la maison de Vergy la terre de Bourbonne passa vers la fin du XIVe siècle à Henri de Bauffremont, puis en 1477 à Bertrand de Livron, capitaine de Coiffy, qui avait épousé Françoise de Bauffremont. Charles de Livron vendit la seigneurie de Bourbonne à Charles-Colbert du Terron, mort en 1684, et dont la fille aînée épousa le prince de Carpegna. Deux autres ventes firent tomber la même seigneurie d'abord entre les mains de Desmarets, marquis de Maillebois, puis en celles de Bénigne Chartraire, appelé marquis de Bourbonne. Sa petite-fille épousa le comte de Mesmes d'Avaux. Le dernier seigneur de Bourbonne fut Rigoley d'Ogny.

La paroisse de Bourbonne était avant 1789 du diocèse de Besançon; de 1801 à 1822 elle fit partie du diocèse de Dijon; depuis, elle a été comprise dans le diocèse de Langres. L'église, placée sous le vocable de Notre-Dame, est un édifice du XIIe siècle. Elle se compose d'une nef avec collatéraux. Les piliers sont carrés, flanqués de colonnes engagées. (M. Prou)..

.


Dictionnaire Villes et monuments
A B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V W X Y Z
[Aide][Recherche sur Internet]

© Serge Jodra, 2007. - Reproduction interdite.