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Le vitrail depuis le XIVe siècle
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Le vitrail avant le XIVe siècle
Le vitrail depuis le XIVe siècle
Le XIVe siècle.
Avec le XIVe siècle, le vitrail entre dans une phase absolument nouvelle. Ce n'est pas que l'architecture l'oblige à transformer sa technique, mais la découverte du jaune d'argent, formé d'ocre jaune calcinée, broyée et mêlée à du sulfure d'argent, vient révolutionner, non seulement les procédés de fabrication, mais l'art même de sa composition. Il permet en effet de ne plus employer pour les dorures le verre jaune teint dans la masse, qui devait autrefois être découpé et mis en plomb. Sur une feuille de verré blanc, on peut dès lors peindre une figure et exécuter presque entièrement un dessin sans recourir à l'ancienne mosaïque de verre. En même temps, le principe de la verrière en est complètement modifié, puisque de simple décoration, elle devient personnelle et peut même se présenter comme oeuvre d'art. Les grands bâtisseurs d'églises ne sont plus seuls, d'ailleurs, à employer les peintres verriers; les princes aux goûts raffinés, le duc de Berry comme les ducs de Bourgogne, avec les orfèvres, les peintres, les sculpteurs, les miniaturistes, attachent à leurs personnes des verriers qui, dorénavant plus stables, maîtres de leurs pinceaux comme de leur feu, formeront des écoles très distinctes; elles auront, surtout au XVe siècle, chacune, leur caractère très reconnaissable. Entre les meneaux des fenestrages des basiliques, comme des chapelles, comme des palais, prendront place de véritables portraits, sur des fonds très délicats, et nous retrouverons parmi les artistes verriers des noms que nous lirons en même temps dans la liste des peintres les plus renommés. 

Du XIVe siècle, les cathédrales françaises de Beauvais, de Chartres, d'Evreux, de Limoges, de Narbonne, de Carcassonne, de Toulouse conservent les plus précieux spécimens de vitraux; en Angleterre, c'est à Lincoln, à Hereford, à Oxford, que nous les verrons; en Allemagne, à Cologne, à Strasbourg, à Oppenheim, à Nieder Hasslach, à Wilsnack. Enfin si nous réunissons les peintres par régions, qui deviennent ainsi des écoles, nous trouverons : à Avignon, Pierre Laussani et Raymond Redoni en 1316, Bertrand de Bêles en 1318; à Bourges, chez le duc de Berry, en 1384, Henri l'Ancien, peut-être le même que Henryet de Comines; chez les ducs de Bourgogne, à Dijon et dans les Flandres, à Arras, à Lille et à Soissons, Hue d'Arras (1320), Noel Le Verrier, Jean et Jacques Le Sauvage (1324), Jean d'Arras (1328), Jacques Vrode (1329), Jean de Vienne (1340), Jean de Cokelès (1344), Huart (1370), Perrin Girole (1372), Jean de Beaumès (1375), Pierre d'Arras (1382), Jacques des Mares, Jean de Courtray, Jacquemont des Pois (1384), Pierre II d'Arras (1389), Guillaume de Francheville, Gérard de la Chapelle (1390), Henry (1394), Hennequin Moulone (1397), Thibaut d'Arras et Blanquart Philippe (1398); à Lyon, assurément une des plus importantes écoles, Jean Ier (1348), Hugonet (1353- 1363), Jacques Ier, Le Moine, Pierre, Creytin et Etienne ler (1363-1383), Huet (1377), Perronet Ier, Henri de Nivelle (1378). Guyot, Guillemin Ier, Guillemin II et Jean Celarier (1380-1382), Henriet, Vincent, Guillemot, Jean II, Perronnet et Janin Sureau (1386), Creytin Il et Perronet II Saquerel (1388), Polin et Jacquemet (1394) Janin Saquerel, Jean Robert et Hugues de Viviers (1397-1399); à Paris, Bertrand Tarin (1365), Claux Le Loup (1397) et Pierre David (1399); à Rouen, Gilles de Paris (1352) et Guillaume Canonce (1384); à Troyes, Jean de Damery, Guillaume Brisetout (1375), Jacquemin (1379), Lambinet (1383).

En Allemagne, en Alsace et en Lorraine, Hans de Kircheim, à Strasbourg (1348); Philippe Hermann, à Metz (1392); Konrad, à Breslau (1394), Egid Trautenwolf, à Munich; en Angleterre, John Athelard, John Leuton, Simon Lenne, Hugh de Lichesfield, qui travaillent en 1351 à Westminster, Coventry, Southwarth, et John Hornton; en Italie, Sienne et Orvieto où travaillèrent Fra Giusto (1310), Francesco di Antonio (1377), Francesco Fornica (1379), Andrea di Mino (1389), Giacomo di Castello et Ranieri; Venise, où nous voyons Mano (1335), et Florence, avec Tuccio (1389); en Suisse, enfin, nous avons en 1373, à Bâle, un atelier où sont occupés Menlin et Jean de Winterthur.

Le XVe siècle.
Mais avec le XVe siècle, les centres se multiplient : si les architectes commandent pour leurs églises de splendides verrières religieuses, ils décorent aussi les palais qu'ils élèvent de vitraux civils : l'école allemande va prendre un caractère très personnel, et l'école suisse inaugurera le vitrail héraldique, dont elle conservera pendant très longtemps le monopole. Les plus belles verrières du XVe siècle se trouvent : en France, à Bourges, à Evreux, au Mans, à Tours, à Limoges, à la Sainte-Chapelle de Riom, à Metz; en Belgique, à Anvers, à Dietz, à Tournai; en Allemagne, à Werben, à Ulm, à Munich, à Nuremberg, à Grimberg; en Angleterre, à York et à Oxford. Ici, les noms des peintres verriers commencent à se multiplier; mais leur importance personnelle est encore assez grande pour qu'il soit utile de les grouper par écoles, parce qu'à la suite des princes, dans leurs déplacements, ils portent, dans les endroits les plus éloignés parfois, la science et la technique de la région à laquelle ils appartiennent et où ils reviennent une fois leur travail terminé. 

En France d'Alençon, nous connaissons Roulland, Jean et Robin Perrin (1453); d'Avignon, la liste est longue, et de 1430 avec Guillaume Dumbette jusqu'en 1492 avec François d'Allemagne, nous relevons dans les Registres du temps Arnold de Catz (1430), Jean Laureati, dit Le Bourguignon, Albéric et Jacques Dumbetti, Pierre Villatte, Laurent de Lagnes, Barthélemy Ricard, Barthélemy Bonis, Jean de La Barre, Nicolas Froment, Jean Salomonis, Martin Pacaud, Jean Gauffridi, Pierre Alexandrian, Sanari de Massues, François et Laurent Villate, Sericius Columbi et François Sybaud; à Bourges, c'est Henry Mellin, Jacquelin de Morisson, Guillaume L'Abbé, André Beauneveu; en Bretagne, à Tréguier, Ollivier Le Coq, Ollivier, dit Vittrier, Jehan Lenevan. En Champagne, à Troyes, où se fonde une véritable école qui durera jusqu'au XVIIIe siècle, les noms des verriers sont nombreux : on y voit la dynastie des Brisetout (1412), Jean du Pins, dit La Barbe, et Hennequin du Pins (1417), Jean Blanc Mantel, Jehan de Vertus (1421), Jehan de Bar-sur-Aube (1425), Jehan Symon de Bar-sur-Aube (1439), Michelet (1414), Heuryet et Hermant (1451), Tirement et Gérard Le Nognat (1452), Vincent Marcassin (1491), Girard II Le Nognat (1493), Nicolas Le Verrier (1495), Jehan Verrat Ier, Balthasard Godon, Lyevin Varin ou Vocrin (1497 ), Pierre Le Verrier, Nicolas Maçon et enfin Mandrain (1499); Chartres, dont la cathédrale est depuis longtemps terminée, ne nous donne qu'un nom, Jehan Oson (1487); Limoges, avec Déchambault, Paris, avec Pierre Amé (1494), Perpignan, avec Bertrand Bach (1489) La Ferté-Bernard, avec Courtois, n'en fournissent pas davantage; trois noms seulement se rencontrent à Orléans, Antoine Chenesson, Jean Barbe, Roulent de Monglarève; la Normandie ne nous livre à Evreux que le nom de Bréhal (1463), à Rouen, que ceux de Guillaume de Gradville, de Robin Damaigne, de Guillaume et de Jean Barbu, de Michel Trouvé (1467), d'Arnoul de la Poincte et de Geoffroy Masson (1467). La Flandre, avec les Comptes des ducs de Bourgogne et les ateliers de Lille, nous fournira de nombreux renseignements : en 1411, voilà Jehan Quattre, dit Béghin, et Thierry Blancard ; puis viennent Hue de Boulogne (1417), Ernoul de Gaures (1423), Jehan as Pois Il (1426), Goset (1438), Grard Dubois (1444), Guilhelme Belles (1448), Josse, Jehan de Pottes et Gossuin de Vienglise (1449), Joris Van Purse (1456), Martin (1459), Dirk Van Leumont (1460), Georges Pours et Jehan Lombard de Bruges (1467), Antoine de Ringle (1468), Thierry Neuhoef (1475), Thierry de Noef Garden, Jehan de Werth et Laurent (1480), Jehan (1489); Pierre Ysebrant (1494) et Mahieu Bernard closent la série de ces artistes qui vont bien des fois confondre leurs oeuvres avec celles des maîtres verriers des Pays-Bas

Mais c'est Lyon qui nous fournit le plus de noms de verriers; de 1403 à 1419, nous rencontrerons effectivement : Etienne Il, Gilles Campin, Jean Hortart, dit d'Ecosse, Pierre de Gaulne; de 1420 à 1440 Milot, Jean Girardin, Janin Benoist, Laurent Girardin, Perrenet, Girardin Blich; de 1440 à 1460 : Pierre de Montpancier, Rogier Blich, Antoine Orgelet, Thomas Brémon, Jean de Juys, Jean Alabran, Jean Dast, Jean Duc, Jean de Froidefeue; de 1460 à 1480 : Abraham, Jean Prevost, Thomas Ier Malechart dit Duc, Jean Blich, Philippe Besson, Antoine Ier, Pierre de Paix, dit d'Aubenas, Dominique du Jardin, François Goy; de 1480 à 1500 Jean Berton, Antoine Aymé, Blaise Théobald, dit Vazel, Guillaume Brandet, Emolle, André Drivon, Antoine Nemo, Claude Guinet, Michel Coste, Reymonet Moreau, Antoine Servandon, Antoine Jareys, Daniel Decrane, Jean Flacy, Jean de Bourt, Jean Chapeau, Henri Guvot, Jean Ramel et Jean Ramili. 

En Allemagne, Ulm semble être au XVe siècle le centre de la peinture sur verre : du moins c'est là que nous trouvons le plus grand nombre de verriers, et le départ du bienheureux Jacques, appelé de cette ville à Bologne, pour peindre les vitraux du Dôme, prouve de quelle réputation jouissaient ses ateliers au début du XVe siècle. En 1441, c'est Hans et Claus Glaeser, en 1473, Peter Lindenfrost, en 1480, Hans Wild, en 1495, Hans Schoen; en 1415, nous trouvons à Augsbourg, Judman; à Lubeck, en 1434, François, fils de Dominique, Lévi de Ghanbass, appelé à Florence; puis, c'est Engelhart, à Reichenbach, Egid Trautenwolf, à Munich, et enfin à Nuremberg, Albrecht Dürer

L'Angleterre a vu disparaître son atelier de Westminster; seul, John Pruddle de Westminster nous est connu comme travaillant à Warwick au XVe siècle. 

Si nous trouvons disséminés en Italie seulement quelques rares verriers à Arezzo, Domenico Pecori (1450), Fra Cristofano et Fra Bernardo; à Pérouse, Fra Bartolomeo (1411), Francesco Barone (1446); à Rome, Giovanni (1447) et Guillaume de Marseille (1475); à Orvieto, Domenico di Stefano, c'est que trois grands centres occupent pendant le XVe siècle les plus habiles artistes du pays. Il est très curieux de recueillir dans les ouvrages les plus divers leurs noms, de les grouper par atelier et de recomposer ainsi la période brillante des écoles auxquelles ils ont appartenu. 

Milan est incontestablement la première; elle est en pleine activité de 1415 à 1420 ; Paolino di Moutorfano y travaille dès 1404, Tomasso Diassantis, en 1407; en 1416, Zanino Agni, Bartolomeo di Francia, Stefano da Pandino, Nicolas de Venise; en 1417, Cristoforo de Zavattaris; en 1419, Mafiolo de Cremone, Michellino Molinari di Bisontin, Giovannino Recalcato : le dernier que nous connaissions est Cristoforo di Scrofatis. Sienne vient ensuite, travaillant surtout au milieu du XVe siècle : on y trouve Ambrogio di Bindo dès 1404, mais ce n'est qu'à partir de Giustinio di Todi, en 1432, que nous avons une véritable suite de verriers : Cristoforo di Mono (1439), Guasparre di Volterra (1440), Cristoforo di Contro (1452), Nicolas de Allegretis (1464), Giacomo Falesome, Giacomo di Paolo, Tomme di Luca, Guisoppe di Giovanni di Volterra. Florence prendra plus tard la succession des deux villes précédentes; Domenico et Francesco Livi font leur apparition en 1436, mais c'est seulement vers 1450 que brillent Giovanni Andrea et Carlo di Niccolo, Fra Bernardo et Fra Cristoforo (1477); enfin Lorenzo Ghiberti clora cette liste, déjà longue, des verriers italiens du XVe siècle. 

Tous les noms que nous recueillons en Espagne l'ont été presque uniquement à Tolède : Dolfin (1418), Luiz (1429), Pedro Bonifacio (1439), Cristobal et Pablo (1459) : seul, Juan de Valdivieso est connu pour avoir travaillé à Burgos et à Avila en 1497.

Au  Portugal deux noms : Jean (1459) et Guillaume Belles (1473). 

L'art de la peinture sur verre a pris parallèlement aux Pays-Bas un développement très intéressant : il semble qu'ils aient possédé quatre ateliers principaux : Anvers, où travaillèrent avec beaucoup d'autres, Lucas Adriaens, Digmann, Bernard Van Orley qu'on retrouve également à Bruxelles, Josse Vereghen; Bruges, avec Jean Lombard, Antoine de Ringle et Hubert, Johann et Marguerite Van Eych; Bruxelles, avec Jehan Cloet, Walter van Pede, Jean Van Puerse; Gand, enfin, avec Jean de Caloo, Jean Stoop, Hugo Van der Goes, Barthélemy Van der Lynde, Liéven de Witte; quant à la Hollande, c'est tout à fait dans les dernières années seulement du XVe siècle que nous trouvons à Leyde, Aert Claesson et Lucas de Leyde, à Nimègue, Arnold Hort et à Utrecht, Zell. 

Pendant tout le XVe siècle, l'activité des ateliers suisses ne se ralentit pas. Nous ne connaissons cependant que deux centres importants, Bâle, où nous rencontrons Hermann, qui travaille aussi à Strasbourg (1420), Ludmann (1423) et Nicolas, dit Harer; Lucerne, beaucoup plus tardif, avec Hans Fuchs (1405-1445), Hans Werner (1473), Radolf Sidler (1478), Conrad de Schorndorf (1480), Wolfgang Intaler (1484), Balthaser (1488), Hans Hoch (1496) et Heinrich Wirzil. On trouve enfin à Genève, en 1429, Janinus Loisel; à Isenheim, Hans Guldiner (1478); à Zurich, Nicolas Zerner (1488); à Berne, Frédéric Walter.
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Vitrail de l'église saint-Jacques à Anvers.
Vitrail de l'église Saint-Jacques à Anvers.

Du  XVIe siècle au XIXe siècle.
Le XVIe siècle voit survenir un rapide déclin du vitrail. Toutes les anciennes traditions se perdent définitivement; la verrière s'est complètement transformée; par l'application des émaux sur le verre, elle ne prétend plus être qu'une simple branche de la peinture, qui cherche alors à rivaliser avec la peinture sur toile. Si elle reste grande par les dimensions, elle devient petite par la recherche précieuse du détail; aussi toutes les anciennes écoles sombrent-elles dans de simples ateliers, sans personnalité, qui se contentent de demander aux maîtres les plus illustres de la peinture à l'huile, des cartons à copier servilement. Il est donc sans intérêt de nommer, si habiles soient-ils, les ouvriers qui travaillent encore à Alençon, à Arras, à Beauvais, à Lille, à Lyon, à Troyes; il est impossible néanmoins de ne pas signaler, à propos des verrières du XVIe siècle d'Anet, de Vincennes, de Saint-Gervais et de Saint-Étienne du Mont de Paris, Jean Cousin le Vieux (?); d'Ecouen, Bernard Palissy; de Limoges, Pénicaud; de Chartres, Robert Pinaigrier, dont le Pressoir mystique de l'église de Saint-Hilaire, objet d'admiration pour ses contemporains, fut copié pour les vitraux de plusieurs églises de Paris, de Saint-Etienne-du-Mont, entre autres. A l'étranger, qu'il suffise de parler d'Albrecht Dürer, auquel on attribue les verrières du bas-côté nord de la cathédrale de Cologne et celles du couvent des Douze Frères, découvertes en 1890, dans un grenier, à Nuremberg.
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Vitraux de Saint-Aignan, à Chartres.
Vitraux de l'église Saint-Aignan, à Chartres (XVIe s.).

Puis la peinture sur verre semble s'endormir d'un profond sommeil. Tout au plus, à Troyes, au commencement du XVIIe siècle, Linard Gonthier fait-il briller l'Ecole champenoise d'un dernier éclat : les vitraux ne sont plus pour plaire. Dans les cathédrales, ils n'ont pas de plus grands ennemis que les Chapitres, qui prétendent ne plus pouvoir lire leurs offices, dans la demi-obscurité de leur coloris sombre, et le même esprit, soufflant inconsciemment sur toute l'Europe, c'est sans aucune surprise que nous lisons, dans un manuscrit d'iconographie russe du XVIIe siècle, l'interdiction aux artistes de peindre les saintes images sur le verre, dont la nature est trop fragile.

Avec le commencement du XIXe siècle, Brongniart et Diehl, qui avaient découvert une très importante série de couleurs fusibles au feu, tentent de faire renaître la peinture sur verre. Directeur de la manufacture de Sèvres, Brongniart présente à l'Académie un large tableau, peint sur verre et cuit : peu après, Diehl et Mortelèque exposent à Paris des glaces de plus de 1,50 m de hauteur, peintes sur toute leur surface, sans plombs : telles les verrières de la chapelle de Dreux. Mais c'était simplement la tradition de l'époque du déclin qui était reprise. Seuls les vitraux du Moyen âge avec leur magnificence, leur éclat, la richesse de leur coloration étaient faits pour prendre place dans les églises qu'on réparait; les efforts de Bontemps, Lassus, Didron, F. de Lasteyrie ont remis l'art du verrier dans la bonne voie; l'Exposition universelle de 1867 a montré l'influence que les savants archéologues que nous venons de citer avaient eue sur la reprise des modernes ateliers européens. On pouvait, en effet, y admirer les oeuvres de nombreux artistes français, anglais, allemands, belges, italiens. En France, de cette époque, date la réputation de Maréchal, de Metz, de Lorrin, de Chartres, qui, ayant devant les yeux les plus incomparables des modèles, ont pu s'inspirer des grandes traditions du Moyen âge; en Belgique, Capronnier cherchait à continuer les souvenirs des vieux maîtres flamands; en Angleterre, dans la mouvance préraphaélite, William Morris, Hardmann, et Edward  Burne-Jones, de Birmingham, tentaient un effort, que ses compatriotes n'ont malheureusement pas toujours imité ; l'Italie, enfin, nous faisait connaître le très habile Bertini, de Milan.
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Technique du Vitrail.
Technique du Vitrail au début du XXe siècle. - 1. Putois à faire des teintes grainées; 2. Petit blaireau; 3. Brosse à enlever: 4. Petit putois; 6. Pinceau à étendre la couleur; 6. Grand blaireau; 7. Peintre verrier; 8. Fondeur de plombs; 9. Tireur de "plombs" et enfourneur; 10. Plomb; 11. Coupe d'un plomb; 12. Tournette à couper le verre en rond; 13. Diamant; 14. Grugeoir; 15. Fer à souder, à essence; 16. Fer à souder, à gaz; 17. Pince plate; 18. Pince coupante; 19. Couteau à lame double pour calibrer; 20. Ciseaux: 21. Marteau; 22 et 23. Couteaux à plomb; 24. Lime; 25. Os à rabattre.

A la fin du XIXe et dans les premières années du XXe siècle l'Art nouveau s'intéresse également au vitrail, avec, notamment les travaux de Louis Tiffany, qui compose des vitraux à partir de Vuillard, Bonnard et Toulouse-Lautrec, Georges Devallières, Maurice Denis, Gresset ou, en Pologne, Stanislaw Wyspianski. Entre les deux guerres mondiales, on peut citer de nombreux noms d'auteurs de vitraux : Alexandre Cingria, Maurice Max-Ingrand (qui a réalisé notamment les vitraux de l'église d'Yvetot), L. Barillet, Grüber, Bouy, Hebert -Stevens, Le Chevalier, Karl Hauk, Thorn Prikker, Emmanuel Vigeland, Sandor Nagy, etc. 

La liste devient encore plus longue lorsqu'on se tourne vers le Vitrail après la Seconde guerre mondiale, tant cet art a retrouvé de sa vitalité à l'époque contemporaine. On se contentera ici de mentionner les artistes suivants, parmi beaucoup d'autres : Jean Bazaine (vitraux de Saint-Séverin à Paris); Roger Bissière; Georges Braque; Marc Chagall (vitraux pour le Medical Center Hadassah de Jérusalem, vitraux des Nations-Unies, vitraux de la cathédrale de Metz); Jean Crotti; Fernand Léger (vitraux de l'église d'Audincourt); Jean Le Moal; Alfred Manessier (vitraux à Cologne, Hem,  Bâle, Arles, au Moutiers, Brême); Henri Matisse (chapelle de Vence, vitrail pour Time Life à New York et à la Union Church à Pocantico Hills de New York); Georges Rouault (vitraux d'Assy); François Stahly (église de Baccarat, avec Étienne Martin). Jacques Villon (vitraux de la cathédrale de Metz); Hans Stocker; HIindenlang; Otto Staiger; Jean Casty; Meistermann, von Stockhausen;plus récemment : Marianne Perreti (peinture, en 1990, des verrières de la cathédrale de Brasilia);  Pierre Soulages, avec le maître verrier, Jean-Dominique Fleury (vitraux en grisailles de l'abbatiale Sainte-Foy de Conques); J.-D. Fleury, qui a également travaillé avec Daniel Coulet (église d'Aubin),  Marc Couturier (église d'Oisilly), Jean-Pierre Pincemin (église de Sylvanès), Martial Raysse (église de l'Arche d'Alliance, XVe arr. de Paris). (F. de Mély).
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Vitraux d'Emile Chauche.
Vitraux réalisés par Emile Chauche, pour l'église de Chatou (1984).
© Photos : Serge. Jodra.
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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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