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Le larynx
Le larynx, larynx des Grecs, est un organe creux formé par la réunion de plusieurs cartilages mobiles, situé sur le trajet du canal aérien, à la partie supérieure et antérieure du cou, au-dessus de la trachée, au-dessous de la base de la langue, suspendu à l'os hyoïde, qui lui-même tient par de longs ligaments à la base du crâne. Les divers cartilages qui forment cette caisse résistante sont le thyroïde et le cricoïde qui en constituant les parois antérieure et latérale, et les deux aryténoïdes qui soutiennent les bords de l'orifice du larynx dans le pharynx, c'est-à-dire de la glotte

Le larynx communique donc par la glotte avec l'arrière-bouche ou pharynx; de l'autre côté il se continue avec la trachée. Sa capacité intérieure est, chez l'humain, un tube rétréci par une double paire de ligaments saillants, ou cordes vocales, qui transforment son calibre ordinaire en une fente dirigée d'avant en arrière; c'est précisément la glotte. Entre les deux cordes vocales d'un même côté est un enfoncement que l'on nomme le ventricule du larynx. Chez certains animaux, on ne touve qu'une seule paire de cordes vocales. Le larynx est l'organe essentiel de la voix.

Les oiseaux, dont beaucoup d'espèces sont si bien pourvues sous le rapport du chant, ont en général deux larynx; le supérieur, analogue au larynx unique des mammifères, a une disposition très simple et ne produit souvent aucun son; la voix proprement dite se forme dans le second larynx placé à la bifurcation des bronches et dont la structure est d'autant plus compliquée que le chant de l'oiseau est plus modulé. Il est mis en mouvement par des muscles puissants. Cependant les oiseaux ne produisent que six à sept notes au plus, et le plus communément trois ou quatre seulement. La voix humaine est de toutes, celle qui a le plus d'étendue.

Le larynx est un organe qui sert à la fois au passage de l'air de la respiration et à la phonation; il est situé au-dessus de la trachée, en avant du pharynx, au-dessous de l'os hyoïde et de la langue c.-à-d. au niveau des corps des quatrième et cinquième vertèbres cervicales. II est plongé dans un environnement celluleux à larges mailles, dépourvu de graisse, disposition qui permet une mobilité très grande, ce qui fait fréquemment varier ses rapports avec les organes voisins; ces déplacements se font dans la sens vertical comme dans la déglutition, dans le sens antéro-postérieur et dans le sens latéral.

Conformation extérieure

Le larynx a la forme d'une pyramide triangulaire dont la base, dirigée en haut, correspond à la partie postérieure de la langue et présente l'orifice supérieur de l'organe muni en avant d'un couvercle qui le protège pendant la déglutition. Le sommet de cette pyramide est tronqué; il présente un orifice arrondi, se confondant avec la trachée; il répond à la sixième vertèbre cervicale. La face postérieure est recouverte par la muqueuse pharyngienne. Les faces latérales sont recouvertes par les lobes du corps thyroïde, les muscles sterno-thyroïdien et thyro-hyoïdien et superficiellement par le sterno-hyoïdien. Le bord antérieur, situé sur la ligne médiane, répond à l'isthme du corps thyroïde et présente à sa partie supérieure une saillie, la pomme d'Adam. Les bords postérieurs répondent à la colonne vertébrale et sont en rapport avec la carotide primitive, le nerf pneumogastrique et la veine jugulaire interne.

Le larynx est composé d'un squelette cartilagineux composé de cinq pièces, d'articulations et de ligaments qui les unissent entre elles, de muscles, d'une muqueuse tapissant la cavité, de vaisseaux et de nerfs.

Cartilages.
Les cartilages sont au nombre de neuf dont trois impairs qui sont, en allant de bas en haut: le cartilage cricoïde, le cartilage thyroïde, l'épiglotte, et six pairs (trois de chaque côté): les cartilages aryténoïdes, les cartilages corniculés de Santorini et les cartilages de Wrisberg.

Cartilage cricoïde. 
Le nom de cartilage cricoïde vient de sa forme annulaire; on l'a comparé à une bague dont le chaton serait placé en arrière; cette dernière partie (postérieure) est donc la plus élevée et supporte les cartilages aryténoïdes. Il sert de support à l'organe, et son bord inférieur correspond au premier anneau de la trachée. Sa hauteur est de 2 à 3 cm. en arrière et de 5 à 7 mm seulement en avant.

Larynx.
Larynx, coupe en long. (d'après L. Testut, Anatomie humaine).
1. épiglotte. - 2, corde vocale supérieure avec son muscle 12.
- 4, corde vocale inférieure avec sa bande musculaire 13 et 13'.
- G, ventricule de Morgagne. 7 et 8, cartilage cricoïde.
- 9, cartilage thyroïde.

Cartilage thyroïde
Le cartilage thyroïde est ainsi appelé parce qu'il se présente à la manière d'un bouclier; il occupe la partie antérieure et supérieure de l'organe et a la forme d'une lame quadrilatère pliée sur la ligne médiane. On peut le comparer à un livre demi-ouvert, dont l'ouverture regarderait en arrière. Sa face antérieure présente sur la ligne médiane une saillie, la pomme d'Adam, qui est plus développée chez l'homme que chez la femme; c'est sur sa face postérieure que s'insèrent en avant les cordes vocales supérieures et inférieures. Son bord supérieur donne insertion à la membrane thyro-hyoïdienne qui l'unit à l'os hyoïde. Ses bords postérieurs se terminent à leurs extrémités par deux prolongements : l'un, supérieur, ou grande corne du cartilage thyroïde, mesure 1 cm et se rattache avec la grande corne de l'os hyoïde au moyen d'un cordon fibreux; l'autre, inférieur, petite corne, n'a que 6 à 7 mm de longueur.

Cartilages aryténoïdes.
Les cartilages aryténoïdes sont au nombre de deux, l'un droit et l'autre gauche, et sont situés à la partie postérieure et supérieure du cartilage cricoïde. L'aryténoïde a la forme d'une pyramide triangulaire. La base s'articule avec le bord supérieur du cartilage cricoïde; elle présente deux prolongements : 

1° l'apophyse antérieure, ou interne, encore appelée apophyse vocale, faisant saillie dans la cavité même du larynx et donnant insertion à la corde vocale inférieure;

2° l'apophyse postérieure ou externe, encore appelée musculaire, où viennent s'insérer les muscles crico-aryténoïdien postérieur et crico-aryténoïdien latéral. Sur le sommet se trouve fixé le cartilage corniculé de Santorini. La face interne recouverte par la muqueuse limite la glotte intercartilagineuse; la face postérieure donne insertion aux fibres du muscle ary-aryténoïdien; la face antéro-externe donne attache à la corde vocale supérieure, et plus bas au muscle thyro-aryténoïdien.

Cartilages corniculés de Santorini. 
Les cartilages corniculés de Santorini sont deux petits noyaux cartilagineux de la grosseur d'un grain de millet et situés au sommet des cartilages aryténoïdes.

Cartilages de Wrisberg.
Les cartilages de Wrisberg sont au nombre de deux, l'un droit, l'autre gauche, et sont situés dans les replis aryténo-épiglottiques, ils ne sont pas constants.

Epiglotte
L'épiglotte est une lame fibro-cartilagineuse triangulaire située sur la ligne médiane en avant de l'orifice supérieur du larynx qu'elle ferme pendant les mouvements de déglutition. Son sommet s'attache à l'angle rentrant du cartilage thyroïde, au-dessus des cordes vocales, au moyen du ligament thyro-épiglottique. Sa face antérieure regarde la base de la langue; sa moitié supérieure est libre et présente des replis glosso-épiglottiques au nombre de trois, constitués par la muqueuse qui passe de la langue à l'épiglotte; entre ces replis se trouvent les fossettes glosso-épiglottiques ou vallécules. Dans sa moitié inférieure, elle répond à l'os hyoïde et à la membrane thyro-hyoïdienne dont elle est séparée par un paquet adipeux appelé glande de Morgagni.

La face postérieure est recouverte par la muqueuse laryngienne. Les deux bords donnent insertion aux prolongements pharyngo-épiglottiques et aryténo-épiglottiques. Les cartilages cricoïde, les aryténoïdes, thyroïde, sont constitués par du cartilage hyalin. L'épiglotte et les cartilages de Wrisberg sont formés par du cartilage élastique; les cartilages de Santorini appartiennent au groupe des fibro-cartilages.


Larynx, face antérieure ( d'après L. Testut, Anatomie humaine).
A, os hyoïde avec ses cornes a et a'. - 13, thyroïde. C, cricoïde.
- 1 et 1', muscles thyro-hyoïdiens. 4 et 4', muscles crico-thyroïdiens.
Articulations du larynx et Ligaments. 
Les articulations du larynx se divisent en intrinsèques et en extrinsèques; les premières sont les articulations des diverses pièces du larynx entre elles (articulations crico-thyroïdienne, crico-aryténoïdienne, et celles des cartilages de Santorini); dans la seconde catégorie rentrent les articulations crico-thyroïdienne et thyro-hyoïdienne. Des différents mouvements de l'articulation crico-aryténoïdienne, le plus important est un mouvement de bascule d'après lequel l'apophyse postérieure ou musculaire se porte dans un sens diamétralement opposé à l'apophyse antérieure ou vocale, quand celle-ci se déplace dans un sens quelconque. Ce sont les mouvements de cette apophyse antérieure qui causent les variations de l'orifice glottique

Il faut également mentionner ici un certain nombre de ligaments qui unissent entre elles des pièces cartilagineuses dépourvues de surfaces articulaires, comme les ligaments thyro-épiglottiques, aryténo-épiglottiques, la membrane thyro-hyoïdienne et aussi les ligaments thyro-aryténoïdiens supérieurs constituant la charpente fibreuse des cordes vocales supérieures, les ligaments thyro-aryténoïdiens inférieurs situés dans l'épaisseur des cordes vocales inférieures. 

Les muscles du larynx et la phonation.
Les muscles du larynx se divisent en tenseurs, dilatateurs et constricteurs. Ce sont ces muscles qui rendent le larynx capable d'émettre des sons de hauteur d'intensité et de timbre variables.

Emission de sons de hauteur variable : muscles tenseurs.
Les deux cordes vocales inférieures, qui font saillie dans la cavité laryngienne, y limitent une fente triangulaire, la glotte, et quand l'air venant du poumon traverse cette fente, il fait vibrer les deux cordes vocales à la manière des lames élastiques des instruments à hanche (clarinette ou hautbois); on s'en est assuré en fixant tout simplement un larynx de mouton sur l'un des tuyaux d'une soufflerie. Les deux cordes vocales supérieures, moins saillantes que les inférieures, n'entrent pas en vibration. 

On sait que la hauteur ou acuité des sons dépend du nombre des vibrations pendant un temps donné, et que la lame d'un instrument à hanche rend un son de plus en plus aigu à mesure que sa longueur diminue ou que son degré de tension augmente. Or, la structure des cordes vocales inférieures est telle qu'elles peuvent faire varier leur degré de tension, se tendre ou se détendre, et émettre par suite des sons plus ou moins aigus. En effet, chacune d'elles est essentiellement constituée par une bande musculaire accompagnée dans toute sa longueur par un ligament élastique, dont la disposition s'observe bien quand on examine les différentes parties du larynx projetées sur un même plan horizontal : on y voit les deux muscles et leurs deux ligaments fixés ensemble à l'angle interne du thyroïde, puis diverger en se dirigeant en arrière pour aller se fixer chacun sur l'aryténoïde du même côté. On leur donne le nom des cartilages sur lesquels ils s'attachent : ce sont les deux muscles thyro-aryténoïdiens; les deux ligaments qui les accompagnent portent le même nom.
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Cartilages et muscles du larynx vus par la face supérieure, et supposés tous rabattus sur un même plan horizontal.

Quand ces deux muscles se contractent, ils se raccourcissent légèrement et se tendent, ce qui leur fait alors rendre un ton plus aigu sous l'action du courant d'air venant des poumons. Inversement, quand ils se détendent, leur longueur augmente légèrement et ils rendent alors un son plus grave. Les variations de tension des cordes sont donc dues aux contractions de leurs muscles, qui sont qualifiés pour cela de muscles tenseurs des cordes. Quant aux ligaments élastiques qui les accompagnent, leur rôle est de s'opposer aux plissements de la muqueuse recouvrant les cordes, plissements qui altéreraient la voix et la rendraient chevrotante comme celle des vieillards, dont les ligaments, fatigués, ont perdu leur élasticité. L'homme a généralement la voix plus grave que la femme parce que ses cordes vocales sont un peu plus longues et plus épaisses.

Il y a deux autres muscles tenseurs, moins importants et fonctionnant d'ailleurs un peu différemment. Ils se trouvent à la face antérieure du larynx où ils sont insérés un peu obliquement de chaque côté, en allant du cricoïde au thyroïde, d'où leur nom de crico-thyroidiens. En se contractant, ils tirent légèrement le thyroïde en avant, et par suite les deux cordes vocales qui sont fixées dans l'angle interne de ce cartilage, ce qui contribue à augmenter leur degré de tension. Toutefois, l'action de ces deux muscles paraît très peu importante dans la phonation, car la section de leur nerf (nerf laryngé externe) n'amène pas de troubles dans la parole, bien qu'eux-mêmes soient alors paralysés.

En résumé, il existe deux paires de muscles tenseurs, la première constituant la partie fondamentale des cordes vocales et leur permettant de se tendre d'elles-mêmes, et la seconde qui tire légèrement ces cordes en avant par l'intermédiaire du cartilage thyroïde.

Emission de sons d'intensité variable : muscles dilatateurs et muscles constricteurs.
L'intensité d'un son est cette qualité qui s'exprime en musique par les termes de piano, pianissimo, forte, etc. Celle des sons émis par le larynx dépend de la force plus ou moins grande avec laquelle le courant d'air venant des poumons agit sur les cordes vocales, c'est-à-dire de l'énergie cinétique qu'il leur communique. Si le courant d'air est fort, les cordes vocales s'écartent comme en B (figure ci-dessous) et le son qu'elles rendent est fort. Dans le cas contraire, les les deux cordes se rapprochent et réduisent la fente glottique, comme en C, le son rendu sera piano ou pianissimo.
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Différents états de la glotte (d'après L. Testut, Anatomie humaine).
- 1, ouverture triangulaire de la glotte comprise entre les deux cordes vocales inférieures 3 et 3. - A, cordes vocales an repos. - B, elles sont écartées par l'action des muscles dilatateurs. - C, elles sont rapprochées par l'action des muscles constricteurs.

Or, il existe à la surface du larynx deux muscles qui en tirant sur certains cartilages font diverger davantage les cordes vocales : ce sont les muscles dilatateurs; trois autres muscles, en tirant sur d'autres cartilages, font au contraire rétrécir la glotte; ce sont des muscles constricteurs.

1° Les deux muscles dilatateurs s'attachent sur la face postérieure des cricoïdes et sur la base des aryténoïdes, d'où leur nom de crico-aryténoïdiens postérieurs; en se contractant, ils font tourner les aryténoïdes autour de leur articulation, les font basculer légèrement en dehors et font par suite écarter les cordes vocales, qui prennent la position B.

2° Les trois muscles constricteurs sont : 

a) deux muscles fixés latéralement sur le cricoïde et sur la pointe externe des aryténoïdes; en se contractant, ils tirent cette pointe en dehors, tandis que l'autre extrémité des aryténoïdes rentre en dedans, de telle sorte que les deux cordes se rapprochent l'une de l'autre et prennent la position C. On les appelle les muscles thyro-aryténoïdiens latéraux, du nom des cartilages sur lesquels ils sont fixés;

b)  Le troisième muscle constricteur est situé sur la face postérieure des deux aryténoïdiens qu'il réunit l'un à l'autre : en se contractant, il les rapproche l'un de l'autre et ajoute ainsi son action à celle des deux muscles précédents pour faire rétrécir la glotte; on l'appelle le muscle aryténoïdien.

Le timbre.
Le timbre est cette troisième qualité du son, indépendante de la hauteur et de l'intensité, qui nous permet de reconnaître que des sons de même hauteur sont émis par des personnes ou par des instruments différents. Le timbre de la voix humaine dépend surtout de la forme et du volume des différentes cavités que traverse le son avant d'arriver au dehors et qui varient avec les personnes (ventricules de Morgagni, cavité pharyngienne, bouche, fosses nasales); ces cavités agissent comme résonnateurs et renforcent les sons harmoniques émis par les cordes vocales.

On sait en effet qu'une note musicale émise par un instrument quelconque n'est pas un son simple, mais comprend un son fondamental et plusieurs autres sons accessoires ou harmoniques qui donnent à l'instrument émetteur son timbre particulier.

Or, de même qu'un tuyau sonore produit divers harmoniques accompagnant le son fondamental, de même les cordes vocales engendrent en même temps qu'un son fondamental divers harmoniques, au nombre de six à huit, que la bouche et les fosses nasales font ensuite résonner, ce qui détermine le timbre de la voix. Le timbre varie avec les personnes tout simplement par suite de la forme et du volume variables des différentes cavités que traverse le son pour sortir.

Formation de la parole.
Un son articulé ou la voix articulée est fort complexe : c'est une association de voyelles et de consonnes, émises d'ailleurs d'une manière tout à fait différente.

Les cordes vocales, en vibrant, ne produisent que des sons inarticulés ou sous-glottiques variant par leur hauteur, leur intensité et leur timbre, et qui sont d'ailleurs extrêmement faibles par eux-mêmes; seulement, ils subissent ultérieurement un renforcement considérable à leur passage à travers toutes les cavités sus-glottiques, cavité pharyngienne, cavité buccale et fosses nasales, qui se comportent comme autant de résonnateurs.

En second lieu, les cavités pharyngienne et buccale, au lieu de conserver une forme invariable et une résonance constante, prennent une disposition particulière pour chaque son glottique émis et le modifient pour en faire une voyelle telle que a, o, u, etc. La voyelle se trouve être par conséquent un son produit par les vibrations des cordes vocales et modifié ultérieurement, et d'une façon particulière pour chaque voyelle, lors de son passage dans les différentes cavités sus-glottiques.

Dans la voix chuchotée, ou voix basse, les cordes vocales n'interviennent pas et les sons sont produits uniquement par la cavité buccale qui prend une forme particulière pour chacun d'eux.

Les consonnes n'exigent pas non plus l'intervention des cordes vocales; ce sont de simples bruits émis en divers points des cavités traversées par l'air après sa sortie de la glotte; en changeant de forme, elles déterminent pour ainsi dire des obstacles variables que l'air ébranle à son passage. On distingue les consonnes labiales, qui se produisent entre les lèvres (b, p, f, m, v); les linguales, qui se produisent entre la langue et la voûte du palais (d, t, l, n, s). les gutturales, entre la langue et le voile du palais (g, j, k, ch).

Muqueuse.
La muqueuse adhère intimement aux différentes parties du larynx, sauf à la face externe des ligaments aryténo-épiglottiques, ou elle est doublée d'un tissu cellulaire lâche; elle est également faiblement adhérente à la partie supérieure des aryténoïdes. On peut donc observer dans ces différents points une infiltration séreuse. La muqueuse laryngée comprend : 

1° un épithélium qui est pavimenteux, stratifié sur l'épiglotte, la partie supérieure des replis aryténo-épiglottiques, le bord libre des cordes vocales, et à cellules cylindriques à cils vibratiles dans tout le reste de l'organe; 

2° un chorion constitué par du tissu conjonctif riche en fibres élastiques; 

3° on trouve enfin des glandes, qu'on distingue en folliculeuses, occupant la partie superficielle du chorion, et nombreuses dans la région du ventricule, et en muqueuses, glandes en grappe.

Larynx.
Larynx, face postérieure (d'après L. Testut, Anatomie humaine).
A, os hyoïde. - 1, ligament thyro-hyoïdien latéral.
1', membrane thyro-hyoïdienne. - 2, muscle aryténoïdien
avec ses trois faisceaux. - 3, muscle crico-aryténoidien
postérieur. - b et b', cornes du thyroïde.
Vaisseaux et nerfs.
Les artères destinées au larynx sont au nombre de trois de chaque côté; ce sont : l'artère laryngée supérieure, branche de la thyroïdienne supérieure; l'artère laryngée inférieure, qui vient aussi de la thyroïdienne supérieure, et l'artère laryngée postérieure, branche de la thyroïdienne inférieure. 

Les veines, également au nombre de trois de chaque côté, vont dans la jugulaire interne.

La muqueuse possède un riche réseau lymphatique; les lymphatiques supérieurs vont dans les ganglions situés au-dessous du sterno-cléido-mastoïdien, et les lymphatiques inférieurs aboutissent aux ganglions situés sur les côtés du cartilage cricoïde. 

Les nerfs laryngés proviennent du pneumogastrique, soit par le laryngé supérieur qui donne le laryngé externe, soit par le laryngé inférieur ou nerf récurrent.

Conformation intérieure

Vu intérieurement, le larynx présente à sa partie moyenne une portion rétrécie, la glotte; on peut lui considérer trois zones. La zone supérieure ou sus-glottique, appelée encore vestibule du larynx; elle s'étend de l'orifice supérieur de l'organe à la glotte; ses limites sont en avant l'épiglotte, latéralement les replis aryténo-épiglottiques, en arrière le muscle aryténoïdien et les cartilages de Santorini; la paroi épiglottique présente parfois une sorte de saillie, le bourrelet épiglottique. 

La zone glottique est la portion essentielle du larynx. Elle présente sur la ligne médiane une fente antéro-postérieure, c'est la glotte limitée latéralement par des bandelettes membraneuses appelées cordes vocales; celles-ci sont au nombre de quatre (deux de chaque côté), deux supérieures et deux inférieures. Les cordes vocales supérieures s'attachent en avant à la partie la plus élevée de l'angle rentrant du cartilage thyroïde et vont horizontalement en arrière se fixer sur la face antérieure du cartilage aryténoïde correspondant. Leur bord externe se continue avec le repli aryténo-épiglottique; le bord interne libre regarde la fente glottique. Elles sont constituées par la muqueuse laryngienne renfermant le ligament thyro-aryténoïdien supérieur. Les cordes vocales inférieures s'attachent en avant à l'angle rentrant du cartilage thyroide à 3 mm au-dessous des précédentes et en arrière à l'apophyse interne des cartilages aryténoïdes. Elles ont deux faces, deux bords; le bord interne seul est libre. Leur longueur est de 20 à 25 mm chez l'homme, 16 à 20 chez la femme; elles sont constituées par un repli de la muqueuse dans l'épaisseur duquel se trouve le ligament thyro-aryténoïdien inférieur et un faisceau du muscle thyro-aryténoïdien : ce qui les distingue des cordes supérieures ne renfermant pas de fibres musculaires. Les cordes vocales inférieures seules servent à la phonation, les supérieures n'ayant qu'un rôle accessoire. La glotte est l'espace qui se trouve entre les cordes vocales inférieures et la face interne des cartilages aryténoïdes, d'où deux portions, glotte interligamenteuse ou vocale, et glotte intercartilagineuse ou respiratoire; celle-ci mesure 6 à 7 mm chez l'homme et un peu moins chez la femme. Dans cette zone se trouvent les ventricules de Morgagni qui sont au nombre de deux. Ce sont les cavités comprises entre les cordes vocales supérieures et inférieures. 

La zone sous-glottique se continue directement avec la cavité de la trachée. Le larynx de l'homme est plus développé que celui de la femme ;cet organe subit de profondes modifications à l'époque de la puberté, époque à laquelle on observe la mue de la voix ; mais ces modifications sont beaucoup plus marquées chez les jeunes garçons. (J. Flammarion / Ad. F. / A. Pizon).

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