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L'histoire de la médecine La médecine néo-latine Les premières écoles ; Salerne | ![]() |
![]() | La médecine dans l'empire d'Orient![]() ![]() On connaît les noms de plusieurs médecins latins du IVe et du Ve siècle; ce sont eux qui, bien que compilateurs du dernier ordre, ou dévots de l'empirisme populaire, font le lien entre la tradition grecque et les écoles néo-latines. Daremberg a montré que, dans leur pauvre littérature, on trouve des traces évidentes des doctrines méthodistes. Mais déjà, au VIe siècle, il existait sans doute des écoles simultanément dans la Gaule ![]() Hippocrate et Galien représentés au XIIe siècle, sur une fresque de la chapelle bénédictine d'Anagni (Lazio). L'école de Salerne fut la plus célèbre de toutes ces institutions; quelques auteurs ont voulu en rattacher l'origine justement à l'histoire du couvent du Mont-Cassin et à saint Benoît lui-même; mais, en réalité, cette origine est inconnue; elle était déjà très obscurcie à l'époque à l'histoire peut s'occuper de Salerne. Rien ne permet de dire qu'elle fut plutôt, même au début, l'annexe d'un établissement religieux qu'un institut mi-religieux et mi-laïque, mais on ne doit pas pour cela méconnaître les grands services rendus par les moines. Jusqu'en ces derniers temps, l'histoire de cette ville est restée méconnue; elle est due tout entière à la découverte faite par Henschel de trente-cinq traités salernitains à Breslau (Wroclaw) ![]() L'Ecole de Salerne, sur une miniature. Pendant les premiers temps, la chirurgie fut peu cultivée à Salerne; il semble que l'enseignement y était alors surtout théorique; l'anatomie restait négligée, et la chirurgie, alors aux mains des empiriques, ne fut en honneur qu'au XIIe siècle. L'enseignement était donné à Salerne de la manière la plus libérale; on admettait tous ceux qui désiraient s'instruire, sans distinction de religion ni de sexe; l'école de Salerne fournit beaucoup de femmes-médecins. Au début, les maîtres n'avaient d'autres émoluments que les maigres rétributions de leurs auditeurs; mais, plus tard, ils furent régulièrement stipendiés et suffisamment. C'est l'école de Salerne qui, la première, fut pourvue d'un règlement d'études. Dès 1140, le roi Roger avait édicté des lois spéciales pour garantir la valeur des études et régler les conditions d'admission. Ces dispositions furent confirmées un siècle plus tard en 1240 par Frédéric Il, qui créa une réglementation complète, en verte de laquelle les études, précédées d'un enseignement préparatoire de trois années, duraient cinq ans et étaient complétées par une année de pratique sous la direction d'un médecin habile. La chirurgie était comprise dans le cadre de l'enseignement. Les apothicaires, qui ne pratiquaient pas, étaient inspectés par, les médecins. En 1252, le roi Conrad créa à Salerne une université; mais celle de Naples, érigée quelques années plus tard, lui fit une concurrence fatale et prépara son irrémédiable décadence. Renzi a pu dresser une liste de plusieurs centaines de médecins appartenant à l'école de Salerne; un certain nombre d'entre eux ont écrit des livres en partie conservés. C'est pendant le XIe siècle que les plus connus furent composés; plusieurs sont attribués à des femmes. En 1035, Petrocellus écrivit un Compendium medicinae; Garinopuntus, qui mourut avant 1056, composa le Passionarius Galeni, dont le renom fut grand. Constantin, vers la même époque, publia des livres classiques. Son disciple, Jean Afflacius, est l'auteur de deux traités de médecine théorique et pratique où l'on trouve de bonnes observations. Il administrait le fer contre les gonflements de la rate. Archimathaeus, vers 1100, composa un guide médical, espèce de manuel déontologique curieux et bizarre. On doit à Nicolas Praepositus, directeur de l'école vers 1140, un Antidotarium, pharmacopée inspirée de Galien, des Arabes et des derniers Byzantins. Mathieu Plataearius est l'auteur d'une Practica brevis, etc.; le chirurgien Roger de Parme, qui pratiquait la trépanation du sternum, la suture intestinale, les sétons, et qui décrivit la hernie du poumon, étudiait à Salerne vers 1240. Parmi les femmes, la plus célèbre fut Trotula, de la famille noble des Roger; on possède l'abrégé de son livre sur les maladies des femmes; elle est citée par divers auteurs, à l'occasion de toutes les parties de la science; notons, après elle, mais plus tard, la belle Costanza Calanda, savante doctoresse; Abella, qui écrivit sur la génération; Mercuriade, adonnée à la chirurgie; Rebecca, alliée aux rois normands, auteur de traités sur l'embryon, la fièvre, etc. C'est vers 1150 que parut, dans sa première forme, te petit traité si célèbre intitulé souvent Schola salernitana, mais aussi Flos medicinae, Regimen sanitatis, Regimen virile, qui a eu environ 250 éditions et a été traduit dans presque toutes les langues d'Europe Du XIIIe au XVe siècle, on connaît encore plus de cent vingt médecins salernitains; mais la décadence fut assez rapide; depuis 1250, l'école n'existait plus guère que de nom. Mais au moment où elle allait entrait dans son déclin, d'autres écoles étaient déjà fondées; celle de Montpellier existait certainement en 1137, elle avait une organisation complète en 1240. Nous avons vu que celle de Naples fut décrétée en 1224; celle de Bologne |
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