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Bassin de la Méditerranée

Vidal-Lablache
ca. 1910
Un détroit de trois lieues et demie de large telle a l'Océan une mer qui couvre une surface de près de 3 millions de kilomètres carrés, la Méditerranée par excellence. Elle se distingue par la faiblesse des marées, le régime des vents (prédominance des vents du nord), la densité et la couleur des eaux. Entre l'Océan et elle il y a plutôt contact que pénétration. L'arête rocheuse qui barre, entre Trafalgar et le cap Spartel, les avenues du détroit, empêche les eaux froides du fond de l'Atlantique de pénétrer dans la Méditerranée, qui garde jusqu'en ses profondeurs une tem pérature minima de 12°,7. Mais elle reçoit par un courant de surface le renfort nécessaire pour maintenir son niveau malgré l'excès de l'évaporation; un autre courant lui vient par le Bosphore.

Bassin de la Méditerranée.
Bassin méditerranéen.

La Méditerranée est une entaille profonde de l'écorce terrestre. Elle doit sa forme actuelle à des dislocations récentes, dont les phénomènes volcaniques et les tremblements de terre qui travaillent son bassin sont l'effet affaibli. L'analogie de la flore rappelle la communication qui existait entre l'Espagne et les pays de l'Atlas.

Par les articulations des côtes, la disposition des îles, des pêcheries, la Méditerranée a attire les hommes. Grecs, Napolitains, Génois pratiquent activement les métiers de la mer. Cette persistance de vie locale explique l'importance relative que garde la marine à voile de Grèce ou d'Italie. Le petit cabotage est seul en état de fouiller les recoins des côtes si découpées des mers helléniques. L'analogie de climat et de cultures permet aux riverains de s'établir sur la pérphérie du bassin. De là le melange des populations . C'est surtout comme foyer de concentration que la Méditerranée a fait oeuvre historique; la civilisation a eu de la peine à rompre ce cadre.

Commerce indo-méditerranéen.
Commerce indo-méditerranéen.

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De nos jours seulement, cette mer qui, au plus épais des masses continentales, ouvre une voie entre l'Atlantique et l'océan Indien, est entrée en pleine possession de sa valeur géographique. Le coup de pouce qui a détaché l'Afrique de l'Asie l'a débloquée au sud-est; tandis que l'accroissement des relations entre l'Europe méridionale et l'Amérique du Sud, la colonisation de l'Algérie, les chemins de fer de pénétration de l'Europe orientale, la vivifiaient de toutes parts. Sillonnée par des lignes de navigation qui vont de Londres à Yokohama, elle n'a plus cette physionomie de mer intérieure dont Platon raillait l'exiguïté. Elle est le centre de la voie de commerce qui, coupant en diagonale l'ancien monde, relie les contrées industrielles et fortement peuplées de l'occident européen, non seulement avec les contrées moins développées du Levant, mais avec les régions tropicales. La concurrence y met aux prises toutes les nations commerçantes. Ce ne sont pas les ports les plus voisins du canal de Suez, mais ceux qui joignent aux avantages de la Méditerranée la proximité de l'Océan et des centres manufacturiers, Marseille et Gênes, qui se disputent l'hégémonie. (V.-L.).

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