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Littérature
La littérature américaine
Le roman américain jusqu'en 1950
Aperçu
La poésie
Le roman Genres divers
Les préjugés des puritains de la Nouvelle-Angleterre, qui proscriraient les oeuvres d'imagination, encore plus en prose qu'en vers, ce sont bien affaiblis ou ont beaucoup perdu de leur influence, puisqu'en 1847 Griswold possédait 700 volumes de nouvelles, contes et romans écrits par des auteurs américains : dans les années suivantes ce nombre s'est singulièrement augmenté. 

Les pionniers.
Charles Brockden Brown (1771-1809) est le premier romancier américain par la date et l'un des meilleurs par le talent. D'une rare exactitude psychologique dans la peinture des caractères, doué d'une surprenante imagination, écrivant bien, d'un style clair et rapide, amoureux de fantaisie autant que de réalité, il est le vrai créateur du roman américain. Jamais il ne choisit un sujet banal dans Wieland, il s'attaque au fanatisme religieux; dans Edgar Huntley, il donne de la vie sauvage un tableau que n'aurait pas dû faire oublier ceux de Fenimore Cooper.

Nommons aussi : R. H. Dana, le poète, qui montre de la force et de la passion dans son émouvant Paul Felton; Kirke Paulding, le railleur systématique de l'idée de progrès, fanatique américain, d'ailleurs, bien que d'origine hollandaise, doué, malgré ses bizarreries, d'un réel talent, et nous sommes arrivés à celui qu'on a parfois surnommé le Walter Scott américain, Fenimore Cooper.

Chez Fenimore Cooper, sans doute ses Indiens solennels et discoureux, parfois chevaleresques, sont-il trop des fantasmes et pas assez des êtres vivants et observés. Mais les trappeurs sont meilleurs, quoique, eux aussi, encore assez invraisemblables. On a aussi critiqué son style. Il a cependant un mérite, celui d'avoir créé un genre, et à tout prendre, car, avec ses défauts, il a de belles qualités, il en reste le maître, quel que soit le talent de ceux qui ont marché sur ses traces. En tout cas, il resterait à Fenimore Cooper, si la domination des forêts et de la Prairie lui était enlevée, l'empire de la mer. Dans Ie roman maritime il est le premier de tous les temps et de tous les pays : rien ne vaut le Corsaire rouge ou les Deux Amiraux. C'est pourtant l'aspect de son talent sous lequel l'on connaît le moins en France.

Le XIXe siècle

Après avoir mentionné, en passant: le trop fécond W. G. Sims, Th. Sedgwick Fay, le spirituel Kennedy, R. Mongomery Bird, au jugement de Prescott, le Cooper des Indiens du Mexique; William Ware, qui mit l'Antiquité en romans, mais avec moins de succès que Bulwer; N. Parker Willis, poète, essayiste, critique, conteur et romancier de mérite, et enfin Silvester Judd, on arrive à l'un des noms le plus populaires de la littérature américaine au XIXe siècle, à Edgar Allan Poe. 

Edgar Poe.
Depuis que Baudelaire a traduit ses oeuvres en prose (Mallarmé ayant traduit ses poèmes), Edgar Allan Poe est  presque un écrivain français; il remplit, pour les amateurs de fantastique, la place que tenait avant lui Hoffmann. Qu'il ait lui-même pris leçon auprès du conteur allemand, cela n'est pas douteux, mais son originalité ne saurait en être diminuée : Edgar Poe a du génie. Sa vie fut misérable, il vécut pauvre, condamné à gagner son pain à toutes sortes d'infimes besognes littéraires. Nerveux à l'excès, il s'affecta, but de l'eau-de-vie, devint alcoolique, essaya en vain de réagir contre son vice et mourut désespéré, presque fou, mais conscient de s'être tué lui-même. 

Edgar Poe est l'auteur d'un grand roman, les Aventures d'Arthur Gordon Pym, mais son oeuvre romanesque consiste surtout en nouvelles très courtes. Parfois, comme dans l'Affaire de la rue Morgue, un fait divers lui suffit comme point de départ des plus stupéfiantes déductions; ailleurs, comme dans le Roi Peste, il se lance dans un fantastique extravagant. Il rêve, mais ses rêves sont des merveilles de logique, et la fantaisie s'y mêle si bien à la réalité qu'on ne sait plus s'il faut douter ou croire. Il faut bien dire qu'il est sujet à des bizarreries qui frôlent l'insanité et que tout est loin d'être bon dans son oeuvre. 

Esprit compliqué, ici très clair, là très obscur, ici sérieux, là poussant jusqu'à la farce une ironie cruelle à force de mépris pour son lecteur, il peut être exécrable, il n'est jamais médiocre. Edgar Poe est un maître écrivain, son style (sans doute magnifié par ses talentueux traducteurs) est à lui et, s'il n'est pas exempt de procédés, il les avait inventés et il en a emporté le secret. 

Nathaniel Hawthorne.
C'est dans ce genre si difficile à caractériser, que débuta Nathaniel Hawthorne; mais, tandis que Poe conte pour conter, Hawthorne conte pour moraliser. Il y a des choses charmantes dans les Twice told Tales, mais il y manque on ne sait trop quoi : on dirait que ce sont des thèmes de roman que l'auteur a dédaigné de développer. C'était fâcheux, car le talent de Hawthorne est tout analytique, comme le prouva son premier roman, la Lettre rouge, un chefs-d'oeuvre. La Lettre rouge est une étude d'âme, le tableau des luttes intérieures de deux consciences, analyse parallèle du résultat d'une faute commune dans un coeur d'homme et dans un coeur de femme : les vrais personnages du drame sont l'Adultère et le Remords. Il n'y a pas dans tout le livre une ligne banale et la profondeur de cette psychologie morbide laisse dans l'esprit une ineffaçable impression. 

La Lettre rouge, est un point culminant dans la littérature américaine du XIXe siècle et son auteur ne l'a jamais égalé. Dans la Maison aux sept pignons, il lutte de pittoresque avec Dickens. Il s'y montre un Dickens moins amusant, mais aussi, comme aurait dit Sainte-Beuve, un Dickens plus rare, bien moins empoignant, mais plus délicat. Blithedale Romance nous donne un Hawthorne tragique et puissant; Transformation est le récit étrange et captivant d'un cas mystérieux de psychologie. 

On peut reprocher à Hawthorne de rechercher un peu trop l'extraordinaire, d'avoir de la vie une conception mystique, d'exagérer l'infuence des pensées sur le corps, de croire à certaines fatalités morales, fort problématiques. C'est qu'il avait très profondément subi l'influence du Transcendantalisme, qu'il était rêveur autant qu'observateur et grand abstracteur de quintessence. Ses analyses sont précises, larges, profondes, mais il en abuse, il fouille les caractères jusqu'à les vider, il les dissèque jusqu'à les émietter, et la synthèse ne parvient pas toujours à les reconstituer en unité parfaite. 

Les successeurs de Hawthorne.
Une école est née de Nathaniel Hawthorne que l'on a justement appelée l'école analytique et qui, comme il arrive toujours, a progressivement accentué ses défauts en conservant à peine quelques-unes de ses qualités. 

Son fils, Julian Hawthorne, est celui qui le continue le plus directement, mais ainsi que l'on continue un homme d'un pareil talent, non sans défaillances. C'est un esprit distingué, loin du vulgaire, doué de puissance, lui aussi, mais trop renfermé, trop énigmatique pour atteindre jamais la popularité. 

Le roman le plus original de cette école est assurément Edwin Brothertoft, de Théodore Winthrop (1828), un oublié qui méritait de vivre. Du même auteur est Cecil Dreme qu'on disait la version américaine du Comte Kostia de Victor Cherbuliez. Winthrop a de l'imagination, de la fantaisie, une tournure d'esprit très philosophique. Il a soutenu plus de thèses qu'il n'en faudrait pour faire la fortune d'un auteur dramatique, par exemple celle du pardon dans l'adultère. 

Deux romanciers cependant se sont partagé la succession de Hawthorne, Henry James et William Dean Howells

Henry James (1843-1916) n'a guère écrit que de romans internationaux, qui se passent n'importe où excepté en Amérique, et dont le type est l'Américain à Paris. On peut aussi lire avec intérêt Daisy Miller et Le Tour d'écrou (The Turn of the Screw). James a étudié Balzac autant que Hawthorne, il sait corser une action,  varier les épisodes, trouver des caractères, disséquer avec finesse la moindre émotion de ses personnages, en particulier de ses figures féminines (Portrait of a lady ,1881). Il abuse moins de l'analyse que Howells, mais il en tire moins bon parti. 

William Dean Howells, auteur de  romans, drames et nouvelles où  il dépeint surtout la vie de la classe moyenne américaine, est un naturaliste de bon goût et de bonne compagnie. Il sait faire un roman avec rien et rendre ce rien intéressant, comme dans A Chance acquaintance, mais il sait aussi observer avec profondeur et peindre avec force comme dans A Modern Instance ou the Rise of Silas Lapham (1886). 

Dans leur sillage, on trouve : T. B. Aldrich, aussi exquis en prose qu'en vers; plus libres d'allure : Fawcett et Crawford; et, parmi les femmes : Cummins et son Lamplighter;  Wetherel et son Waste, Waste World; Barnett, et sa Fair Barbarian, Alcott et ses Little women, etc.

Bret Harte et les écrivains "écrivains régionalistes".
Bret Harte (1836-1902) est-il un romancier? Il a écrit des romans, mais le peu de succès qu'ils ont eu a dû lui rappeler qu'il était voué à ses Scènes californiennes, où en vingt pages, souvent moins, il condense autant de vie qu'il en faudrait pour animer un roman en trois volumes. Pour l'intensité de l'émotion, la vivacité du récit, l'originalité des caractères, ce sont de vrais chefs-d'oeuvre. 

Ni la Louisiane, ni l'Indiana n'ont eu leur Bret Harte dans George W. Cable et dans Eggleston; les récits du premier, le plus connu, semblent, malgré leur frappante originalité, gâtés par un abus des patois les plus divers. Le lire c'est entreprendre une étude de linguistique populaire. On pourrait dire la même chose de Thomas Nelson Page, Joel Chandler Harris, Sidney Lanier Oden, Mary Noailles Murfree. Mais il convient d'accorder une place spéciale à trois de ces écrivains  dits "régionaux" ou "régionalistes" : Harriet Beecher Stowe, Kate Chopin et Mark Twain.

Harriet Beecher Stowe.
Harriet Beecher Stowe (1811-1896), issue d'un milieu puritain de la Nouvelle-Angleterre, est surtout connue pour son engagement pour l'abolition de l'esclage, et son livre le plus remarquable, qui échappe à toute classification : la Case de l'oncle Tom (Uncle's Tom Cabin, 1852). Ce n'est qu'à demi un roman, puisque Harriet Beecher Stowe, prouva que faits et personnages étaient pris dans la pure réalité, mais son succès a bien été celui d'un novel à sensation. Roman ou histoire, ce fut le premier coup donné à l'esclavage, la première cause lointaine de l'abolition que la Nord proclama malgré lui et imposa au Sud. En trois ans, la Case de l'oncle Tom s'est répandue en Europe à plusieurs millions d'exemplaires; douze traductions au moins en ont été publiées en France presque simultanément. Ce plaidoyer passionné, plein de raison et de douleur, qui a excité un durable enthousiasme et renforcé le mouvement abolitionniste, a été vu comme chef-d'oeuvre classique. Son message supposément anti-raciste reste cependant bien ambigu.

Kate Chopin.
Kate Chopin (1850-1904) place en Louisiane l'action de ses oeuvres. Elle a plublié deux romans  - At Fault (1890) et The Awakening (1899, connu en France sous les titre de l'Eveil ou de Edna) - et de nombreuses  nouvelles. Ses textes dépeignent la société créole. Elle y abordent des thèmes qui ont fait scandale à son époque, comme l'adultère, la sexualité féminine et les mariages mixtes. Elle ne sera reconnue en Amérique qu'à partir des années 1970, date à laquelle on verra en elle une des initiatrices du mouvement féministe

Mark Twain.
Les opinions n'ont cessé de varier à propos de Mark Twain (1835-1910). De fait, ses premiers livres ont eu un prodigieux succès, mais ses derniers trouvèrent de moins en moins de lecteurs. Pour certains critiques, c'est caricaturiste sans goût, sans mesure, sans philosophie, sans éducation, mais seulement doué d'une sorte de génie charivaresque. Son genre, disent-ils, consiste à parodier tout sans distinction et malheureusement sans variété de ton, et il est impossible de comprendre comment d'aussi plates inventions que le Prince et le Pauvre ou l'Eléphant blanc volé ont jamais pu devenir populaires. On a même dit que sa réputation exclusive avait fait du tort en Europe à ce qu'avait été réellement la production littéraire aux Etats-Unis au XIXe siècle

Mais ce point de vue n'est pas partagé par tous. Et même ses détracteurs en conviennent, il y a des trouvailles d'esprit, un langage direct et suggestif, et même de l'émotion dans le Pilote du Mississippi, the Idle Excursion et çà et là dans ses autres livres, dont le plus aboutit reste les Aventures d'Huckleberry Finn (Adventures of Huckleberry Finn, 1885). Ainsi, malgré tous les défauts de son oeuvre, son influence, au final, a-t-elle été profonde : Hemingway, Faulkner et T.S. Eliot s'en réclameront.

Les Humoristes.
L'ancêtre de ces écrivains qui ont souvent trop d'esprit et dont la plupart ont versé dans la bouffonnerie, c'est Washington Irving, avec son History of New-York, by Diedrick Knikerbocker, livre exquis, de l'ironie la plus fine et qui met l'auteur tout à côté de Sterne. Sanderson eut l'honneur de voir son Américain à Paris, traduit par J. Janin; c'est tout ce qu'il en reste. Joseph Neal est trop élaboré, Halibuton trop méchant, Artemus Ward (C.-F. Browne) trop léger. Il nous reste O. Wendel Holmes, qui, après avoir écrit des vers charmants et un roman curieux, Elsie Venner, s'est révélé homme d'esprit, de bonne humeur, fin satirique et penseur original, dans son Autocrat of the Breakfast-Table, où les travers de ses compatriotes et même ceux de l'humanité sont gaiement ridiculisés. C'est un talent d'expérience et de réflexion pour qui l'homme n'a guère de secrets, qui a pénétré toutes nos sottises et en rit, comme Figaro, pour ne pas en pleurer. Tout sera dit sur les Humoristes après avoir nommé Ch.-G  Leland (le créateur de Hans Breitmann, poète et folkloriste distingué versé la langue et les traditions des Gypsies ou Tsiganes), Jobs Billings, Bill Nye et H.-C Bunner, et Mark Twain, déjà évoqué plus haut. (R. de Gourmont).

La première moitié du XXe siècle

Avec la Première Guerre mondiale, plusieurs des écrivains américains qui vont marquer la première moitié du siècle ont séjourné quelque temps en Europe. Sherwood Anderson, Henry Miller, John Dos Passos, F. Scott Fitzgerald, Hemingway, pour ne citer que les romanciers, se retrouvent ainsi à Paris, au lendemain du conflit, autour de Gertrude Stein (1874-1946), elle-même romancière américaine (Three Lives, 1909), établie en France depuis 1902. Ils formeront ce qu'elle a surnommé la génération perdue. De retour aux Etats-Unis, ils y apporteront un vent de modernité. 

Sherwood Anderson et Thomas Wolfe.
Sherwood Anderson et Thomas Wolfe sont deux auteurs du début du XXe siècle dont l'influence allait être importante sur les écrivains de l'entre-deux-guerres, aussi bien par ses exigences de style que par les nouvelles thématiques (la culpabilité et la peinture de la vie de province, en particulier) dont ils révèlent le potentiel.

Sherwood Anderson (1876-1941), a publié en 1919 Winesburg, Ohio, un recueil de nouvelles dont le dénominateur commun est une petite ville du Midwest, dont l'auteur s'emploie à faire ressortir tous les grotesques. D'autres nouvelles seront publiées en 1921, sous le titre de Triumph of the egg. On lui doit aussi plusieurs romans : Poor white, 1920; Horses and Men, 1023; Death in the woods, 1933, etc. Il y a quelque chose d'Anderson, notamment, chez  Thomas Wolfe, William Faulkner, John Steinbeck, Ernest Hemingway et Erskine Caldwell.

Thomas Wolfe (1900-1938) a publié en 1936 des mémoires intitulées The story of a novel, et des romans tels que Look homeward angel  : a story of the buried life (Aux sources du fleuve), 1929, et Of time and the river : a legend of man's hunger in his youth (Au fil du temps), 1935, où se dessine le portrait d'un Sud maudit, voué à sa propre perte. Il influencera Faulkner, et, plus tard, Jack Kerouac et Philip Roth.

Wiliam Faulkner.
Wiliam Faulkner (1897-1962) est le romancier qui a le plus directement subi la double influence d'Anderson et de Wollfe. Il a situé la plupart de ses oeuvres dans la ville imaginaire de Jefferson, comté (tout aussi fictif) de Yoknapatawpha, Mississippi (Etat où il est né). Cet étroit territoire lui suffit à susciter tout un univers, extraordinairement complexe, aux dimensions d'une mythologie. La saga comprend : Sartoris (1929); Le Bruit et la Fureur (The Sound and the Fury, 1929); Sanctuaire (Sanctuary, 1931); Absalon! Absalon! (1936); L'Invaincu (The Unvanquished, 1938); Descends, Moïse (Go Down, Moses, 1942); L'intrus (Intruder in the Dust, 1948); Requiem pour une nonne (Requiem for a Nun, 1951). D'autres oeuvres, qui ont des liens plus où moins étroits avec les précédentes peuvent encore être citées :  Monnaie de singe (Soldiers' Pay, 1926), Tandis que j'agonise (As I Lay Dying, 1930), Les Palmiers sauvages (The Wild Palms, 1939), Les Larrons (The Reivers, 1962)., etc.

A Jefferson, tout commence à l'époque coloniale, avec la double descendance d'un Européen, l'une avec une Blanche, l'autre avec une esclave noire, d'où deux séries d'histoires que ne cesseront de s'entremêler et de s'entrechoquer ou de se répondre en écho. Au fil des générations chacun devra expier la faute de l'ancêtre. Chemin faisant, Faulkner aborde obsessionnellemnent quelques-unes des questions qui, avec leur ancrage chrétien (puritain), sont au centre de la culture américaine : la force du destin, le salut et la damnation, le rachat, l'innocence et le péché, la sexualité, la guerre, le racisme et, la violence. La complexité de cet univers trouve son pendant dans la complexité de la narration : enchevêtrement des récits, monologues intérieurs selon la technique des « flux de conscience » (stream of consciousness), symbolisme omniprésent; cela aboutit à une oeuvre à la lecture difficile, malgré toute la cohérence et rigueur d'une structure minutieusement élaborée et que seule une étude  approfondie peut révéler.

Henry Miller.
Henry Valentine Miller (1891-1980) a produit une oeuvre composée de romans en partie autobiographiques, qu'il a d'abord écrits et publiés à Paris où il a vécu dans les années 1930. Les plus significatifs de cette période sont : Tropique du Cancer (1934), Printemps noir (1936), et Tropique du Capricorne (1939). Le ton cru avec lequel il y évoque ses frasques sexuelles ont valu à ses ouvrages d'être interdits aux Etats-Unis jusqu'en 1962. Cela n'a pas empêché qu'on les lise sous le manteau et qu'ils exercent une profonde influence sur la littérature américaine du temps et des générations ultérieures. 

C'est, qu'au-delà du parfum de scandale que les puritains veulent voir dans ces romans qui ne sont pas tout à fait des romans, il y a bien davantage. Miller, comme Faulkner est un inventeur de nouveaux territoires. Non seulement ses textes renferment des innovations stylistiques (le recours, par exemple, à la technique surréaliste de l'association libre); mais ils sont aussi passionnants par la manière dont leur auteur brosse ce qu'on a appelé sa biographie spirituelle. Surtout, ils contiennent une critique sociale sans concession.

Après son retour aux Etats-Unis, en 1940, Henry Miller va continuer, de sa plume toujours aussi vivante, lyrique et colorée, à stigmatiser l'hypocrisie morale de la société américaine, notamment dans le Cauchemar climatisé (The Air-conditionned nightmare, 1945), titre, qui désigne en même temps les Etats-Unis. Entre 1949 et 1960, il renoue d'une certaine manière avec ses Tropiques dans une trilogie, La Crucificxon en rose (The Rosy crucifixion), que l'on connaît surtout par les titres de ses trois parties : Nexus (1949), Plexus (1953), Sexus (1960). On lui doit aussi des récits de voyage et des essais sur la littérature.

Les explorateurs.
Wiliam Faulkner et Henry Miller ont été les découvreurs de nouveaux territoires, et, à ce titre occupent une place spéciale dans le tableau de la littérature américaine du XXe siècle. Restait à explorer ces territoires fraîchement mis au jour. Ce sera l'oeuvre de toute la première moitié du siècle, avec des écrivains de premier plan. Si l'on excepte Hemingway, trop préoccupé d'exotisme, ils  sont aussi des scrutateurs sans concessions de la société américaine et de ses travers.

John Dos Passos.
John Roderigo Dos Passos (1896-1970), est comme Faulkner un amateur de récits enchevêtrés et des « flux de conscience ». Il est moins abscons au demeurant, et son écriture est plus sobre. Rien qui ne l'empêche d'inventer de nouveaux modes d'expression : il inclut, par exemple, dans ses romans des coupures de journaux ou encore des slogans publicitaires, des bribes de biographies, etc., et s'emploie, au final, à composer, au travers de la vie d'une collection hétéroclite de personnage, comme un portrait "cubiste" de la société américaine pendant les premières décennies du XXe siècle.

Après avoir publié quelques romans et études qui l'ont peu à peu fait connaître (notamment Trois Soldats, 1921), pacifiste et anti-militariste; et le célèbre Manhattan Transfer, 1925), il publie, au moment de la Dépression des années 1930, son oeuvre majeure, une grande  trilogie, USA (42e parallèle, 1930; 1919, 1932 et La grosse galette (the big Money),1936). Paraîtront ensuite  beaucoup d'autres romans, parmi lesquels Numéro Un (1943) et, le Grand Dessein (1949). Au total une quarantaine de livres, pas tous très intéressants, mais où Dos Passos a largement exprimé ses préoccupations sociales. Quelque temps séduit par l'Union soviétique, il a pourtant (comme d'autres, au moment des procès de Moscou et du pacte germano-soviétique) perdu bien vite ses illusions, et a produit une oeuvre pessimiste et désabusée. 

John Steinbeck.
John Steinbeck (1902 - 1968) est le romancier des gens du peuple, de ceux qui luttent pour mener une vie simple et honnête. Il leur porte un regard optimiste, et sans doute aussi assez naîf, à force de bons sentiments, de foi en la fraternité des simples. Ceci dit, il compose une oeuvre subtile et souvent drôle, comme dans Tortilla Flat (1935). Il se montre plus grave dans Des Souris et des Hommes (Of Mice and Men, 1937) et dans En un combat douteux (In Dubious battle, 1936), portrait lucide d'une société dégradante. 

Dans son texte le plus abouti, les Raisins de de la colère (The Grapes of Wrath, 1939, porté au cinéma l'année suivante), Steinbeck  va encore plus loin, et aborde de front les questions sociales de son temps, qui est celui de la grande Dépression, en racontant l'histoire d'une famille pauvre de l'Oklahoma en route vers la Californie où elle espère trouver une vie meilleure.

Dans ses oeuvres ultérieures, Steinbeck s'éloignera de ce qu'on a appelé  « l'école prolétarienne », pour suivre des voies plus philosophiques. Parmi ses romans de l'après guerre, on relève : les Naufragés de l'autocar (The Wayward Bus, 1947) et surtout A l'Est d'Eden (East of Eden, 1952). 

Francis Scott Fitzgerald.
Francis Scott Fitzgerald (1896-1940) appartient, lui, à un monde qui ne connaît pas la crise. Du moins n'est-elle pas de même nature. Son univers est celui de l'aristocratie de la Nouvelle-Angleterre, dont il observe  la déliquescence. Son grand roman, Gatsby le magnifique (The Great Gasby, 1925) est une charge désespérée et poignante contre le mirage américain de la réussite et de l'argent. Dans Tendre est la nuit (Tender is the night, 1934), c'est la désagrégation de son propre couple que Fitzgerald dépeint, et au-delà, c'est encore le même thème des illusions perdues que poursuit le romancier. Mentionnons encore Le Dernier nabab (The last Tycoon, 1941) et La Fêlure (The Crack-up, 1945, recueil de nouvelles), publiés après sa mort. Ses héros finissent toujours mal. 

Dorothy Parker et Edith Warthon.
Dorothy Parker (1893-1967), romancière, poétesse, chroniqueuse dans le New Yorker, avant de rallier Hollywood, où elle subira la chasse aux sorcières maccarthiste, rappelle Fitzgerald, non pas seulement parce qu'ils appartiennent au même monde, mais par les thèmes qu'elle aborde, et surtout par son sentiment tragique de l'existence, par le regard désespéré qu'elle porte sur la prétendue bonne société dont elle est issue. A lire-: La vie à deux; Hymnes à la haine (titres français de recueils). Sa plume est acerbe, cynique. Dorothy Parker apparaît comme la soeur en écriture (en plus acidulée) de son aînée Edith Wharton (1862-1937), elle aussi peintre de la haute société new-yorkaise, dont l'un des meilleurs romans est The Age of Innocence (1920).

Ernest Hemingway.
Ernest Hemingway (1898-1961), d'avantage homme d'action et d'émotion que de réflexion, a traversé la vie à la manière des romantiques, d'abord préoccupés de sensations fortes. Toute nourrie d'une virilité de pacotille, son oeuvre romanesque souffre d'un manque de profondeur (ou d'élévation, si l'on préfère). Elle n'en vaut pas moins par son style. Journaliste autant que romancier, Hemingway écrit à mots comptés. Ses phrases sont courtes, dépouillées, et en même temps porteuses d'une extraordinaire tension. La moindre de ses nouvelles semble acheminer le lecteur vers la fin du monde. Forcément, il sera toujours déçu, même si la mort ("la seule salope qui ne vous laissera jamais tomber") ou "la fin de quelque chose" sont souvent au rendez-vous.

Hemingway est parti chercher en Europe et en Afrique cette violence qui le fascinait. Il a participé à la Première guerre mondiale comme ambulancier et en tirera plus tard  L'Adieu aux armes (A farewell to arms, 1929), sans grande invention littéraire, mais émouvant. Il avait déjà publié Le Soleil se lève aussi (Sun also rises, 1926) et quelques autres romans et nouvelles. De ses safaris africains, il tirera ensuite Les Vertes collines d'Afrique (Green hills of Africa, 1936) et les Neiges du Kilimandjaro, première nouvelle d'un recueil paru en 1937. Pendant la guerre en Espagne, il s'engage dans les brigades internationales aux côtés des Républicains, expérience qui lui inspire Pour qui sonne le glas (From whom the bells tolls, 1940), dont Hollywood s'empressera de faire un mauvais western. Finalement, la meilleure oeuvre d'Hemingway, après l'Adieu aux armes,  sera un récit de pêche en haute mer, Le Vieil homme et la mer, paru en 1952.

Le polar.
Le roman policier a connu à partir des années 1920 une mutation dans laquelle le principe de l'énigme que l'on résout entre gens civilisés a fait place à la peinture d'un univers traversé par la violence, le sexe et le crime, et où le mystère s'efface derrière l'action et l'atmosphère. Aux États-Unis, ce nouveaux genre apparaît sous forme de nouvelles dans les pulps, dont le principal est Black Mask. Ces magazines bon marché ne prétendent pas proposer de la grande littérature. Pourtant de grands auteurs surgissent, à commencer par Dashiell Hammett  (1894-1961) et Raymond Chandler (1888 -1959), inventeurs de détectives désabusés et cyniques - et aussi louches que les crapules qu'ils pourchassent. 

Hammett imagine ainsi ce personnage louche qu'il nomme le Continental Op, et dont on fait la connaissance dans La Moisson rouge (Red Harvest, 1929) pour le retrouver ensuite dans Sang maudit (The Dain Curse, 1930), ou encore Sam Spade, protagoniste du Faucon Maltais (The Maltese Falcon, 1930). Quant à Chandler, il est le créateur de Philip Marlowe, le héros du Grand Sommeil  (The Big Sleep, 1939)  et qui réapparaîtra plus tard dans Adieu ma jolie (Farewell my Lovely, 1940), La Grande Fenêtre (The High Window, 1943), Fais pas ta rosière (The Little Sister, 1949), Sur un air de navaja (The Long Goodbye, 1953) et Charade pour écroulés (Play Back, 1958).

D'autres auteurs illustrent le roman noir : William Burnett, avec le Petit César (Little Caesar, 1929) et Asphalt Jungle (1949); James Cain, avec le Facteur sonne toujours deux fois (The Postman Always Rings Twice, 1934) et Assurance sur la mort (Double Indemnity, 1936), Horace Mac Coy, avec Un linceul n'a pas de poches (No Pocket in a Shroud, 1937); John Latimer, avec Quadrille à la morgue (Lady in the Morgue, 1936); et aussi Cornell Woolrich, Dorothy B. Hughes, Jim Thompson, David Goodis, Charles Williams,  Elmore Leonard, Chester Himes, Mickey Spillane (créateur du détective Mike Hammer), etc. A eux tous, ils auront contribué à créer un genre véritablement nouveau, dont le reste de la littérature a subi l'influence, et qui aussi  a touché un très large public grâce aux nombreuses adaptations cinématographiques.

L'âge d'or de la SF.
La science-fiction moderne est née, comme le polar, dans les pulps de l'entre-deux-guerres (Astounding stories, Amazing stories, Wonder stories, etc.). La plupart des textes publiés sont d'une qualité navrante : en même temps que l'on promeut béatement un avenir radieux grâce à la science, on porte sur la société un regard passablement réactionnaire, parfois raciste; quant au style il est à l'avenant. Mais l'évolution de la SF est parallèle à celle du polar : ici aussi, les pulps, malgré leur médiocrité générale, publient aussi des auteurs qui vont se révéler très au-dessus du lot. Le mot science-fiction (SF) est créé en 1929, et c'est une invention qui annonce d'un âge d'or qui va se prolonger pendant deux décennies.

Les principaux auteurs font souvent leur apparition dans les circuits traditionnels de l'édition avec des livres composées de textes déjà publiés dans les pulps (sous forme de romans parus en feuilletons, par exemple) ou, plus rarement, avec des oeuvres originales. Une première génération réunit les noms de Abraham Merritt (Le goufre de la Lune, 1919; La nef d'Ishtar, 1924), Catherine Moore (Shambleau, 1933), Jack Williamson (La Légion de l'espace, 1934; Plus noir que vous ne pensez, 1940), Robert Heinlein (Histoire du futur, cycle commencé en 1939; L'homme qui vendit la Lune, 1950), Alfred E. Van Vogt (A la poursuite des Slans, 1940; Le Monde des non-A, cycle commencé en 1945).

Entre 1938 et 1945, se forme à New York  le groupe des Futurians, composé  notamment de Isaac Asimov, qui commence à cette époque son cycle Fondation (1942), James Blish, Frederik Pohl et Damon Knight. Ces auteurs, qui se situent politiquement à l'opposé de la plupart de ceux que l'on a nommés dans le paragraphe précédent, portent aussi un tout autre regard qu'eux sur la SF. Pour eux une oeuvre de science-fiction doit avoir les mêmes exigences de qualité que n'importe quelle autre oeuvre littéraire. Même après la dissolution du groupe, ils auront tous une influence importante sur l'évolution du genre. La science-fiction progressiste n'est pas restée sourde non plus à la montée des fascismes en Europe et au déclenchement de la Guerre mondiale. Des auteurs tels que Nat Schachner, dans ses nouvelles, inaugurent une approche militante. Même la Guerre aux Invisibles (1943) d'Eric Frank Russell, sous des dehors de thriller paranoïaque et sans prétention, invite à une lecture plus politique.

Après la seconde guerre mondiale, la science-fiction façon première époque continuera son bonhomme de chemin, avec des textes qui n'ont pas d'autre ambition de distraire, à l'image des Rois des étoiles, d'Edmond Hamilton (1949); elle commencera aussi à se moquer gentiment d'elle-même et de ses clichés, comme le fait Fredric Brown dans L'univers en folie (1949), parodie drolatique des pulps. Mais les auteurs de ce temps ne peuvent pas ignorer qu'il y a eu  la bombe atomique et les camps de la mort. Pour la plupart d'entre eux, la SF va désormais devenir un terrain propice au questionnement de notre propre humanité. Témoins, le chemin douloureux emprunté par Théodore Sturgeon (Le cristal qui songe, 1950) ou l'humanisme de Ray Bradbury dans ses Chroniques martiennes (série de textes commencés en 1946) et dans Fahreneiht 451 (1953), où il stigmatisera le totalitarisme qui brûle les livres. Un même humanisme vibrant de poésie s'exprime aussi dans l'oeuvre singulière de Cordwainer Smith (Les Seigneurs de l'Instrumentalité (cycle sous forme de nouvelles et d'un roman parus à partir de 1950). Parallèlement, le monde post-atomique et la fin programmée de l'humanité hantent les écrivains. Clifford Simak avait déjà commencé envisager un futur sans humains dans Demain les chiens (série de contes commencée avec City, paru en 1944, et continuée après Hiroshima).

La renaissance de Harlem.
Il y a eu très tôt des écrivains afro-américains, pratiquement depuis l'indépendance des Etats-Unis. Lucy Terry, Phillis Wheatley. George Moses Horton, Jupiter Hammon, David Walker ou encore Frederick Douglass et  Paul Laurence Dunbar sont les précurseurs de la littérature noire américaine. Au début du XXe siècle, on rencontre plusieurs auteurs qui préfigurent déjà les grandes tendances du siècle : Booker T. Washington (1856–1915), dans Up from Slavery (L'Autobiographie d'un Noir, 1901) apparaît comme un partisan d'une intégration des Noirs dans la société américaine; Edwards Burghardt Du Bois (1868-1963), auteur des Âmes noires (The Souls of Black Folk 1903), commence à revendiquer la spécificité de la culture noire; enfin, James Weldon Johnson (1871-1938) est l'auteur de L'Autobiographie d'un ancien Homme de couleur (The Autobiography of an Ex-Coloured Man, 1912).

Mais à partir des années 1920, une nouvelle effervescence culturelle se fait jour dans le quartier noir de New York. Cette renaissance de Harlem touche tous les domaines artistiques : la musique (avec Duke Ellington, Louis Armstrong, Count Basie, Billie Holiday et d'autres, qui  font les belles heures du Cotton club, le célèbre club de jazz de Harlem); la peinture avec Aaron Douglas; la photographie; etc. En littérature, on rencontre des auteurs, qui ont souvent déjà une longue oeuvre derrière eux, et qui s'inscrivent souvent dans des perspectives très dissemblables, mais qui se reconnaissent désormais des préoccupations communes : en particulier,  le questionnement des origines africaines de la population noire d'Amérique (qui, pour certains, ira de pair avec un retour sur l'oralité (chants, contes, devinettes), pour d'autres, à la suite de Dunbar, par l'invention d'une langue, d'une manière de parler, qui se voudra proprement afro-américaine), et la revendication de l'égalité politique et sociale (qui préfigure la "nouvelle renaissance" des années 1960, avec le mouvement pour les droits civique, puis celui  du Black Power).

Parmi les initiateurs de la renaissance de Harlem, deux auteurs déjà cités, William Edwards Burghardt Du Bois et James Weldon Johnson,  impriment leur marque dans le nouveau courant. Du Bois, avec des ouvrages tels que Aux Noirs (1920), Le Don du peuple noir (1924) et La Princesse noire (1928); Johnson avec Manhattan noir (Black Manhattan, 1930). Quant à la génération qui éclôt seulement dans les années 1920, elle compte des romanciers tels que Chester Himes (né en 1909), auteur de polars violents (par exemple, The Five Cornered Square), John Oliver Killens, Ann Petry, William Gardner Smith et Richard Wright (1909-1961), qui s'impose vite comme la figure de proue de cette époque.  Wright qui publie, notamment, et pour s'en tenir aux textes parus avant 1950 : Oncle Tom's Children (1938); Native Son (1940) et  Black Boy (1945); etc.

Plusieurs romancières abordent des thèmes plus intimistes. Jessie Fauset, apporte en 1924, dans Confusion, le regard d'une femme sur la classe moyenne afro-américaine; Dorothy West (1907-1998), auteur de The Living is Easy, s'intéresse pour sa part à la classe noire la plus aisée. Zora Neale Hurston (1891-1960), quant a elle explore les traditions orales et fait revivre le folklore des plantations, avec Des mulets et des hommes (Mules and Men, 1935); dans Their Eyes Were Watching God, elle installe le thème d'un féminisme afro-américain. Nella Larsen (1891-1964), avec ses romans  Quicksand (1938), puis avec Passing, paru l'année suivante, se révèle elle aussi comme un des grands auteurs américains du moment.

Parmi les poètes que l'on rattache à la renaissance de Harlem, à mi-chemin entre des références aux blues et aux spirituals et une écriture plus expérimentale, on signalera : Langston Hughes (1902-1967) (The Weary Blues,1926; The Negro Mother and Other Dramatic Recitations, 1931), Claude McKay (1889-1948), également romancier (Home to Harlem, 1928), mais surtout connu pour ses poèmes  (If We Must Die, 1919, Harlem Shadows  (1922), Banjo (1927); Countee Cullen (1903-1946) (Color, 1925; Copper Sun et The Ballad of the Brown Girl,1927), et aussi Gwendolyn Brooks, Sterling Brown  (1901-1989), Frank Marshall Davis, Owen Dodson, Robert Hayden, etc. Dans Canne (Cane, 1923), Jean Toomer mêle prose et poésie.

La renaissance de Harlem a aussi eu ses critiques. Rudolph Fisher (1897-1934) dans The Walls of Jericho (1928) et George Schuyler (1895-1977), dans  Plus de Noir (Black No More, 1931), se moquent du dandysme qui s'est installé dans l'intelligentsia de Harlem. Shuyler en particulier renvoie dos à dos les racistes blancs et les extrémistes noir, qui eux aussi ont basculé dans le racisme.

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