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La langue et la littérature aztèques
L'aztèque ou nahuatl (ce dernier mot signiant aussi clair, sonore) est une langue amérindienne, qui fait partie de la famille uto-aztèque. C'est la langue indigène la plus répandue au Mexique. Cette langue, dont le centre est le plateau d'Anahuac, est répandue non seulement dans le Mexique, mais encore au milieu des États de l'Amérique centrale jusqu'au lac de Nicaragua : toutefois, son vaste domaine est coupé et divisé par celui d'autres langues. 

Le nahuatl présente le caractère holophrastique qui appartient aux langues de l'Amérique du Nord. C'est-à-dire que le mot renferme en lui seul tous les éléments d'une pensée complexe, sans que ces éléments puissent former des mots séparés. Ainsi l'expression nicalchihua signifie : " je construis ma maison",  et se compose des éléments ni, cal, chihua, signifiant : "je, maison, fais" sans qu'aucun de ces éléments puisse être employé comme mot isolé. 

Les substantifs propres surtout offrent un sens étendu et complet, ainsi que cela se voit pour les noms de lieux et les noms d'hommes. Ainsi le nom d'une ancienne ville du royaume d'Acolhuacan était Achichillacachocan, lequel signifie : "Lieu où les hommes pleurent parce que l'eau est rouge". Ce mot est formé par agglutination de atl, eau, chichillic, rouge, tlacatl, homme, choca, pleurer. Tenochtlitlan, ancien nom de Mexico, se décompose en te, pierre, nochtl, le cactus nommé nopal, et titlan, près. La pierre et le nopal se rapportent à une légende relative à la fondation de cette ville, et entrent encore dans la composition des armoiries de Mexico et du Mexique. Les noms des personnes semblent rappeler souvent quelque aventure ou quelque trait du caractère. Celui du prince Nezahualcoyotl signifie: "Coyote affamé" ou "à jeûun " et indique, dit-on, la sagacité naturelle et les privations de la jeunesse de ce prince.

En nahuatl les substantifs se réduisent  presque toujours à de simples radicaux, et sont dépourvus des désinences substantives caractéristiques li, tli, il, in, qu'on peut cependant y joindre; les noms géographiques, invariablement terminés par une préposition (co, tlan, pan, etc.), ne reçoivent presque jamais ces désinences

Les formes grammaticales sont relativement simples : la conjugaison offre peu de modes, peu de temps, peu d'inflexions, et on y remarque l'absence de l'infinitif; mais, en revanche, on y trouve une première personne impérative et certaines dérivations communes à d'autres langues amérindiennes. Le verbe actif ne peut être employé seul; il n'entre dans la phrase qu'avec son complément et son sujet. 

Pour la conjugaison, on ne pourra pas dire "porter, garder, aimer",  ni même "j'aime "; il faudra conjuguer :" je porte" ou "je garde quelqu'un" ou "quelque chose"; "tu portes" ou "tu gardes quelqu'un" ou "quelque chose", etc., le nahuatl distinguant avec soin, en pareil cas, les personnes des choses même animées; tla exprime les choses, te les personnes. Conjuguant ainsi : nitlapia, je garde quelque chose ; titlapia, tu gardes quelque chose, la troisième personne, tlapia, signifie à la fois : "il garde quelque chose" et " un garde ", et tepia," il garde quelqu'un " et "un gardien de personnes".

Cette troisième personne du temps, répondant à peu près, en français, à l'indicatif présent, est, comme dans les langues sémitiques la même personne du prétérit, le véritable radical; et tlapia exprimant aussi bien l'action que l'état, la première et la seconde personne du même verbe, nitlapia, titlapia, traduites intransitivement, signifient : "je suis garde, tu es garde ". Le verbe fournit de la sorte, dans un sens réfléchi, une foule d'appellatifs mexicains. Par exemple mozoma, troisième personne indicative de zoma (nino), je me fâche, donnera, en incorporant teuthli, seigneur, le nom de l'empereur Moteuhzoma (soit Motecozuma ou Montezuma), signifiant ainsi
"qui se fâche en seigneur, souverainement courroucé, grandement irrité ou sévère ".

L'accent prosodique tombe sur la pénultième des polysyllabes. Ces polysyllabes, noms propres ou autres, fort longs et fort nombreux, sont formés par la réunion de plusieurs radicaux significatifs, qu'accompagnent quelquefois des particules explétives. II n'est pas rare d'en trouver de 10 ou  12 syllabes : il semble cependant que de pareils mots ne se trouvent pas dans la langue parlée, et que ce sont des espèces de définitions par lesquelles les Aztèques traduisaient, sur la demande des missionnaires chrétiens, certaines idées pour lesquelles ils n'avaient jamais eu d'expressions particulières. 

En aztèque, il n'y a pas de genres pour les objets inanimés; le pluriel des noms d'objets inanimés se forme par l'addition du mot mies ( = beaucoup); celui des noms d'êtres animés, ordinairement par la répétition de la syllabe initiale et la terminaison tin. Les quatre premiers noms de nombre servent, par leur combinaison avec ceux qui expriment 5, 10 et 15, à former tous les autres. 

Les augmentatifs et les diminutifs sont très nombreux. Le comparatif s'exprime à l'aide de particules; il n'y a pas de termes superlatifs. De tout substantif ou adjectif on peut faire un verbe; tout verbe peut à son tour se convertir en substantif au moyen d'une flexion particulière. 

Les rapports des noms s'expriment, non par des prépositions, mais par des postpositions ou suffixes. 

Suivant le rang des personnes à qui ou de qui l'on parle, la phrase s'allonge de particules révérencieuses qu'on ajoute aux verbes, aux adverbes et aux noms. 

Quant au système phonétique, le nahualt est assez pauvre. Il lui manque les sons correspondant aux signes de l'alphabet français b, et, f, g, j, ll mouillés, gn doux, r, v, wl, z (le z étant toujours prononcé comme s dur), eu et u et la plupart des nasales. Il n'y a de plus que le ch espagnol  l'anglais (tch) et l'aspiration uh, hu, voisine du w anglais, et qui, de même que ce w, est souvent remplaces dans les dialectes par le son gou. En outre, aucun mot nahuatl ne commence par la lettre l, si fréquente en cette langue. 

La vocalisation aztèque présente en général une douceur qui rappelle celle de la langue japonaise, et qui contraste avec la dureté des sons appartenant aux langues  de la famille quiché-maya.

La langue aztèque a subi, depuis la découverte de l'Amérique, des modifications assez importantes. Dès le XVIe siècle, les Aztèques ne comprenaient plus les hymnes antiques dont ils accompagnaient leurs danses sacrées. Leur langue a reçu de l'espagnol les prépositions de l'usage le plus ordinaire.

Plusieurs mots nahuatl ont été adoptés par le français et par d'autres langues occidentales. Citons : tomate (tomatle), chocolat (xocolâtl), cacao (cacahuatl), haricot (ayacotl), cacahuète (tlacacahuatl), avocat (aguacatl), coyote (coyotl), ocelot (ocêlôtl = jaguar), etc. 
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Codex Aubin : Aztèques  ou Mexicas.
Sur la page en vis-à-vis de cette planche de la copie du Codex Aubin de 1576, on lit : « Aussitôt il [Huitzilopochtli] répondit à ceux qui s'appelaient les Aztèques, et dit : Vous n'êtes pas encore appelés Aztèques, mais Mexicains; de suite ils s'emplumèrent les oreilles et prirent le nom de Mexicains, et il leur donna la flèche, l'arc et le havresac, avec lesquels les Mexicains tiraient en haut; de là, il vint arrivera Cuextecatl ichocayan (lieu où l'on pleure), et la bouche de serpent, en l'année deux maison. » 

La littérature aztèque

Au moment de la conquête espagnole, les Aztèques passaient pour avoir une assez riche littérature; mais les conquérants de Cortez s'appliquèrent si bien à en détruire tous les textes qu'ils rencontraient, comme témoignages d'une civilisation païenne, que c'est à peine si un petit nombre de manuscrits échappèrent. Quelques-uns sont aujourd'hui répandus dans les principales bibliothèques de l'Europe. Le Mexique en conserve la plupart. Ces manuscrits sont généralement en peau de cerf, en tissu de coton ou en papier fabriqué avec les feuilles de l'agave.

Documents administratifs et religieux.
Rangeons sous cette rubrique l'essentiels des écrits des Aztèques. Ils consistaient en annales historiques de l'empire mexicain, en  rituels indiquant le mois et le jour auxquels on devait sacrifier à telle ou telle divinité, en représentations cosmologiques et astrologiques, en calendriers indiquant les intercalations de l'année civile et de l'année religieuse, en documents relatifs à la division des propriétés, en rôles de tributs payables à telle ou telle époque de l'année, en tableaux généalogiques d'après lesquels on réglait les héritages ou l'ordre de succession dans les familles, en pièces de procès; enfin, en peintures qui rappelaient les peines par lesquelles les juges devaient punir les crimes et les délits. 

Le plus ancien ouvrage qui paraît avoir été composé en nahuatl est le fameux livre appelé Teoamoxtli, rédigé à Tula en 660, par l'astrologue Huetmatzin. On y trouvait l'histoire du ciel et de la terre, la cosmogonie, la description des constellations, la division du temps, les migrations des peuples, la mythologie et la morale.

Remarquons aussi, cette fois parmi les documents les plus récents, les Annales ou Chroniques de Cuauhtitlan. - Écrites en nahuatl vers 1570, commençant par la cosmogonie mexicaine et s'étendant jusqu'en 1519, elles traitent non seulement de la ville dont elles portent le nom, mais encore de la plupart des États de l'Anahuac (L'histoire du Mexique). Elles sont fort sèches et le récit ne prend quelque développement que pour certains épisodes, mais elles sont précieuses pour la chronologie suivie qu'elles donnent année par année à partir de 636. Conservées au musée de Mexico, dans un ancien manuscrit provenant du monastère de San-Gregorio, elles ont été interprétées en espagnol par F.-G. Chimalpopoca (d'où le titre de Codex chimalpopoca, que leur donnait l'abbé Brasseur de Bourbourg). Cette traduction, accompagnée d'une autre passablement différente par G. Mendoza et F. Sanchez Solis jusqu'en 1428, avec le texte jusqu'à la même date, a été publiée comme appendice aux Anales del Museo national de Méjico (1879 -1884, t. I-III, in-4). Une autre en anglais par A.-F. Bandelier existe aussi. 

Après la chute de l'Empire aztèque et l'introduction du christianisme, les Aztèques, ainsi que les autres peuples du plateau d'Anahuac, adoptèrent I'alphabet latin. Plusieurs auteurs mexicains ont profité de la facilité que leur offrait cet alphabet pour écrire différents ouvrages dans leur langue. On peut citer, entre autres, Christoval del Castillo, natif de Tezcoco et mort en 1606 à l'âge de quatre-vingts ans; Fernando de Alvarado-Tezozomoc et Domingo Chimalpain, qui ont laissé des manuscrits précieux sur l'histoire et la chronologie de leurs ancêtres. Ces manuscrits, qui renferment un grand nombre de faits dont les dates sont indiquées à la fois selon l'ère chrétienne et selon le calendrier civil et rituel des indigènes, ont été étudiés par le savant Carlos de Siguenza, par le voyageur milanais Boturini Bernaducci, par l'abbé Clavigero, par Antonio de Leon y Gama. 

Quoique le nahuatl fût enseigné à l'université de Mexico depuis 1553, la littérature aztèque moderne est assez pauvre. Elle ne consiste guère qu'en livres ascétiques, en quelques grammaires et dictionnaires et en quelques livres d'instruction élémentaire. Don José ou Guadalupe Romero a donné le catalogue des écrivains des langues amérindiennes du Mexique. 

L'éloquence.
C'était surtout dans les ambassades, dans les conseils, ou dans les discours de félicitation adressés au roi, que les orateurs aztèques avaient occasion de briller. Ils savaient trouver de bons arguments, émouvoir et convaincre, comme nous en pouvons juger par les fragments de discours qui sont parvenus jusqu'à nous et par les nombreuses allocutions que nous a conservées Sahagun.

Comme exemple de cette éloquence, voici le discours que le roi des Alcolhuas adressa à Moteuczoma II le jour où ce prince fut élu empereur. 

« Le bonheur qui préside à la destinée de la nation mexicaine, dit le souverain, s'est manifesté doublement dans l'élection d'aujourd'hui : d'abord par l'unanimité des votes, puis par la joie générale avec laquelle leur résultat a été accueilli. Cette allégresse est juste, car l'empire d'Anahuac en est arrivé à un tel degré de grandeur qu'il ne faut pas moins pour le soutenir, seigneur, que la force de votre coeur invincible, ni une sagesse moindre que celle que nous admirons en vous. Je vois clairement avec quel amour le Dieu suprême considère cette nation, puisqu'il nous a éclairés de façon à nous faire choisir celui qui peut le mieux la gouverner. Qui oserait douter, en effet, que l'homme qui tant de fois a montré la force de son âme et lu dans les astres, alors qu'il était un simple particulier, ne fera pas mieux encore, maintenant qu'il a besoin de ce savoir? Qui pourrait douter que là où existe tant de courage et de sagesse ne se trouvera pas l'appui de la veuve et de l'orphelin? L'empire aztèque vient certainement d'atteindre le faite de sa puissance, puisque son roi inspire le respect à tous ceux qui le voient. Réjouis-toi, heureuse nation, d'avoir pour maître un souverain qui sera l'appui de ta félicité, dans lequel tous tes fils trouveront un père et un frère. Un souverain qui n'abusera pas de son pouvoir pour se livrer à la mollesse ou aux plaisirs, dont le coeur sera toujours inquiet de ton bien, et auquel aucun mets ne paraîtra délicat, tant il sera occupé de ton bonheur. Pour toi, noble seigneur, prends confiance, et sois assuré que le Créateur du ciel, qui vient de t'élever à une si haute dignité, te donnera la force d'accomplir les devoirs qu'elle impose. »
La louange, on le voit, cache ici d'excellents conseils, et ce n'était certes pas un peuple de barbares que celui chez lequel on pensait et l'on s'exprimait ainsi.

Ceux qui se destinaient à l'art oratoire s'accoutumaient dès leur jeunesse à parler avec élégance; ils apprenaient par coeur les harangues prononcées par leurs aïeux et conservées par la tradition.

C'était parmi les hommes éloquents, sans tenir compte de leur origine, que les Aztèques choisirent pendant longtemps leurs pontifes, leurs généraux, leurs administrateurs, et ces dignitaires remplissaient leurs fonctions avec un zèle ardent. Cruels, implacables pour les ennemis de leur pays, ils se montraient, en revanche, justes et humains pour leurs compatriotes.

La poésie.
Les poètes, chez les Aztèques, étaient plus nombreux que les orateurs; leurs vers étaient mesurés et cadencés. La langue poétique aztèque était brillante, imagée, et empruntait ses comparaisons aux fleurs, aux arbres, aux ruisseaux, aux objets les plus riants de la nature. C'est dans la poésie que les Mexicains employaient de préférence les mots composés, et ces mots, par leur longueur, suffisaient souvent à remplir un vers.

Les sujets traités par les poètes étaient très variés; le plus souvent, ils composaient des hymnes en l'honneur des dieux, hymnes que l'on chantait dans les temples et pendant les danses sacrées. Les poètes composaient également des poèmes dans lesquels ils racontaient les aventures de la nation ou les actions glorieuses des héros, compositions qui se déclamaient dans les fêtes profanes. Ils cultivaient aussi l'ode; toutefois, chez eux, elle se terminait d'ordinaire par une leçon utile. Quant à leurs poésies descriptives, elles roulaient volontiers sur la chasse et la pêche. Si l'amour est rarement en jeu dans les vers des Aztèques, c'est que, selon la juste remarque de Clavigéro, les poète étaient presque toujours des prêtres.

Un roi des Alcolhuas, Nezahualcoyotl, fut lui-même un grand poète. Il composa en langue aztèque soixante hymnes en l'honneur du divin, une élégie sur la destruction de la ville d'Azcapozalco, et une autre sur l'instabilité des grandeurs humaines, prouvée par le sort du tyran Tezozomoc. Ces deux dernières ont été traduites en espagnol par son petit-neveu Fernando de Alva Cortés Ixtlilxochitl (1568-1648) et se sont conservées, de même qu'existent encore en manuscrits les quatre-vingts lois promulguées par ce prince.

Son exemple mit la versification de mode à sa cour. On raconte qu'un poète, condamné à mort pour un délit, écrivit des vers dans lesquels il faisait ses adieux au monde d'une façon si touchante que les musiciens de la cour, qui étaient tous ses amis, résolurent de les chanter devant le roi. Celui-ci s'attendrit si bien en écoutant qu'il fit grâce de la vie au coupable, fait unique dans l'histoire des Alcolhuas. D'après Torquémada, qui rapporte aussi cette légende, le coupable était le gendre, faussement accusé d'adultère, de Nezahualcoyotl lui-même. Conduit devant son beau-père qui avait reconnu son innocence, et croyant marcher à la mort, le poète récita ses vers; ils lui valurent des félicitations et de nouveaux honneurs.

Le théâtre.
Les Aztèques goûtaient non seulement la poésie lyrique, mais aussi la poésie dramatique. Le théâtre sur lequel ils représentaient leurs drames était un simple terre-plein, établi à ciel découvert sur la place des marchés ou sur l'assise inférieure des temples. Le théâtre de Mexico, construit en pierre, au dire de Cortez, avait six pieds de haut et mesurait trente pas en long et en large. 

Il est peu probable que, dans leurs compositions dramatiques, les Aztèques aient observé les règles en honneur dans le vieux monde. Du reste, nous possédons un aperçu de leur talent dans ce genre par une description du père Acosta, qui raconte une représentation donnée à Cholula à l'occasion de la fête du dieu Quetzalcoatl.

« Il y avait près de l'assise inférieure du temple de ce dieu, dit le savant jésuite, un petit théâtre blanchi avec soin, que l'on ornait de rameaux, de guirlandes de fleurs et de plumes, auxquelles on suspendait des oiseaux, des lapins et des fruits, le tout très pittoresquement disposé. Dans ce lieu, le peuple accourait après son dîner. Les acteurs apparaissaient soudain et représentaient des scènes bouffonnes. Ils feignaient d'être sourds, boiteux, aveugles, enrhumés, et demandaient leur guérison aux idoles. Les sourds répondaient à ceux qui leur parlaient par des coq-à-l'âne, les boiteux en se contorsionnant, et tous ces acteurs, par l'exposition de leurs maux, excitaient les rires du public.

A ces bouffons en succédaient d'autres chargés de représenter des animaux. L'un était travesti en scarabée, un autre en crapaud, un troisième en crocodile, etc. Ces bêtes discouraient entre elles, expliquaient leurs rôles sur la terre, et chacune d'elles s'attribuait le premier. On applaudissait beaucoup ces acteurs, très habiles à reproduire les allures des animaux qu'ils imitaient. Venaient ensuite des élèves des séminaires, pourvus d'ailes de papillons ou d'oiseaux aux couleurs variées. Ces enfants s'élançaient sur des arbres disposés à cet effet, et des prêtres les criblaient de boules de terre à l'aide de sarbacanes, en leur adressant des admonestations comiques. Un ballet, où figuraient tous les acteurs, terminait la représentation. » 

(L. Biart / B. / PL).
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