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La langue espagnole
L'espagnol est une langue indo-européenne qui appartient à la famille des langues italiques modernes (langues néolatines). L'espagnol standard correspond au castillan, qui est le principal dialecte de cette langue. C'est une langue qui ne fut, pendant longtemps, qu'un des idiomes néo-latins parlés dans la péninsule ibérique, et devint la langue dominante de l'Espagne lorsque ce pays n'eut plus d'autre capitale que Madrid. 
Selon les estimations les plus récentes, il y a environ 580 millions de locuteurs natifs et non natifs de l'espagnol dans le monde entier. Cela fait de l'espagnol la deuxième langue la plus parlée au monde en termes de nombre de locuteurs natifs, après le chinois mandarin. En outre, l'espagnol est l'une des langues les plus répandues en termes de locuteurs non natifs, en raison de son statut de langue officielle dans de nombreux pays et de sa popularité croissante en tant que langue seconde ou étrangère.
Histoire de la langue espagnole.
Si l'on remonte encore plus loin, il ne paraît pas que la Péninsule ibérique, antérieurement à la conquête romaine, aient possédé une langue unique. Un écrivain du VIIIe siècle, Luitprand, parle de dix idiomes que l'on aurait parlés encore au temps de l'empereur Auguste. Il ne cite que le cantabre, le celtibérien, et l'espagnol ancien; mais on ne saurait dire si le cantabre est reproduit sans beaucoup d'altérations dans le basque, et si, sous le nom d'espagnol ancien, il faut entendre le turditain, le bastule ou tout autre dialecte. Le phénicien et sa variante carthaginoise durent influer plus ou moins sur les idiomes primitifs de l'Espagne; mais à la suite de la conquête romaine, la division même de ces idiomes, qui n'avaient ni la force d'un lien social, ni l'intérêt d'une littérature, favorisa les progrès du latin, qui ne tarda pas à les supplanter. Toutefois, ils ne disparurent pas complètement dans la population indigène, puisque l'on trouve, sur certaines médailles de l'Empire romain, le bastule employé concurremment avec Ie latin. 

Les Suèves, les Alains, les Vandales et les Wisigoths, en envahissant l'Espagne au commencement du Ve siècle de l'ère chrétienne, apportèrent avec eux leurs langues germaniques : les trois premiers peuples s'étant assez promptement effacés, et le quatrième ayant eu plus d'inclination à prendre les moeurs et la langue des vaincus qu'à leur imposer les siennes, le latin demeura, malgré l'introduction de quelques éléments tudesques, le langage dominant du pays. 

Les Arabes exercèrent une influence beaucoup plus considérable : lors de leur arrivée, au VIIIe siècle, ils possédaient déjà une langue cultivée et une littérature pleine d'avenir. L'arabe se répandit rapidement dans toutes les parties de l'Espagne; dans les villes soumises à la domination musulmane, il fut compris et parlé par les indigènes et, même dans les États chrétiens une  foule de médailles du Moyen âge présentent des légendes tantôt latines et arabes, tantôt entièrement arabes. Cette langue, qui reçut le nom de romanzo, est une des langues romanes ou néo-latines : comme les autres langues du même groupe, elle s'est formée du latin, qui en est le fond principal, et de quelques éléments germaniques; mais elle a pour trait distinctif l'addition d'un élément arabe. 

Avec l'unification politique de l'Espagne au XVe siècle sous les Rois catholiques, l'espagnol a été promu comme langue officielle de l'ensemble du royaume. Cela a contribué à standardiser et à répandre la langue à travers tout le territoire espagnol. Au cours de l'époque moderne, l'expansion coloniale de l'Espagne en Amérique, en Afrique et en Asie a contribué à répandre la langue espagnole dans le monde entier. L'espagnol est devenu comme on l'a dit la deuxième langue la plus parlée au monde.

Ecriture et phonologie

L'alphabet
L'écriture de l'espagnol utilise l'alphabet latin, tout comme le français et de nombreuses autres langues. Voici les lettres de l'alphabet espagnol (minuscules et majuscules) :
a b c d e f g h i j k l m n ñ o p q r s t u v w x y z
A B C D E F G H I J K L M N Ñ O P Q R S T U V W X Y Z
On notera que le tilde (~) au-dessus du n sert à former une lettre supplémentaire  (ñ, Ñ). En revanche, les combinaisons ch, ll et rr, considérées depuis el XVIIIe siècle comme des lettres distinctes n'ont plus ce statut depuis 2010.

En plus de ces lettres, l'espagnol utilise également des accents sur les voyelles pour indiquer l'accentuation tonique sur certaines syllabes, ainsi que le tréma (¨) :

á, é, í, ó, ú ü
Á É Í Ó Ú Ü
La ponctuation.
La ponctuation en espagnol suit généralement les mêmes règles qu'en français et dans d'autres langues, avec l'utilisation des signes de ponctuation courants tels que le point (.), la virgule (,), le point d'interrogation (?), le point d'exclamation (!), les deux-points (:), le point-virgule (;), les parenthèses (), les guillemets (""), etc. On doit cependant noter l'existence des  points d'interrogation et d'exclamation inversés. Les points d'interrogation (¿) et d'exclamation (¡) sont placés au début et à la fin des phrases interrogatives ou exclamatives, respectivement. Exemple : ¿Cómo estás? (comment vas-tu?), ¡Qué sorpresa! (quelle surprise!).

La phonologie.
La langue espagnole est remarquable par sa richesse, sa gravité, son énergie qui n'exclut pas la grâce. Moins sourde que le français, elle n'a pas la mollesse un peu fade de l'italien. Cette langue fut longtemps en faveur en France dans les hautes classes de la société. Depuis Henri II jusqu'à la mort de Marie-Thérèse d'Autriche, femme de Louis XIV, il fut de mode en France de connaître la langue et la littérature de l'Espagne. On sait le parti qu'en a tiré Corneille. Il existe 7 ou 8 grammaires castillanes qui datent de cette époque. La plupart des ouvrages espagnols se traduisaient alors presque aussitôt en français.  (B). (E. B.).

L'espagnol possède cinq phonèmes vocaliques principaux : /a/, /e/, /i/, /o/, /u/. Ces voyelles peuvent être courtes ou longues, mais la longueur vocalique n'a généralement pas de distinction de sens.  Il existe également des voyelles diphtonguées, qui sont des combinaisons de deux voyelles, comme /ie/ dans "cielo" (ciel) ou /ue/ dans "fuerte" (fort).  L'espagnol possède un système de consonnes relativement simple par rapport à d'autres langues. Les consonnes peuvent être occlusives, fricatives, nasales, latérales et vibrantes. Une caractéristique distinctive de l'espagnol est la distinction entre les consonnes dentales et alvéolaires, notamment dans les sons /t/ et /d/.

On remarque dans l'espagnol une aspiration gutturale fréquente, transcrite par le j (jota), comme dans hijo (fils), et par le g, comme dans girasol (tournesol). Cette aspiration est regardée par les uns comme une importation arabe, par les autres comme un vestige du ch allemand; beaucoup de raisons font penser qu'elle est indigène, et antérieure à toute conquête de la péninsule ibérique par des étrangers. On doit encore observer que le z a le son du th anglais; que la double l (ll) a le son de notre I mouillée; que la lettre n accentuée (ñ) répond à notre nasale gn dans bagne, digne, etc.

La prononciation des lettres.
La prononciation des lettres en espagnol est généralement phonétique, ce qui signifie que chaque lettre est prononcée de manière cohérente et prévisible (contrairement à l'anglais, par exemple), ce qui réduit considérablement les difficultés orthographiques et rend la lecture relativement facile une fois que l'on connaît les règles de base.

Cas général.
La plupart des lettres se prononcent toujours à peu de chose près de la même manière (sauf variantes dialectales)  :

A se prononce [a] comme dans casa (maison); B se prononce [b] comme dans bien (bien); D se prononce [d] comme dans dedo (doigt) ou [ð] comme dans salida (sortie); E se prononce [e], "é", comme dans "elefante" (éléphant); F se prononce [f] comme dans fuego (feu); H est muet en espagnol, sauf dans les cas de mots empruntés à d'autres langues où il peut avoir une valeur aspirée; I se prononce [i] comme dans iglesia (église); J se prononce [x] ou [χ], "kh", selon les régions, comme dans jirafa (girafe); K se prononce [k] comme dans kilo (kilogramme); M se prononce [m] comme dans manzana (pomme);  O se prononce  [o] comme dans oso (ours); P se prononce [p] comme dans perro (chien); Q, toujours suivie d'un "u",  se prononce comme en français [k]. Exemples : queso (fromage) ou quince (quinze). S se prononce [s], "ss",comme dans sol (soleil); T se prononce [t] comme dans taza (tasse); U se prononce [u], "ou", comme dans uva (raisin), sauf dans les combinaisons QU et GU (voir règles ci-dessous); W se prononce [w] comme dans whisky; X se prononce [s] comme dans taxi ou examen (se prononce comme la lettre J au Mexique);  Y se prononce [i] comme dans yogur ou rey (roi); Z se prononce [θ], c'est-à-dire comme comme le "th" doux en anglais (le "th" dans "think", par exemple). Par exemple  zumo (jus) se prononce "thoumo".
Prononciation de la lettre N.
En espagnol, la lettre "n" peut avoir différentes prononciations selon sa position dans un mot et les lettres qui l'entourent. 
Nasale (N normale). - La prononciation standard de la lettre N en espagnol est similaire à celle du français. Elle est prononcée en plaçant la langue contre le palais, permettant à l'air de passer par le nez. Exemples : "niño" (enfant), "naranja" (orange).

Assimilation nasale. - La consonne N peut parfois se nasaliser et adopter le son de la voyelle qui la précède. Par exemple, dans le mot "anillo" (bague), la "n" sonne plus comme la voyelle "i".

N mouillée (ñ). - En espagnol, la lettre Ñ est un son nasal palatal /ɲ/ qui se rapproche du son "gn" en français. Exemples : "mañana" (demain), "niño" (enfant).

Prononciation du V.
V a une prononciation est similaire au son de la lettre B;  après un consonne et à l'initiale, présente une tendance à se prononcer presque comme un le v en français.

Prononciation du L et du LL.
La lettre L est prononcée comme le l en français [l]. Le LL se prononce en principe  [λ], mais se prononce de plus en plus souvent /j/, phénomène nommé yéisme

Le yéisme (yeísmo) correspond à la prononciation identique des phonèmes /j/ (représenté par la lettre  Y) et /ʎ/ (représenté par le digramme LL en espagnol). Y et LL se prononcent /j/  et même, à des degrés divers selon les régions, s'approchent de la prononciation du j français /ʒ/. Cela signifie que les mots qui avaient traditionnellement des prononciations distinctes maintenant les ont fusionnées en une seule prononciation. Le yéisme est très répandu dans certaines parties de l'Espagne, en particulier dans les régions de l'Andalousie, de la Castille et de la Manche, ainsi que dans certaines régions d'Amérique latine, notamment en Argentine, en Uruguay et dans certaines parties du Mexique et du Paraguay. Ce phénomène peut entraîner des différences de prononciation entre les locuteurs selon la région géographique, et peut également affecter la compréhension des mots pour ceux qui n'y sont pas habitués, bien qu'il tende aujourd'hui à devenir général.
Prononciation du R et du RR .
A l'intérieur des mots, la lettre R est prononcée comme un son roulé ou tapé, appelé le "r" simple : [ɾ] . Pour cela, le bout de la langue touche rapidement le palais juste derrière les dents. C'est un son unique à l'espagnol et peut être difficile pour ceux qui ne sont pas habitués à le produire. Lorsqu'il s'agit de l'initiale d'un mot ou placé après une consonne, le R est prononcé comme le RR.  Le digramme RR, souvent appelée "erre doble" ou "erre fuerte", est un son roulé ou tapé plus long et plus intense que le R simple : [r]. Il est prononcé en faisant vibrer la langue rapidement contre le palais, produisant un roulement prolongé. 

Prononciation du CH.
Le CH se prononce [t͡ʃ], c'est-à-dire comme "tch". (Le son [ʃ] ("ch") n'existe pas en espagnol standard, mais peut exister dans certaines variantes dialectales, en Argentine et en Uruguay , notamment.)

Prononciations du G.
Devant les voyelles A, O et G, la lettre G se prononce [ɡ], comme le "g" dur de gare. Par exemple, gato. Devant E et I, il se prononce [x] (ou [ɣ] selon les régions), comme le J. Exemples :  gente (gens) ou girar (tourner); le prénom Jorge (Georges), se prononce /xorxe/ ("khorkhé"), et pas "yorgué".

Pour réaliser le phonème [g] devant let voyelles E et I, on ajoute un U après le G, et on ne prononce pas le "u" - même règle qu'en français . Par exemple, le prénom Miguel (Michel) se prononce... Miguel, et pas Migouel. Si l'on veut prononcer le "u", il faut le doter  un tréma (ü) . Par exemple : cigüeña (cigogne), qui se prononcera "thigouégna". Par contre, si "g" est placé devant les lettres Aou O on prononce "goua", sans que le tréma ne soit nécessaire. Exemple : guardar (garder).

Prononciation de la lettre C.
Devant A, O, U, le C se prononce [k] comme dans casa (maison), et comme en français; devant  E, I,  il se prononce [θ], comme le Z . Exemples : cielo (ciel) ou cena (dîner). Il faut cependant noter que certaines variantes dialectales de l'espagnol, ont une pronciation du C (et du Z) qui diffèrent de la pronciation de l'espagnol standard. C'est le seseo et le ceseo :

Le ceseo et le seseo sont deux phénomènes de variation phonétique dans la prononciation de certains mots en espagnol, et concerne la prononciation de la lettre Z devant toutes les voyelles et de la lettre C les voyelles E et I.
+ Le seseo est un phénomène linguistique où les sons /θ/  et /s/, distincts dans l'espagnol standard, sont prononcés de la même manière. Cela signifie que dans les régions avec le seseo, les mots comme casa et caza sont prononcés de la même manière, avec un son de /s/ plutôt que de  devant /θ/. Le seseo est très répandu en Amérique latine, notamment dans des pays comme le Mexique, la Colombie, le Venezuela, le Pérou et l'Argentine. En Espagne, le seseo est présent dans des régions telles que l'Andalousie, les îles Canaries, une partie de l'Estrémadure et certaines parties de la région de Murcie.

+ Le ceceo, en revanche, est un phénomène où les sons de l'espagnol standard /s/ et /θ/ sont prononcés tous deux comme /θ/. Cela signifie que dans les régions avec le ceceo, les mots comme casa et caza sont prononcés ici encore de la même manière, mais avec un son de /θ/ plutôt que de /s/. Le ceceo  est principalement associé à certaines régions d'Andalousie en Espagne, en particulier dans les zones rurales et dans les villes comme Séville, Cordoue et Cadix. Cependant, il est moins courant que le seseo et est limité à certaines zones géographiques spécifiques.

L'accent tonique.
L'accent tonique en espagnol est généralement placé sur la deuxième à dernière syllabe des mots. Cependant, il existe des exceptions à cette règle, en particulier dans les mots empruntés à d'autres langues. L'accent tonique peut changer de position en fonction de la conjugaison verbale ou de la dérivation lexicale, ce qui peut entraîner des changements de sens ou de catégorie grammaticale. L'espagnol a une intonation relativement plate par rapport à d'autres langues, comme l'anglais ou le français. L'intonation est généralement plus régulière et moins marquée. Cependant, l'intonation peut jouer un rôle important dans la communication en espagnol, en indiquant par exemple la fin d'une phrase déclarative, interrogative ou exclamative.

Grammaire

En général, l'espagnol s'éloigne moins de la langue latine que l'italien ou le français : la plupart de ses mots ne présentent qu'une modification légère du latin, selon des lois très faciles à saisir. Par exemple, dans les radicaux, e se change en ie (tiempo; temps; de tempus); o en ue (bueno, de bonus; c en g seguro, de securus ); f en h (hacer, de facere; p en b sobre, de supero); t en d (vida, de vita); cl, pl et fl en Il (llamar, do clamare; lleno, de plenus; llama, de flamina); li en j et en g (hijo, de filius; mujer, de mulier). Tandis que l'italien a rejeté à peu près complètement les consonnes finales du latin, et que le français, tout en les conservant dans l'orthographe, les a fait disparaître dans la prononciation, l'espagnol les a mieux gardées, dans la conjugaison surtout : ainsi, des mots fuimus, fuistis, fuerunt, il a fait fuimos, fuisteis, fueron. Mais, tout en laissant subsister en grande partie la conjugaison latine, l'influence germanique a amené la suppression de la voix passive, et, dans la déclinaison, l'emploi des prépositions à la place des flexions casuelles.

Lexique.
L'espagnol possède une vaste gamme de mots pour exprimer des idées, des concepts et des émotions, avec de nombreuses expressions idiomatiques, nuances de sens et de nombreux synonymes. Cela confère aux locuteurs une grande liberté d'expression et de communication. 

Ce lexique provient principalement du latin, mais il a également été influencé par d'autres langues telles que l'arabe (surtout en Espagne), le grec, le français, l'italien, ainsi que les langues autochtones des Amériques. Les mots arabes sont, en général, des noms de fonctions (alcalde, de el caïd; alguacil de el ghazi, etc.), et des expressions qui tiennent à l'agriculture et aux arts. 

Comme toute langue vivante, l'espagnol continue d'incorporer de nouveaux mots et expressions provenant d'autres langues, en particulier de l'anglais en raison de l'influence culturelle des États-Unis. On distingue encore dans le lexique de cette langue un petit nombre d'expressions ibériennes et germaniques, ainsi que des termes qui appartiennent à des langues aujourd'hui perdues.

Petit échantillon du vocabulaire espagnol

Politesses
 
Hola (Bonjour)
Adiós (Au revoir)
Por favor (S'il vous plaît)
Gracias (Merci)
De nada (De rien)

Nombres et chiffres
     

Uno (Un), Dos (Deux)
Tres (Trois), Cuatro (Quatre)
Cinco (Cinq), Seis (six)
Siete (Sept), Ocho (huit)
Nueve (Neuf), Diez (Dix)

Couleurs

Rojo (Rouge)
Azul (Bleu)
Verde (Vert)
Amarillo (Jaune)
Blanco (Blanc)

Aliments et boissons

Agua (Eau)
Leche (Lait)
Pan (Pain)
Fruta (Fruit)
Pollo (Poulet)

Parties du corps

Cabeza (Tête)
Boca (Bouche)
Corrazon (coeur)
Brazo (Bras)
Mano (Main)
Pierna (Jambe)
Pies (Pieds) 

Famille

Padre (Père)
Madre (Mère)
Hijo/Hija (Fils/Fille)
Hermano/Hermana (Frère/Soeur)
Abuelo/Abuela (Grand-père/Grand-mère)

Lieux et directions

Casa (Maison)
Calle (Rue)
Izquierda (Gauche)
Derecha (Droite)
Arriba (Haut)

Verbes courants

Hablar (Parler)
Comer (Manger)
Beber (Boire)
Dormir (Dormir)
Estudiar (Étudier)

Vêtements

Camisa (Chemise)
Pantalones (Pantalons)
Zapatos (Chaussures)
Vestido (Robe)
Sombrero (Chapeau)

Animaux

Perro (Chien)
Gato (Chat)
Pájaro (Oiseau)
Caballo (Cheval)
Pez (Poisson), Pescado (Poisson pêché)

Noms et adjectifs.
Les noms et les adjectifs en espagnol ont un genre grammatical (masculin ou féminin) et un nombre (singulier ou pluriel). Ils s'accordent en genre et en nombre avec les autres mots dans la phrase.

Les noms. 
En espagnol, les noms ont deux caractéristiques principales : le nombre et le genre.
Le genre des noms est généralement indiqué par le suffixe (-o pour masculin, -a pour féminin), bien qu'il existe des exceptions.  Pour former le pluriel, la plupart des noms ajoutent généralement un "s" ou un "es" à la fin.

Le genre des noms. - Les noms en espagnol sont soit masculins, soit féminins. Le genre d'un nom peut parfois être déterminé par sa terminaison, mais il existe de nombreuses exceptions. Les noms masculins sont généralement accompagnés de l'article défini "el" au singulier et "los" au pluriel.  Les noms féminins sont généralement accompagnés de l'article défini "la" au singulier et "las" au pluriel.Exemples : el perro (le chien), los perros (les chiens); la mesa (la table), las mesas (les tables). Certains noms, surtout ceux qui désignent des personnes, peuvent avoir des formes différentes pour les deux genres. Par exemple, "el abuelo" désigne le grand-père, tandis que "la abuela" désigne la grand-mère.

Le nombre des noms. - Les noms en espagnol peuvent être soit singuliers, pour désigner une seule entité, soit pluriels, pour désigner plusieurs entités. La formation du pluriel dépend souvent de la terminaison du nom. Par exemple, les noms se terminant en -o généralement forment leur pluriel en remplaçant le -o par -os, tandis que les noms se terminant en -a forment leur pluriel en remplaçant le -a par -as.  Exemples :  gato (chat), casa (maison); gatos (chats), casas (maisons).

Comme en espagnol, il est également courant d'utiliser des adjectifs et des articles qui s'accordent en genre et en nombre avec le nom auquel ils se réfèrent, lala connaissance du genre et du nombre des noms est essentielle pour bien accorder les mots dans une phrase.

Les adjectifs.
Les adjectifs suivent généralement le nom auquel ils se rapportent et s'accordent en genre et en nombre avec ce dernier. 

Le genre des adjectifs. - Pour former le féminin d'un adjectif masculin, on ajoute généralement un -a à la fin de l'adjectif masculin. Exemple : alto (grand), casa grande (grande maison); alta (grande), casa grande (grande maison).

 • Le nombre des adjectifs.- Pour former le pluriel d'un adjectif, on ajoute généralement un -s à la fin de l'adjectif singulier. Exemple : joven (jeune); jóvenes (jeunes).

Certains adjectifs ont des formes irrégulières ou des accords spéciaux en fonction du genre ou du nombre du nom auquel ils se réfèrent.  Par exemple, les adjectifs qui se terminent par -e restent inchangés pour le masculin et le féminin, mais ils s'accordent en nombre. Exemple : hombre inteligente (intelligent), mujer inteligente (femme intelligente); hombres inteligentes (hommes intelligents), mujeres inteligentes (femmes intelligentes)

En règle générale, les adjectifs en espagnol suivent  le nom auquel ils se réfèrent. Cependant, il existe des exceptions, notamment pour les adjectifs qui expriment une certaine qualité, comme "bon", "mauvais", "grand", etc., qui peuvent parfois précéder le nom. 

Pronoms.
Les pronoms personnels en espagnol sont utilisés pour remplacer des noms ou des groupes nominaux dans une phrase. Ils ont une forme différente selon la personne grammaticale (première, deuxième ou troisième) et le genre. Ces pronoms personnels sont utilisés en fonction de leur rôle grammatical dans la phrase. Par exemple, "yo" est utilisé comme sujet, "me" comme complément direct ou indirect, et ainsi de suite.

Il existe également des pronoms possessifs, démonstratifs, indéfinis, relatifs, interrogatifs, et réfléchis, qui remplissent des fonctions spécifiques dans la phrase. Chacun de ces types de pronoms a des variations en genre et en nombre pour s'accorder avec le nom ou le pronom auquel il se réfère. Quelques règles spécifiques concernant l'utilisation des pronoms en espagnol :

Position des pronoms objets directs et indirects. - Les pronoms objets directs (me, te, lo, la, nos, os, los, las) et indirects (me, te, le, nos, os, les) peuvent être placés avant le verbe conjugué ou attachés à l'infinitif, au gérondif ou au participe passé. Lorsqu'ils sont attachés, ils se placent généralement après le verbe.  Exemple : "Lo veo" (Je le vois) vs "Voy a verlo" (Je vais le voir).

Le pronom réfléchi se ou te avant un impératif affirmatif. -  Avant un impératif affirmatif (commande), les pronoms réfléchis "se" et "te" deviennent respectivement "me" et "te".Exemple : "Lávate las manos" (Lave-toi les mains).

Double pronoms. - Lorsque les pronoms objets directs et indirects sont utilisés ensemble, l'ordre est généralement : objet indirect (me, te, le, nos, os, les) + objet direct (me, te, lo, la, nos, os, los, las). Exemple : "Dámelo" (Donne-le-moi).

Accentuation des pronoms attachés. - Si le pronom est attaché à une forme verbale au passé composé ou à l'impératif affirmatif, et que le mot d'origine a plus de deux syllabes, un accent est ajouté sur la syllabe précédente. Exemple : "Díselo" (Dis-le-lui).

Usage des pronoms de sujet en Espagne. - En Espagne, il est courant d'utiliser les pronoms de sujet (yo, tú, él/ella, nosotros/as, vosotros/as, ellos/as) même lorsque le sujet est évident dans le contexte. Cependant, dans de nombreuses régions d'Amérique latine, cette utilisation est moins fréquente.

Ambiguïté du pronom possessif "su". -  Le pronom possessif "su" peut être ambigu car il peut signifier "son/sa/leur" pour la troisième personne du singulier et "votre" pour la deuxième personne du singulier ou du pluriel. Dans certains cas, il peut être nécessaire de clarifier le sens en utilisant des phrases supplémentaires.

Le voseo est une particularité présente dans plusieurs régions hispanophones, notamment en Amérique latine (Argentine, Uruguay,  Paraguay, Bolivie, Salvador et Honduras, où il est utilisé comme une forme alternative du pronom de deuxième personne singulier (tu en français), en faveur du pronom vos, pour s'adresser à une seule personne de manière familière. Le voseo peut entraîner des différences dans la conjugaison des verbes ou des formes spécifiques de pronoms possessifs  par rapport à l'usage standard avec . Dans les régions où le voseo est utilisé, il est généralement bien accepté socialement et ne constitue pas un marqueur de niveau de langage ou de formalité. Cependant, il peut y avoir des nuances régionales quant à sa perception. Dans de nombreuses régions où le voseo est utilisé, les locuteurs sont également familiers avec le et peuvent l'utiliser dans des contextes informels, en fonction des préférences personnelles ou des influences culturelles.

L'expression du neutre et de l'indéterminé.
La langue espagnole utilise des pronoms pour exprimer la neutralité ou l'indétermination. Ainsi :
Lo. - Le  pronom neutre lo est  utilisé pour remplacer des concepts abstraits, des choses indéfinies, des actions et des objets directement masculins singuliers, ainsi que pour faire référence à des situations ou à des actions entières.
+ Lo est souvent utilisé comme un pronom personnel neutre pour remplacer des concepts ou des idées abstraites, des actions, ou des phrases complètes.  Exemples : "Lo entiendo" (Je comprends cela); "No sé lo que dijo" (Je ne sais pas ce qu'il a dit).
+ Lo peut également être utilisé comme un pronom démonstratif neutre pour désigner des choses abstraites ou indéfinies. Exemples : "Lo importante es que estás bien" (L'important, c'est que tu vas bien); "No sé lo que quieres" (Je ne sais pas ce que tu veux).

+ Lo, dans certains contextes, peut fonctionner comme un pronom d'objet direct pour remplacer un objet direct masculin singulier. Exemples : "Voy a comprarlo mañana" (Je vais l'acheter demain); "Lo vi en el parque" (Je l'ai vu au parc).

 + Lo peut être utilisé pour se référer à une situation ou à une action entière mentionnée précédemment. Exemples : "¿Qué es lo que más te gusta hacer?" (Qu'est-ce que tu aimes le plus faire?);  "Lo que dijiste es importante." (Ce que tu as dit est important).

 + Lo est également utilisé dans certaines expressions idiomatiques, telles que "lo siento" (je suis désolé), où il ne conserve pas sa signification littérale mais prend plutôt une signification fixe dans cette expression.

Eso. -  Le pronom eso peut être utilisé pour désigner des choses ou des situations de manière indéfinie. Exemple : "¿Qué es eso?" (Qu'est-ce que c'est?).

Esto. - Le pronom esto est souvent utilisé pour faire référence à quelque chose de manière indéterminée ou non spécifique. Exemple : "Esto no está bien" (Cela n'est pas correct).

Algo. - Le pronom indéfini algo est utilisé pour désigner quelque chose de manière générale ou non spécifique. Exemple : "Quiero algo para comer" (Je veux quelque chose à manger).

Les expressions impersonnelles comme se ou uno sont également utilisées pour exprimer des idées de manière indéfinie. Exemples : "Se dice que..." (On dit que...);  "Uno nunca sabe" (On ne sait jamais).

Les phrases passives peuvent être utilisées pour exprimer des idées de manière indéterminée ou générale. Exemple : "Se venden casas aquí" (Des maisons sont vendues ici).

Verbes.
Les verbes en espagnol sont conjugés pour exprimer le temps, le mode, la personne et le nombre. Il existe trois groupes principaux de verbes en fonction de leur infinitif : -ar, -er et -ir, chacun ayant sa propre conjugaison.
• Les verbes du premier groupe (-ar). - Les verbes dont l'infinitif se termine par "-ar" suivent généralement des modèles de conjugaison similaires, bien qu'il puisse y avoir des variations..   Exemples : hablar (parler), cantar (chanter), estudiar (étudier). Ces verbes

• Les verbes du deuxième groupe (-er). - Les verbes dont l'infinitif se termine par "-er" ont souvent des modèles de conjugaison distincts des verbes en "-ar", bien qu'il y ait des similitudes dans certains cas. Exemples : comer (manger), beber (boire), aprender (apprendre). 

• Les verbes du troisième groupe (-ir). - Les verbes de ce troisième groupe ont souvent des modèles de conjugaison distincts des deux premiers groupes. Exemples : vivir (vivre), escribir (écrire), partir (partir).

Certains verbes peuvent également appartenir à des sous-groupes spécifiques ou avoir des conjugaisons entièrement irrégulières.

Les verbes en espagnol sont conjugués en fonction du temps, du mode, de la personne et du nombre. Les temps verbaux les plus courants en espagnol sont le présent, le passé composé, le futur, l'imparfait et le passé simple. Les principaux modes  en  sont l'indicatif, le subjonctif, l'impératif et le conditionnel.

Les verbes en espagnol sont conjugués pour indiquer la personne (je, tu, il/elle, nous, vous, ils/elles) et le nombre (singulier ou pluriel). Pour conjuguer un verbe, on retire la terminaison de l'infinitif (-ar, -er, -ir) et on ajoute la terminaison appropriée pour chaque personne, mode et temps. La plupart des verbes suivent des modèles de conjugaison réguliers, mais certains sont irréguliers et doivent être appris individuellement. Certains verbes subissent des modifications de la racine pour maintenir la prononciation, en particulier dans les temps passés.

La conjugaison des verbes en espagnol est assez régulière par rapport à d'autres langues, mais elle nécessite tout de même de la pratique pour la maîtriser.
Les verbes réguliers suivent des modèles de conjugaison prévisibles et systématiques pour chaque groupe de verbes. Terminaisons typiques pour chaque groupe :

Verbes en -ar. - Exemple : "hablar" (parler). Présent de l'indicatif : hablo, hablas, habla, hablamos, habláis, hablan. Présent du subjonctif : hable, hables, hable, hablemos, habléis, hablen.

• Verbes en -er. -  Exemple : "comer" (manger). Présent de l'indicatif : como, comes, come, comemos, coméis, comen. Présent du subjonctif : coma, comas, coma, comamos, comáis, coman.

Verbes en -ir. - Exemple : "vivir" (vivre). Présent de l'indicatif : vivo, vives, vive, vivimos, vivís, viven. Présent du subjonctif : viva, vivas, viva, vivamos, viváis, vivan.

Les verbes irréguliers ne suivent pas les modèles de conjugaison typiques. Exemples de verbes irréguliers très couramment utilisés en espagnol et qui peuvent apparaître dans de nombreux de contextes :
Ser (être). - Présent de l'indicatif : soy, eres, es, somos, sois, son. Présent du subjonctif : sea, seas, sea, seamos, seáis, sean.

Estar (être). - Présent de l'indicatif : estoy, estás, está, estamos, estáis, están. Présent du subjonctif : esté, estés, esté, estemos, estéis, estén.

Ir (aller). - Présent de l'indicatif : voy, vas, va, vamos, vais, van. Présent du subjonctif : vaya, vayas, vaya, vayamos, vayáis, vayan.

Tener (avoir). - Présent de l'indicatif : tengo, tienes, tiene, tenemos, tenéis, tienen. Présent du subjonctif : tenga, tengas, tenga, tengamos, tengáis, tengan.

Hacer (faire). - Présent de l'indicatif : hago, haces, hace, hacemos, hacéis, hacen.  Présent du subjonctif : haga, hagas, haga, hagamos, hagáis, hagan.

Poner (mettre). - Présent de l'indicatif : pongo, pones, pone, ponemos, ponéis, ponen. Présent du subjonctif : ponga, pongas, ponga, pongamos, pongáis, pongan.

Temps simples.
Les temps simples sont les formes verbales qui ne requièrent pas un auxiliaire pour leur conjugaison. Les principaux sont les suivants :
Présent de l'indicatif (presente de indicativo). - Exprime une action ou une situation actuelle. Exemple : Hablo español (Je parle espagnol).

Imparfait (pretérito imperfecto). - Exprime une action habituelle, continue ou répétée dans le passé. Exemple : Hablaba español (Je parlais espagnol).

Passé simple (pretérito perfecto simple ou pretérito indefinido). - Exprime une action ponctuelle ou achevée dans le passé, souvent dans un contexte narratif. Exemple : Hablé español (Je parlai espagnol).

Futur simple (futuro simple). - Exprime une action future. Exemple : Hablaré español (Je parlerai espagnol).

Conditionnel présent (condicional presente). - Exprime une action hypothétique ou polie.  Il  se forme en ajoutant les terminaisons  -ía, -ías, -ía, -íamos, -íais, -ían à l'infinitif du verbe. Exemple : Hablaría español (Je parlerais espagnol).

Temps composés.
En espagnol, les temps composés sont formés en utilisant des auxiliaires tels que haber (avoir) suivi du participe passé du verbe principal. Ces temps  sont utilisés pour exprimer des actions qui ont eu lieu dans le passé par rapport à un moment donné, ou qui seront achevées à un moment donné dans le futur.
Pretérito perfecto compuesto (Prétérit parfait composé) : formé avec le présent de l'auxiliaire "haber" et le participe passé du verbe principal. Exemple : He comido (J'ai mangé).

Pretérito pluscuamperfecto (Plus-que-parfait composé) : formé avec l'imparfait de l'auxiliaire "haber" et le participe passé du verbe principal. Exemple : Había comido (J'avais mangé).

Futuro perfecto (Futur antérieur) : formé avec le futur de l'auxiliaire "haber" et le participe passé du verbe principal. Exemple : Habré comido (J'aurai mangé).

Condicional compuesto (Conditionnel passé) : formé avec le conditionnel de l'auxiliaire "haber" et le participe passé du verbe principal. Exemple : Habría comido (J'aurais mangé).

Présent progressif.
Le présent progressif ( = présent continu), est une construction verbale utilisée pour indiquer une action en cours de déroulement au moment où on parle. Ce temps est formé en conjuguant le verbe estar (au présent) suivi du gérondif du verbe principal. Le gérondif est formé en ajoutant le suffixe -ando aux verbes en -ar et le suffixe -iendo aux verbes en -er et -ir. exemple : Estoy hablando (Je suis en train de parler). Dans certains cas, le présent progressif peut être utilisé pour exprimer une action future planifiée ou intentionnelle.  Exemple :  Mañana estamos visitando a mis abuelos. (Demain, nous allons rendre visite à mes grands-parents). Le présent progressif peut également être utilisé pour décrire un changement d'attitude ou de situation qui est en cours de réalisation. Exemple :  Últimamente, estoy entendiendo mejor las matemáticas. (Dernièrement, je commence à mieux comprendre les mathématiques). Le présent progressif peut également être utilisé pour décrire une action en cours impliquant plusieurs personnes. Exemple : Estamos cocinando la cena. (Nous sommes en train de préparer le dîner).

Futur proche.
Le futur procher ser à  exprimer une action future qui est imminente ou planifiée. Le futur proche en espagnol est formé en utilisant le verbe ir (au présent) suivi de l'infinitif du verbe principal. Contrairement à d'autres temps verbaux, le futur proche en espagnol est une périphrase verbale. Exemple : Voy a estudiar (Je vais étudier). Le futur proche est souvent utilisé pour exprimer une intention ou une certitude quant à l'accomplissement de l'action future. Exemple : Esta tarde vamos a ver una película. (Cet après-midi, nous allons regarder un film). Ce temps  est souvent préféré au futur simple pour exprimer une action future proche car il est plus simple à former et à comprendre. Le futur proche peut également être utilisé pour exprimer une décision spontanée ou une action soudaine qui vient d'être prise. Exemple :  ¡Voy a preparar la cena! (Je vais préparer le dîner!).

Temps simples (indicatif).

Presente (Présent) - Indique une action qui se déroule actuellement ou une vérité générale. Exemple : Hablo español (Je parle espagnol.)

Pretérito perfecto (Prétérit parfait) - Indique une action qui s'est produite dans un passé récent ou une action qui a des répercussions sur le présent.  Exemple : He comido (J'ai mangé.)

Pretérito indefinido (Prétérit simple) - Indique une action ponctuelle ou terminée dans le passé.  Exemple : Hablé español (J'ai parlé espagnol.)

Pretérito imperfecto (Imparfait) - Indique une action qui se déroulait régulièrement ou qui était en cours dans le passé. Exemple : Hablaba español (Je parlais espagnol.)

Futuro (Futur simple) - Indique une action qui se déroulera à l'avenir. Exemple : Hablaré español (Je parlerai espagnol.)

Le subjonctif.
Le subjonctif en espagnol est un mode verbal utilisé pour exprimer des actions qui sont souhaitées, douteuses, incertaines, émotionnelles ou subjectives. 
Emploi du subjonctif. - Le subjonctif est utilisé après certaines expressions qui expriment l'incertitude, le doute, le désir, la nécessité, etc. Exemple : Quiero que vengas mañana. (Je veux que tu viennes demain).

Emploi du subjonctif dans les propositions relatives. - Le subjonctif est  utilisé dans les propositions relatives après des verbes ou des expressions qui expriment le doute, le déni, le souhait, etc. Exemple : Busco un libro que sea interesante. (Je cherche un livre qui soit intéressant).

Emploi du subjonctif dans les propositions adverbiales de temps. - Le subjonctif est utilisé dans les propositions adverbiales de temps lorsque l'action future est incertaine. Exemple : Cuando llegue, te llamaré. (Quand il arrivera, je t'appellerai).

Le subjonctif est formé en ajoutant des terminaisons spécifiques aux racines des verbes. Par exemple, pour les verbes réguliers en -ar, les terminaisons sont -e, -es, -e, -emos, -éis, -en ; et pour les verbes réguliers en -er et -ir, les terminaisons sont -a, -as, -a, -amos, -áis, -an.

Le subjonctif est souvent utilisé dans les propositions subordonnées introduites par des conjonctions comme "que", "cuando", "aunque", "si", etc. Ces propositions servent à exprimer des désirs, des doutes, des incertitudes, des émotions, des hypothèses, des conditions non réalisées, etc.

L'utilisation de l'indicatif ou du subjonctif dépend de la nature de la proposition et de l'expression de la certitude ou de l'incertitude. Par exemple, "Creo que él va a venir" (J'ai la certitude qu'il va venir) utilise l'indicatif, tandis que "Es posible que él venga" (Il est possible qu'il vienne) utilise le subjonctif car il exprime une incertitude.

Comme pour l'indicatif, certains verbes ont des formes irrégulières au subjonctif. Par exemple, les verbes "ser" et "estar" ont des formes particulières au subjonctif présent : "sea", "seas", "sea", "seamos", "seáis", "sean" (pour "ser"), et "esté", "estés", "esté", "estemos", "estéis", "estén" (pour "estar").

Le subjonctif imparfait est utilisé pour exprimer des actions passées qui sont antérieures à un autre événement passé, tandis que le subjonctif passé composé est utilisé pour exprimer des actions passées qui sont postérieures à un autre événement passé. Par exemple, "Esperaba que llegaras antes de las cinco" (J'espérais que tu arrives avant 5 heures) utilise le subjonctif imparfait, tandis que "Esperaba que hubieras llegado antes de las cinco" (J'espérais que tu sois arrivé avant 5 heures) utilise le subjonctif passé composé.

Le subjonctif est également utilisé dans certaines expressions figées et constructions idiomatiques, telles que "ojalá que" (pourvu que), "es necesario que" (il est nécessaire que), "es mejor que" (il vaut mieux que), etc.

L'impératif. 
L'impératif  est utilisé pour donner des ordres, des instructions, des conseils, des recommandations ou pour exprimer des souhaits de manière directe. 

Il est généralement formé à partir de la deuxième personne du singulier (tu), de la première personne du pluriel (nosotros/nosotras) et de la deuxième personne du pluriel (vosotros/vosotras). Pour les verbes réguliers en -ar, on enlève le -ar et ajoute les terminaisons -a (pour tu) et -ad (pour vosotros). Pour les verbes en -er et -ir, on enlève le -er ou -ir et ajoute les terminaisons -e (pour tu) et -ed (pour vosotros). Exemples : Hablar (parler) : habla (tu), hablad (vosotros); comer (manger) : come (tu), comed (vosotros); Vivir (vivre) : vive (tu), vivid (vosotros).

Les pronoms personnels sujets peuvent être inclus ou exclus dans l'impératif selon le contexte et l'importance de l'adresse directe. Exemples :  Tú, habla más despacio. (Parle plus lentement);  Tú, ¡cállate! (Toi, tais-toi!).

Certains verbes ont des formes irrégulières à l'impératif. Les verbes "ser" (être) et "ir" (aller), par exemple, ont des formes spéciales : sé (tu), sed (vosotros) pour "ser" ; ve (tu), id (vosotros) pour "ir". Exemples : Sé amable con tus compañeros. (Sois gentil avec tes camarades); id al supermercado a comprar comida. (Allez au supermarché acheter de la nourriture).

Pour former l'impératif négatif, on utilise souvent la forme correspondante du verbe "no" suivi de l'infinitif du verbe principal. Exemple : no comas eso (ne mange pas ça).

L'impératif en espagnol peut être utilisé pour donner des ordres ou des conseils de manière formelle ou informelle, selon le contexte et le niveau de familiarité entre les interlocuteurs. Les formes de politesse, telles que "usted" et "ustedes", peuvent être utilisées pour exprimer du respect ou de la distance. Exemple : usted, espere un momento, por favor (attendez un moment, s'il vous plaît).

Les aspects.
Les aspects grammaticaux, entre lesquels se distribuent les temps, correspondent à la manière dont une action est perçue en termes de son achèvement ou de sa durée. Les deux principaux aspects en espagnol sont l'aspect perfectif et l'aspect imperfectif. On peut y ajouter un aspect mixte, combinant les deux précédents.

Aspect perfectif. - L'aspect perfectif met l'accent sur l'achèvement ou le résultat final de l'action. Il est généralement utilisé pour des actions qui sont vues comme terminées, accomplies ou limitées dans le temps. Il est souvent exprimé à l'aide du passé simple (pretérito indefinido) ou du passé composé (pretérito perfecto simple), selon le contexte et la région. 
Les expressions telles que "después de que", "en cuanto", "tan pronto como" sont également utilisées avec l'aspect perfectif pour indiquer une action achevée. Exemple : "Llegué a casa" (J'arrivai à la maison) ou "He llegado a casa" (Je suis arrivé à la maison).

Aspect imperfectif. - L'aspect imperfectif met l'accent sur le processus lui-même plutôt que sur son achèvement.  Il est utilisé pour décrire des actions qui étaient en cours, répétées ou non achevées dans le passé.  Il est souvent exprimé à l'aide de l'imparfait (pretérito imperfecto) ou du passé composé (pretérito perfecto compuesto) avec une structure progressive. Les expressions temporelles telles que "durante", "mientras", "cuando" sont également associées à l'aspect imperfectif pour indiquer une action en cours. Exemple : "Estaba corriendo cuando me caí" (Je courais quand je suis tombé) ou "Estaba leyendo un libro" (Je lisais un livre).

Aspect mixte. - Parfois, les deux aspects peuvent être combinés dans une même phrase pour fournir des informations sur différentes parties de l'action. Par exemple, "Mientras comía, recibí una llamada" (Pendant que je mangeais, j'ai reçu un appel) utilise l'aspect imperfectif (comía) pour décrire une action en cours et l'aspect perfectif (recibí) pour décrire une action achevée.

Ajoutons quelques remarques sur l'expression des aspects :
Emploi du gérondif. -  Le gérondif est utilisé pour exprimer une action qui se déroule simultanément à une autre action. Exemple : Estoy comiendo mientras estudio. (Je suis en train de manger pendant que j'étudie.)

Emploi du participe passé comme adjectif. -  Le participe passé est souvent utilisé comme adjectif pour décrire des personnes ou des choses. Exemple : El libro está escrito en español. (Le livre est écrit en espagnol).

Emploi du participe passé avec les temps composés. - Le participe passé est utilisé avec les auxiliaires "haber" ou "ser" pour former les temps composés.  Exemple : He comido. (J'ai mangé).

Emploi de l'infinitif. - L'infinitif est utilisé après certains verbes pour indiquer l'intention, la capacité, l'obligation, etc. Exemple : Quiero estudiar español. (Je veux étudier l'espagnol).

Les doubles auxiliaires.
Au nombre des particularités grammaticales de l'espagnol, il faut mentionner l'existence de doubles auxiliaires, ser et estar (être), haber et tener (avoir). Entre les deux premiers, il y a la différence qui sépare l'essence et l'actualité : « soy bueno, je suis bon, d'un bon naturel; estoy bueno, je suis bien, en bon état de santé-» . La nuance entre les deux seconds se déduit de la règle qui fait accorder ou non le participe : « yo he escrito, ou bien yo tengo escrita la carta, j'ai écrit la lettre. » 
Ser et Estar (Être). -   Ser est utilisé pour exprimer des caractéristiques permanentes ou essentielles, l'origine, la nationalité, l'heure, et d'autres attributs inhérents.  Exemples  : "Soy estudiante" (Je suis étudiant), "Ella es española" (Elle est espagnole).Estar est utilisé pour exprimer des états temporaires, des conditions changeantes, des localisations, et des résultats d'actions. Exemple : "Estoy cansado" (Je suis fatigué), "Estamos en la playa" (Nous sommes à la plage).

Haber et Tener (Avoir). - Haber est utilisé comme un auxiliaire pour former les temps composés (comme le passé composé) et pour exprimer l'existence. Exemples : "He comido" (J'ai mangé), "Hay muchas personas" (Il y a beaucoup de gens). Tener est utilisé pour exprimer la possession, l'âge, des sensations physiques, et des obligations. Exemples : "Tengo un coche" (J'ai une voiture), "Tiene treinta años" (Il/Elle a trente ans), "Tengo que estudiar" (Je dois étudier, j'ai à étudier).

Les deux membres de chaque paire de doubles auxiliaires sont des verbes très courants et polyvalents en espagnol. Le choix entre les membres de chaque paire dépend souvent du contexte et de la nuance spécifique que le locuteur souhaite exprimer. Les deux verbes peuvent être suivis par un participe passé pour former des temps composés comme le passé composé (pretérito perfecto compuesto).

Syntaxe.
La syntaxe de l'espagnol suit généralement l'ordre des mots sujet-verbe-objet (SVO), du moins, le verbe est-il souvent placé après le sujet dans les phrases déclaratives. Cependant, l'ordre des mots peut varier selon le contexte et l'importance accordée à différents éléments de la phrase.

Les pronoms d'objet direct et indirect peuvent être placés avant le verbe conjugué ou attachés à l'infinitif, au gérondif ou au participe passé. Les adjectifs sont généralement placés après le nom qu'ils modifient. Les adverbes sont généralement placés avant le verbe. Les questions et les phrases négatives sont formées en ajoutant des mots interrogatifs ou des mots négatifs au début de la phrase ( Exemples : ¿Dónde estás? (Où es-tu ?) / No quiero ir. (Je ne veux pas y aller)).

Les pronoms personnels sujets peuvent être omis lorsqu'ils sont évidents dans le contexte, mais ils peuvent également être placés avant le verbe ou attachés à la fin du verbe conjugué.  Exemple : Tengo hambre. (J'ai faim.)

Constructions à double objet.
L'espagnol utilise souvent des constructions à double objet, où le verbe peut être suivi de deux objets directs ou indirects. Ces constructions offrent une flexibilité syntaxique pour exprimer diverses actions impliquant la transmission ou la remise de quelque chose à quelqu'un d'autre. Elle est largement utilisée dans la langue parlée et écrite. 

Verbe + objet indirect + objet direct. -  Dans cette construction, le verbe est suivi d'abord par l'objet indirect, puis par l'objet direct.  Exemple : "Juan le dio un libro a María." (Juan a donné un livre à María).  "Juan" est le sujet, "le" est l'objet indirect (référenciant à María) et "un libro" est l'objet direct.

Placement des pronoms objets. - Lorsque des pronoms objets sont utilisés à la place de noms, ils sont placés avant le verbe conjugué. Exemple : "Juan le dio un libro." (Juan lui a donné un livre). "Le" est l'objet indirect (référenciant à María) et "un libro" est l'objet direct.

Ordre des objets. -  Il est également possible d'inverser l'ordre des objets, en plaçant d'abord l'objet direct suivi de l'objet indirect. Exemple : "Juan dio un libro a María." (Juan a donné un livre à María).

Certains verbes sont couramment utilisés dans cette construction à double objet, tels que "dar" (donner), "enviar" (envoyer), "prestar" (prêter), "regalar" (offrir), etc.

Accords des formes verbales.
En espagnol, les règles d'accord des formes verbales dépendent principalement du sujet et du temps verbal utilisé. Mais ces règles d'accord peuvent varier également en fonction du mode et du contexte de la phrase. Il existe également des exceptions et des cas particuliers.

Accord avec le sujet. - Comme on l'a vu plus haut, le verbe doit s'accorder en personne et en nombre avec le sujet.

Accord avec le temps verbal. -  Chaque temps verbal a ses propres règles d'accord avec le sujet et les circonstances spécifiques.  Dans le pretérito indefinido (passé simple), par exemple, il existe des règles d'accord particulières pour les verbes réguliers et irréguliers.

Accord avec le complément d'objet direct (COD). - En espagnol, si le COD est placé avant le verbe, le participe passé des verbes conjugués avec l'auxiliaire "haber" s'accorde en genre et en nombre avec ce COD. Exemple : Los libros que he leído (Les livres que j'ai lus).

Accord avec le participe passé dans les temps composés. - Dans les temps composés, comme le pretérito perfecto compuesto ou le plus-que-parfait, le participe passé s'accorde en genre et en nombre avec le sujet. Exemple : Ella ha comido (Elle a mangé), Ellos han comido (Ils ont mangé).

Voix passive.
La voix passive est moins fréquente en espagnol que dans d'autres langues, mais elle peut être formée à l'aide de la construction "ser + participe passé".

Autres éléments de l'espagnol.
L'espagnol possède également des articles définis et indéfinis, des prépositions, des conjonctions et des adverbes, qui contribuent à la structure et à la fonction des phrases.

Articles.
Les articles définis (el, la, los, las) sont utilisés pour désigner quelque chose de spécifique ou de défini. Exemples : "el libro" (le livre), "la casa" (la maison).

Les articles indéfinis (un, una, unos, unas). sont utilisés pour désigner quelque chose de non spécifique ou indéfini. Exemples : "un libro" (un livre), "una casa" (une maison).

Prépositions.
Les prépositions simples (a, en, con, de, por, para, etc.) sont utilisées pour indiquer des relations spatiales, temporelles ou logiques entre des éléments dans une phrase. Exemples : "voy a la tienda" (je vais au magasin), "trabajo en la oficina" (je travaille au bureau).

Conjonctions.
Le conjonctions de coordination (y, o, pero, sino, ni, etc.) sont utilisées pour relier des mots, des phrases ou des propositions ayant une relation de coordination ou de contraste. Exemples : "Juan y María fueron al cine" (Juan et María sont allés au cinéma), "quiero ir, pero no puedo" (je veux y aller, mais je ne peux pas).

Les conjonctions de subordination (que, cuando, mientras, aunque, etc.) sont tilisées pour introduire une proposition subordonnée qui dépend d'une proposition principale. Exemples : "creo que va a llover" (je pense qu'il va pleuvoir), "cuando llegue, te llamo" (quand je serai arrivé, je t'appelle).

Adverbes.
Les adverbes de manière (bien, mal, así, etc.) sont utilisés pour indiquer comment quelque chose est fait ou se produit. Exemples : "habla muy rápido" (il parle très vite), "lo hice así" (je l'ai fait comme ça).

Le adverbes de temps (ahora, luego, antes, después, etc.) sont utilisés pour indiquer le moment où une action se produit. Exemples : "vamos ahora" (allons-y maintenant), "lo haré después" (je le ferai plus tard).

Cas de la préposition "a".
C'est le propre de l'espagnol d'employer la préposition "a" avec le complément direct des verbes transitifs dans les cas suivants :

Complément direct désignant une personne ou un animal. -  Lorsque le complément direct du verbe transitif désigne une personne ou un animal spécifique, la préposition "a" est souvent utilisée pour indiquer cette direction ou cette action spécifique envers cette entité. Exemple : "Veo a Juan." (Je vois Juan), "Amo a mi perro." (J'aime mon chien).

Complément direct désignant une destination ou un point spécifique. - Lorsque le complément direct du verbe transitif indique une destination ou un point spécifique vers lequel se dirige l'action du verbe, la préposition "a" est également utilisée. Exemple : "Voy a la tienda." (Je vais au magasin), "Lanzó la pelota a la ventana." (Il a lancé la balle vers la fenêtre).

Complément direct introduit par une expression de temps ou de fréquence. -  Lorsque le complément direct est introduit par une expression de temps ou de fréquence, la préposition "a" est également utilisée.  Exemple : "Espero verla a menudo." (J'espère la voir souvent), "Voy a estudiar a la biblioteca." (Je vais étudier à la bibliothèque).

Les dialectes de l'Espagnol

L'espagnol, parlé dans de nombreux pays, est une langue qui présente de nombreuses variantes régionales et dialectales à travers le monde. Ces dialectes peuvent varier considérablement en termes de prononciation, de vocabulaire, de grammaire et même de syntaxe. 

Espagnol d'Espagne.
L'espagnol d'Espagne est caractérisé par la distinction entre le "ceceo" (la prononciation du "c" et du "z" comme "th") et le "seseo" (la prononciation du "c" et du "z" comme "s"). Il  utilise parfois des termes différents de ceux utilisés en Amérique latine, en raison de l'influence historique et culturelle. Certaines constructions grammaticales peuvent différer légèrement de celles utilisées en Amérique latine. Voici quelques-uns des principaux dialectes de l'espagnol d'Espagne :

 Le castillan.
Le castillan (= espagnol standard = espagnol péninsulaire), parlé par 47 millions de locuteurs natifs, tire son nom de la région historique de Castille en Espagne, où il a émergé et s'est développé. Le castillan est la variante  la plus répandue de l'espagnol et sert de référence pour l'espagnol dans sa forme écrite et standard. Il est utilisé comme langue officielle en Espagne et dans de nombreux pays d'Amérique latine.  C'est la variante de l'espagnol qui est généralement enseignée comme langue étrangère dans le monde entier. Le castillan est utilisé dans les médias, la littérature, l'enseignement et la communication officielle en Espagne et dans les pays hispanophones. Sa phonologie, sa grammaire et son lexique sont souvent considérés comme la norme à laquelle d'autres variantes sont comparées.

L'aragonais de la vallée de l'Ebre.
L'Aragonais de la Vallée de l'Ebre, parfois simplement appelé aragonais oriental, est une variété de l'espagnol parlée dans certaines régions du nord de l'Espagne, notamment dans la région d'Aragon (et qui  se distingue de l'aragonais proprement dit, parlé dans les Pyrénées espagnoles, et qui est une langue duistinct). Il se caractérise par quelques traits archaïqes.: Comme l'aragonais est une langue romane qui a évolué à partir du latin, certaines caractéristiques du latin peuvent s'y être conservées plus qu'ailleurs, notamment au niveau de la morphologie et de la syntaxe.

Le navarrais.
Le navarrais est une variété parlée dans la région de Navarre, dans le nord de l'Espagne. La langue basque a historiquement eu une influence significative sur le navarrais en raison de la proximité géographique et de l'interaction entre les locuteurs des deux langues. Par conséquent, certains mots et expressions basques peuvent être intégrés dans le vocabulaire du navarrais. Certaines voyelles peuvent être prononcées différemment quue dans l'espagnol standard, et il peut aussi y avoir des variations dans la réalisation des consonnes. Bien que la grammaire et la syntaxe de base de l'espagnol soient généralement similaires dans toutes les régions hispanophones, il existe des nuances dans l'utilisation des temps verbaux, des prépositions et d'autres éléments grammaticaux dans le navarrais.

L'extrémadurien.
L'extrémadurien est un dialecte de l'espagnol parlé dans la région de l'Extrémadure, qui est située dans l'ouest de l'Espagne, à la frontière avec le Portugal  (à ne pas confondre avec l'estrémègne, qui est une langue distincte, parlée dans une petite enclave au nord de l'Estrémadoure). Cette variante est influencée par les caractéristiques linguistiques des régions voisines du Portugal, ainsi que par des particularités locales propres à l'Extrémadure. Il peut y avoir des variations dans la prononciation de certains sons et des différences dans le lexique utilisé. L'extrémadurien est utilisé comme langue quotidienne par les habitants de la région de l'Extrémadure, bien qu'il puisse coexister avec l'espagnol standard dans les contextes formels et officiels.

Le murcien.
Dans le dialecte murcien, les consonnes finales tendent à être vocalisées ou omises. Par exemple, verdad ( = vérité) peut être prononcé verá ou veráh. Certaines consonnes peuvent être affaiblies ou même omises dans le dialecte murcien. Par exemple, tres ( = trois) peut être prononcé treh. Comme dans toutes les régions hispanophones, le dialecte murcien a ses propres mots et expressions qui peuvent être différents de l'espagnol standard. Par exemple, huerta désigne les jardins ou vergers typiques de la région de Murcie. En raison de l'influence historique de la culture arabe dans la région de Murcie, certains mots et expressions d'origine arabe sont intégrés dans le dialecte murcien.

L'andalou.
Parlée en Andalousie, cette variante de l'espagnol est surtout caractérisée par des particularités phonologiques.  Elle se distingue souvent par l'affaiblissement des consonnes finales, notamment des consonnes comme le /s/ qui peuvent être prononcées de manière plus douce ou même omises dans certaines positions. D'autres consonnes peuvent être supprimées;  ainsi, pour compadrito de mi alma, on dira : comparito e mi alma; pour llorar, llora; pour vida, via; pour quedado, queao; pour porque, poque; pour señor, zeño; pour mujer, mugè; pour hacer, jacer. De plus, l'andalou peut présenter des différences de prononciation dans les voyelles et les diphtongues par rapport à d'autres variantes de l'espagnol. L'andalou se distingue aussi par l'usage des diminutifs dans les noms propres; ainsi, de Francisco il fait Frasco; de Paco, Paquito; de José, Joseito, Joseillo; de Pepe, Pepito, Pepillo; de Dolorès, Dolorsitas, Dolorrillas, Doloricas; d'Asuncion, Asuncioncita, Asuncioncilla, Asunta, etc. Ajoutons que l''andalou a été influencé par diverses langues et cultures au fil de son histoire, notamment l'arabe, le latin, le roman hispanique et les langues romanes locales. 

Le canarien.
Le canarien est une variante de l'espagnol parlée dans les îles Canaries. Il suit généralement les mêmes règles que l'espagnol standard en ce qui concerne la conjugaison verbale, la formation des mots et la syntaxe. Cependant, il peut y avoir des variations dans l'utilisation de certains mots, des tournures de phrases ou des expressions idiomatiques qui sont spécifiques au canarien et qui diffèrent de l'espagnol standard. 

Le lexique du canarien inclut des termes et des expressions spécifiques à la région des îles Canaries, ainsi que des emprunts à d'autres langues, comme le portugais, le français et les langues autochtones des îles Canaries. La prononciation du canarien peut varier selon les régions des îles Canaries. Les  variations concernent la prononciation de certains sons consonantiques ou voyelles, ainsi que dans l'accent tonique des mots. Mais cette prononciation est généralement caractérisée par sa clarté et sa netteté.

Le canarien est largement utilisé dans la communication quotidienne et informelle dans les îles Canaries, bien qu'il puisse coexister avec l'espagnol standard dans certains contextes officiels et formels. Il est également présent dans la littérature locale, la musique, les médias et d'autres formes d'expression culturelle des îles Canaries.

Espagnol d'Amérique latine.
L'espagnol d'Amérique latine comprend une grande variété de dialectes et de variantes régionales. Ces variantes présentent des changements de prononciation dans les consonnes et les voyelles, ainsi que des différences dans l'accent tonique. L'espagnol d'Amérique du latine comprend des termes et des expressions spécifiques à la région, en plus de partager certains termes avec d'autres variantes de l'espagnol. Par exemple, l'espagnol des Caraïbes peut incorporer des mots et des expressions d'origine africaine ou autochtone.

Le mexicain.
L'espagnol mexicain (plus de 130 millions de locuteurs natifs ) est l'un des dialectes les plus influents en raison de la taille et de la diversité du pays.La prononciation des voyelles est claire et précise (pas de réduction ni d'omission). Les consonnes /s/ et /j/ sont aspirées dans certaines régions. L'intonation peut varier selon les régions. Par exemple, dans certaines régions, il peut y avoir une tendance à monter la voix à la fin des phrases. Il existe aussi des variations lexicales et grammaticales propres au Mexique. La structure des phrases peut varier légèrement par rapport à l'espagnol standard, bien que dans l'ensemble, la syntaxe reste similaire.

Contrairement à l'espagnol parlé en Espagne, où vosotros est utilisé pour la deuxième personne du pluriel, au Mexique, ustedes est largement utilisé à la place.

Il y a aussi un vocabulaire distinctif influencé par la culture, l'histoire et les langues indigènes du pays. Par exemple, de nombreux mots d'origine nahuatl (la langue des Aztèques) sont intégrés dans le lexique quotidien.

Comme dans d'autres régions hispanophones, les diminutifs sont largement utilisés pour exprimer l'affection, l'atténuation ou la petite taille. Par exemple, casita pour casa ( = maison ) ou librito pour libro ( = livre).

Ces caractéristiques varient en fonction des régions du Mexique et peuvent être plus ou moins marquées selon les zones géographiques et les groupes sociaux, mais, malgré ses caractéristiques distinctives, le mexicain est largement compris dans le monde hispanophone. Quelques-unes des principales variantes du dialecte mexicain de l'espagnol :

Mexicain du Nord du Mexique. - Cette variante est parlée dans les régions du nord du Mexique, notamment dans les États de Chihuahua, Nuevo León, Tamaulipas, et Coahuila. Les caractéristiques distinctives incluent une prononciation plus neutre des voyelles et une influence accrue de l'anglais en raison de la proximité avec les États-Unis.

Mexicain du Centre du Mexique. - Cette variante est parlée dans la région centrale du Mexique, district de Mexico et les États voisins. Elle est considérée comme le mexicain standard et est souvent utilisée dans les médias et l'éducation. Parmi ses caractéristiques, on note une prononciation claire des voyelles, l'utilisation fréquente du pronom ustedes pour le pluriel, et une influence notable de l'espagnol colonial.

Mexicain du Sud du Mexique. - Cette variante est parlée dans les États du sud du Mexique, tels que Oaxaca, Chiapas, et Guerrero. Elle est caractérisée par une prononciation distincte des voyelles, une forte influence des langues indigènes locales comme le zapotèque et le mixtèque, ainsi que l'utilisation de tournures de phrase et d'expressions idiomatiques propres à la région.

Mexicain de la Péninsule du Yucatán. -  Parlée dans la péninsule du Yucatán, cette variante est fortement influencée par la langue maya. Les caractéristiques incluent une prononciation spécifique des voyelles, une structure grammaticale particulière et l'utilisation de mots et d'expressions d'origine maya.

Mexicain des régions côtières. - Les régions côtières, telles que celles de Veracruz, Jalisco, et Sinaloa, présentent des variantes régionales caractérisées par des influences culturelles et linguistiques spécifiques. Par exemple, l'espagnol parlé à Veracruz peut inclure des emprunts linguistiques des langues africaines en raison de l'histoire de la traite des esclaves dans la région.

Variantes d'Amérique centrale.
Le Costa Rica, le salvador, le Guatémala, le Honduras, le Nicaragua parlent des variantes de l'Espagnol qui leurs sont propres qui se distinguent par des particularités lexicales, grammaticales et phonologiques. Le costaricien se signale par  la prononciation claire et précise des voyelles, le guatémaltèque par les influences des langues mayas parlées dans la région, le hondurien par des influences des langues africaines (proximité du Bélize) et autochtones, etc.

Le cubain.
L'espagnol cubain ( plus de 11 millions de locuteurs natifs à Cuba) se caractérise par une prononciation distincte des consonnes et des voyelles. Par exemple, les consonnes finales sont souvent omises ou affaiblies, et il existe une tendance à prononcer les "s" et les "r" de manière douce ou aspirée. L'intonation dans l'espagnol cubain peut être plus mélodieuse et rythmée que dans d'autres variantes de la langue. De plus, il existe souvent une tendance à utiliser un ton haut et expressif dans la communication quotidienne.

Le vocabulaire  comprend de nombreux termes et expressions spécifiques à la région, ainsi que des emprunts linguistiques provenant du vocabulaire africain, du français et de l'anglais. Par exemple, "guagua" pour autobus ou "yuma" pour étranger. En raison de l'histoire de l'esclavage et de la présence de populations d'origine africaine à Cuba, dans certaines régions plus que dans d'autres, l'espagnol cubain porte les influences lexicales et grammaticales des langues africaines, en particulier dans le vocabulaire lié à la culture, à la musique et à la religion.

Le "Voseo" n'est pas courant à Cuba. Le pronom "vosotros" est rarement utilisé, et la forme "ustedes" est préférée pour la deuxième personne du pluriel..

L'espagnol cubain présente des variations régionales et sociales, mais il n'y a pas de variations aussi marquées que dans d'autres pays hispanophones. On remarque des  différences entre les zones rurales et urbaines. Dans les zones urbaines, en particulier, l'espagnol se montre plus influencé par les médias et les tendances linguistiques contemporaines.

Cubain de La Havane. - Comme la capitale et la plus grande ville de Cuba, La Havane a une grande influence linguistique sur l'ensemble du pays. L'accent et le vocabulaire utilisés à La Havane sont considérés comme la norme, bien que certaines particularités régionales puissent être présentes.

Cubain oriental et afro-cubain. - Les régions orientales de Cuba (provinces de Santiago de Cuba, Holguín et Guantánamo), ont leurs propres caractéristiques linguistiques distinctes. L'espagnol parlé dans l'est du pays peut avoir des influences plus marquées des langues africaines et des cultures afro-cubaines, notamment dans le vocabulaire et le rythme de la parole. On parle alors de d'espagnol afro-cubain.

Cubain afro-cubain. - En raison de l'importante population afro-cubaine et de l'influence de la culture africaine à Cuba, certaines régions du pays parlent un espagnol marqué par des éléments linguistiques africains. (La même observation peut être faite avec la vriante de l'espagnol parlée en République Dominicaine).

Cubain des zones touristiques. - Dans les zones fortement fréquentées par les touristes, telles que Varadero et les régions côtières, l'espagnol cubain subit l'influence les langues des locuteurs non natifs et répond à la nécessité de communiquer dans un contexte touristique.

Le portoricain.
L'espagnol parlé à Porto-Rico (île dépendant des Etst-Unis)  présente plusieurs caractéristiques qui le différencient des autres variantes de l'espagnol.

Il se caractérise par une prononciation distinctive des consonnes et des voyelles. Par exemple, les consonnes finales sont souvent omises ou affaiblies, et il existe une tendance à prononcer les "r" avec un son plus doux ou à les omettre dans certains mots. L'intonation dans l'espagnol portoricain est plus mélodieuse et rythmée que dans d'autres variantes de la langue. Il existe souvent une tendance à utiliser un ton haut et expressif dans la communication quotidienne.

Le vocabulaire portoricain comprend de nombreux termes  provenant des langues africaines, des langues autochtones et de l'anglais. Par exemple, "guagua" pour autobus ou "fiao" pour "endetté". L'argot portoricain se manifeste dans la langue par de nombreuses expressions et formes idiomatiques particulières, appelées puertorriqueñismos ou boricuas. En raison de la présence des États-Unis à Porto Rico et de l'anglais comme langue officielle, l'espagnol portoricain présente d'importantes influences de l'anglais dans le vocabulaire, la syntaxe et la prononciation.

Le "Voseo" n'est pas courant à Porto Rico. La forme "ustedes" est préférée pour la deuxième personne du pluriel.

L'espagnol portoricain présente des variations régionales et sociologiques, bien que dans l'ensemble, il soit relativement homogène dans tout le territoire :

Portoricain de San Juan. - La capitale, San Juan, influence fortement le langage utilisé dans tout Porto Rico. L'accent et le vocabulaire utilisés dans la région métropolitaine de San Juan sont souvent considérés comme la norme.

Portoricain des zones rurales. - Dans les zones rurales de Porto Rico, notamment dans les montagnes centrales, la langue est moins influencée par les dynamiques urbaines et les contacts avec d'autres cultures. Par conséquent, on peut trouver des expressions et des accents plus traditionnels.

Portoricain des zones côtières. - Les régions côtières de Porto Rico présentent des variations linguistiques dues à l'influence des contacts avec d'autres cultures et langues, ainsi que des expressions et un vocabulaire spécifiques liés à la vie maritime et côtière.

Portoricain des zones montagneuses. - Les régions montagneuses de Porto Rico, comme la Cordillère centrale, ont des particularités linguistiques distinctes en raison de l'isolement géographique et de la présence de communautés rurales traditionnelles.

Portoricain des Afro-Portoricains. - La population afro-portoricaine a une influence significative sur la langue, en particulier dans les expressions idiomatiques et le rythme de la parole. Des éléments linguistiques provenant des cultures africaines peuvent être observés dans certaines variantes de l'espagnol portoricain.

Portoricain des jeunes. - Comme dans de nombreux endroits, les jeunes générations de Portoricains ont tendance à développer leur propre langage, influencé par la culture populaire, la musique et les médias. Cela corcerne notamment l'utilisation de termes et d'expressions provenant de l'anglais ou de l'argot américain contemporain.

Le colombien.
L'espagnol colombien (plus de 50 millions de locuteurs natifs) se caractérise par une prononciation claire et distincte des voyelles. Contrairement à d'autres dialectes, les consonnes finales sont généralement prononcées, et il existe une tendance à prononcer les "r" plus doucement ou à les omettre dans certains mots. L'intonation dans l'espagnol colombien est variable elon les régions. Certains accents colombiens présentent une intonation plus mélodieuse et montante, tandis que d'autres int une intonation plus plate.

Le vocabulaire colombien comprend de nombreux termes et expressions spécifiques à la région, ainsi que des emprunts linguistiques provenant des langues autochtones colombiennes et de l'anglais. Par exemple, "parce" pour "ami". Le colombien,  possède aussi un grand nom d'expressions idiomatiques et de mots d'argot, appelés colombianismos.

Comme en Argentine et au Chili et dans d'autres pays, le pronom "vos" est utilisé à la place de "tú" pour la deuxième personne du singulier dans certaines régions de la Colombie. Cela entraîne des modifications dans la conjugaison des verbes, par exemple, "vos sos" au lieu de "tú eres". 

Parmi les principales variantes de l'espagnol parlées en Colombie, on mentionnera les suivantes-

Colombien de Bogotá. - L'accent de la capitale, Bogotá, est souvent considéré comme la norme standard de l'espagnol colombien. Il se caractérise par une prononciation claire et distincte des voyelles, ainsi que par l'utilisation de lunfardo colombien.
Colombien de la région andine. - Les régions andines de la Colombie (départements de Boyacá, Santander et Cundinamarca), ont leurs propres caractéristiques linguistiques (prononciation particulière des consonnes et expressions idiomatiques régionales).

Colombien  de la région caraïbe. - Les régions côtières de la Colombie, notamment les départements de la côte caribéenne (La Guajira, Magdalena, et Atlántico), ont des variantes influencées par les langues africaines, ainsi que par la culture caribéenne.

Colombien de la région pacifique. - Les régions côtières du Pacifique (départements de Valle del Cauca, Chocó et Nariño) parlent des variantes influencées par les langues autochtones et africaines, ainsi que par les coutumes locales.

Colombien de la région amazonienne. - Les régions amazoniennes de la Colombie (Amazonas, Vaupés et Caquetá) parlent es variantes influencées par les langues autochtones de l'Amazonie.

Le vénézuélien.
L'espagnol vénézuélien (plus de 31 millions de locuteurs natifs) se caractérise par une prononciation claire et distincte des voyelles. Contrairement à d'autres dialectes, les consonnes finales sont souvent prononcées, et il existe une tendance à prononcer les "r" et les "s" avec une légère aspiration ou à les omettre dans certains mots. t

Le vocabulaire vénézuélien comprend de nombreux termes et expressions spécifiques au pays, ainsi que des emprunts linguistiques provenant des langues autochtones vénézuéliennes ( au  wayúu et au pemon, notamment) et de l'anglais. Par exemple, "pote" pour "ami" ou "chamo" pour "garçon". Il existe aussi des emprunts à l'argot, appelés venezolanismos.

Le "Voseo", courant dans les dialectes espagnols en Amérique du Sud, est rare en Venezuela, bien que dans certaines régions, le pronom "vos" puisse être utilisé de manière informelle. Le "tú" reste généralement utilisé comme forme standard de la deuxième personne du singulier.

Comme dans les dialectes espagnols des autres pays, l'espagnol vénézuélien présente des variations régionales, qui diffèrent souvent par l'intonation. Certains accents vénézuéliens peuvent avoir une intonation plus mélodieuse et montante, tandis que d'autres peuvent avoir une intonation plus plate. Un point remarquable, qui existe de façon plus atténuée ailleurs, mais que l'on a déjà pu souligner à propos de l'espagnol cubain, est la différence observée entre les parlers des régions rurales et ceux des régions urbaine. Les zones rurales conservent des termes  plus anciens que les variantes des eones urbaines plus modernes.

Vénézuélien de Caracas. - En tant que capitale et centre économique du pays, Caracas a une variante d'espagnol influente. Le sous-dialecte parlé à de Caracas est  considéré comme le plus neutre et standard en termes de prononciation et de vocabulaire.

Vénézuélien des régions côtières. - Le parler des régions côtières du Venezuela est influencé par les contacts avec d'autres cultures caribéennes et présente des variations dans le vocabulaire et l'accentuation.

Vénézuélien des Andes vénézuéliennes. - Les régions des Andes vénézuéliennes (États de Mérida, Táchira et Trujillo) parlent une variante influencée par les langues autochtones et les traditions andines, et elle  présente des particularités phonétiques et lexicales distinctes.

Vénézuélien des régions amazoniennes. - Les régions amazoniennes du Venezuela (État d'Amazonas) sont  influencées dans leur parler par les langues autochtones et par les coutumes locales, ce qui se reflète dans le vocabulaire et la prononciation.

Vénézuélien des régions frontalières. - Les régions frontalières du Venezuela, en particulier celles partageant des frontières avec la Colombie et le Brésil, présentent des variations linguistiques dues aux interactions avec les pays voisins (emprunts lexicaux et influences grammaticales).

Le péruvien
Dans l'espagnol péruvien (environ 33 millions de locuteurs natifs), certaines consonnes finales peuvent être omises, et les voyelles peuvent être prononcées de manière plus fermée ou ouverte par rapport à d'autres variantes de l'espagnol. Le vocabulaire péruvien comprend de nombreux termes et expressions spécifiques au pays, ainsi que des emprunts linguistiques provenant des langues autochtones (quechua et aymara) ou provenant de langues étrangères comme l'anglais. Par exemple, "chamba" pour travail ou "choque" pour accident (de l'anglais "shock"). Des expressions et des tournures  proviennent aussi de l'argot péruvien et sont appelées  peruanismos.  Comme en Argentine et au Chili, le pronom "vos" est largement utilisé à la place de "tú" pour la deuxième personne du singulier dans certaines régions du Pérou. Il exste par ailleurs de nombreuses variantes de ce dialecte :
Péruvien limeño. - L'accent de la région de Lima, la capitale du Pérou, est souvent considéré comme le standard ou la viante la plus neutre en termes de prononciation et de vocabulaire. Cependant, il peut inclure des particularités telles qu'une prononciation plus claire des consonnes et des voyelles, ainsi que l'utilisation de termes et d'expressions typiques de la région.

Péruvien andin. - Dans les régions des Andes péruviennes, notamment dans les départements de Cusco, Ayacucho et Puno, l'espagnol est influencé par  le quechua et l'aymara qui lui confèrent des particularités phonétiques, lexicales et grammaticales distinctives.

Péruvien  amazonien  ou Le loreto-ucayalien. - Cette e variante de l'espagnol péruvien est parlée dans la région de Loreto, située dans le nord-est du Pérou, le long du fleuve Amazone (Ucayali). Cette région est caractérisée par sa diversité linguistique et culturelle, avec une forte présence de populations autochtones. Le loreto-ucayalien présente ainsi des influences linguistiques des langues autochtones de la région, telles que le quechua et l'aymara, ainsi que des caractéristiques linguistiques propres à la région amazonienne. Il peut également inclure des termes et des expressions spécifiques à la culture locale. Le loreto-ucayalien est largement utilisé par la population locale dans la communication quotidienne, bien qu'il puisse coexister avec d'autres langues, telles que les langues autochtones et l'espagnol standard, dans différents contextes sociaux et culturels.

Péruvien côtier. - Sur la côte péruvienne, dans des régions telles que Piura, Lambayeque et La Libertad, l'espagnol péruvien a des caractéristiques distinctes liées au contact historique avec d'autres cultures côtières et aux influences linguistiques étrangères. Cette variante inclut des particularités lexicales et phonétiques propres à la région.

Péruvien urbain. - Dans les grandes villes du Pérou en dehors de Lima, telles que Arequipa, Trujillo et Chiclayo, l'espagnol péruvien possède ici encore des variantes urbaines spécifiques, influencées par les migrations internes, les contacts culturels et les dynamiques sociales propres à chaque ville.

L'espagnol rioplatense.
L'espagnol rioplatense est un dialecte parlé principalement en Argentine (45 millions de locuteurs hispanophones) et en Uruguay, dans la région du Río de la Plata. L'une des caractéristiques les plus remarquables de l'espagnol rioplatense est sa prononciation. Les sons des lettres "y" et "ll" sont souvent prononcés comme un "ch" doux, similaire au son "sh" en anglais. Par exemple, "calle" (rue) se prononcera "ca-she". De plus, les finales de mots en "s" peuvent être aspirées ou omises.

L'espagnol rioplatense a un vocabulaire particulier qui peut différer de l'espagnol standard, mais aussi d'un pays à l'autre.Les mots utilisés pour désigner des objets du quotidien peuvent être différents. Par exemple, "colectivo" (bus) en Argentine est appelé "ómnibus" en Uruguay.

Dans la plupart des régions hispanophones, le pronom informel de la deuxième personne du singulier est "tú". Cependant, en Argentine et en Uruguay, le pronom "vos" est souvent utilisé à la place. Cela s'accompagne généralement de conjugaisons verbales spécifiques, différentes de celles utilisées avec "tú".

L'espagnol rioplatense a aussi un rythme et une intonation distincts, qui peuvent varier en fonction de la région exacte. On constate ainsi des influences italiennes dans le rythme de la parole dans les grandes villes.

Le lunfardo est un argot urbain typique de Buenos Aires, la capitale de l'Argentine. Il comprend un grand nombre de mots et d'expressions d'origine italienne, ainsi que des éléments de l'espagnol et d'autres langues. De nombreux termes du lunfardo sont couramment utilisés dans le langage quotidien non seulement dans la région de Buenos Aires, mais aussi plus largement en Argentine.
Le chilien.
L'espagnol chilien (environ 18 millions de locuteurs natifs) se distingue par sa prononciation particulière des consonnes et des voyelles. Par exemple, les lettres "s" à la fin des mots et avant les consonnes sont souvent omises ou aspirées, ce qui donne une prononciation plus douce et une sonorité spécifique à l'espagnol chilien. L'intonation dans l'espagnol chilien peut être plus plate que dans d'autres variantes de la langue. De plus, il existe souvent une tendance à descendre la voix à la fin des phrases.

Le vocabulaire chilien comprend de nombreux termes et expressions spécifiques à la région, ainsi que des emprunts linguistiques provenant de l'anglais et des langues autochtones chiliennes comme le mapudungun. Par exemple, "pololo" pour petit ami ou "cachai" pour comprendre. Comme en Argentine, le pronom "vos" est largement utilisé à la place de "tú" pour la deuxième personne du singulier. Cela entraîne des modifications dans la conjugaison des verbes, par exemple, "vos erís" au lieu de "tú eres".

En raison de l'influence culturelle et économique des États-Unis, ainsi que de la présence de nombreux anglophones au Chili, l'espagnol chilien présente également des influences linguistiques de l'anglais, notamment dans le vocabulaire et la prononciation. La langue chilienne par ailleurs comprend un grand nombre d'expressions idiomatiques et de mots d'argot spécifiques et appelés chilenismos.

Bien que l'espagnol chilien soit parlé dans tout le pays, il possède comme les autres dialectes espagnols  des variations régionale qui présentent des différences subtiles dans la prononciation, le vocabulaire et les expressions idiomatiques. Exemples :

Chilien santiaguino. - C'est la variante de l'espagnol parlée dans la région métropolitaine de Santiago, la capitale du Chili. Elle est influencée par la migration interne et présente une prononciation neutre et un vocabulaire standardisé. Cependant, elle inclut également des éléments distinctifs propres à la région, tels que des termes et expressions spécifiques à Santiago.

Chilien du Nord. - Les régions du nord du Chili, telles que les villes d'Arica, Iquique et Antofagasta, ont leur propre variante de l'espagnol. Cette variante peut présenter des influences linguistiques des cultures andines et des langues autochtones, ainsi qu'une prononciation spécifique et des expressions régionales.

 • Chilien du Centre. - Les régions centrales du Chili, notamment Valparaíso, Viña del Mar et Concepción, ont également leurs propres variantes dialectales. Le chilien du centre par une prononciation distincte, des expressions idiomatiques régionales et l'utilisation de lunfardo chilien.

Chilien du Sud. - Les régions du sud du Chili, comme la région des lacs (Región de los Lagos) et la Patagonie chilienne, ont leur propre variante riche en termes spécifiques à la vie rurale, et faisant aussides emprunts linguistiques des langues autochtones.

Chilien insulaire. - Les îles isolées du Chili, telles que l'île de Pâques (Rapa Nui) et l'archipel Juan Fernández, ont également leurs propres variantes de l'espagnol, souvent influencées par les cultures insulaires et les langues autochtones. 

L'espagnol parlé aux Etst-Unis.
L'espagnol est la deuxième langue la plus parlée aux Etst-Unis après l'anglais. Il est utilisé conjointointement à l'anglais dans les documents officiels en Californie, au Nouveau-Mexique et au Texas. De nombreuses variantes régionales et socio-linguistiques existent en raison de la diversité des communautés hispanophones dans le pays. On peut mentionner : 
Espagnol portoricain américain : La communauté portoricaine est également importante aux États-Unis, en particulier dans les villes comme New York et Chicago. L'espagnol portoricain américain est influencé par le dialecte portoricain, avec des particularités lexicales, grammaticales et phonologiques propres à cette variante.

Espagnol dominicain américain. - Les Dominicains constituent une grande partie de la population hispanophone de New York. Cette variante qui porte l'influence à la fois du dialecte dominicain de l'espagnol portoricain.

Variantes de l'espagnol sud-américain. - En raison de l'immigration en provenance de pays sud-américains comme la Colombie, le Venezuela, l'Argentine et d'autres, on trouve également des variantes de l'espagnol sud-américain aux États-Unis.  Chaque groupe apporte ses propres particularités linguistiques à la langue parlée dans ces communautés. 

Deux autres variantes ont une importance particulière : Le cubanoamericano, qui est le dialecte cubain parlé en Floride, et le chicano, qui correspond à l'espagnol mexicain américain, et qui est encore plus largement répandu.
Cubain de Floride = cubanoamericano = cubano de Miami, . Ce sous-dialecte de l'espagnol cubain présente des caractéristiques linguistiques distinctives résultant de l'histoire migratoire et culturelle de la communauté cubaine aux États-Unis, en particulier dans la région de Miami. Le cubain de Floride mélange ainsi l'espagnol avec des mots et des expressions anglaises, créant ainsi un dialecte hybride appelé spanglish ou espanglés. Les locuteurs cubains de Floride peuvent aussi passer facilement d'une langue à l'autre, mélangeant l'espagnol et l'anglais dans une même conversation selon le contexte et la situation. Bien que l'accent cubain de Floride conserve certaines caractéristiques de l'accent cubain traditionnel, il est également influencé par des accents américains, en particulier dans la région de Miami. Cela peut se traduire par des modifications dans la prononciation des voyelles et des consonnes.

Chicano = espagnol mexicain américain. - En raison de la proximité géographique du Mexique et du flux migratoire important en provenance de ce pays, l'espagnol mexicain est la variante la plus répandue aux États-Unis, en particulier en Californie, au Texas et dans tout le Sud-Ouest des États-Unis. Le terme "chicano" (abréviation de "Mexicano") est souvent utilisé pour décrire les personnes d'origine mexicaine vivant aux États-Unis, en particulier celles qui ont une identité culturelle mexicano-américaine distincte.  Une caractéristique fondamentale de l'espagnol chicano est le code-switching, c'est-à-dire l'alternance entre l'espagnol et l'anglais au sein de la même phrase ou conversation. Les locuteurs peuvent mélanger des mots, des expressions et des structures grammaticales des deux langues, créant ainsi un discours hybride. Cette variante utilise aussi des calques linguistiques, c'est-à-dire des traductions littérales d'expressions anglaises en espagnol, et vice versa. Par exemple, l'utilisation de mots comme "troca" pour "truck" (camion) ou "lonche" pour "lunch" (déjeuner). L'utilisation de l'espagnol chicano est liée à l'expression de l'identité culturelle et ethnique des Chicanos, qui ont développé cette variante linguistique comme un moyen de maintenir leur héritage culturel tout en s'adaptant à la société américaine.

Variantes de l'espagnol parlées en Afrique.
Outre l'espagnol canarien, mentionné plus haut, il existe de plusieurs autres variantes de l'espagnol parlée en Afrique . En raison de l'histoire coloniale de l'Espagne dans certaines régions d'Afrique du Nord, des emprunts linguistiques à l'arabe et au berbère sont fréquents dans les variantes de l'espagnol parlées dans ces régions. Dans certaines régions, notamment en Guinée équatoriale des emprunts linguistiques au français et au portugais sont également présents en raison de contacts historiques avec des pays francophones et lusophones voisins.

Comme l'on a dit à propos de l'espagnol chicano, et plus généralement comme on l'observe dans toutes les régions où plusieurs langues sont parlées, le code-switching  est courant. Les locuteurs peuvent passer fluidement entre l'espagnol et d'autres langues selon le contexte et les interlocuteurs. Les variantes de l'espagnol en Afrique portent également les marques des mouvements migratoires, des échanges commerciaux et des relations coloniales passées, ce qui se traduit par une diversité linguistique et culturelle dans chaque région.

Voici quelques-unes des principales variantes de l'espagnol en Afrique :

Espagnol marocain. - Dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, ainsi que dans certaines zones adjacentes du nord du Maroc, on parle un dialecte de l'espagnol influencé par l'arabe et le berbère. Il est également influencé par le français, pratiqué encore au Maroc.

Espagnol saharien. - Dans les régions du Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis en Algérie, il existe une variante de l'espagnol parlée par les Sahraouis. Cet espagnol saharien est également influencé par l'arabe et le français.

Espagnol guinéen. - En Guinée équatoriale, située en Afrique centrale, l'espagnol est l'une des langues officielles, bien que le français et le portugais soient également utilisés dans certaines régions. L'espagnol parlé en Guinée équatoriale a ses propres particularités régionales et est souvent influencé par les langues locales, telles que le fang et le bubi.

Le chavacano ( = espagnol des Philippines).
Le chavacano (Español Filipino) est une langue créole parlée aux Philippines et dérivée de l'espagnol. Il est le résultat de la colonisation espagnole de l'archipel pendant plus de trois siècles. Par conséquent, il porte également des traces de l'histoire et de la culture philippines, en plus des influences linguistiques. Bien que le Chavacano soit encore parlé dans certaines régions des Philippines, son utilisation est généralement limitée à des communautés spécifiques où il est considéré comme une langue vernaculaire. L'espagnol standard est plus largement enseigné et compris dans le pays, bien qu'il ne soit pas couramment utilisé dans la vie quotidienne.

Le vocabulaire et la prononciation du Chavacano présentent des influences significatives de langues indigènes des Philippines, notamment du tagalog, du cebuan, de l'ilonggo et du waray-waray. Le Chavacano tend à avoir une grammaire simplifiée par rapport à l'espagnol standard. Les structures de phrase sont moins complexes, et certaines règles grammaticales sont adaptées pour correspondre aux modèles linguistiques locaux. Principales variantes du chavacano :

Chavacano de Zamboanga. - Cette variante est la plus répandue et est parlée à Zamboanga City et dans les régions avoisinantes. Elle conserve de nombreuses caractéristiques du castillan, avec des emprunts à d'autres langues telles que le tagalog, le cebuano et le tausug. Le vocabulaire est principalement espagnol, mais avec des variations dans la prononciation et la syntaxe.

Chavacano de Zamboanga du Sud. - Parlée dans certaines parties de la province de Zamboanga del Sur, cette variante est similaire au chavacano de Zamboanga mais présentequelques différences dialectales.

Chavacano de Cavite = Caviteño. - Cette variante est parlée dans la province de Cavite. Elle présente des similitudes avec le chavacano de Zamboanga mais avec des influences supplémentaires du tagalog et d'autres langues locales. L

Chavacano de Ternate. - Parlé à Ternate, une municipalité de la province de Cavite, cette variante est très similaire au chavacano de Cavite mais avec quelques particularités régionales.

Chavacano de Davao. - Cette variante est parlée à Davao City et dans certaines parties de la province de Davao del Sur. Elle est fortement influencée par le cebuan et le tagalog, en plus de l'espagnol. Le vocabulaire et la grammaire varient légèrement par rapport aux autres variantes de chavacano.

Le judéo-espagnol.
Le judéo-espagnol (= ladino), est une langue dérivée de l'espagnol médiéval parlée par les communautés juives séfarades, principalement dans les Balkans, en Turquie, en Grèce et dans certaines parties du Moyen-Orient et de l'Amérique latine. Le judéo-espagnol est issu de l'espagnol médiéval tel qu'il était parlé par les Juifs en Espagne avant leur expulsion en 1492. Au fil du temps, il a subi l'influence d'autres langues locales, notamment le turc, le grec, l'hébreu et l'arabe. Certaines expressions et termes sont spécifiques au judéo-espagnol et reflètent les traditions et la culture des communautés séfarades.

La prononciation du judéo-espagnol peut varier selon les régions et les influences linguistiques locales. Cependant, il conserve généralement des caractéristiques de l'espagnol ancien, telles que la distinction entre les sons /θ/ et /s/, qui sont souvent confondus dans d'autres variétés de l'espagnol. La grammaire du judéo-espagnol, elle aussi, est largement similaire à celle de l'espagnol ancien, avec quelques variations et particularités propres à la langue. Certaines constructions grammaticales sont influencées par d'autres langues, comme l'hébreu ou le turc.

Traditionnellement, le judéo-espagnol était écrit en caractères hébreux, bien que l'alphabet latin soit également utilisé dans certaines régions. L'orthographe et la graphie peuvent varier selon les contextes géographiques et culturels.

Bien que le judéo-espagnol ait connu un déclin au cours du XXe siècle en raison de l'assimilation et de l'émigration des communautés séfarades, il reste une langue importante pour la préservation de l'identité culturelle et historique de ces communautés. On peut de ce point de vue le rapprocher d'une autre langue de la diaspora juive, celle-ci affiliée à l'allemand, le yiddish. Des efforts sont déployés pour documenter, étudier et revitaliser le judéo-espagnol dans le cadre de la préservation du patrimoine linguistique et culturel séfarade.

Principales  variantes du judéo-espagnol :

Judéo-espagnol d'Europe du Nord. -  Cette variante a été traditionnellement parlée par les Juifs séfarades qui se sont installés dans des pays d'Europe du Nord (par exemple, le philosophe Spinoza), comme les Pays-Bas, l'Allemagne et la France.  Elle conserve de nombreuses caractéristiques du vieux castillan mais avec des emprunts à d'autres langues européennes, en particulier l'allemand et le français. Le vocabulaire peut varier en fonction des contacts linguistiques avec les langues locales.

Judéo-espagnol des Balkans. - Parlé par les Juifs séfarades qui ont migré vers les pays des Balkans comme la Grèce, la Turquie, la Bulgarie et la Macédoine.  Cette variante a été influencée par les langues locales telles que le turc, le grec, le bulgare et le macédonien. Elle conserve également des éléments du vieux castillan et des influences hébraïques.

Judéo-espagnol d'Afrique du Nord. - Cette variante a été parlée par les Juifs séfarades qui ont vécu en Afrique du Nord, principalement au Maroc, en Algérie et en Tunisie.  Elle présente des similitudes avec le judéo-espagnol d'Europe du Nord mais avec des influences arabes et berbères supplémentaires. 

Judéo-espagnol d'Israël. - Bien que l'hébreu soit la langue principale en Israël, il existe encore des locuteurs de judéo-espagnol, en particulier parmi les immigrants séfarades. Cette variante est influencée par l'hébreu moderne et conserve également des éléments du vieux castillan.Le vocabulaire peut inclure des emprunts à d'autres langues parlées en Israël, telles que l'arabe et le yiddish.

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