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Les Hamsters
Les Cricétinés
Les Hamsters sont un genre de Mammifères de l'ordre des Rongeurs et de la superfamille des Muroïdés (famille des Cricétidés), et devenu le type d'une nombreuse sous-famille, les Cricétinés, qui présente les caractères suivants : molaires au nombre de trois paires en haut et en bas, radiculées, à couronne tuberculeuse, les tubercules de la mâchoire supérieure sur deux rangs (tandis qu'il y en a trois chez les véritables Rats). 

O. Thomas a montré  que cette sous-famille était propre aux deux continents, les Rongeurs que l'on plaçait précédemment dans la sous-famille des Hesperomynae  (Souris indigènes d'Amérique) devant être réunis aux Cricetinés.
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Hamster.
Hamster.

Le genre Cricetus (Hamsters vrais).
Le type du genre Hamster (Cricetus) est une espèce européenne à formes assez ramassées, à queue courte et à oreilles moyennes, rappelant les Campagnols du sous-genre Microtus, pourvue de larges abajoues dans l'intérieur de la bouche. Les pieds sont armés d'ongles larges propres à fouir. Le Hamster commun (Cricetus frumentarius) est un animal à peu près de la taille du Surmulot, mais dont la queue, couverte de poils ras, n'a que 3 à 4 cm de long. Son pelage est brun clair sur le dos, roux sur la tête avec les joues jaunes et les lèvres blanches; le ventre et les pattes sont plus foncés que le dessus, presque noirs; les pieds sont blancs. 

Le Hamster se trouve sur le versant alsacien des Vosges et remonte jusqu'en Belgique (province de Liège); de là il s'étend vers l'Est et le Nord, sur toute l'Europe et une partie de l'Asie, jusqu'à l'Ob. A l'époque quaternaire, il s'étendait jusque dans le centre de la France et jusqu'à Paris. 

Il vit de racines, d'herbes, de graines qu'il emporte dans ses abajoues et qu'il entasse dans son terrier. Au besoin, il est omnivore comme les Rats et s'attaque aux petits animaux. Chaque individu a son terrier, celui des femelles étant plus compliqué et présentant sept à huit issues, tandis que celui du mâle n'en a que deux; une des chambres sert de magasin et l'on y trouve quelquefois jusqu'à 100 kg de provisions consistant en grains de toute espèce. Ces chambres sont à 2 ou 3 pieds de profondeur, et l'une des galeries communiquant avec l'extérieur est oblique, tandis que l'autre plus courte et perpendiculaire sert pour la fuite. 

En hiver, le Hamster bouche ses galeries et vit des provisions qu'il a amassées: il devient alors très gras : si le froid pénètre le sol, il s'engourdit du sommeil hivernal. Le terrier d'été est différent de celui d'hiver. A la fin d'avril, le mâle se rend dans celui de la femelle où ils vivent quelque temps ensemble. Les jeunes naissent nus et aveugles, mais déjà pourvus de dents. Il y a deux portées par an.

Le type du Hamster proprement dit est caractéristique des steppes eurasiatiques. Ce qui le prouve, c'est que de nombreuses espèces de ce genre et du genre voisin Cricetulus (M.-Edw.) habitent la Russie méridionale, l'Asie centrale, l'Iran, le Sud de la Sibérie, la Mongolie et le Nord de la Chine, s'étendant au Sud-Ouest jusqu'en Syrie. Toutes ont des formes ramassées rappelant celles des Campagnols à queue courte et ne diffèrent que par la taille et les couleurs (C. arenarius, songarus, etc., Cricetulus phoeus, obscures, longicaudatus, auratus, etc.).

Les Hamsters américains (Neotominés, Sigmodontinés).
Les Hamsters américains (genre Hesperomys des anciens auteurs) sont plus nombreux encore et surtout plus variés sous le rapport des formes et des habitudes, bien que les dents soient absolument conformées sur le même type que celles de nos hamsters européens et que le régime soit presque exclusivement végétal, comme chez ceux-ci. Ainsi que nous l'avons déjà dit, ils comprennent tous les Rats et Souris indigènes du nouveau continent et les seuls qui y existassent avant l'introduction du Surmulot, du Rat noir et de la Souris par les navires européens. En raison de leurs formes extérieures et de leurs moeurs, ces rongeurs ont été divisés en plusieurs sous-familles (Neotominés, Sigmodontinés, Tylomyinés), la plus riche étant celle des Sigmodontinés, qui comprend 75 genres

Parmi eux : Rhipidomys renferme des espèces arboricoles rappelant les Loirs par leur longue queue poilue; Oryzomys représente les Rats; Calomys les Hamsters ou les Mulots, suivant que la queue est courte ou longue;  Scapteromys est plus semblable aux Rats en raison de sa queue longue, mais poilue; Oxymicterus porte au pouce un ongle plat au lieu d'une griffe. Chez les Neotominés : Onychomys, dont la queue est très courte, rappellent les Campagnols; 

O. Thomas a fait remarquer que dans l'Amérique méridionale, à mesure que l'on avance vers le Sud, les types tropicaux et septentrionaux des Rhipidomys et Oryzomys à formes de Loir et de Rat ou de Souris, sont remplacés peu à peu par des genres tels que Calomys à formes de Campagnol et de Hamster, exactement comme sur l'ancien continent les genres Mus et Myoxus propres aux régions intertropicales ou méridionales et tempérées sont remplacés par les genres Cricetus et Arvicola à mesure que l'on s'avance vers le Nord, c.-à-d. vers les régions arctiques.

Des espèces de grande taille propres à l'Amérique chaude et plus distinctes de Calomys par les proportions de leurs molaires, constituent le genre Holochilus, auquel on peut réunir comme sous-genres Megalomys et Nectomys. Les espèces d'Holochilus proprement dit sont du Brésil (H. brasiliensis, H. sciureus, etc.), et ont des habitudes terrestres. Megalomys (Trt.) est fondé sur le Rat Pilori des anciens auteurs (Mus pilorides) qui habitait autrefois la Martinique et Sainte-Lucie (Antilles), mais semble presque complètement détruit aujourd'hui en raison de la guerre d'extermination qu'on lui a faite à cause des dégâts qu'il commettait dans les plantations. C'est le plus grand des Cricetinae, car il atteint la taille d'un Lapin avec des formes semblables à celles d'un Surmulot et une longue queue écailleuse à poils peu abondants; le pelage est d'un brun noir velouté dessus, blanc dessous, et la queue, noire dans son premier tiers, est blanche à son extrémité. Les Nectomys sont des espèces aquatiques comme l'indique leurs pieds légèrement palmés : ils habitent le Brésil et l'Equateur

Le genre Sigmodon est plus différent des Hamsters par la forme de ses molaires qui ressemblent à celles des Campagnols : le S. hispidus, ou Rat des rizières, habite l'Amérique du Nord jusque dans le Sud des Etats-Unis et de là jusqu'à l'Equateur. Le genre Reithrodon se distingue surtout des Hamsters par des incisives supérieures sillonnées. Il renferme des espèces à formes de Rat qui s'étendent du Pérou et du Venezuela à la Patagonie. Un dernier genre nord-américain (Neotoma) ressemble encore plus que le Sigmodon aux Campagnols par ses dents : ce sont des Rats des bois qui atteignent la taille du Surmulot, et l'une d'elles (N. cinerca), qui habite l'Ouest des Etats-Unis et le Mexique, a la queue aussi touffue qu'un Ecureuil.

Paléontologie

Les Hamsters étaient nombreux en Europe à l'époque miocène. Le genre Cricetodon (Lartet) diffère à peine de Cricetus et peut être considéré comme la souche primitive à la fois des Hamsters herbivores et des Rats omnivores. Ce genre est synonyme de Decticus (Aymard) et de Myarion (Pomel). Le genre Cricetus se montre dans le pliocène (C. angustidens Déperet) du Sud de la France. Le Hamster actuel (Cricetus frumentarius) et une forme plus petite (C. musculus) se trouvent dans le quaternaire de France, mais ce type était beaucoup plus commun en Allemagne, où il fait partie de la faune des steppes quaternaires du centre de l'Europe (Nehring). Ce genre se trouve aussi dans l'Amérique du Nord : Eumys ou Eomys (Leidy) du miocène des Etats-Unis ne diffère pas de Calomys et par conséquent de Cricetus. Le genre Paciculus, du même gisement, est plus distinct. La plupart des Neotominés sont déjà représentés dans les cavernes quaternaires de l'Amérique du Nord et du Brésil. Plus au Sud (Argentine), les Rats du type des Sigmodontinés se montrent pour la première fois dans le pliocène : outre les genres existants, Ameghino y signale plusieurs types nouveaux pour lesquels il crée les genres Ptyssophorus, Bothryomys, Tretomys, Necromys, etc. (E. Trouessart).
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