 |
Le Bec.
- Bourg du département de l'Eure, sur la Rille, à 17 kilomètres
au Nord-Nord-Est de Bernay, à 43 kilomètres
au Nord-Ouest d'Évreux. Il y exista jadis une célèbre
abbaye
de
Bénédictins, fondée
en 1077 par Helluin, qui en fut le premier abbé et y eut pour disciples
Lanfranc
et Anselme de Cantorbéry.
Abbaye du Bec-Hellouin.
- Cette abbaye célèbre de l'ancienne Normandie
tira son nom du ruisseau (en saxon beke) près duquel elle
fut bâtie, et de Hellouin ou Herluin, seigneur de Bonneville-sur-Bec,
qui la fonda en 1039. Au commencement du XIIIe
siècle, Ingelranosse, architecte de l'église
Notre-Dame de Rouen, entreprit la reconstruction
de l'église, qui fut achevée par Waultier de Meulan
: mais l'édifice, deux fois en proie à l'incendie, dut être
rebâti vers 1273. Le nouveau monument a été démoli
depuis la Révolution, et il ne subsiste maintenant qu'un campanile,
qui en était séparé. Quant aux bâtiments conventuels,
qui appartiennent à l'architecture de la fin du XVIIe
siècle, ils servirent à loger un haras.
L'église
du Bec contenait un maître-autel et un
jubé dont on attribue le dessin à frère Guillaume
de La Tremblaye, qui les fit exécuter sous ses yeux vers 1684 et
1685. Le maître-autel a été transporté dans
l'église Sainte-Croix, à Bernay. Il est composé de
huit colonnes corinthiennes en marbre rouge, hautes de 4 mètres
environ, avec bases et chapiteaux en bronze
doré; de chaque côté sont des anges
de taille colossale, également dorés : au milieu de l'autel,
entre une Sainte Vierge
en pierre et un Saint Joseph en bois, peints en blanc pour imiter le marbre,
est un Enfant Jésus
couché dans la crèche, charmante statue
en marbre blanc, attribuée à Puget. Le jubé était
également en marbre : la porte, flanquée de deux colonnes
semblables à celles du maître-autel, et surmontée d'un
fronton orné d'un bas-relief, était
fermée par une belle grille en fer; de chaque côté
il y avait un autel avec pilastres et deux saints de l'ordre des Bénédictins ,
chacun sur un piédestal; le tout
était couronné d'une balustrade avec un Christ entre la Vierge
et Saint Jean.
Ce jubé se voit aussi à Sainte-Croix,
mais fractionné : des colonnes et du fronton de la porte,
en a fait un dossier pour le banc-d'oeuvre; les
autels ornent deux chapelles,
et on en a changé les saints ;
la balustrade sépare le choeur du sanctuaire.
Les statues des douze Apôtres ,
en pierre, avec robes et manteaux points de couleurs diverses, barbes et
cheveux dorés, étaient attachées aux colonnes qui
entouraient le choeur de l'église du
Bec : elles sont abandonnées aujour d'hui sous le porche de la chapelle
du cimetière de Sainte-Croix. Cette église a recueilli enfin
de superbes pierres tombales des abbés
du Bec, couvertes de dessins au trait, mais qui ont été dépouillées
de leurs incrustations.
|
|