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Description
des cônes mâles ou fleurs mâles.-
Cône
mâle de Pin. I, cône coupé en long. - ét,
étamines. - micr, microsporange. - II, étamine vue par sa
face inférieure avec ses deux microsporanges micr.
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Les fleurs mâles
se composent d'un grand nombre de petites feuilles
minces (ét) insérées en spirale autour d'un
petit axe plein et formant dans leur ensemble un petit cône.
Chacune de ces feuilles porte à sa face inférieure deux petits
renflements (micr) qui sont deux microsporanges remplis de microspores;
à maturité, celles-ci s'échappent dans l'air sous
la forme de petits grains pulvérulents que l'on appelle couramment
des grains de pollen, et les microsporanges sont
par suite encore désignés sous le nom de sacs polliniques.
Chaque feuille
avec les deux microsporanges qu'elle porte à sa face inférieure
constitue une étamine; l'ensemble des
étamines fixées au tour d'un même axe et formant un
cône constitue un cône mâle ou encore une fleur mâle.
Ne pas confondre ce cône mâle,
qui n'est qu'une seule fleur à nombreuses
étamines, avec le cône femelle qui
est formé au contraire d'un grand nombre de fleurs femelles fixées
en spirale sur un axe commun et qui constituent par conséquent
une inflorescence.
Ajoutons que les cônes mâles peuvent être isolés
sur certains rameaux (Cèdre) ou bien être fixés les
uns près des autres et former des sortes de petits bouquets que
l'on peut appeler des inflorescences mâles (Pin).-
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Cône
mâle de Pin en entier avec ses étamines ouvertes.
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A maturité, chaque microsporange
ou sac pollinique s'ouvre par une fente longitudinale et laisse échapper
ses microspores ou grains de pollen;
ceux-ci sont parfois en telle quantité qu'ils forment par terre,
sous l'arbre, une poussière jaunâtre
très visible; emportée par le vent quand il souffle sur les
forêts de Pins ou de Sapins en fleurs, elle forme un véritable
nuage connu sous le nom de pluie de soufre; c'est cette même
poussière qui tombe en abondance quand on secoue une branche de
Pin ou de Sapin au moment de la floraison.
Structure de la
microspore. -
1, Schéma
d'un grain de pollen de Cyprès ou de Genévrier. - 2,
Grain de pollen de Sapin ou de mélèze, avec une grande
cellule végétative, la cellule-mère des gamètes
et deux cellules stériles périphériques. |
Examiné au microscope, un grain
de pollen ou microspore
de Pin se montre constitué par deux cellules
de taille inégale, avec cette particularité que la plus petite
est entièrement enfermée dans la plus grande.
1° La plus grande des deux
cellules cv, qui se trouve posséder en même temps un
noyau plus volumineux, est appelée la cellule-mère du prothalle
mâle ou encore la cellule végétative parce qu'elle
engendrera dans la suite un petit prothalle rudimentaire et transitoire
dans lequel se développent deux gamètes mâles.
2° La plus petite des deux
cellules, cr, qui possède en même temps le plus petit
noyau, engendrera dans la suite deux gamètes mâles, ce qui
la fait appeler la cellule mère des gamètes ou encore la
cellule génératrice; elle n'a qu'une fine membrane albuminoïde.
Quelquefois, comme chez le Pin, le Sapin et
le Mélèze, la cellule génératrice
est accompagnée à la périphérie de deux autres
petites cellules (a) qui s'en sont détachées de bonne
heure et qui disparaîtront ultérieurement sans jouer de rôle.
Ce sont des cellules accessoires ou cellules stériles.
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Schéma
d'un grain de pollen de Pin sylvestre (Pinus sylvestris). cv, cellule
végétative. - cr. cellule génératrice des deux
gamètes. - a, deux cellules accessoires. - in et ex, intine et exine.
- b et b, deux ballons latéraux remplis d'air. |
Le grain de pollen
possède à sa périphérie deux membranes : une
interne, l'intine, qui est mince et cellulosique; une externe cutinisée,
qui s'appelle l'exine; chez beaucoup d'espèces (Pin, Mélèze),
cette dernière se renfle sur les côtés et forme deux
boursouflures remplies d'air (b, b) qui allègent le pollen
et facilitent sa dissémination par le vent.
Germination de
la microspore.
Lorsqu'un grain de pollen
est placé dans une goutte d'eau sucrée, il se gonfle, fait
éclater l'exine inextensible en un certain point de moindre résistance,
et par l'orifice ainsi formé la cellule végétatative
à gros noyau s'allonge en un petit tube dont les parois sont formées
par l'intine cellulosique.
Microspore
en voie de germination, ex, exine. - in, lntine. - cr, cellule génératrice
se découpant en deux st et cg. pr, prothalle unicellulaire avec
son noyau N et ses deux gamètes g.
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Le noyau N de la même cellule
végétative émigre vers l'extrémité du
tube qui continue peu à peu de grandir et constitue tout simplement
un prothalle mâle rudimentaire, formé
d'une seule cellule allongée en boudin; on l'appelle encore couramment
le tube pollinique. Il faut employer de l'eau sucrée pour
obtenir cette germination de la microspore,
parce que l'eau pure déterminerait des phénomènes
osmotiques tellement intenses que le tube pollinique lui-même éclaterait
en laissant sortir son contenu.
Ce prothalle mâle
doit, suivant la règle générale, engendrer des gamètes
mâles. A cet effet, la cellule génératrice cr
se divise d'abord en deux autres :
1° Une cellule stérile
(st) qui disparaîtra sans jouer de rôle; le cytoplasme et son
contenu se résorbent tandis que son noyau émigre peu à
peu à l'autre extrémité du tube pollinique, près
du noyau N, où il se fragmente à la longue et disparaît.
Quand il existe des cellules accessoires comme dans le Pin, elles s'aplatissent
et se résorbent aussi en même temps que la cellule stérile
précédente.
2° La seconde cellule restante cg
est la véritable cellule mère des gamètes ; elle se
divise en deux autres cellules indépendantes; ce sont deux gamètes
mâles, g. Ils se dirigent aussi vers le sommet du tube pollinique,
en suivant le noyau de la cellule végétative et le petit
noyau stérile st dont nous avons parlé précédemment.
Remarquons que ces gamètes mâles
sont loin d'avoir la même forme que ceux des Cryptogames;
au lieu de devenir libres et de posséder des cils
vibratiles, ce sont de simples cellules arrondies qui restent emprisonnées
dans le tube pollinique en se déplaçant par des mouvements
amiboïdes d'un bout à l'autre du tube et quand elles l'abandonnent
au moment de la fécondation, c'est
pour passer directement, comme nous le verrons, dans l'oosphère,
sans jamais devenir libres.
Toutefois certaines Gymnospermes, des Cycadales
(Cycas, Zamia) et les Ginkgo, possèdent
des gamètes ciliés qui rappellent de très près
les anthérozoïdes des Cryptogames.
Le pollen y est bien pulvérulent comme
chez les Conifères et les gamètes
s'y forment encore par deux dans chaque tube pollinique; mais les grains
de pollen du Ginkgo ne germent que dans une petite cavité ch
creusée au sommet du nucelle, remplie de
liquide, et contre les parois de laquelle ils se sont accrochés;
ils forment des tubes polliniques courts et renflés dont les parois
se percent pour livrer passage aux deux anthérozoïdes ciliés
qui circulent alors dans la goutte de liquide remplissant la cavité
ovarienne et vont, par leurs mouvements propres, se fusionner avec les
oosphères.
Nous trouvons là un exemple frappant
de l'adaptation d'un organe aux conditions particulières dans lesquelles
il est obligé de vivre : les gamètes mâles de la plupart
des Gymnospermes restent constamment enveloppé, dans le tube pollinique
parce qu'à aucun moment ils ne se trouvent dans l'eau et qu'ils
seraient exposés à se dessécher; des cils
vibratiles leur sont par cela même inutiles. Au contraire, ceux
des Cycas, des Ginkgo et des Zamia trouvant toujours des gouttelettes de
liquide au sommet des organes femelles, s'échappent de leur tube
pollinique et prennent des cils vibratiles pour se déplacer dans
ce liquide et se transporter jusqu'à l'oosphère.
Les cils des anthérozoïdes
de Ginkgo sont disposés au sommet suivant une bande spiralée;
ceux des Zamia forment plusieurs bandes couvrant plus de la moitié
du corps de la cellule. (A. Pizon). |
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