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Le changement climatique
Le changement climatique ( = dérèglement climatique, réchauffement climatique), est une modification durable des moyennes statistiques du climat global de la Terre ou des climats régionaux. Il ne se limite pas seulement à des journées plus chaudes ou plus froides, mais à des modifications des températures moyennes, des précipitations, des vents et d'autres aspects du climat sur des périodes de temps longues. Actuellement, l'augmentation moyenne de la température mondiale par rapport aux niveaux préindustriels (1850-1900), est de 1,1 °C selon les données de 2022. Si aucune action supplémentaire n'est prise, la planète pourrait connaître une hausse de température allant de 2,7 °C à 4 °C d'ici 2100.
Jalons chronologiques. - Au XVIIIe siècle, Joseph Fourier (1824) est l'un des premiers à formuler l'idée que l'atmosphère terrestre agit comme une "serre". Fourier a proposé que certains gaz atmosphériques retiennent la chaleur, contribuant à maintenir la Terre à une température habitable. Horace Bénédict de Saussure invente le premier instrument pour mesurer l'effet de serre solaire. En 1861, John Tyndall démontre expérimentalement que certains gaz, comme le dioxyde de carbone (CO2) et la vapeur d'eau, absorbent et réémettent la chaleur infrarouge, contribuant à l'effet de serre. Svante Arrhenius (1896) calcule pour la première fois l'impact de l'augmentation du CO2 sur la température terrestre. Arrhenius prévoit un réchauffement si la concentration de CO2 double dans l'atmosphère.

En 1938, Guy Stewart Callendar établit un lien entre l'augmentation des émissions de CO2 dues aux activités humaines (principalement la combustion de charbon) et l'augmentation des températures globales. Au cours de la décennie suivante, commence le développement des premières bases de données climatologiques, permettant de mieux comprendre les variations de température sur de longues périodes. Charles Keeling (1958) propose la célèbre courbe qui porte son nom et, qui montre une augmentation continue des niveaux de CO2 dans l'atmosphère grâce aux mesures prises à l'observatoire de Mauna Loa, à  Hawaï. Des avancées sont faites à la même époque dans la compréhension des isotopes, permettant de tracer les sources du CO2 et de confirmer son origine anthropique.

Les premiers modèles climatiques informatiques sont développés dans les années 1970 pour simuler le comportement de l'atmosphère et prévoir les impacts futurs des émissions de gaz à effet de serre. En 1979, le Rapport Charney conclut que le doublement des niveaux de CO2 entraînerait un réchauffement global de 1,5 °C à 4,5 °C. Le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC) est créé en 1988 par l'ONU et l'OMM (Organisation météorologique mondiale). Les chercheurs commencent à constater une augmentation significative des températures mondiales et à l'attribuer aux activités humaines. A partir de 1990, les premiers rapports du GIEC confirment que les activités humaines contribuent au réchauffement climatique. La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques est signée en 1992, lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. En 1997, le Protocole de Kyoto sera le premier traité international contraignant visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ce texte en définit les six principaux : le CO2, le CH4, le N2O, les HFC, les PFC et le SF6.

A partir des années 2000, les satellites et les technologies avancées permettent de surveiller les changements climatiques en temps réel (fonte des glaces, élévation du niveau de la mer, etc.). Les rapports successifs du GIEC (2001, 2007) fournissent des preuves renforcées de l'influence humaine sur le climat. Le Prix Nobel de la paix est décerné au GIEC et à Al Gore en 2007 pour leurs efforts en matière de sensibilisation au changement climatique. Signé en 2015, l'accord de Paris acte l'engagement mondial pour limiter le réchauffement à 1,5 °C ou 2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Les recherches actuelles se concentrent sur des projections plus précises des impacts, l'adaptation, la transition énergétique, et les effets irréversibles comme le dépassement des points de bascule climatiques.

Aujourd'hui, les chercheurs concentrent leurs efforts sur l'étude des impacts à long terme sur les écosystèmes, les sociétés humaines et l'économie, et sur les solutions technologiques, comme la capture et le stockage du CO2.

Les causes du changement climatique

Le changement climatique est un phénomène multifactoriel. A côté d'une cause principale (l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère due aux activités humaines, principalement la combustion d'énergies fossiles), interviennent aussi de facteurs secondaires ou amplificateurs.

La cause principale : l'effet de serre renforcé par les activités humaines.
L'effet de serre est un processus naturel essentiel à la vie sur Terre. Certains gaz présents dans l'atmosphère (gaz à effet de serre) agissent comme une serre : ils laissent passer le rayonnement solaire vers la surface de la Terre, mais absorbent une partie du rayonnement infrarouge (chaleur) réémis par la Terre, empêchant ainsi cette chaleur de s'échapper complètement vers l'espace. Sans l'effet de serre naturel, la température moyenne de la Terre serait d'environ -18°C, rendant la vie telle que nous la connaissons impossible.

Bien que le climat ait toujours fluctué naturellement, le changement climatique actuel se distingue par sa rapidité et son ampleur, le problème actuel n'est pas l'effet de serre naturel. Son renforcement est dû à l'augmentation de la concentration de certains gaz à effet de serre dans l'atmosphère, principalement à cause des activités humaines. C'est ce renforcement qui piège davantage de chaleur et provoque le réchauffement climatique.

Principaux gaz à effet de serre dont la concentration augmente à cause des activités humaines, et leurs sources :

Dioxyde de carbone (CO2).
La combustion d'énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) est la source principale de CO2 et la plus déterminante. La combustion de ces énergies pour la production d'électricité, le transport, l'industrie, le chauffage domestique, etc., libère du CO2 stocké depuis des millions d'années dans le sous-sol. Les forêts absorbent le CO2 de l'atmosphère (photosynthèse). Mais la déforestation, notamment pour l'agriculture ou l'urbanisation, réduit ce puits de carbone et libère le CO2 stocké dans les arbres et le sol. La combustion des forêts (feux de forêt, brûlis) libère également du CO2. Certaines industries, enfin, comme la production de ciment, libèrent aussi du CO2 lors de réactions chimiques.  Le niveau de CO2 dans l'atmosphère en 2023, était de 420 parties par million (ppm)  contre environ 280 ppm à l'époque préindustrielle.
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Evolution du CO2 dans l'atmosphère terrestre.
Augmentation du dioxyde de carbone atmosphérique au fil du temps. - Les scientifiques s'attendent à ce que la quantité de CO2 dans l'atmosphère terrestre double avant la fin du XXIe siècle sa concentration par rapport à son niveau préindustriel . Les mesures des signatures isotopiques de ce surplus de CO2 démontrent qu'il provient principalement de la combustion de combustibles fossiles. (Crédit : NOAA).

Méthane (CH4).
La digestion des ruminants (vaches, moutons, etc.) produit du méthane. La culture du riz en rizière, la gestion du fumier sont également des sources importantes de ce gaz. Il existe aussi des fuites de méthane lors de l'extraction et du transport du gaz naturel et du pétrole. Dans les décharges, la décomposition anaérobie des déchets organiques produit du méthane. Les zones humides naturelles et dégel du pergélisol, bien que naturelles, sont des sources de méthane qui peuvent être amplifiées par le réchauffement climatique (dégel du pergélisol libérant du méthane emprisonné). Par rapport à 1850, le le méthane a vu sa concentration augmenter de 260 %.

Protoxyde d'azote (N2O).
L'utilisation d'engrais azotés (synthétiques et organiques) en agriculture (processus de nitrification et dénitrification des sols) libèrent du protoxyde d'azote ou oxyde nitreux (N2O). Certaines industries chimiques produisent également du N2O. La combustion d'énergies fossiles et de biomasse contrinue aussi à la production de ce gaz, même si c'est dans une moindre mesure que de CO2. La concentration dans l'atmosphère de protoxyde d'azote a augmenté de 23 %, depuis le XVIIIe siècle.

Gaz fluorés (HFC, PFC, SF6, NF3).
Les hydrofluorocarbures (HFC), utilisés dans la réfrigération et la climatisation, les perfluorocarbures (PFC), utilisés dans l'industrie électronique et la production d'aluminium, l'hexafluorure de soufre (SF6)  et le trifluorure d'azote, utilisé dans les équipements électriques et la en micro-électronique, sont des gaz à très fort pouvoir de réchauffement global, souvent plusieurs milliers de fois supérieur à celui du CO2. Ils sont synthétiques et n'existent pas naturellement.

Le dérèglement de la machine climatique.
La stabilité du climat sur de longues périodes est assurée par divers mécanisme de régulation qui, lorsque certains paramètres définissant el climat s'écartent des valeurs assurant l'équilibre global de celui-ci, interviennent pour contrer cette variation. On parle dans ce cas de boucles de rétroaction négative. Mais l'actuelle hausse globale des températures perturbe plusieurs mécanismes naturels de régulation climatique de la Terre, en introduisant des mécanismes nouveaux qui, au lieu de ramener le climat à sa position d'équilibre, agissent dans le sens d'une amplification des perturbations. es mécanismes qui s'auto-alimentent et accélèrent le réchauffement, sont appelées cette foisdes boucles de rétroaction positive. On peut en mentionner les principaux :

Affaiblissement de l'effet tampon des océans.
Les océans absorbent environ 90 % de l'excès de chaleur dû aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette absorption entraîne une élévation de la température des eaux et une stratification accrue, ce qui réduit la capacité des océans à stocker plus de chaleur. Le réchauffement océanique affaiblit la circulation thermohaline (ex. : Gulf Stream), perturbant le transport de chaleur entre les pôles et l'équateur.

Fonte des glaces et modification de l'albédo.
La glace et la neige sont très réfléchissantes (albédo élevé), et renvoient une grande partie du rayonnement solaire vers l'espace. Le réchauffement climatique provoque la fonte des glaces (banquise, glaciers, calottes glaciaires). La surface terrestre ou océanique libérée par la fonte de la glace est moins réfléchissante (albédo plus faible), et absorbe donc davantage de rayonnement solaire, ce qui amplifie le réchauffement et accélère encore la fonte des glaces. C'est une boucle de rétroaction positive.

Libération de méthane et de CO2 par le dégel du permafrost.
Le permafrost ou pergélisol ( = sol gelé en permanence) contient d'énormes quantités de matière organique piégée. Le réchauffement climatique provoque le dégel du permafrost, ce qui permet la décomposition de cette matière organique par des micro-organismes, libérant du méthane et du CO2 dans l'atmosphère, amplifiant le réchauffement. Autre boucle de rétroaction positive.

Modification du cycle de l'eau.
L'air chaud peut contenir plus de vapeur d'eau. La vapeur d'eau est un puissant gaz à effet de serre. Le réchauffement climatique augmente l'évaporation et donc la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère, ce qui renforce l'effet de serre et amplifie le réchauffement. C'est une autre boucle de rétroaction positive.

Modification de la circulation globale.
La hausse des températures a des conséquences majeures sur la circulation globale de l'atmosphère et des océans, ce qui perture les dynamiques climatiques à l'échelle mondiale. 

• Circulation atmosphérique. - Le réchauffement de l'Arctique réduit la différence de température entre les pôles et les tropiques, ce qui ralentit les courants-jets (grandes bandes de vent en haute altitude), qui deviennent plus instables, favorisant des conditions météorologiques extrêmes plus persistantes (vagues de chaleur, sécheresses, tempêtes). Les cellules de circulation (Hadley, Ferrel, polaire) sont également modifiées. Ainsi, l'expansion des cellules de Hadley vers les pôles entraîne un déplacement des zones arides et des précipitations vers le nord et le sud, modifiant les climats tempérés et tropicaux. L'air plus chaud retient davantage d'humidité, ce qui favorise des précipitations plus intenses, des ouragans plus puissants et des sécheresses prolongées, car l'évaporation s'accélère, affectant les ressources en eau douce.

•  Circulation océanique. - La hausse des température cause le ralentissement de la circulation thermohaline : ce réchauffement et la fonte des glaces polaires libèrent de grandes quantités d'eau douce dans l'Atlantique Nord, ce qui réduit la densité de l'eau et ralentit le courant océanique responsable du transport de chaleur (comme le Gulf Stream). Des changements dans les courants marins influencent la répartition de la chaleur et des nutriments, affectant les écosystèmes marins et la pêche. Le réchauffement des eaux réduit par ailleurs la solubilité de l'oxygène et favorise la formation de zones mortes (zones de minimum d'oxygène) dans les océans. 

Affaiblissement des puits de carbone.
Les océans, les forêts et aussi les sols absorbent une partie du CO2 émis par les activités humaines. Cependant, leur capacité d'absorption pourrait diminuer avec le réchauffement. L'augmentation de la température de l'eau des océans réduit sa capacité à dissoudre le CO2. L'acidification des océans due à l'absorption de CO2 peut également affecter les organismes marins qui absorbent le carbone. Le stress hydrique, les incendies plus fréquents et les attaques de parasites liés au changement climatique peuvent affaiblir les forêts et réduire leur capacité à absorber le CO2.

Facteurs naturels.
Certains facteurs naturels peuvent jouer un rôle mineur, mais ne sont pas responsables du changement limatique actuel. Le climat terrestre a ainsi toujours varié naturellement au cours des millénaires et des ères géologiques, sous l'influence de facteurs naturels comme :

• Les variations de l'activité solaire. - L'intensité du rayonnement solaire varie légèrement selon les cycles solaires. Ces variations peuvent influencer le climat, mais leur impact sur le réchauffement climatique actuel est très faible et ne peut pas expliquer l'ampleur et la rapidité du changement observé.

• Les éruptions volcaniques. - Les éruptions volcaniques majeures peuvent injecter des aérosols (particules fines) dans la stratosphère, qui réfléchissent une partie du rayonnement solaire et peuvent provoquer un refroidissement temporaire du climat (sur quelques années). Cependant, les éruptions volcaniques contribuent également aux émissions de gaz à effet de serre, mais dans des quantités bien inférieures aux émissions anthropiques, et leur effet global sur le long terme n'explique pas le réchauffement actuel.

• Les variations orbitales de la Terre (cycles de Milanković). - Ces cycles, qui se déroulent sur des dizaines de milliers d'années, modifient la distribution du rayonnement solaire reçu par la Terre et influencent les cycles glaciaires-interglaciaires. Ils sont pertinents pour comprendre les variations climatiques à long terme, mais ne sont pas la cause du réchauffement rapide et récent que nous observons actuellement.

• La variabilité climatique interne (el Niño, la Niña, les oscillations Atlantiques, etc.). - Ces phénomènes naturels provoquent des fluctuations climatiques régionales et interannuelles, mais ne sont pas responsables de la tendance globale au réchauffement à long terme. (Cependant l'augmentation des températures pourrait les intensifier et rendre plus fréquents, entraînant sécheresses et inondations).

Expressions du changement climatique

Le changement climatique a des conséquences graves et interconnectées, que l'on retrouve à différents niveaux, affectant en même temps l'environnement, les sociétés humaines et les économies à l'échelle mondiale.

L'augmentation des températures moyennes globales.
L'augmentation des températures moyennes globales ne correspond pas seulement de quelques degrés de plus en été. Elle signifie que l'ensemble du système climatique terrestre accumule de la chaleur. Cette chaleur supplémentaire est principalement piégée par l'augmentation des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, provenant des activités humaines (combustion d'énergies fossiles, déforestation, agriculture intensive, etc.). Conséquences directes et indirectes :

Vagues de chaleur plus fréquentes et intenses.
Le changement climatique signifie une augmentation des canicules, avec des températures extrêmes plus élevées et des durées plus longues. Cela a des impacts majeurs sur la santé humaine (coups de chaleur, déshydratation, problèmes cardiovasculaires, mortalité accrue), l'agriculture (stress thermique pour les cultures et le bétail), les infrastructures (routes, voies ferrées qui se déforment), et les écosystèmes (incendies de forêt, stress pour la faune et la flore). Les vagues de chaleur se produisent désormais environ 3 fois plus souvent qu'en 1950.

Réchauffement inégal.
Le réchauffement n'est pas uniforme sur toute la planète. Les régions polaires se réchauffent beaucoup plus rapidement que les régions équatoriales (phénomène d'amplification polaire). Cela a des conséquences disproportionnées dans ces zones, notamment la fonte accélérée des glaces arctiques et la déstabilisation du pergélisol.

Perturbation des cycles saisonniers.
Les saisons deviennent moins prévisibles, avec des printemps plus précoces, des étés plus longs, et des automnes plus tardifs. Cela perturbe les cycles de vie des plantes et des animaux, avec des conséquences sur l'agriculture, la pollinisation, les migrations animales, etc. Les moussons sont également affectées par le réchauffement, qui influence leur force et les répartition de leurs précipitations en Asie et en Afrique, affectant l'agriculture et les ressources en eau.

Augmentation de l'évaporation.
L'air plus chaud intensifie l'évaporation de l'eau des sols et des plans d'eau, contribuant à la sécheresse dans certaines régions et à des précipitations plus intenses dans d'autres. 

La fonte des glaces et des glaciers.
On a déjà vu que la fonte du pergélisol libère du méthane et du CO2. Les glaciers de montagne, les calottes glaciaires du Groenland et de l'Antarctique, la banquise arctique  fondent également à un rythme accéléré, ce qui a encore d'autres conséquences directes et indirectes.

Élévation du niveau de la mer.
La fonte des glaces continentales (glaciers et calottes glaciaires) ajoute de l'eau aux océans et contribe à l'élévation du niveau de la mer.

Disparition de réserves d'eau douce.
Les glaciers agissent comme des châteaux d'eau naturels, fournissant de l'eau douce aux populations en aval, en particulier dans les régions montagneuses. Leur fonte réduit cette ressource essentielle pour l'agriculture, l'eau potable et l'hydroélectricité. La diminution de l'enneigement en montagne affecte par ailleurs le tourisme hivernal, les ressources en eau (fonte des neiges au printemps alimente les rivières) et les écosystèmes de montagne.

• Les glaciers des Alpes, des Pyrénées, des Carpates et de Scandinavie sont tous en recul de manière spectaculaire. La Mer de Glace, en Haute-Savoie, est un exemple emblématique de ce recul. Cela impacte les ressources en eau douce pour des millions de personnes et la production d'énergie hydroélectrique. 
Déstabilisation des pentes et risques naturels.
La fonte des glaciers peut déstabiliser les pentes montagneuses, ce qui augmente les risques de glissements de terrain, d'avalanches et d'inondations soudaines (crues glaciaires).

Perte d'habitat pour la faune.
La surface de la banquise arctique a diminué de 13 % par décennie depuis 1979, La banquise arctique est l'habitat de nombreuses espèces (ours polaires, phoques, morses, etc.). Sa fonte menace leur survie. Certains scientifiques estiment que les deux tiers des populations d'ours polaires pourraient disparaître d'ici 2050.

L'élévation du niveau de la mer.
Le niveau moyen des océans s'élève progressivement. Ce phénomène est dû à deux facteurs principaux :

• La dilatation thermique de l'eau. - L'eau se dilate lorsqu'elle se réchauffe. Les océans absorbent une grande partie de la chaleur supplémentaire due au changement climatique, ce qui provoque leur dilatation et contribue à l'élévation du niveau de la mer.

• L'ajout d'eau provenant de la fonte des glaces. - Comme mentionné précédemment, la fonte des glaciers et des calottes glaciaires ajoute de l'eau aux océans. 

Le taux moyen d'élévation du niveau des mers depuis 2015 a été de 3,7 mm par an, principalement dû à la fonte des glaces et à l'expansion thermique des océans. 

Conquéquences générales.
L'élévation du niveau de la mer intensifie l'érosion des côtes, endommageant les plages, les falaises et les infrastructures côtières. Elle rend les zones côtières plus vulnérables aux inondations lors des tempêtes et des marées hautes. Les tempêtes côtières (ondes de tempête) deviennent plus destructrices. Les mangroves, les marais salants et les récifs coralliens, qui protègent les côtes des tempêtes et servent d'habitats essentiels, sont menacés par cette élévation et l'acidification des océans. De plus l'eau de mer s'infiltre dans les nappes phréatiques côtières et les estuaires, contaminant les sources d'eau douce utilisées pour l'agriculture et la consommation humaine. Les îles basses et les zones côtières densément peuplées sont de plus en plus menacées par la submersion. Cela entraîne le déplacement de populations, la perte de terres agricoles. Quelques exemples concrets :

Inondations côtières accrues et plus fréquentes.
Miami Beach, en Floride,  est régulièrement touchée par des "inondations ensoleillées" (sunny day flooding) ou inondations de marée haute. Même par temps ensoleillé et sans tempête, la marée montante inonde les rues, perturbe la circulation, endommage les infrastructures et rend certaines zones impraticables. Ces inondations étaient rares il y a quelques décennies, mais elles sont de plus en plus fréquentes et intenses à cause de l'élévation du niveau de la mer.

A Venise, L'acqua alta (marée haute) est un phénomène naturel, mais sa fréquence et son intensité augmentent. Les inondations sont plus profondes et durent plus longtemps, endommageant les bâtiments historiques, les commerces et perturbant la vie quotidienne. Le système de digues Mose a été mis en place pour lutter contre cela, mais son efficacité à long terme face à une élévation continue est incertaine.

Les Pays-Bas, les côtes de la mer Baltique, du Royaume-Uni et de nombreux autres pays européens sont aussi confrontés à l'élévation du niveau de la mer, menaçant les zones basses, les infrastructures côtières et les écosystèmes (marais salants, zones humides). Les côtes françaises, notamment en Nouvelle-Aquitaine, en Bretagne et en Méditerranée, sont de plus en plus menacées par l'érosion côtière et les submersions marines. Les tempêtes conjuguées à la montée des eaux aggravent les inondations côtières.

Érosion côtière aggravée.
Certaines îles et archipels de faible altitude, comme Tuvalu, Kiribati dans l'océan Pacifique ou les Maldives dans l'océan Indien, sont extrêmement vulnérables. L'élévation du niveau de la mer érode les plages, réduit la superficie des îles et menace les infrastructures côtières. Des villages entiers doivent être déplacés à l'intérieur des terres, et dans certains cas, l'avenir même de ces Etats est remis en question. Les vagues deviennent plus puissantes et atteignent plus loin à l'intérieur des terres, emportant du sable et des terres fertiles. 

Autre exemple, le Delta du Nil, en Égypte, où l'élévation du niveau de la mer combinée à la subsidence (= affaissement des terres) et à la réduction des sédiments du Nil (due aux barrages) provoque une érosion côtière importante. Les terres agricoles fertiles sont perdues, les lagunes côtières sont envahies par l'eau salée, et les populations côtières sont déplacées.

Salinisation des eaux douces et des terres agricoles.
Dans le Delta du Mékong, au Vietnam, l'élévation du niveau de la mer pousse l'eau salée plus loin à l'intérieur des terres, contaminant les nappes phréatiques et les terres agricoles. Cela rend l'eau potable rare et réduit la productivité agricole, menaçant la sécurité alimentaire de millions de personnes qui dépendent de ce delta pour leur subsistance. La culture du riz est particulièrement vulnérable à la salinisation.

Le Bangladesh, pays très plat et densément peuplé, est lui aussi extrêmement exposé à la salinisation. Les puits d'eau douce sont contaminés, les cultures sont endommagées, et les populations sont confrontées à des problèmes de santé liés à l'eau salée et à la malnutrition.

Destruction des écosystèmes côtiers.
Les mangroves sont des écosystèmes cruciaux pour la protection côtière, la biodiversité et la pêche. La montée des eaux peut submerger les mangroves plus rapidement qu'elles ne peuvent migrer vers l'intérieur des terres, surtout si leur migration est bloquée par des infrastructures humaines. Les marais salants sont également noyés, ce qui réduit leur capacité à absorber les ondes de tempête et à servir d'habitat pour de nombreuses espèces.

Bien que la montée des eaux ne soit pas le principal facteur de menace pour les récifs coralliens (le blanchiment dû au réchauffement des eaux l'est davantage), elle contribue au stress. Les récifs coralliens ont besoin de la lumière du Soleil, et une élévation trop rapide du niveau de la mer peut les submerger et réduire leur accès à la lumière.

Impacts sur les infrastructures et les villes côtières.
Aux Etats-Unis, les tempêtes comme l'ouragan Sandy en 2012 ont montré la vulnérabilité des grandes villes côtières. L'élévation du niveau de la mer amplifie l'impact des tempêtes en augmentant les ondes de tempête, ce qui provoque des inondations plus importantes et des dommages plus graves aux infrastructures (métro, tunnels, centrales électriques, hôpitaux, etc.). Des investissements massifs sont nécessaires pour protéger New York et d'autres villes côtières.

Les ports, les raffineries de pétrole, les centrales nucléaires et d'autres installations critiques situées près des côtes sont menacées par les inondations et l'érosion. Les interruptions de service et les dommages à ces infrastructures peuvent avoir des conséquences économiques et sociales majeures.

Des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses.
Le changement climatique exacerbe les phénomènes météorologiques extrêmes. Il ne s'agit pas seulement d'avoir plus d'événements, mais aussi des événements plus intenses et plus longs. On pourra discuter de la part de responsabilité du changement climatique dans un événement extrême particulier (y compris dans les exemples donnés ici), mais c'est bien leur multiplication qui est en question. En 2022, plus de 400 événements climatiques extrêmes (tempêtes, sécheresses, incendies) ont causé des pertes économiques dépassant 330 milliards d'euros dans le monde. 

Tempêtes (cyclones tropicaux, tempêtes hivernales).
Des océans plus chauds fournissent plus d'énergie aux tempêtes tropicales, ce qui peut les rendre plus puissantes (vents plus violents, pluies plus intenses). Les tempêtes hivernales peuvent également devenir plus intenses en raison des changements dans les courants atmosphériques. Conséquences : dévastation des infrastructures, inondations côtières et fluviales, glissements de terrain, pertes humaines, dommages économiques massifs.

•  Depuis les tempêtes Lothar et Martin qui ont balayé l'Europe occidentale en décembre 1999, les tempêtes hivernales sur cette partie du monde sont devenues potentiellement plus violentes, avec des vents plus forts et des précipitations plus importantes. Cela provoque des dégâts aux forêts (chablis, volis), aux infrastructures (lignes électriques, bâtiments) et augmente l'érosion côtière. La tempête Ciaran en novembre 2023 en est un exemple récent, causant des dégâts importants en Bretagne et Normandie.

• La tempête Katrina, qui a dévasté la région de la Nouvelle-Orléans en 2005 est parfois considérée comme le premier exemple évident d'un lien entre changement climatique et catastrophes météorologiques. Les tempêtes cycloniques Idai et Kenneth, en 2019, qui  ont frappé le sud de l'Afrique et ont causé des inondations massives en Mozambique, au Zimbabwe et en Malawi. ont été jugées plus fortes que prévu en raison du changement climatique. Mêmes remarques pour la tempête Gustav qui a frappé le Mexique et le Honduras en 2021, ou encore la Tempête Chido, qui a dévasté Mayotte en décembre 2024, chacune ayant causé des dégâts importants et des pertes de vies. 

Inondations.
Des précipitations plus intenses et des fontes de neige plus rapides augmentent le risque d'inondations fluviales et urbaines. L'élévation du niveau de la mer aggrave les inondations côtières. Conséquences : pertes humaines, déplacements de populations, dommages aux habitations et aux infrastructures, contamination de l'eau, propagation de maladies, pertes agricoles.
• En France, les épisodes méditerranéens (fortes pluies concentrées sur de courtes périodes le long des côtes de la méditerranée) sont devenus plus intenses, provoquant des inondations soudaines et dévastatrices, comme celles dans l'Aude en 2018 ou dans les Alpes-Maritimes en 2020. Les inondations côtières sont également aggravées par l'élévation du niveau de la mer.

• Les inondations catastrophiques en Allemagne et en Belgique en 2021, celles de la région de Valence, en Espagne, fin octobre 2024 qui ont fait plus de 200 morts, ont montré la vulnérabilité de l'Europe face à des événements pluvieux extrêmes. L'augmentation de la fréquence des tempêtes hivernales et des fortes précipitations accroît le risque d'inondations fluviales et urbaines.

Sécheresses.
Le changement climatique modifie les régimes de précipitations, et augmente le risque de sécheresses prolongées et sévères dans certaines régions. L'augmentation de l'évaporation due à la chaleur aggrave également les sécheresses. Conséquences :  pénuries d'eau, pertes agricoles et élevage, incendies de forêt, désertification, famine, migrations de populations, conflits pour l'accès à l'eau.
• La sécheresse de 2022 en France a été historique, affectant l'agriculture, les ressources en eau potable, la navigation fluviale (baisse du niveau de la Loire, du Rhône, etc.) et augmentant le risque d'incendies. Des régions entières ont été placées en alerte sécheresse, avec des restrictions d'arrosage, de lavage de voiture, etc.

• Le sud de l'Europe, en particulier le bassin méditerranéen, est de plus en plus touché par des sécheresses chroniques. Des fleuves importants comme le Rhin, le Danube et le Pô ont vu leur niveau baisser drastiquement, perturbant le transport fluvial, l'irrigation et la production d'énergie hydroélectrique.

Canicules.
L'augmentation des températures moyennes globales rend les vagues de chaleur plus fréquentes, plus intenses et plus longues. Conséquences : problèmes de santé (coups de chaleur, déshydratation, mortalité), stress thermique pour l'agriculture et le bétail, incendies de forêt, demande accrue en énergie pour la climatisation, dégradation des infrastructures.
• La canicule de 2003, qui a causé des dizaines de milliers de décès en Europe, reste un événement marquant. Depuis, les étés sont régulièrement ponctués de vagues de chaleur intenses, comme celles de 2019, 2022 et 2023. Ces canicules provoquent des pics de mortalité, en particulier chez les personnes âgées et vulnérables, des incendies de forêt, des sécheresses agricoles et des restrictions d'eau.

• L'été 2022 a été marqué par une vague de chaleur exceptionnelle dans toute l'Europe occidentale et méridionale, avec des records de température battus dans plusieurs pays (Espagne, Portugal, France, Royaume-Uni, etc.). 

Incendies de forêt.
Les sécheresses, les canicules et l'augmentation de la végétation sèche (due à des hivers plus doux dans certaines régions) créent des conditions idéales pour les incendies de forêt. Conséquences : destruction d'écosystèmes forestiers, pertes de biodiversité, pollution de l'air (fumée), pertes humaines et matérielles, libération de CO2 dans l'atmosphère.
• Les incendies de forêt sont devenus un problème majeur en France, en particulier dans le sud (Gironde, Landes, PACA). Les étés plus chauds et secs, combinés à la végétation sèche, créent des conditions idéales pour le déclenchement et la propagation rapide des incendies. L'été 2022 a été particulièrement dévastateur dans le pays.

• Le sud de l'Europe (Espagne, Portugal, Grèce, Italie) est également très touché par les incendies de forêt, qui deviennent de plus en plus intenses et difficiles à maîtriser. La saison des incendies s'allonge et s'étend vers le nord. La Grèce a été particulièrement touchée en 2021 et 2023, avec des incendies ravageurs près d'Athènes et sur les îles. L'Espagne, le Portugal et l'Italie ont également subi des incendies importants. Le bassin méditerranéen est un point chaud du réchauffement climatique, subissant des vagues de chaleur de plus en plus fréquentes, longues et intenses.

• Après une sécheresse prolongée et des températures records en 2019, l'Australie a connu en 2019-2020 une saison d'incendies catastrophique, surnommée Black Summer, qui a ravagé le sud-est du pays. Plus de 18 millions d'hectares brûlés, des milliards d'animaux tués ou déplacés, des milliers de maisons détruites et une épaisse fumée recouvrant des villes entières. Des vents forts et secs ont propagé les incendies rapidement et de manière incontrôlable.

• La Californie est devenue un point chaud des incendies de forêt, avec des années consécutives de feux dévastateurs, comme le Camp Fire (2018, qui a rasé la ville de Paradise), le Dixie Fire (2021, l'un des plus grands de l'histoire de l'État), et les incendies de 2020 (année record en termes de surface brûlée). En janvier 2025, les plus grand incendie de l'histoire du comté de Los Angeles a dévasté des quartiers entiers de la périphérie de la ville.

• Le Canada a connu sa pire saison d'incendies de forêt jamais enregistrée en 2023. Des incendies ont ravagé toutes les provinces, de la Colombie-Britannique au Québec, en passant par les Territoires du Nord-Ouest. Impacts : fumée dense et généralisée affectant la santé publique dans tout le pays et jusqu'aux États-Unis, évacuations massives, destruction d'infrastructures et d'écosystèmes.

• Les régions arctiques, notamment la Sibérie, connaissent une augmentation alarmante des incendies de forêt, parfois qualifiés de feux zombies (incendies qui couvent sous la neige et se réactivent au printemps). Ils occasionnent un dégagement massif de carbone stocké dans la tourbe et les forêts boréales, contribuant à accélérer le réchauffement climatique et la destruction d'écosystèmes fragiles.

Des modifications des écosystèmes et de la biodiversité.
Le changement climatique perturbe les écosystèmes terrestres et marins à tous les niveaux  (La biosphère). Les espèces animales et végétales sont confrontées à des changements rapides de leur environnement, auxquels elles ne sont pas toujours capables de s'adapter. 

De nombreuses espèces voient leur aire de répartition se réduire ou se déplacer vers des zones plus adaptées, souvent en altitude ou en latitude. Cependant, toutes les espèces n'ont pas la capacité de s'adapter rapidement ou de migrer, ce qui peut conduire à des extinctions locales, voire globales. Les écosystèmes polaires, par exemple, subissent une fonte accélérée des glaces, mettant en danger des espèces emblématiques comme l'ours polaire. De même, les récifs coralliens sont gravement menacés par le réchauffement des océans et leur acidification, qui entraînent leur blanchissement et la perte de biodiversité marine.

Les chaînes alimentaires sont également perturbées, car les interactions entre les espèces changent en fonction des conditions climatiques. Cela affecte non seulement la survie des espèces directement touchées, mais aussi l'équilibre de tout l'écosystème. Les écosystèmes terrestres, comme les forêts tropicales et les zones humides, perdent leur capacité à fournir des services écologiques essentiels, tels que le stockage de carbone, la régulation du cycle de l'eau et l'habitat pour une faune variée.

Les populations humaines, en particulier celles qui dépendent directement de la biodiversité pour leur subsistance, ressentent également les effets de ces changements. La diminution de la biodiversité peut réduire les ressources alimentaires, les médicaments d'origine naturelle et d'autres services écosystémiques critiques.

Perte de biodiversité et extinctions d'espèces.
De nombreuses espèces ne peuvent pas s'adapter assez rapidement aux changements de température, de disponibilité en eau, d'habitat, etc. Le changement climatique est un facteur majeur de l'actuelle crise d'extinction massive d'espèces.
Selon le rapport Planète Vivante du WWF (2022), les populations de vertébrés sauvages  diminué en moyenne de 69 % depuis 1970. Les écosystèmes marins et terrestres sont gravement menacés, avec un risque accru d'extinction pour 1 million d'espèces animales et végétales.  Une augmentation de 1,5 à 2 °C pourrait exposer 8 % des espèces vertébrées, 16 % des plantes et 18 % des insectes à un risque d'extinction accru. Par exemple, le crapaud doré du Costa Rica est l'une des premières espèces déclarées éteintes à cause du réchauffement climatique. En Amazonie, la déforestation combinée au réchauffement climatique pourrait transformer 60 % de la forêt tropicale en savane d'ici la fin du siècle, entraînant une perte massive de biodiversité. Cette forêt abrite 10 % des espèces connues sur Terre, dont beaucoup sont menacées.

Disparition des zones humides.
Environ 35 % des zones humides mondiales ont disparu depuis 1970, en partie à cause du changement climatique et de la montée du niveau de la mer. Cela menace des espèces comme le canard colvert et de nombreux amphibiens.

Déplacement des aires de répartition des espèces.
Les espèces cherchent à se déplacer vers des régions où les conditions climatiques leur sont plus favorables. Cela peut entraîner des déséquilibres écologiques, des compétitions accrues entre espèces, et la propagation d'espèces invasives. Les espèces terrestres se déplacent en moyenne de 17 kilomètres par décennie vers les pôles ou de 11 mètres d'altitude par décennie pour échapper à la hausse des températures. Cela a été observé chez les papillons en Europe et les poissons en Atlantique Nord, comme le maquereau, qui migre désormais vers des eaux plus froides. Le changement climatique modifie aussi les migrations et les habitats des oiseaux. Par exemple, le macareux moine en Europe est en déclin à cause du réchauffement des eaux, qui affecte la disponibilité de ses proies.

Perturbation des cycles de vie et des interactions entre espèces.
Le changement climatique perturbe les cycles saisonniers, les périodes de reproduction, de migration, de floraison, etc. Cela peut désynchroniser les interactions entre espèces (par exemple, entre les pollinisateurs et les plantes à fleurs), avec des conséquences sur la reproduction et la survie des espèces.

Acidification des océans.
L'absorption de CO2 par les océans entraîne leur acidification. Depuis le début de l'ère industrielle, l'acidité des océans a augmenté de 30 % en raison de l'absorption du dioxyde de carbone. Cette acidification a  des conséquences graves pour les écosystèmes marins. La diminution des ions carbonate est particulièrement problématique car de nombreux organismes marins, tels que les coraux, les crustacés, les mollusques et certains types de plancton, utilisent les ions carbonate pour construire leurs coquilles et squelettes calcaires. L'acidification rend plus difficile cette calcification, menaçant la survie de ces organismes et, par conséquent, l'ensemble de la chaîne alimentaire marine.

• L'acidification des océans est un processus chimique continu qui se produit lorsque le dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique est absorbé par les océans. Les océans ne deviennent pas réellement acides (pH < 7), mais plutôt moins basiques (le pH diminue, se rapprochant de la neutralité). Les océans absorbent naturellement une grande quantité de CO2 de l'atmosphère. C'est un processus d'échange gazeux constant à la surface de l'eau. Cependant, l'augmentation massive de CO2 dans l'atmosphère due aux activités humaines (combustion d'énergies fossiles, déforestation, etc.) a considérablement intensifié cette absorption. Une fois que le CO2 atmosphérique se dissout dans l'eau de mer, il réagit chimiquement avec l'eau (H2O) pour former de l'acide carbonique (H2CO3) :

CO2  + H2O (eau)   H2CO3

Cette réaction est réversible, mais l'augmentation du CO2 atmosphérique pousse l'équilibre vers la droite, favorisant la formation d'acide carbonique. L'acide carbonique est un acide faible qui se dissocie partiellement dans l'eau en libérant des ions hydrogène (H+) et des ions bicarbonate (HCO3-) :

H2CO3 H+ HCO3-

Une partie des ions bicarbonate se dissocie également davantage pour libérer plus d'ions hydrogène et des ions carbonate (CO3²-) :

HCO3-  H+ CO3²

L'étape cruciale est l'augmentation de la concentration en ions hydrogène (H+). Le pH est une mesure de l'acidité ou de la basicité d'une solution, et il est inversement proportionnel à la concentration en ions hydrogène. Plus il y a d'ions hydrogène, plus le pH est bas, et plus la solution est acide (ou moins basique).  En conséquence, l'augmentation du CO2 atmosphérique et les réactions chimiques qui en découlent entraînent : 1) une augmentation de la concentration en ions hydrogène (H+) dans l'eau de mer; 2) une diminution du pH de l'eau de mer; 3) une diminution de la concentration en ions carbonate (CO3²-).

En résumé, le mécanisme d'acidification des océans est le suivant : augmentation du CO2 atmosphérique → absorption accrue de CO2 par les océans → formation d'acide carbonique → libération d'ions hydrogène → augmentation de l'acidité (diminution du pH) des océans.

Blanchiment des coraux.
Le blanchiment des coraux est un phénomène de plus en plus fréquent et grave qui affecte les récifs coralliens du monde entier. Il est principalement causé par l'augment tation des températures et l'acidification des océans, mais d'autres facteurs tels que la pollution, la surpêche et les maladies peuvent également y contribuer. Les récifs coralliens abritent une grande diversité d'espèces marines, qui dépendent des coraux pour leur habitat et leur nourriture. La mort des coraux entraîne la disparition de nombreuses espèces.
• Les coraux vivent en symbiose avec des algues microscopiques appelées zooxanthelles. Ces algues sont dans les tissus des coraux et leur fournissent de l'énergie par photosynthèse. Elles sont également responsables de la couleur des coraux. Lorsque les coraux sont stressés par des facteurs environnementaux tels que l'augmentation de la température de l'eau, ils expulsent les zooxanthelles. Cela conduit à la perte de la couleur des coraux, qui deviennent blancs, d'où le nom de blanchiment. Sans les zooxanthelles, les coraux sont plus vulnérables aux maladies et à la mort. Ils peuvent se rétablir si les conditions environnementales s'améliorent, mais un blanchiment prolongé ou sévère peut entraîner la mort des coraux.
Plus de 50 % des récifs coralliens ont déjà été perdus depuis les années 1980, et les projections indiquent que 90 % des récifs restants pourraient disparaître d'ici 2050 si les températures mondiales augmentent de 2 °C. Par exemple, la Grande Barrière de corail en Australie a connu des épisodes de blanchissement massifs en 2016, 2017 et 2020, touchant plus de 60 % de sa surface.

Les récifs coralliens sont des zones de pêche importantes pour de nombreuses populations côtières. La destruction des récifs coralliens a donc un impact négatif sur les moyens de subsistance de ces populations. Ils protègent aussi les côtes de l'érosion en brisant les vagues. La disparition des récifs coralliens rend les côtes plus vulnérables aux tempêtes et aux inondations. Comme les récifs coralliens sont également des destinations touristiques importantes., le blanchiment des coraux peut donc avoir un impact négatif sur l'économie des pays qui dépendent du tourisme corallien.

Des impacts sur l'agriculture et la sécurité alimentaire.
Le changement climatique affecte tous les aspects de l'agriculture, de la production végétale à l'élevage, en passant par la pêche. Il menace la sécurité alimentaire mondiale, c'est-à-dire la capacité de nourrir la population mondiale de manière durable et équitable. Conséquences directes et indirectes :

Stress thermique pour le bétail.
Les animaux d'élevage sont sensibles aux fortes chaleurs, ce qui peut réduire leur productivité (lait, viande, oeufs) et augmenter leur mortalité.

Pénuries d'eau pour l'irrigation.
Les sécheresses et la fonte des glaciers réduisent la disponibilité en eau pour l'irrigation, essentielle dans de nombreuses régions agricoles. Certaines régions deviennent moins propices à certaines cultures traditionnelles (par exemple, la vigne dans certaines zones du sud de la France commence à souffrir du manque d'eau).

Prolifération de ravageurs et de maladies.
Le changement climatique peut favoriser la prolifération de certains ravageurs et maladies des cultures et du bétail, augmentant les pertes agricoles.

Diminution des ressources halieutiques.
L'augmentation de la température des océans, l'acidification des océans et les changements dans les courants marins affectent les populations de poissons et d'autres ressources marines, menaçant la pêche et l'aquaculture.

Diminution des rendements agricoles.
Les températures extrêmes, les sécheresses, les inondations, les tempêtes, les changements dans les régimes de précipitations, les ravageurs et les maladies liés au climat peuvent réduire les rendements de nombreuses cultures.

Hausse des prix, insécurité alimentaire et malnutrition.
Les perturbations de la production agricole et de la pêche dues au changement climatique peuvent entraîner une hausse des prix alimentaires. La combinaison de la diminution de la production alimentaire et de la hausse des prix peut aggraver l'insécurité alimentaire et la malnutrition, en particulier dans les régions déjà vulnérables.

Des conséquences socio-économiques importantes.
Les conséquences du changement climatique ne sont pas seulement environnementales, elles ont aussi des impacts profonds sur les sociétés humaines et les économies. On estime que 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des zones considérées comme extrêmement vulnérables au changement climatique. Les pays les plus pauvres, bien qu'ils n'émettent qu'environ 10 % des émissions mondiales, sont généralement les plus touchés.

Coûts économiques des catastrophes naturelles.
Les événements météorologiques extrêmes causent des dommages excessivement coûteux chaque année (destructions d'infrastructures, pertes de récoltes, pertes humaines, etc.). Les assurances sont confrontées à des sinistres de plus en plus fréquents et importants, ce qui peut entraîner une augmentation des primes d'assurance et des difficultés à assurer certains biens dans les zones à risque. Les secteurs économiques dépendants du climat (agriculture, tourisme, énergie, etc.) sont particulièrement vulnérables.

Perturbations économiques et pertes de productivité.
Les vagues de chaleur, les sécheresses, les inondations, etc., peuvent perturber les activités économiques (agriculture, industrie, tourisme, etc.) et réduire la productivité du travail.

Impacts sur la santé humaine et coûts de santé.
Le changement climatique aggrave les problèmes de santé existants et en crée de nouveaux (coups de chaleur, maladies respiratoires, maladies vectorielles, malnutrition, etc.), entraînant des coûts de santé accrus.

• La pollution de l'air aggravée par les vagues de chaleur et les incendies de forêt, ainsi que l'augmentation du pollen due à la floraison précoce, exacerbent les problèmes respiratoires (asthme, allergies). Le changement climatique peut favoriser l'expansion des zones de transmission de maladies vectorielles (transmises par des moustiques, des tiques, etc.) comme la maladie de Lyme, la dengue ou le chikungunya. Les événements climatiques extrêmes (inondations, incendies, tempêtes) peuvent aussi provoquer des traumatismes psychologiques et de l'anxiété.
Aggravation des inégalités sociales.
Les populations les plus pauvres et vulnérables sont souvent les plus exposées aux impacts du changement climatique et les moins capables de s'y adapter, ce qui aggrave les inégalités existantes.

Menace pour la sécurité humaine.
Le changement climatique est de plus en plus reconnu comme une menace pour la sécurité humaine, car il peut déstabiliser les sociétés, compromettre les moyens de subsistance, et augmenter les risques de conflits et de déplacements de populations.

Migrations et conflits.
Les catastrophes naturelles, la dégradation des terres agricoles, la pénurie d'eau, l'élévation du niveau de la mer peuvent contraindre des populations entières à se déplacer, créant des migrations climatiques et des populations réfugiées climatiques. Par ailleurs, la compétition pour l'accès aux ressources naturelles (eau, terres agricoles) qui se raréfient à cause du changement climatique peut exacerber les tensions sociales et politiques et conduire à des conflits.

Le changement climatique est rarement la seule cause. Il agit souvent comme un multiplicateur de menaces. Il exacerbe des vulnérabilités préexistantes (pauvreté, inégalités, conflits ethniques, mauvaise gouvernance) et interagit avec d'autres facteurs (politiques, économiques, sociaux) pour provoquer des migrations et des conflits. Il est parfois difficile d'établir un lien de causalité direct et unique entre un événement climatique spécifique et une migration ou un conflit. Cependant, les recherches montrent de plus en plus clairement le rôle du changement climatique comme facteur contributif significatif. On donnera ici quelques exemples :

Migrations et conflits liés à la raréfaction de l'eau et à la sécheresse.
• La Région du Sahel (Afrique). - Des sécheresses prolongées et la désertification rendent les terres agricoles moins productives et le pastoralisme plus difficile. Les populations (notamment les agriculteurs et les éleveurs) migrent vers le sud, vers des régions perçues comme plus fertiles ou vers les villes à la recherche de moyens de subsistance. La compétition pour les ressources en eau et les terres arables s'intensifie entre les communautés sédentaires et les populations migrantes. Les conflits entre agriculteurs et éleveurs, déjà existants, sont exacerbés par le manque de ressources. Des groupes armés peuvent également exploiter ces tensions pour recruter ou déstabiliser des régions. Exemples :

 + Darfour (Soudan). - Le conflit au Darfour, parfois considéré comme le premier conflit climatique, a été largement influencé par la désertification et la compétition pour les terres. Les tribus pastorales nomades arabes et les tribus agricoles sédentaires africaines se sont affrontées pour des ressources de plus en plus rares.

 + Lac Tchad. - Le rétrécissement dramatique du Lac Tchad, dû en partie au changement climatique, a intensifié la compétition pour l'eau entre les pays riverains (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun). Cela a contribué à l'instabilité régionale et a été exploité par des groupes comme Boko Haram.

+ Syrie(avant la guerre civile). - Une sécheresse sévère entre 2006 et 2010 a détruit les récoltes et le bétail en Syrie, poussant des millions de paysans vers les villes. Cette migration interne massive a exercé une pression énorme sur les infrastructures urbaines et a contribué à l'instabilité sociale qui a précédé le soulèvement de 2011. Même si la sécheresse n'est pas la seule cause de la guerre civile, elle est reconnue comme un facteur aggravant important.

• La Corne de l'Afrique (Somalie, Éthiopie, Kenya). - Les sécheresses récurrentes et imprévisibles entraînent des crises alimentaires et la perte de bétail. Les populations pastorales sont forcées de se déplacer à la recherche de pâturages et d'eau pour leurs animaux, et les agriculteurs migrent vers des zones urbaines ou des camps de réfugiés. Les conflits tribaux pour l'accès aux points d'eau et aux pâturages s'intensifient. Les déplacements de populations peuvent également créer des tensions avec les communautés hôtes et surcharger les ressources locales. Exemples :
+ Somalie. - Les sécheresses chroniques en Somalie exacerbent les conflits existants liés à la gouvernance, à l'accès aux ressources et à la présence de groupes armés comme Al-Shabaab. Les déplacements de populations augmentent la vulnérabilité et la dépendance à l'aide humanitaire.

+ Kenya. - Les populations pastorales du nord du Kenya se déplacent de plus en plus souvent à la recherche de pâturages, ce qui entraîne parfois des affrontements avec d'autres populations et des tensions transfrontalières.

Migrations et conflits liés à l'élévation du niveau de la mer et aux catastrophes naturelles.
• Bangladesh. -  Le Bangladesh est extrêmement vulnérable à l'élévation du niveau de la mer, aux cyclones et aux inondations. Ces événements provoquent des déplacements massifs de populations, notamment des zones côtières et des deltas vers l'intérieur du pays ou vers l'Inde voisine. La migration massive vers les zones urbaines déjà surpeuplées comme Dacca exerce une pression énorme sur les infrastructures, les services et les ressources. La compétition pour l'emploi et le logement peut générer des tensions sociales et des conflits. De plus, les migrations transfrontalières vers l'Inde sont politiquement sensibles et peuvent créer des tensions bilatérales. Exemples-:
+ Cyclones fréquents et inondations. - Chaque année, les cyclones et les inondations saisonnières déplacent des millions de Bangladais. L'élévation du niveau de la mer rend ces événements encore plus dévastateurs et augmente la vulnérabilité à long terme des zones côtières.

+ Îles basses du delta du Gange-Brahmapoutre. - Ces îles deviennent inhabitables à cause de l'érosion côtière et de la salinisation des terres, forçant les populations à migrer.

• Petits États insulaires en développement (PEID). - Les PEID, comme les Maldives, Tuvalu, Kiribati, les îles Marshall, sont parmi les plus vulnérables à l'élévation du niveau de la mer. Certains de ces États pourraient devenir inhabitables d'ici la fin du siècle. Cela provoque des migrations planifiées ou forcées, internes ou internationales (vers l'Australie, la Nouvelle-Zélande, etc.). La perte de territoire et de souveraineté due à l'élévation du niveau de la mer soulève des questions complexes de droit international et de responsabilité. Des tensions pourraient émerger entre les États menacés et les États perçus comme étant les principaux responsables du changement climatique. La compétition pour les terres d'accueil des populations déplacées pourrait également être une source de tensions. Exemples :
+ Tuvalu et Kiribati. - Ces États envisagent ouvertement des plans de relocalisation de populations entières vers d'autres pays en raison de la menace existentielle de l'élévation du niveau de la mer.

+ Îles Marshall. - L'érosion côtière et les inondations répétées rendent la vie de plus en plus difficile sur les îles Marshall, poussant de nombreux habitants à migrer vers les États-Unis (en vertu d'un accord spécial).

 â€¢ Amérique Centrale (Corridor sec). -  Les sécheresses prolongées et les récoltes perdues dans le "Corridor Sec" d'Amérique Centrale (Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua) poussent les populations rurales à migrer vers les villes ou vers les États-Unis. Les ouragans plus intenses et fréquents aggravent également la situation. La migration vers les États-Unis crée des tensions politiques et migratoires importantes. Au sein des pays d'origine, la perte de moyens de subsistance et l'augmentation de la pauvreté peuvent exacerber les tensions sociales et la criminalité.
+ Caravanes de migrants vers les États-Unis . - Les migrants d'Amérique Centrale qui tentent de rejoindre les États-Unis mentionnent souvent la sécheresse, la perte de récoltes et les ouragans comme des raisons de leur départ. Bien que la violence et la pauvreté soient également des facteurs importants, le changement climatique joue un rôle croissant dans la migration depuis cette région.
• En Alaska, où comme dans les autres régions arctiques le réchauffement climatique est particulièrement rapide, l'érosion côtière et la fonte du pergélisol menacent des villages entiers. Les populations autochtones sont obligées de se déplacer et de reconstruire leurs villages plus à l'intérieur des terres, ce qui perturbe leur mode de vie traditionnel et leur culture.

Que faire?

Les problèmes posés par le changement climatique nécessitant une approche multidimensionnelle et urgente pour y répondre, en limtant le réchauffement climatique et en s'adaptant à ses impacts inévitables. Les réponses au changement climatique doivent être urgentes, ambitieuses, systémiques, justes et collectives. Il apparaît aujourd'hui impératif de fixer des objectifs de réduction des émissions suffisamment élevés pour atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle et limiter le réchauffement à 1,5°C ou 2°C.  Cela implique d'agir sur tous les secteurs de l'économie et de la société, en intégrant les enjeux climatiques dans toutes les politiques publiques. La transition écologique doit être juste et équitable pour tous, en particulier pour les populations les plus vulnérables. Elle nécessite en outre la participation de tous les acteurs : gouvernements, entreprises, collectivités territoriales, citoyens, organisations de la société civile.

Atténuation.
Transition énergétique.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre passe par l'arrêt progressif de l'exploitation et la consommation de charbon, pétrole et gaz, en fixant des échéances claires et en accompagnant les territoires et les populations concernées. L'industrie doit développer des procédés industriels bas carbone, l'économie circulaire, le captage et stockage du carbone. Cela implique le développement massif des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie, biomasse durable) et remplacer les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) par ces sources propres. L'énergie nucléaire, qui pose par ailleurs de sérieux problèmes, est aussi une option, si on la considère sur le plan des émissions de gaz à effet de serre. Les réseaux électriques doivent être modifiés (réseaux électriques intelligents) pour intégrer les énergies renouvelables intermittentes et optimiser la distribution de l'électricité. Environ 80 % de l'énergie mondiale provient encore des combustibles fossiles (charbon, pétrole, gaz). Pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, il faudrait tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d'ici 2030.

Il convient aussi de réduire la consommation d'énergie dans tous les secteurs (bâtiments, industrie, transports, etc.) grâce à l'isolation, les technologies performantes, la sobriété, et de promouvoir les transports en commun, le vélo, la marche, le covoiturage, et surtout d'électrifier le parc automobile et développer des carburants alternatifs durables (biocarburants de 2e et 3e génération, hydrogène vert). Il est nécessaire en outre de réduire le transport aérien et maritime non essentiel.

Autres pistes : la mise en oeuvre de pratiques agricoles durables (agroécologie, agriculture biologique, agroforesterie), la réduction du gaspillage alimentaire, régimes alimentaires moins carnés (réduire la consommation de viande, en particulier bovine), meilleure gestion des sols et des forêts pour le stockage du carbone (protection et restauration des forêts existantes, lutte contre la déforestation, préservation des zones humides et les océans, qui sont des puits de carbone majeurs).

Adaptation.
Infrastructures résistantes et aménagement du territoire.
S'adapter aux impacts inévitables du changement climatique, signifie améliorer des infrastructures existantes (rendre les bâtiments, les routes, les réseaux d'eau, les systèmes d'énergie plus résistants aux événements climatiques extrêmes (inondations, sécheresses, tempêtes, vagues de chaleur)) et construire de nouvelles infrastructures adaptées  (concevoir les nouvelles constructions en tenant compte des changements climatiques futurs, notamment en zones côtières, dans les zones à risque d'inondation, etc.).

Il est nécessaire de développer des villes plus vertes, avec des espaces verts, des toitures végétalisées, des systèmes de drainage urbain durables, pour lutter contre les îlots de chaleur urbains et améliorer la résilience face aux événements climatiques. La planification urbaine doit être adaptée pour tenir compte des risques climatiques (zones inondables, zones à risque d'incendie, etc.). Des protections côtières (digues, dunes, mangroves) doivent être mises en place pour faire face à l'élévation du niveau de la mer et aux tempêtes. Par ailleurs, il convient de développer et améliorer les systèmes d'alerte pour les événements climatiques extrêmes afin de protéger les populations.

Gestion des ressources en eau.
La politique de gestion des ressources en eau doit adopter une approche intégrée pour permettre  la conservation de l'eau eau de manière durable, en tenant compte des besoins de tous les secteurs (agriculture, industrie, usages domestiques). 

Agriculture et sécurité alimentaire.
L'agriculture doit se tourner vers la culture de variétés de plantes et l'élevage d'animaux plus résistants à la sécheresse, à la chaleur, aux maladies, etc. Elle doit optimiser l'utilisation de l'eau (irrigation efficace, cultures adaptées), améliorer le stockage de l'eau, gérer les ressources en eau de manière durable. La réduction de la vulnérabilité de l'agricululture face aux aléas climatiques passe aussi par la diversification des cultures et en adoptant des systèmes agricoles plus résilients.

Santé publique.
La multiplication des vagues de chaleur et les événements extrêmes appellent des plans de prévention et d'adaptation pour protéger les populations vulnérables. Il est nécessaire de surveiller et de prévenir l'augmentation des maladies vectorielles et autres maladies liées au climat, et, plus globalement, de repenser l'adapter les systèmes de santé à la situation actuelle.

Technologie et innovation.
Recherche et développement.
Investir massivement dans la recherche et le développement de technologies propres et durables dans tous les secteurs (énergies renouvelables, stockage de l'énergie, mobilité durable, agriculture durable, captage du carbone, etc.).

Déploiement et diffusion des technologies existantes.
Accélérer le déploiement et la diffusion des technologies propres qui existent déjà à grande échelle, en levant les barrières économiques, réglementaires et sociales.

Solutions basées sur la nature.
Utiliser et restaurer les écosystèmes naturels (forêts, zones humides, océans, sols) pour atténuer le changement climatique et s'y adapter (stockage du carbone, protection contre les inondations, régulation du climat local, etc.).

Politiques et gouvernance.
Accords internationaux et coopération.
Renforcer et mettre en oeuvre l'Accord de Paris, renforcer la coopération internationale sur le climat, notamment en matière de financement, de transfert de technologies et de renforcement des capacités.  Les besoins en financement climatique sont estimés à 4000 milliards de dollars par an pour atteindre les objectifs mondiaux de décarbonation et d'adaptation. À ce jour, les pays développés n'ont pas réussi à atteindre leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les pays en développement.
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L'Accord de Paris sur le climat

L'Accord de Paris est un traité international adopté le 12 décembre 2015 lors de la 21e Conférence des Parties (COP21) à Paris. Cet accord marque un tournant majeur dans la lutte contre le changement climatique en mobilisant presque tous les pays du monde autour d'objectifs communs pour limiter le réchauffement climatique. Il vise à maintenir l'élévation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, tout en poursuivant les efforts pour limiter l'augmentation à 1,5 °C. Ce seuil est déterminant pour réduire les impacts les plus graves du changement climatique. L'accord encourage également le renforcement des capacités d'adaptation afin d'aider les pays à s'adapter aux effets inévitables du changement climatique, en particulier dans les pays en développement.

Composante essentielle de l'accord, les engagements financiers concernent un objectif collectif de financement climatique de 100 milliards de dollars par an avant 2020, prolongé jusqu'en 2025, pour aider les pays en développement à réduire leurs émissions et à s'adapter aux impacts climatiques. Chaque pays doit soumettre une contribution déterminée au niveau national qui définit ses objectifs spécifiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Ces contributions sont revuse et renforcés tous les cinq ans, ce qui reflète une ambition croissante au fil du temps. L'accord encourage les pays à atteindre un équilibre entre les émissions et les absorptions de gaz à effet de serre d'ici la seconde moitié du siècle, en visant la neutralité carbone d'ici 2050. Les responsabilités sont réparties selon le principe de responsabilités communes mais différenciées, reconnaissant que les pays développés ont une plus grande responsabilité historique dans le réchauffement climatique.

Un cadre de transparence est également mis en place pour surveiller les progrès, avec des rapports réguliers et comparables. Depuis son adoption, l'Accord de Paris a été ratifié par 196 parties, le rendant quasiment universel. Il a mobilisé des initiatives internationales, encouragé les progrès technologiques dans les énergies renouvelables et sensibilisé les entreprises, villes et citoyens à contribuer à la transition climatique. Cependant, les défis persistent. Les engagements actuels ne suffisent pas pour limiter le réchauffement à 1,5 °C, mettant le monde sur une trajectoire de réchauffement de 2,7 °C d'ici 2100. De plus, les promesses de financement climatique n'ont pas encore été pleinement tenues, et certains pays peinent à respecter leurs engagements en raison de contraintes économiques, politiques ou sociales.

Politiques nationales et locales ambitieuses.
Mettre en place des politiques climatiques ambitieuses et cohérentes à tous les niveaux (national, régional, local) : fixation d'objectifs de réduction des émissions ambitieux et contraignants; mise en place d'instruments économiques (taxe carbone, marchés du carbone, subventions aux énergies renouvelables, suppression des subventions aux énergies fossiles); définition de normes d'efficacité énergétique, de normes d'émission, de réglementations sur l'urbanisme, etc.; orientation des investissements publics et privés vers des projets durables et bas carbone; souci apporté à  ce que les politiques climatiques soient justes et équitables, en tenant compte des inégalités sociales et géographiques, et en accompagnant les populations et les territoires les plus vulnérables et les plus impactés par la transition énergétique (transition juste pour les travailleurs des secteurs fossiles, soutien aux pays en développement, etc.); éducation et sensibilisation du public aux enjeux du changement climatique, aux solutions existantes et à l'importance de l'action individuelle et collective.

Actions individuelles et collectives.
Changements de comportements individuels.
Adopter des modes de vie plus durables. Réduire sa consommation d'énergie ( isolation des logements, appareils économes en énergie, chauffage et climatisation raisonnés, mobilité douce (vélo, transports en commun, marche), réduction des déplacements en avion, etc.). Consommer de manière responsable (réduire sa consommation globale, privilégier les produits locaux et de saison, réduire le gaspillage alimentaire, choisir des produits durables et réparables, limiter la consommation de viande, etc.).

Engagement citoyen et participation démocratique.
S'engager, participer à des actions collectives, soutenir les organisations environnementales, voter pour des politiques climatiques ambitieuses, sensibiliser son entourage. Participer aux débats publics, interpeller les décideurs politiques, soutenir les initiatives citoyennes, faire entendre sa voix pour des politiques climatiques plus ambitieuses. 

Trois concepts utiles, pour terminer.
Equivalent carbone, empreinte carbone et bilan carbone sont des notions que l'on rencontre fréquemment dans le contexte de la gestion et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Leur définition mérite d'être précisée ici :

L'équivalent carbone.
L'équivalent carbone (ou equivalent CO2) correspond à la mesure de l'impact environnemental des émissions de différents gaz à effet de serre, exprimées en termes de masse de dioxyde de carbone (CO2) équivalent. L'objectif est de standardiser et comparer les émissions de différents gaz à effet de serre en utilisant une seule unité de mesure (le CO2). Chaque gaz à effet de serre a un facteur d'échelle (GWP,  Global Warming Potential) qui indique sa capacité à réchauffer la Terre sur une période donnée (généralement 100 ans) par rapport au CO2.

L'empreinte carbone.
L'empreinte carbone est la mesure totale des émissions de gaz à effet de serre directes et indirectes associées à une activité, une personne, une organisation, un produit ou un territoire sur une période donnée. Elle prend en compte les émissions directes (émissions générées par les sources détenues ou contrôlées par l'entité; par exemple, la combustion de carburants fossiles pour la production d'énergie) et les émissions indirectes (émissions générées par des sources détenues ou contrôlées par d'autres entités, mais liées aux activités de l'entité; par exemple, la production et la transport des matières premières). L'objectif est de permettre de quantifier, de comparer et de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

Le bilan carbone.
Le bilan carbone est un inventaire détaillé des émissions de gaz à effet de serre associées à une activité, une personne, une organisation, un produit ou un territoire sur une période donnée. Il inclut des analyses des sources d'émissions et des mesures prises pour les réduire. Il comprend plusieurs étapes : 

• Détermination de toutes les activités qui produisent des émissions de gaz à effet de serre.

• Collecte des informations sur la quantité de carburants consommés, d'énergie utilisée, de déchets produits, etc.

• Calcul des émissions. en utilisant les facteurs d'émissions appropriés pour convertir les données en émissions de gaz à effet de serre.

• Analyse les résultats et communication les informations aux parties prenantes.

• Développement des stratégies pour réduire les émissions et les mettre en oeuvre.

• Évaluation l'efficacité des mesures de réduction et ajuster les stratégies si nécessaire.

L'objectif est de fournir une vision globale des émissions de gaz à effet de serre et servir de base pour la prise de décision et la mise en oeuvre de mesures de réduction.
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