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Les glandes sudoripares

Glandes sudoripares (anatomie). - La sueur est excrétée par des milliers de petits tubes qui s'enfoncent verticalement dans la peau et dont l'extrémité inférieure, pour pouvoir se loger tout entière dans le derme, est obligée de se pelotonner sur elle-même en formant ce qu'on appelle un glomérule . Elles abondent particulièrement sur les parties les plus sensibles au toucher, la paume de la main et la plante des pieds, où la sueur entretient la souplesse de l'épiderme et par suite une plus grande sensibilité tactile; on en compte 120 à la paume de la main et 300 à la plante des pieds par centimètre carré. Leur nombre total serait de 2 à 3 millions.

Leurs dimensions sont très faibles : le petit peloton terminal ou glomérule n'a guère qu'un dixième de millimètre et le canal extérieur, dont le trajet est un peu sinueux, ne dépasse pas de 2 mm de longueur, ce qui donne néanmoins une longueur totale de 4 kilomètres pour deux millions de tubes; Cet ensemble équivaut sensiblement comme masse à la moitié d'un rein.

Chaque glande sudoripare peut être regardée comme un rein très rudimentaire, qui serait réduit à un seul tube urinifère. Ses parois sont en effet constituées, sur toute leur étendue, par une seule assise de cellules comme les tubes urinifères; de plus, un riche réseau de vaisseaux capillaires s'entremêle avec les anses du glomérule, et les parois de celles-ci puisent dans le sang qui les avoisine ainsi les substances de la sueur, tout comme les tubes urinifères puisent ceux de l'urine.
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Glande sudoripare
Coupe transversale des glomérules (d'après Viualt et Jolivet, Physiologie).
Certains tubes b, d, sont coupés perpendiculairement à leur longueur; 
d'autres, a, c, sont coupés obliquement; le reste est su tissu conjonctif.

La sudation obéit à des réflexes qui sont commandés par toute la substance grise de la moelle et du bulbe, avec un centre principal dans le bulbe. Ces centres sont excités à la fois par le CO2 du liquide sanguin et par l'élévation de température de ce même liquide.  L'influence de la température a été démontrée en particulier par une expérience du physiologiste belge, Frédéricq, sur lui-même : le corps nu et enfermé dans une enceinte à 15°, il respirait par un tube de l'air réchauffé et son corps se couvrait de sueur. Ainsi s'explique l'accroissement de la sécrétion sudorale au cours d'un travail musculaire qui augmente la production de la chaleur interne.

Au cours de la sudation il y a toujours un afflux de sang faisant rougir la peau et consécutif à une dilatation des capillaires provoquée par les nerfs vaso-moteurs. Mais indépendamment des filets nerveux de leurs vaisseaux, les cellules glandulaires reçoivent des filets sécrétoires dont l'action seule suffit pour provoquer la sudation en dehors de toute vaso-dilatation et qui se montre de la façon la plus nette dans le cas des sueurs froides, alors que la peau est polie par le jeu des vaso-constricteurs. Une solution d'atropine posée en un point de la peau y supprime la sudation par paralysie des filets sécrétoires; la pilocarpine est au contraire un excitant de ces mêmes filets.

Enfin l'activité des glandes sudoripares est encore accrue dans les cas d'insuffisance rénale et la proportion d'urée excrétée par leur intermédiaire devient beaucoup plus importante.

En résumé, les glandes sudoripares ajoutent leur action à celle des reins pour l'élimination des déchets azotés de l'organisme et régularisent la chaleur animale quand la température du corps tend à s'élever sous l'influence de la chaleur extérieure ou de celle que développe le travail musculaire. (A. P.).

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