-
-
«
Si, dans un cataclysme, toute notre connaissance scientifique devait être
détruite, et qu'une seule phrase passe aux générations futures, quelle
affirmation contiendrait le maximum d'information dans le minimum de mots?
Je pense que c'est l'hypothèse atomique (ou le fait atomique, ou tout
autre nom que vous voudrez lui donner) que toutes les choses sont faites
d'atomes - petites particules qui se déplacent en mouvement perpétuel,
s'attirant mutuellement à petite distance les unes des autres et se repoussant
lorsqu'on veut les faire se pénétrer. Dans cette seule phrase vous
verrez qu'il y a une énorme quantité d'informations sur le monde, si
on lui applique simplement un petit peu d'imagination et de réflexion.
»
(Richard
Feynman, Cours de physique, Mécanique, I).
|
On a d'abord donné
le nom d'atomes aux plus petites particules de la matière, celles
auxquelles doit s'arrêter toute division des corps.
(histoire des sciences Ecole
Atomistique ).
Aujourd'hui, on appelle atome le constituant de la matière
au niveau le plus élémentaire compatible avec des propriétés chimiques
données. Un élément chimique correspond à un corps composé d'atomes
identiques.
On peut toujours dire que toute la matière
qui nous entoure est constituée d'atomes, mais les
atomes considérés par la physique, ne sont plus des objets insécables.
Tout au plus peut-on dire qu'il est impossible de diviser par des processus
chimiques.
Ils sont constitués d'une partie centrale,
le noyau atomique, formé de nucléons
(protons, dont la charge électrique est positive,
et neutrons, neutres électriquement) en nombre
variable, et d'un cortège, ou d'un nuage, d'électrons,
dont la charge électrique est négative et dont le nombre est égal au
nombre de protons, quand l'atome est électriquement neutre - son état
habituel.
Un atome qui a temporairement plus ou bien
moins d'électrons que de protons est appelé un ion.
Lorsque les atomes s'unissent entre eux
par une liaison chimique,
ils forment des molécules. Lorsque des atomes
ou les molécules se trouvent isolés, ils constituent un gaz. Atomes et
molécules peuvent également s'assembler pour former une structure
cristalline, caractéristique de l'état solide, ou encore des regroupements
moins contraignants tels ceux que l'on observe dans les liquides.
Introduction historique
L'atomisme antique.
Pendant l'Antiquité, l'Ecole
atomistique, représentée notamment par Démocrite
et Epicure ( La
matière dans l'Antiquité : les atomes) avait fondé toute sa physique
sur l'hypothèse selon laquelle la matière était discontinue,
autrement dit formée de particules microscopique solides, impossible Ã
diviser, les atomes. Parmi les autres autres affirmations de cette école
on retiendra que :
• les atomes sont éternels,
mais pas leurs assemblages, ce qui explique les changements observés dans
la matière;
• les atomes sont séparés par du vide;
• les atomes qui composent les différents
corps diffèrent entre eux par la forme, la taille ou l'agencement géométrique;
• les propriétés de la matière sont
la conséquence des manières diverses dont s'assemblent les atomes.
La théorie atomique
de Dalton.
L'hypothèse des atomes a été oubliée
pendant plusieurs siècle. Retravaillée à la Renaissance, elle intéresse
aussi XVIIe siècle, avec Gassendi,
notamment. A partir de cette époque, on a fait du nom d'atome quelquefois
un synonyme de molécule, mais le plus généralement, on considérait
déjà les molécules comme formées par l'union d'un plus ou moins grand
nombre d'atomes.
En 1808, John
Dalton, a présenté une théorie atomique capable de rendre compte
de la plupart des phénomènes chimiques connus en son temps. On peut résumer
comme suit sa thèse :
• Les
atomes sont particules individuelles de matière que l'on ne peut diviser
par aucun processus connu. Par exemple, l'eau peut être décomposée en
hydrogène
et en oxygène, mais l'hydrogène et l'oxygène ne peuvent pas être décomposés
en autre chose, c'est en cela que l'on peut dire qu'il y a des atomes d'hydrogène
et d'oxygène, mais qu'il n'y a pas d'atomes d'eau, seulement des molécules
d'eau.
• Les atomes qui composent une substance
élémentaire sont très similaires en masse et en taille, ainsi que dans
leurs autres caractéristiques - un atome de soufre ou d'azote est très
similaire en taille et en masse à un autre atome de soufre ou d'azote,
par exemple.
• Les atomes d'un
élément simple - disons les atomes de l'oxygène, du carbone, du fer,
etc. - diffèrent en masse, en taille et par leurs autres caractéristiques
des atomes des autres éléments simples - une atome de fer diffère en
taille et en masse d'un atome d'oxygène, par exemple.
• Les atomes sont
les unités fondamentales qui entrent en jeu dans les transformations chimiques
pour former les molécules ou atomes composés.
• Une combinaison chimique a lieu quand
différents types d'atomes s'assemblent dans des proportions numériques
simples pour former des composés.
• Les masses relatives
des atomes qui forment un composé sont représentées par les masses relatives
des elements qui entrent en réaction.
A l'époque de Dalton, rien n'était connu
ni sur la masse ni sur le volume des atomes; on pouvait cependant admettre
avec lui que les corps simples se combinent atome à atome, que la molécule
d'eau, par exemple, est formée de 1 atome d'oxygène et de 2 atomes d'hydrogène;
dans ce cas, les poids des atomes devaient être proportionnels aux équivalents
ou nombres proportionnels, et cette hypothèse rendait en effet très simple
l'explication de plusieurs lois fondamentales de la chimie. Beaucoup de
phénomènes chimiques restaient malgré tout sans explication. La théorie
de Dalton a donc dû être modifiée et perfectionnée grandement pour
donner naissance à la théorie atomique moderne. Désormais l'atome n'est
plus une entité indivisible. Il admet des constituants.
Les constituants
de l'atome.
La
découverte de l'électron.
C'est en travaillant
sur les tubes contenant un gaz raréfié en présence d'un champ électrique,
que William Crookes a d'abord découvert, en
1886 ce qu'il a appelé les rayons cathodiques (parce qu'il étaient
émis par une électrode négative, aussi appelée cathode). Après
lui, en 1895, Jean Perrin, en étudiant la déviation
d'une faisceau de rayons cathodiques a montré que ceux-ci sont porteurs
d'une charge électrique négative. En 1897, J.-J.
Thomson, poursuivant ces recherches, établit la relation entre la
masse m et la charge e de chacune des particules constituant
ces rayons edt que l'on connaissait déjà sous le nom d'électrons. En
1909, Robert A. Millikan mesura la charge de
l'électron et pouvait en déduire sa masse.
La
découverte du noyau.
• Les protons.
- Les études menées sur les rayons cathodiques ont aussi mis en évidence
ll'existence de rayons positifs. Cette découverte est due à E. Goldstein,
après qu'il ait remarqué, que derrière la cathode des tubes à gaz raréfié
utilisés, une luminosité semblait indiquer l'existence de particules
positives (les électrons en percutant les atomes du gaz les excitaient
et leur faisaient perdrent leurs propres électrons et restaient dès lors
chargés positivement). On a donné le nom de protons à ces charges positives.
La mesure du rapport de la masse et de la charge (m/e) de
ces particules dépendait de la nature des gaz concernés, alors que ce
même rapport restait constant pour les électrons. Cela tient à ce que
les atomes des différents éléments ont des masses différentes.
• Les neutrons.
- En 1920, Ernest Rutherford a noté que la
somme des masses des électrons et des protons qui constituent un atome
étaient très inférieure à la masse totale de cet atome. Il en a été
conduit postuler l'existence, dans le noyau atomique, de particules neutres
électriquement qui permettraient de combler cet écart. Il les appelées
neutrons.
Il a fallu attendre 1932 pour que James Chadwick confirme l'existence
de ces particules, dont la masse est très légèrement supérieure Ã
celle du proton.
Protons et neutrons se concentrent dans
une même région de l'espace et concentrent l'essentiel de la masse
d'un atome. En nombre variable, ces particules que l'on appelle aussi des
nucléons,
forment le noyau de l'atome, qui porte une charge positive.
Tous
les noyaux atomiques comportent des protons. A l'exception du noyau de
l'atome d'hydrogène (protium), ils possèdent tous aussi des neutrons.
Les électrons pour leur part évoluent
tout autour de ce noyau et sont porteurs de la charge électrique de l'atome.
La charge positive du noyau et la charge négative de son enveloppe électronique
sont égales dans des conditions ordinaires et se compensent. Il s'ensuit
que l'atome est un objet neutre électriquement.
Contrairement
à l'électron, les nucléons sont des particules composites (on peut les
décomposer en d'autres particules). Leurs constituants ont été mis en
évidence au cours du XXe
siècle. Le proton
et le neutron sont constitués chacun de trois particules, qui elles sont
bien indécomposables, les quarks. Il existe d'autres sortes de
particules composées de quarks (par exemple les mésons), et d'autres
aussi qui sont bien indécomposables, comme les neutrinos ou les positons.
A cette première famille de particules, qui constituent la matière,
s'ajoute une seconde famille de particules, qui, elles, sont les vecteurs
des forces qui s'exercent entre les paricules de matière : ainsi, notamment,
les gluons assurent-ils la cohésion des nucléons en étant les vecteurs
de l'interaction entre les quarks; les photons portent les interactions
entre particules chargées électriquement (les électrons et les protons,
par exemple). D'autres particules, les bosons intermédiaires W et Z, interviennent
notamment dans la désintégration des noyaux atomiques. Au total, on connaît
aujourd'hui environ 200 particules.
Des chiffres et des
lettres
A ce stade, nous sommes encore très loin
d'une vision complète et claire de ce qu'est un atome. Mais il est déjÃ
possible de donner un sens à un certain nombre de caractéristiques qui
sont attachées aux atomes et qui sont d'un usage courant en chimie.
Les charges et
les masses des particules de l'atome.
L'électron.
• L'électron
est une particule d'électricité négative. Sa charge
e est égale
à -1,6022 X 10-19 coulombs et il n'existe
pas de charge inférieure. C'est la plus petite quantité d'électricité
qui existe.
• La masse au repos
me de l'électron avoisine les 0,911 x
10-30 kg.
Le
proton.
• La charge du
proton ne diffère de celle de l'électron que par son signe. Elle est
dont égale à +1,6022 x 10-19 coulombs.
C'est l'unité de charge électrique positive.
• La masse au repos
mp du proton est ,elle, bien plus importante
que celle de l'électron-:
mp= 1,672 x 10-27
kg . Soit environ 1800 fois la masse de l'électron.
Le
neutron.
• Le neutron,
on l'a dit, a une masse sensiblement égale à celle du proton (1,67493
x 10-27 kg contre 1,67262 X 10-27
kg).
• La charge électrique
du neutron est nulle.
Dimensions de
l'atome.
Grâce à ses expériences,
Rutherford a pu donner une première approximation des dimensions des atomes.
D'autres expériences ultérieures et usant de méthodes spectroscopiques
ont précisé ces dimensions. Si l'on considère l'atome comme une sphère,
sont rayon est de l'ordre de 10-10 cm et
le rayon de son noyau, supposé lui aussi sphérique, est de l'ordre de
10-14 cm, soit au moins dix mille fois
plus petit. Ces dimensions diffèrent en fait selon l'élément chimique
considéré. Mais on contaste dans tous les cas que l'atome est essentiellement
constitué de vide.
Numéro atomique
et nombre de masse.
Le
numéro atomique.
Les atomes d'un
même élément chimique possèdent le même nombre d'électrons et le
nombre de ces électrons est le même que celui des protons dans le noyau.
C'est l'origine de la neutralité électriques des atomes.
Le nombre de protons
que possède un atome est son numéro atomique, noté Z. La charge électrique
du noyau d'un atome est donc +Z.e.
Le numéro atomique
permet de caractériser chaque élément chimique, auquel est aussi
attribué un symbole (H = hydrogène, Kr = krypton, Ca = calcium, Hg =
mercure, K = potassium, Fe = fer, etc.). Ainsi, l'hydrogène (un proton
et un électron) a-t-il pour symbole H et pour numéro atomique Z=1. Pour
le krypton (trente-six protons et trente-six électrons), noté Kr, Z=
7. Pour le calcium (20 protons et 20 électrons), noté Ca, Z = 20.
Le tableau suivant
donne, par ordre alphabétique de leur nom français, les symboles attribués
au 92 éléments naturels et, en italiques, aux éléments artificiels
dits transuraniens (ceux dont les numéros atomiques vont de 93 à 103)
:
-
Ac
- Actinium
Al - Aluminium
Am - Américium
Sb - Antimoine
Ag - Argent
Ar - Argon
As - Arsenic
At - Astate
N - Azote
Ba - Baryum
Bk - Berkélium
Be- Béryllium
Bi - Bismuth
B - Bore
Br - Brome
Cd - Cadmium
Ca - Calcium
Cf - Californium
C - Carbone
Ce - Cérium
Cs - Césium
Cl - Chlore
Cr - Chrome
Co - Cobalt
Cu- Cuivre
Cm - Curium
Dy - Dysprosium
Es - Einsteinium
Er - Erbium
Sn - Etain
Eu - Europium
Fe - Fer
Fm - Fermium
F - Fluor
Fr - Francium |
Gd
- Gadolinium
Ga - Gallium
Ge - Germanium
Hf - Hafnium
Db
- Hahnium (Dubnium)
He - Hélium
Ho - Holmium
H - Hydrogène
In - Indium
I - Iode
Ir - Iridium
Kr - Krypton
La - Lathane
Lr - Lawrencium
Li- Lithium
Lu - Lutécium
Mg - Magnésium
Mn - Manganèse
Md - Mendélévium
Hg - Mercure
Mo
- Molybdène
Nd - Néodyme
Ne - Néon
Np - Neptunium
Ni - Nickel
Nb - Niobium
No - Nobelium
Au - Or
Os - Osmium
O - Oxygène
Pd
- Palladium
P - Phosphore
Pt - Platine
Pb - Plomb
Pu - Plutonium |
Po
- Polonium
K - Potassium
Pr - Praséodyme
Pm - Prométhium
Pa - Proctactinium
Ra - Radium
Rn - Radon
Re - Rhénium
Rh
- Rhodium
Rb - Rubidium
Ru-
Ruthénium
Rf - Rutherfordium
Sm - Samarium
Sc -Scandium
Se - Sélénium
Si -Silicium
Na - Sodium
S - Soufre
Sr
- Strontium
Ta - Tantale
Tc
- Technétium
Te - Tellurium
Tb - Terbium
Tl - Thallium
Th - Thorium
Tm - Thulium
Ti - Titane
W
- Tungstène (Wolfram)
U - Uranium
V- Vanadium
Xe - Xénon
Yb - Ytterbium
Y
- Yttrium
Zn - Zinc
Zr
- Zirconium |
Les
noms des éléments chimiques ont des origines très diverses. Parfois,
le nom fait référence à une propriété de l'élément : l'hydrogène
engendre de l'eau; le chlore a une couleur verte (chloros en grec);
l'oxygène produit des oxydes. Dans certains cas, le nom fait référence
à un lieu (souvent le lieu où l'élément a été découvert) : le gallium
pour la Gaule, le germanium pour la germanie. On peut aussi rencontrer
des références à certains physiciens ou chimistes : le fermium pour
Fermi, le curium pour Curie. Certines origines des noms, enfin, peuvent
se chercher dans la mythologie : mercure, uranium, titane, etc.
Les
symboles sont composés de deux lettres (trois pour le éléments artificiels
récemment découverts). La première lettre seule étant en majuscule.
Il sagit souvent de l'intiale du nom s'il n'y a qu'une lettre, ou des deux
premières lettres. Parfois d'une autre lettre choisie dans le nom. Le
nom de l'élement peut être en latin, par exemple le sodium a pour symbole
Na, qui correspond aux deux premières lettres de son nom latin natrium;
même chose pour le mercure dont le symbole est Hg et le nom latin
est hydrargirum. Si le tungstène a pour symbole W, c'est qu'ici on a choisi
l'initiale de son nom allemand, Wolfram, etc.. |
Les
ions. - L'atome n'est pas toujours neutre électriquement. Dans un
certain nombre de circonstances, il peut perdre ou gagner un ou plusieurs
des ses électrons. On parle alors d'un ion. Il s'agira d'un ion
positif ou cation (= électriquement chargé positivement) s'il a
perdu un ou plusieurs électrons, et d'un ion négatif ou anion s'il
a un ou plusieurs électrons en excès. On notera ainsi, par exemple, l'ion
hydrogène H+, c'est-à -dire l'atome d'hydrogène
qui a perdu un électron; ou encore l'ion Cl-
l'atome de chlore qui a acquis un électron supplémentaire. L'ionisation,
c'est-à -dire le phénomène de perte ou de gain d'électrons, est très
commune dans les réactions chimiques. On mesure la capacité d'un atome
à s'ioniser par son potentiel d'ionisation, c'est-à -dire par l'énergie
nécessaire pour arracher d'un atome gazeux son électron le moins lié
à lui.
Le
nombre de masse.
Si l'on note N le
nombre de neutrons dans le noyau d'un atome donné, on définira le nombre
de masse A de cet atome comme la somme du nombre de protons et de neutrons,
soit A = N+Z.
L'évolution
des modèles atomiques
Le modèle atomique
produit par Dalton en 1803 était encore assez proche de l'idée que les
atomiste de l'Antiquité. Il s'agit d'une très petite sphère indivisible
et sans structure interne. Les éléments chimiques se distingue par des
atomes de masses différentes.
Un siècle plus tard
(1904), la découverte des particules électriquement chargées dans l'atome
conduit Thomson à proposer un modèle dans lequel les atomes sont comme
de très petites sphères chargées positivement, portant l'essentiel de
la masse de l'atome, au sein desquelles sont incluses des particules
encore plus petites, et chargées négativement, les électrons (modèle
du pudding atomique). Le nombre des électrons est tel qu'il puisse
équilibrer exactement la charge positive.
En 1911, les expériences
consistant à bombarder les atomes avec des particules avaient montré
que l'atome est essentiellement constitué de vide. Rutherford en déduisit
un modèle atomique dans lequel la charge positive et l'essentiel de la
masse de l'atome sont concentrés dans un tout petit volume au centre de
l'atome pour y former son noyau. Les électrons (charges négatives) évoluent
dans une sphère qui enveloppe le noyau. L'idée se fait jour d'un modèle
d'atome analogue à un système planétaire en miniature où les électrons
seraient en orbite autour du noyau comme les planètes le sont autour du
Soleil. Ce modèle se heurte cependant à l'instabilité dynamique
d'un tel édifice.
Une nouvelle étape
est franchie quand la spectroscopie (technique fondée sur l'étude des
interactions entre la lumière et les électrons) permet d'associer des
états d'énergie discrets (= discontinus) à l'atome. Niels Bohr (1885-1962)
propose alors un modèle atomique (1913) qui reprend l'idée de système
planétaire en miniature, mais, nourri des acquis de la physique quantique
naissante, pose que seules certaines orbites, dites stationnaires, sont
permises pour les électrons. A partir des années 1920, les études spectroscopiques
associées aux concepts de la physique quantique (qui, notamment, font
renoncer complètement à l'image des électrons en orbite autour du noyau)
ont encore permis de faire encore évoluer considérablement le modèle
atomique. Il en a résulté la vision actuelle de l'atome, qui sera résumée
dans les paragraphes qui suivent. |
Le noyau des atomes
Isotopes. Radioactivité
Les
isotopes.
On a dit que le
nombre Z définit l'élément chimique. Or, on constate qu'il existe des
éléments chimiques dont le noyaux des atomes peuvent avoir une masse
différente et partant un nombre de neutrons N différent. On a alors deux
espèces ou variétés différentes d'un même élément, qui définissent
des isotopes de cet élément.
Par exemple, le noyau
d'hydrogène est ordinairement composé d'un proton seul (A=N=1), mais
il existe aussi une variété d'hydrogène, appelée deutérium ou hydrogène
lourd, dont le noyau est composé d'un proton et d'un neutron accolés
(A-=-N+Z
= 1+1= 2) et une autre, le tritium dont le noyau possède deux neutrons
et un proton. L'hydrogène ordinaire (ou protium) ou hydogène-1, le deutérium
ou hydrogène-2 et le tritium ou hydrogène-3 sont trois isotopes de l'hydrogène.
Les
noyaux des trois isotopes de l'hydrogène.
Tous
les atomes d'hydrogène ont un nombre identique de protons (Z = 1) dans
leur noyau, mais le nombre de leurs neutrons (N = 0, 1, 2) est différent,
ils ont donc les mêmes propriétés chimiques mais leurs masses sont différentes. |
De la même façon,
on connaît dans la nature deux espèces de carbone, le carbone-12 (6 protons
et 6 neutrons) et le carbone-14 (6 protons et 8 neutrons) : carbone-12
et carbone-14 sont donc deux isotopes du carbone.
Le
nom d'isotope (iso = même et topos = place) vient
de ce que dans la classification que l'on fait ordinairement des éléments
chimiques sur un tableau en fonction de leur nombre Z (voir plus bas le
paragraphe sur la périodicité des éléments), les différentes varités
d'un élément figurent dans la même case du tableau.
Masse atomique,
mole,
nombre d'Avogadro
A peu près tous
les éléments chimiques apparaissent dans la nature comme un mélange
d'isotopes. On définit dès lors pour chacun d'eux une masse atomique
moyenne, qui correspond à la moyenne pondérée des nombres de masse
des isotopes présents et correspondant à leur abondance relative.
Les manipulations
de laboratoire ne se font pas, généralement à l'échelle des atomes
ou des molécules, il convient donc de définir une grandeur permettant
de mesurer une quantité de matière et qui réponde à la notion de masse
atomique, mais qui s'exprime à l'échelle du chimiste. C'est la
mole.
Une mole est définie comme la quantité de matière d'un système contenant
autant d'entités élémentaires (atomes ou ions, molécules, etc.) qu'il
y a d'atomes dans 12 grammes de carbone-12.
Ce nombre d'atomes,
d'ions ou de molécules contenus dans une mole est égal à un nombre que
diverses méthodes expérimentales (notamment basées sur la théorie cinétique
des gaz) permettent de préciser. Il s'agit du nombe nombre d'Avogadro
Na :
Na
= 6,022045 x 1023 molécules/mole
(soit
six-cent-mille milliards de milliards de molécules par mole)
|
La
radioactivité.
Nous avons mentionné
les deux isotopes du carbone. Seul le C-12 est stable. Ses noyaux restent
inchangés au cours du temps. Le C-14, en revanche est susceptible de se
désintégrer spontanément : après un certain temps (aléatoire),
le noyau de carbone-14 se transforme spontanément en un noyau d'azote-14.
Le nombre de masse reste le même, mais le numéro atomique (Z=7
pour l'azote) est augmenté d'un point. On parle de la transmutation du
carbone en azote.
L'augmentation du
nombre Z, tandis que le nombre A reste constant, peut se comprendre si
l'on considère qu'un des neutrons du noyau a acquis spontanément une
charge positive et est donc devenu un proton. Ce processus est accompagné
de l'émission de deux particules : une particule
(Bêta) et et d'une neutrino ou particule
(nu).
Le neutrino est neutre
électriquement et interagit très peu avec le reste de la matière; quant
à la particule
si l'on fait le compte des charges électriques, on constate que cette
particule doit être de charge négative. De fait, il s'agit d'un électron.
L'émission de particules
lors d'une transmutation nucléaire est une des formes prises par le phénomène
de radioactivité. La radioactivité qui correspond à l'émission d'un
électron, comme ici, prend plus précisément le nom de radioactivité -
. Il existe aussi une radioactivité qui se définit par l'émission d'un
anti-électron ou positon (électron de charge positive) et l'on parle
alors de radioactivité +.
Un autre type de
radioactivité, la radioactivité
correspond à l'émission qui se manifeste lorsque la désintégration
d'un noyau et se manifeste par l'expulsion d'un noyau d'hélium (deux protons
et deux neutrons liés). L'émission de ce noyau d'hélium (ici appelé
particule )
définit le rayonnement .
Ce sont les noyaux lourds qui sont concernés dans ce phénomène. Par
exemple le polonium (A= 210, Z=84) se transmute spontanément par radioactivité
(c'est-à -dire par l'expulsion d'une particule composée de deux neutrons
et de deux protons liés) en plomb (A=206, Z=82).
La radioactivité
représente le dernier type de radioactivité. Elle correspond à l'émission
d'un photon de très haute énérgie (rayonnement )
. Ce phénomène intervient lorsqu'un noyau atomique excité évolue vers
un état d'énergie moindre. Les radioactivités
et
sont toujours accompagnées d'une émission .
Le temps nécessaire
pour que se désintègre la moitié d'une quantité donnée de noyaux atomiques
d'un élément radioactif est appelée la demie-vie ou période
radioactive de cet élément. La demie-vie du carbone-14 est de 5730
ans (avec une petite marge d'erreur). La datation dite "au carbone-14",
repose sur la mesure de la proportion de carbone-14 par rapport à celle
de carbone-12 dans du matériau organique. Plus ce matériau est ancien,
et plus grande est la quantité de carbone-14 qui s'est désintégrée.
Outre le carbone-14
et le polonium que l'on vient de mentionner, on peut encore citer parmi
les éléments radioactifs les plus communs : le radium et l'uranium.
Fusion et fission
nucléaires.
La
fusion des noyaux atomiques.
Conformément aux
principes de l'électricité, les noyaux atomiques, chargés positivement,
se repoussent : il se repoussent d'autant plus que leur numéro atomique
(nombre de charges électriques élémentaires en présence) est
important; et ils se repoussent aussi d'autant plus qu'ils sont proches
les uns des autres (loi de Coulomb). Cependant, si l'on communique suffisamment
d'énergie cinétique (milieu à très haute température) à un noyau
atomique léger, il est capable de surmonter la répulsion due à la force
coulombienne au point de se rapproche assez près de l'autre noyau, pour
qu'un autre type de force - la force qui assure la cohésion des noyaux,
et qui est appelée justement l'interaction forte - prenne le pas sur la
première, à très petite distance. Les deux noyaux se collent alors l'un
à l'autre : c'est la fusion thermonucléaire, elle qu'elle se produit
dans le coeur des étoiles de la séquence principale comme notre Soleil,
ou qui est produite dans les bombes H ou bombes thermonucléaires.
La
fission des noyaux atomiques.
La fission, qui
est la fragmentation d'un noyau atomique, est un phénomène en quelque
sorte opposé à la fusion. La fission concernait les noyaux légers (avec
peu de charges électriques répulsives); la fusion concerne plutôt les
noyaux atomiques les plus lourds - ceux au-delà du thorium : la présence
de nombreuses charges électriques explique que, même à très petite
distance, la force de répulsion contrebalance la force de cohésion. Le
noyau est alors fragile, voire instable : il peut être brisé facilement
(par exemple par l'impact d'un neutron émis par un autre noyau) ou se
briser spontanément (radioactivité). De même que la fusion, la fission
libère de l'énergie (cinétique et thermique). Une énergie libérée
brutalement dans les bombes dites atomiques ou bombes A, et libérée de
manière contrôlée dans les actuelles centrales nucléaires.
E=mc²,
la relation qui ouvre bien des portes.
L'énergie dégagée
lors des réactions nucléaires et thermonucléaires provient d'une petite
variation dans la masse des noyaux impliqués. Lors d'une fission ou d'une
fusion, la masse des produits résultants est inférieure à celle de ceux
de départ. C'est ce défaut de masse qui correspond à l'énergie libérée,
en vertu de la relation d'Einstein qui établit l'équivalence de l'énergie
E et de la masse m. Le facteur multiplicatif c² (carré de la vitesse
de la lumière dans le vide) rend compte de l'énorme disproportion entre
E et m :
en unités
SI, c² = 300 000 000 X 300 000 000 = 90 000 000 000 000 000
Autrement dit, à très
petit défaut de masse très grande quantité d'énergie libérée...
L'origine cosmique
des éléments chimiques.
Les atomes d'hydrogène
proviennent directement de la combinaison des protons et des électrons
issus du big bang.
Le deutérium, une partie de l'l'hélium et peut-être du lithium, remontent
également aux premiers temps de l'univers. Touts les autres éléments
sont le produit d'une nucléosynthèse, c'est-à -dire de processus impliquant
des réactions de fusion de noyaux présents dans les étoiles ( La
Nucléosynthèse stellaire) ou, dans le cas de quelques éléments
légers (lithium, bérylium, bore) du fissions dans le milieu interstellaire
sous l'effet des rayons cosmiques. L'élucidation de ces mécanismes est
l'objet de l'astrophysique nucléaire.
L'enveloppe
électronique des atomes
Parce que les atomes
sont capables d'absorber ou d'émettre de la lumière, une grande partie
de ce que l'on sait sur les atomes provient de l'étude des interactions
de la lumière (ententons ici non seulement la lumière visible, mais l'ensemble
des rayonnements électromagnétiques - infrarouge, ondes radio, ultraviolet,
rayons X, gamma) avec les électrons qui évoluent autour du noyau des
atomes. Les interactions de la lumière avec les électrons permettent
de connaître dans le détail la distribution des électrons autour du
noyau. Il convient dès lors de dire quelques mots sur ce qu'est la lumière
et comment cette interacttion avec les électrons peut se produire.
Les spectres atomiques.
La lumière peut
être décrite comme une onde, caractérisée par une longueur d'onde
ou un fréquence
(ses deux grandeurs étant reliées par la relation :
= c/ ;
où c est la vitesse de la lumière dans le vide). Dans le cas de
la lumière visible, à chaque longueur d'onde (ou fréquence) correspond
une couleur.
La
décomposition de la lumière.
Lorsque l'on fait
traverser un faiseau de lumière blanche à un prisme ou à un réseau
de diffraction, ce faiseau est dispersé : la lumière est déviée en
fonction de sa longueur d'onde (ou de sa fréquence) et forme un spectre.
La lumière blanche du Soleil, par exemple, est décomposée en un spectre
continu d'apparence, où les couleurs se distribuent du rouge (plus grandes
longueurs d'ondes) au violet (plus petites longueurs d'onde), en passant
par le jaune, le vert, le bleu, etc.
Si maintenant c'est
un gaz dilué que l'on chauffe à très haute température, l'aspect du
spectre de la lumière qu'il émettra sera différent. Il ne sera plus
continu. La plupart des couleurs du spectre continu seront absentes. Les
couleurs présentes dans le faisceau lumineux apparaîtront sous forme
d'une série de raies brillantes, plus ou moins intenses, éventuellement
plus ou moins larges. Chaque couleur, ici encore correspondant à un rayonnement
de longueur d'onde particulière. Pour un élément chimique donné, on
observe une série qui lui est propre de raies. Cela fournit un outil précieux
pour identifier le gaz auquel on a affaire. C'est d'ailleurs par ce moyen
que l'on a pu connaître la composition chimique des atmosphères d'objets
aussi lointains que les étoiles.
a)
Spectres d'émission de l'hydrogène (H), du mercure (Hg) et du Néon (Ne).
b)
Spectre s'absorption de l'hydrogène : ce type de spectre apparaît
en faisant traverser un
gaz
par un faisceau de lumière blanche. Celle-ci offre un spectre continu;
les raies sombres correspondent au fréquences lumineuses absorbées par
le gaz interposé. Elles
correspondent
exactement aux raies brillantes produits par le même gaz lorsqu'il
est
porté à haute température.
Les
paquets d'énergie.
Pour comprendre
à quoi correspondent les raies spectrales, on doit recourir à une description
différente de la lumière. Lorsqu'elle interagit avec la matière, lorsque,
en particulier, elle interagit avec un électron, la lumière doit en effet
être considérée, non plus seulement comme une onde, mais aussi comme
un corpuscule d'énergie, en somme une particule élémentaire de lumière,
un
photon.
Chaque photon est
un paquet d'énergie qui transporte une énergie proportionnelle
à la fréquence de l'onde correspondante, soit E = h.
(ou E= h.c/ )
, où, ici encore,
est la fréquence du rayonnement,
sa longueur d'onde, c est la vitesse de la lumière dans le vide,
et h est une autre constante fondamentale appelée constante
de Planck. Sa valeur est est : h = 6,626 x 10-34
J.s
Cet ensemble de phénomènes se comprend
mieux si l'on examine ce qu'il signifie au niveau de l'atome lui-même,
et en quoi il dépend de la manière dont les électrons s'organisent autour
du noyau.
Energie et configuration
électronique.
Le modèle atomique
proposé par Niels Bohr, qui fait de l'atome un analogue du Système solaire,
où le noyau atomique aurait la place du Soleil et où les électrons seraient
comme les planètes, peut, en première approche, les raies des spectres
atomiques par l'interaction entre les électrons et les photons.
Le
modèle de Bohr.
Le modèle atomique
de Bohr repose sur quatre postulats :
• L'atome
est un système est quantifié, autrement dit,son énergie ne peut avoir
que certaines valeurs définies. Les électrons, en particulier, se rencontrent
autour du noyau dans des orbites correspondant chacune à un niveau d'énergie
défini.
• Les électrons
situés sur les orbites les plus proches du noyau possèdent une énergie
inférieur à ceux qui circulent loin du noyau.
• A un électron
donné ne peuvent correspondre que certaines valeurs d'énergie.
• Les électrons
peuvent passer d'une orbite à une autre en perdant ou gagnant de l'énergie.
Les différences observées
dans les spectres dépend du nombre différent d'électrons.
L'atome
excité.
Lorsque tous les
électrons d'un atome occupent les niveaux d'énergie les plus bas possibles,
on dit que l'atome est dans son état fondamental. Lorsque l'atome a un
ou plusieurs de ses électrons à des niveaux qui ne correspondent pas
à ceux d'énergie minimale possible, on dit que l'atome est dans un état
excité. Dans un cas comme dans l'autre, on parle de transition entre deux
niveaux énergétiques.
Deux phénomènes
sont ainsi à considérer :
• L'absorption
d'un photon par un électron : l'énergie h.
du photon qui entre en intercation avec un électron est entièrement absorbée.
Il s'ensuit :
1) que le
photon disparaît complètement. Cela explique les spectres d'absorption
: une raie sombre correspond aux photons d'énergie h.
qui ont été soustraits au faiseau de lumière incident.
2) que l'électron,
initialement au niveau dénergie E1 saute
au niveau d'énergie E2 = E1+
h. .
-
Transitions
d'un électron entre deux niveaux d'énergie. - L'absorption d'un photon
permet au photon de sauter à un niveau supérieur. Il revient ensuite
sponténément au niveau d'énergie inférieure par l'émission d'un photon
dont l'énergie est égale à la différence d'énergie entre les deux
niveaux. |
• L'émission
d'un photon par un électron : un état excité est instable : l'électron
tend spontanément à restituer l'énergie qu'il a absorbée pour retourner
à un nivau d'énergie moindre. Il s'ensuit :
1) que l'électron,
initialement au niveau dénergie E2 saute
au niveau d'énergie inférieure E1 = E2
- h. .
2) que l'énergie E=
E2 - E1 est
libérée sous la forme d'un photon d'énergie E
= h. .
Cela explique les spectres d'émission : une raie brillante correspond
aux photons d'énergie h.
qui sont émis entre chaque transition d'un état d'énergie à un état
d'énergie mois élevée.
Ce que l'on vient de
dire ne concernerait que les atomes dont les électrons ne peuvent avoir
que deux niveaux d'énergie E1 et E2.
En pratique, ce n'est pas le cas. Les électrons peuvent se situer à de
multiples niveaux d'énergie E0, E1,
E2, E3,
E4... Le niveau E0
étant le niveau minimal (état fondamental), les autres correspondant
à des états excités. De nombreuses transitions sont dès lors possibles
entre chacun des niveaux d'énergie, et les photons absorbés ou émis
pourront avoir de nombreuses fréquences, si bien que dans les spectres
ce seront des séries de raies que l'on observera, chacune caractéristique
de l'élément chimique considéré. Ainsi les séries dites de Lyman,
de Paschen, de Balmer, etc. pour l'hydrogène (V. ci-dessous).
Les nombres quantiques.
La quantification
de l'énergie que peuvent avoir les électrons autour d'un atome, c'est-à -dire
le caractère discontinu de cette énergie conduit à introduire quatre
paramètres, dit nombres quantiques. Ces nombres (n, l, m, et s)
suffisent à déterminer les états énergétiques possibles pour les électrons
autour du noyau, et définissent ainsi la configuration électronique de
l'atome.
Le
nombre quantique principal (n).
Les raies larges
observées dans les spectres proviennent de transitions entre des niveaux
d'énergie qui peuvent être numérotés. De l'intérieur de l'atome
vers l'extérieur, on a ainsi les niveaux d'énergie n = 1, 2, 3,
4, etc.; n est appelé le nombre quantique principal.
Ce nombre est un entier positif.
Deux
représentations équivalentes des transitions correspondant aux principales
raies d'émission de l'atome d'hydrogène.
Il peut y avoir plusieurs
électrons dont le niveau dénergie est défini par le même nombre quantique
principal. Ces électrons forment une couche. Les électrons avec n = 1,
2, 3, 4, 5, 6, 7 s'appellent respectivement les électrons de la couche
K, L, M, O, P, Q.
Note:
La couche électronique externe d'un atome est appelée couche de valence.
L'on définit la valence d'un élément comme le nombre d'électrons
qui manquent pour que ce dernier niveau d'énergie soit complet. On parle
enfin d'électrons de valence pour désigner les électrons présents
dans les derniers niveaux d'énergie de l'atome.
Le
nombre quantique subsidiaire ou azimutal (l).
L'étude détaillée
spectres atomiques par Sommerfeld a montré que les raies précedemment
connues pouvaient être subdivisée en raies plus fines. Les couches de
l'atome de Bohr, représentatives des niveaux d'énergie pouvaient ainsi
être d'écomposées en sous sous-couches, correspondant à des sous-niveaux
d'énergie. (cette évolution du modèle de Bohr est connue sous le nom
de modèle de Bohr-Sommerfeld).
Le principe de la
numérotation peut aussi être appliqué aux sous-couches. On utilise pour
cela le nombre quantique l ou nombre quantique azimutal.
Dans le modèle de Bohr-Sommerfeld, le nombre l mesure le moment
cinétique orbital de l'électron et peut se comprendre comme l'excentricité
(= l'allongement) de l'orbite de l'électron. Il dit quelque chose de la
forme de cette orbite. Comme pour n, les valeurs que l peut
prendre sont entières, mais, pour chaque couche, elles sont bornées par
la valeur du nombrequantique principal. Seuls sont permises les valeurs
entre 0 et n-1. Ainsi
n =1, l peut avoir seulement
la valeur 0; pour n = 2, l ne peut avoir que les valeurs
0 ou 1; pour n = 3, les possibilités pour la valeur de n seront
limitées à 0, 1 ou 2; etc.
De la même façon
que n définissait des couches électroniques autour du noyau atomique,
le nombre l sert à définir ce qu'on appelle des orbitales électroniques.
Celle-ci sont désignées par les lettres s, p, d et f (sharp :
s; principale : p; diffuse : d, fondamentale
: f), chacune de ces orbitales correspondant respectivement à l
= 0,1,2,3 (les électrons avec l = 0, 1, 2, 3 sont dits électrons
s, p, d, f).
Comme on le verra
plus bas, la notion d'orbitale remplace aujourd'hui celle d'orbite, mais
l
conserve un sens morphologique : il sert à définir la forme de l'orbitale.
Le
nombre quantique magnétique (m).
En présence d'un
champ magnétique extérieur, une nouvelle décomposition des raies spectrales
en raies plus fines apparaît (effet Zeeman). Ce phénomène conduit Ã
introduire encore un nombre quantique, le nombre quantique magnétique.
Noté m celui-ci représente l'orientation des orbitales dans l'espace.
Dans le modèle de Bohr-Sommerfeld, il peut se comprendre comme une caractérisation
de l'orientation du champ magnétique créé par l'électron dans sa course
autour du noyau. Le nombre quantique magnétique m est un entier
positif, négatif ou nul, dont les valeurs sont comprises entre -l et +l.
Le
nombre quantique magnétique de spin (s).
L'étude des propriétés
magnétiques de l'électron montre que celui-ci possède propriétés analogues
à celles d'un corps chargé électriquement et en rotation autour de son
axe (cela fait de ce corps un aimant). Dès lors, on peut définir ici
un moment magnétique, appelé le spin = qui est fonction du moment
cinétique propre de l'électron (= de sa rotation). Ce spin, que l'on
peut aussi attribuer aux autres particules élémentaires, est quantifié
: il est de valeur entière ou demi-entière, et peut être positif ou
négatif (selon l'orientation de l'aimant). Dans le cas de l'électron,
le spin, qui prend les valeurs +1/2 ou -1/2, correspond au quatrième nombre
quantique s.
-
Les
deux valeurs possibles pour le spin de l'électron :
s
= +1/2 sur la figure de gauche, et s= -1/2 sur celle de droite.
Les orbitales.
Une orbitale
atomique est une fonction mathématique qui décrit le comportement ondulatoire
d'un électron dans un atome. En termes plus simples, elle représente
la région de l'espace autour du noyau atomique où la probabilité de
trouver un électron est élevée (généralement supérieure à 90% ou
95%).
La nécessité d'introduire
le concept d'orbitale vient de ce que, contrairement au modèle planétaire
de Bohr où les électrons tournent autour du noyau sur des orbites bien
définies, le modèle quantique décrit les électrons comme ayant un comportement
à la fois ondulatoire et particulaire. Ce comportement est régi par les
lois de la mécanique quantique et plus particulièrement l'équation de
Schrödinger. Les solutions de cette équation sont des fonctions d'ondes,
qui sont associées aux orbitales atomiques.
Une orbitale ne définit
pas une trajectoire précise de l'électron. Le carré de la fonction d'onde
(la fonction mathématique décrivant l'orbitale) donne la densité de
probabilité de trouver l'électron en un point donné de l'espace. On
visualise donc l'orbitale comme un "nuage" plus ou moins dense autour du
noyau, là où l'électron a le plus de chance de se trouver.
Chaque orbitale est
caractérisée par des nombres quantiques (n, l, ml) qui déterminent sa
forme, sa taille et son orientation dans l'espace. Le nombre quantique
principal n définit le niveau d'énergie et la taille de l'orbitale. Plus
n est grand, plus l'orbitale est grande et plus l'électron est éloigné
du noyau en moyenne. Le nombre quantique secondaire ou azimutal l définit,
on l'a dit, la forme de l'orbitale (s, p, d, f...) : les orbitales s sont
sphériques; les orbitales p ont une forme d'haltère; les orbitales d
et f ont des formes plus complexes. Le nombre quantique magnétique définit
l'orientation de l'orbitale dans l'espace.
Les orbitales atomiques
déterminent la structure électronique de l'atome, c'est-à -dire la manière
dont les électrons sont répartis autour du noyau. Les électrons
remplissent les orbitales par ordre d'énergie croissante, en respectant
des règles précises (règle de l'Aufbau, règle de Hund, principe
d'exclusion de Pauli). La structure électronique d'un atome, dictée par
ses orbitales, est responsable de ses propriétés chimiques, c'est-à -dire
sa façon d'interagir avec d'autres atomes pour former des molécules.
Les électrons des orbitales les plus externes (électrons de valence)
sont les plus importants dans les réactions chimiques et la formation
de liaisons.
Le principe de
exclusion de Pauli.
Wolfgang Pauli (1900-1958)
a proposé un principe qui porte son nom :
Il ne peut exister deux électrons d'un même atome avec les mêmes quatre
nombres quantiques.
Il s'ensuit notamment
que chaque orbitale ne peut contenir que deux électrons avec des spins
opposés : deux électrons peuvent ainsi s'aparier lorsqu'ils ont les mêmes
nombres quantiques n, m, et que leurs spins sont + 1/2 et - 1/2. Une orbitale
donnée peut contenir un électron, deux électrons ou aucun électron.
Le principe d'exclusion de Pauli, peut
être étendu aux autres particules élémentaires, et donne alors l'un
des bases de leur classification.
• Les fermions. Les particules
de spin demi-entier sont appelées des fermions, et forment la matière
au sens classique. Le principe d'exlusion s'applique et explique l'impénétrabilité
de la matière. Les électrons et les quarks (qui sont les composants des
nucléons) sont des fermions.
• Les bosons. Les particules de
spin entier ou nul (0, 1, 2, etc.) sont appelés des bosons. Ce sont les
particules qui sont les vecteurs des forces? C'est le cas des photons,
qui sont de spin nul, et sont les quantas du champ électromagnétique.
La configuration
électronique des atomes.
Le nom de configuration
électronique s'applique à l'agencement des électrons autour d'un atome
donné, en fonction de ses niveaux et sous-niveaux d'énergie. On l'établit
grâce à des règles qui découlent de calculs théoriques.
Les niveaux d'énergie
situés près du noyau correspondent à une énergie inférieure
à celle des
niveaux plus éloignés. L'énergie de chaque niveau augmentent avec le
nombre quantique principal, c'est-à -dire à mesure que l'on s'éloigne
du noyau. Dans un niveau d'énergie donné, les sous-niveaux d'énergie
augmentent de s à f.
Lorsqu'on veut établir
la distribution des électrons d'un atome dans son état fondamental ,
on recourt au principe de l'énergie minimale ou Aufbau (= structure,
construction, en allemand) : la configuration électronique fondamentale
l est obtenue en plaçant les électrons un à un dans les orbitales disponibles
de l'atome, dans l'ordre croissant de leur énergie. Ce qui conduit Ã
considérer les points suivants :
1. On rempli
d'abord les niveaux de moindre énergie.
2. A l'intérieur
d'un niveau donné, on rempli aussi d'abord les niveaux de moindre énergie.
3. A chaque orbitale
ne peuvent correspondre au maximum que deux électrons (principe d'exclusion
de Pauli).
4. Quand
il y a plusieurs électrons à distribuer entre plusieurs orbitales d'énergie
identique, on place d'abord un électron dans chacune des orbitales, puis
on ajoute éventuellement les électrons restants pour les aparier avec
celui présent dans chaque orbitale (règle de multiplicité maximale de
Hund).
Application : Le bore
(B) a un numéro atomique de 5. Dans le premier niveau (n=1), avec un sous
niveau s, il y a de la place dans son orbitale s (ou 1s) pour un deux électrons
(on écrit 1s2). Les trois électrons restants
devront êtres placées dans le deuxième niveau (n=2), qui possède les
orbitales s et p (ou 2s et 2p). L'orbitale 2s et l'orbitale 2p se remplissent
d'un électron, l'électron restant vant s'aparier avec l'électron présent
dans l'orbitale 2s (on écrit 2s2), l'orbitale
p restant zvec un seul électron se note 2p1.
Au final, la formule de la distribution électronique de l'atome de bore
s'écrira :
1s2
2s2
2p1.
Ordinairement,
on n'explicite que les orbitales des couches de valence; les couches internes
étant identiques à celles du gaz noble qui précède immédiatement l'élément
considéré dans le tableau de Mendéléiev, on se contente de signaler
celui-ci entre crochets [].
+ Ainsi,
par exemple, la structure électronique du potassium (K) peut-elle être
représentée de la manière suivante :
1s² 2s² 2p6
3s² 3p6 4s1
La séquence 4s1correspond
à la structure électronique de la couche de valence, tandis que 1s²
2s² 2p6 3s² 3p6
représente celle de couches internes (saturées), qui est aussi celle
de l'argon (Ar), le gaz noble le plus proche, dont la configuration électronique
est complète. On peut alors simplifier l'écriture, pour la structure
électronique complète du potassium, en écrivant simplement [Ar]4s1.
Périodicité des
éléments
Les caractéristiques
des éléments chimiques dépendent de celles de leurs atomes, et plus
spécialement de la structure électronique de ceux-ci. Certaines de ces
caractéristiques sont sont communes à plusieurs éléments, qui forment
des familles ou des groupes aux propriétés particulières et qui
permettent ainsi de classer les éléments. Parmi les classifications,
la plus commune est la classification dite périodique. Elle est
fondée sur la loi de périodicité découverte par Mendeleev, établie
définitivement par Moseley, et que l'on peut énoncer ainsi :
Les
propriétés des éléments sont des fonctions périodiques de leurs numéro
atomiques. Ces propriétés sont : le volume atomique , le rayon atomique,
le potentiel d'ionisation, la configuration électronique , le point de
fusion, le point d'ébullition, etc.
Le tableau de Mendéléev.
Dans le tableau
périodique des éléments, ou tableau de Mendéleev, les éléments se
placent en lignes et en colonnes en fonctions de leurs propriétés individuelles.
Ils sont rangés horizontalement dans l'ordre croissant de leur numéro
atomique et l'on range dans une même colonne les éléments dont la couche
électronique périphérique (couche de valence) présente la même configuration
(le même nombre d'électrons). Pour gagner de la place horizontalement,
les éléments situés entre les numéros 57 et 72 et ceux entre les numéros
89 et 104 sont placés sur deux lignes supplémentaires :
Tableau
périodique des éléments.
Chaque
élément est figuré ici par son symbole surmonté de son numéro atomique
Z.
Les
groupes et les blocs.
Les colonnes forment
des groupes : les éléments figurant dans une colonne ou
un groupe donnés présentent des propriétés très similaires (car
ils ont le même nombre d'électrons dans leurs dernières couches)
ou des régularités facilement observables dans leurs propriétés. Il
existe plusieurs façons de désigner les groupes; le plus simple est de
leur assigner le numéro d'ordre de la colonne correspondante, soit
de 1 à 18. (NB : les éléments classés dans les deux rangées en dehors
du tableau appartiennent au groupe 3).
Les
blocs. - Dans le tableau périodique, on ditingue quatre blocs, appelés
s, p, d et f, qui correspondent au remplissage des orbitales correspondantes.
Le bloc s est constitué des groupes 1 et 2. Le bloc p est formé des groupes
13 à 18. Le bloc d est constitué des éléments des groupes 3 à 12 sauf
ceux des deux rangées sous le tableau qui constituent le bloc f.
Les
périodes.
Les rangées horizontales
sont appelées périodes. Il y a 7 périodes : la numérotation
de chaque période (1, 2, 3..., 6, 7) correspond au nombre quantique n
(1, 2, 3, ..., 6, 7) de la couche périphérique (K, L M, ...P, Q) des
atomes des éléments rangés dans la même ligne ligne. Les éléments
,d'une période ont des propriétés qui observent une progression
reliée à la croissance de leur numéro atomique.
Les
familles.
On distingue ordinairement
parmi les éléments chimiques trois grandes familles : les métaux, les-non
métaux et les métalloïdes, ces-derniers correspondant à un passage
entre les deux premières familles. Les métaux figurent à la gauche du
tableau et les non-métaux tout à droite; les métalloïdes sont logiquement
entre les deux.
Dans chaque famille
le caractère métallique augmente à mesure que l'on descend vers le bas
du tableau c'est-à -dire au fur et à mesure qu'augmente le numéro atomique.
Le potentiel d'ionisation
augmente plus ou moins régulièrement au long d'une période donnée du
tableau. Le maximum est atteint pour le gaz inerte figuré dans la dernière
colonne.
Les propriétés
des atomes et le tableau périodique.
Le
rayon atomique.
On définit le rayon
d'une atome comme à la la distance entre le noyau et la couche de valence.
Le caractère probabiliste des objets à l'échelle de l'atome empêche
de donner une valeur au rayon atomique comme on le ferait de façon univoque
pour un objet à notre échelle. On réduit la difficulté, sans l'évacuer
complètement, en attribuant comme valeur à ce rayon la moitié de la
distance entre les noyaux de deux atomes d'un même élément liés ensemble.
Lorsque les atomes liés ne sont pas d'un même élément, le rayon de
l'atome varie en fonction du type de liaison impliquée. Dans le tableau
de Mendéléev, deux tendances s'observent : 1°) Le rayon atomique des
atomes d'une même ligne (même période) diminue à mesure que le numéro
atomique croît, c'est-à -dire de la gauche vers la droire du tableau.
3°) le rayon atomique des atomes d'une même colonne (même groupe), Ã
l'inverse, croît en même temps le numéro atomique, c'est-à -dire
du haut vers le bas.
-
Le
rayon des atomes en fonction du numéro atomique. D'une période
(signalée en rouge) à la suivante, on observe une tendance globale Ã
l'augmentation du rayon atomique (exprimé ici en picomètres). Mais c'est
surtout à l'intérieur d'une même période que les variations de la valeur
de ce rayon sont marquées.Pour chaque période, le rayon est maximal pour
premier élément de la ligne correspondante, qui est un métal alcalin
(lithium, sodium, potassium, etc.). Le rayon chute rapidement ensuite et
atteindre son minimum pour le gaz inerte qui termine la ligne (néon, argon,
krypton...). La valeur du rayon atomique d'un élément apparaît ainsi
fortement liée à sa position à l'intérieur d'une période (ou de la
colonne dans laquelle il figure dans le tableau périodique). |
Le
potentiel d'ionisation.
Le potentiel d'ionisation
ou énergie d'ionisation correspond à l'énergie minimale nécessaire
pour que l'atome neutre d'un élément A, à l'état gazeux et dans son
état électronique fondamental, perde un électron de sa couche de valence
et devienne un ion positif, A+ (lui-même
à l'état gazeux et son état électronique fondamental). Dans le tableau
de Mendéléev, 1°) sur une ligne donnée (période), cette énergie d'ionisation
augmente avec le numéro atomique, c'est-à -dire de la gauche vers la droite.
2°) En revanche, elle diminue, pour une même colonne (groupe), à mesure
que l'on va du haut vers le bas.
L'affinité
électronique.
L'affinité électronique
est une propriété analogue à l'énergie d'ionisation, mais concerne
cette fois la formation d'un ion négatif. On définit cette affinité
comme l'énergie échangée dans le processus par lequel un atome neutre
A, à l'état gazeux et dans son état électronique fondamental, reçoit
ou capte un électron et devient son ion négatif, A-
(également gazeux et dans son état fondamental). Sa valeur nous informe
sur la tendance de l'atome à former un anion et détermine largement dans
quel type de liaison chimique sera préférentiellement impliqué l'élément
considéré. Il existe des exceptions à la règle, mais globalement, dans
le tableau de Mendéléev, l'affinité lélectronique varie comme l'énergie
d'ionisation : elle augmente lorsqu'on va de la gauche vers la droite et
diminue lorsqu'on va du haut vers le bas.
L'électronégativité.
L'électronégativité
est la capacité ou la tendance relative d'un atome à attirer des électrons
d'autres atomes avec lesquels il est lié dans la molécule dont il fait
partie. Cette propriété permet de prévoir comment un élément va se
comporter chimiquement, quel type de liaison il formera, et ce que seront
les propriétés de cette liaison. Directement liée à la capacité d'un
atome à gagner ou à perdre un électron, l'électronégativité est logiquement
le reflet de l'affinité électronique et de l'énergie d'ionisation de
l'atome concerné. Ainsi, sur le tableau de Mendéléev, l'électronégativité
augmente-t-elle en général de la gauche vers la droite et diminue-t-elle
de haut vers le bas.
Sur cette base, et
en tenant compte des énergies de liaison entre molécules, Linus Pauling
(1901-1994) a proposé une échelle arbitraire d'électronégativités,
en attribuant à chaque élément des valeurs comprises entre 0 et 4.
-
Valeur sur
l'échelle de Pauling de l'électronégativité de quelques éléments
F |
O |
N |
Cl |
Br |
I |
S |
C |
H |
Mg |
Ca |
Na |
K |
4,0 |
3,5 |
3,0 |
3,0 |
2,8 |
2,5 |
2,5 |
2,5 |
2,1 |
1,2 |
1,0 |
0,9 |
0,8 |
Les familles et
les groupes d'éléments.
Les
non-métaux.
Les non-métaux
possèdent les caractéristiques suivantes : leurs atomes s'unissent aisément
entre eux en mettant leurs électrons en commun; quand ils se lient avec
des métaux, ils captent leurs électrons pour rester chargés négativement;
ils ont un haut potentiel d'ionisation; ils ne conduisent pas, ou conduisent
mal, la chaleur et l'électricité.
Les non-métaux sont
généralement des solides cristallins, tels que le soufre, ou des gaz,
tels que l'oxygène. Le brome est le seul non-métal à être liquide Ã
la température ambiante.
• Gaz
inertes. - Parmi les non-métaux, il convient de remarquer les éléments
qui figurent dans la colonne la plus à droite du tableau (colonne 18)
et qui forment le groupe des gaz inertes, aussi appelés gaz rares ou gaz
nobles. Les gaz inertes appartiennent au bloc p et leur configuration électronique
externe est : ns²p6 . Autrement dit ce
sont des éléments, dont la dernière couche électronique est saturée.
Ils sont dès lors rétifs à se combiner chimiquement avec d'autres éléments.
Dans les conditions de température et de pression ordinaires, ils se présentent
à l'état gazeux sous forme monoatomique.
Les
métaux.
Les métaux possèdent
les caractéristiques suivantes : ils ont un aspect brillant particulier,
justement dit "métallique"; si l'on excepte le mercure (Hg), ils se présentent
à l'état solide dans les conditions ordinaires. Ils sont durs, et possèdent
des points du fusion et d'ébullition élevés. Ilil conduisent facilement
le courant électrique et la chaleur. Lors des réactions chimiques, ils
cèdent des électrons pour rester chagés positivement. Ils ont un bas
potentiel d'ionisation.
• Métaux
alcalins. La première colonne du tableau de Mendéléev, à laquelle
on retire l'hydrogène (H), renferme le groupe des élements alcalins (lithium,
sodium, potassium, etc.), éléments qui font partie du bloc s.
Un élément alcalin, suit toujours (dans l'ordre des numéros atomiques)
immédiatement un gaz inerte. Il ne possède qu'un seul électron sur sa
couche périphérique (configuration électronique externe : ns1)
et présente un forte tendance à le céder pour acquérir la configuration
électronique du gaz inerte qui le précède. Le nom des métaux alcalins
vient de ce qu'il réagissent vivement avec l'eau pour produire des substances
appelées alcalis (bases).
• Métaux alcalinaux-terreux.
Ce groupe (colonne 2) rassemble les éléments (bérylium, magnésium,
calcium, etc.) dont les propriétés chimiques sont similaires Ã
celles des métaux alcalins, mais leurs caractères sont atténués. Ce
sont aussi des éléments du bloc s, et leur configuration électronique
externe est ns².
• Les métaux
de transition. - La plupart des métaux (fer, cuivre, or, cobalt, platine,
mercure, zinc, argent, cadmium, tungstène, platine, zirconium, etc.) appartiennent
à cette catégorie qui comprend plusieurs groupes (colonnes 3 à 12).
Les derniers (du rutherfordium au copernicium) n'existent pas dans la nature.
Ils ont seulement été fabriqués en laboratoire. Les métaux de
transition appartiennent au bloc d; leur configuration électronique externe
a pour formule-:
ns²( n-1)d1-10.
• Les lanthanides.
- Ces éléments, placés après le baryum dans le tableau périodique,
y précèdent le hafnium. Ils ne figurent à part dans le tableau que pour
des raisons de présentation et sont en fait une partie de la période
6, où ils assurent la progression continue des numéros atomiques. On
les désigne aussi sous le nom de terres rares.
• Les actinides.
- Ces éléments, comme les lanthanides sont ordinairement placés sous
tableau périodique et ne sont que la partie de la période 7, située
entre le radium et le rutherfordium. Ce groupe comprend les éléments
qui vont de l'actinium au lawrencium. Tous sont radioactifs; les
neufs derniers sont artificiels. Parmi les actinides, les éléments dont
le numéro atomique est supérieur à Z = 92 sont appelées transuraniens
(ils sont au-delà de l'uranium). Comme les lanthanides, les actinides
appartiennent au bloc f, et comme eux leur configuration électronique
externe est : ns²( n-1)d1(n-2)f1-14.
Lanthanides
et actinides sont rangés dans le groupe f du tableau périodique. Ils
se caractérisent par la présence de deux électrons s dans leur couche
externe (n) et d'électrons f dans leur couche interne (n-1).
Les
métalloïdes.
Les métalloïdes (ou semi-métaux) ont
des propriétés que l'on peut rencontrer aussi bien chez les métaux que
chez les non-métaux.
Dans le tableau périodique, les métalloïdes
ne remplissent pas des colonnes entières. Ils font partie du bloc p
et appartiennent aux groupes 13 à 17, où l'on peut aussi trouver des
métaux et des non-métaux. Chacun de ses groupes a des caractéristiques
particulières :
• Le
groupe du bore. - Le groupe 13 contient cinq éléments naturels (bore,
aluminium, gallium, indium, thallium) et un élément artificiel, le nihonium.
Leur configuration éléectronique externe est ns²p1.
Bien que ces éléments ne soient pas très réactifs, aucun d'entre eux
ne se trouve sous une forme pure dans la nature. Le bore est un métalloïde,
les autres sont des métaux.
• Le groupe
du carbone. - Le groupe 14 comprend un non-métal (le carbone), deux
métalloïdes (silicium et germanium) et trois métaux (deux naturels,
l'étain et le plomb, et un artificiel Z=114). Configuration électrique
externe : ns²p².
• Les pnictogènes
(groupe de l'azote). - Le groupe 15 comprend deux non-métaux (azote,
phosphore), deux métalloïdes (arsenic, antimoine) et deux métaux (bismuth,
moscovium qui est artificiel). le mot pnictogène vient du grecs
pnigein
(= étrangler), une référence à la toxicité de l'azote qui sous certaines
formes provoque des étranglements. Configuration électrique externe :
ns²p3.
• Le groupe
de l'oxygène. - Le groupe 16 inclut trois non-métaux (oxygène, soufre,
sélénium), et deux métalloïdes (tellure et polonium). Seul le membre
artificiel, le livermorium, (Z= 116) pourrait être considéré comme
un métal. Configuration électrique externe de tous ces éléments : ns²p4.
• Les
halogènes (groupe du fluor). - Le groupe 17 comprend les éléments
éléments chimiques qui précèdent immédiatement un gaz inerte. On y
rencontre quatre non-métaux (fluor, chrome, brome, iode) et deux métalloïdes
(astate et élément Z= 117). Configuration électrique externe :
ns²p5. Les halogènes possèdent une forte
tendance à acquérir la configuration électronique du gaz inerte qui
les suit. Ils réagissent avec les métaux pour former des sels (par exemple,
le chlore, un halogène, forme avec la sodium, un métal, le sel de cuisine).
En grec : hals, halos = sel.
Les
hydrogénoïdes.
Comme on l'a vu,
bien que l'hydrogène soit dans la même colonne que les métaux alcalins,
il n'est pas considéré comme appartement à ce groupe (étant le premier
dans l'ordre des numéros atomique, il ne suit aucun autre élément).
Avec son électron unique, il occupe une place à part. Il peut cependant
être considéré comme le représentant type d'une famille, celle des
hydrogénoïdes,
qui comprend aussi, tous les éléments ionisés, qui ont perdu tous leurs
électrons sauf un : He+, Li2
+, Be3+ et B4+,
et qui ont, de ce fait, des comportements chimiques similaires à ceux
de l'hydrogène. |
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