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Les représentations figurées 
d'Alexandre le Grand
Biographie L'armée d'Alexandre Le monde hellénistique La légende d'Alexandre Alexandre dans l'art
Les écrivains de l'Antiquité nous indiquent Apelle, Lysippe et Pyrgotèle comme le peintre, le sculpteur, le graveur en pierres fines attitrés d'Alexandre : ce prince avait défendu par une ordonnance qu'aucun autre que ces trois artistes le portraiturât. 

On cite d'Apelle l'Alexandre lançant la foudre, qui se trouvait dans le temple d'Artémis à Ephèse; il fit aussi un portrait équestre du roi qui passait pour un chef-d'oeuvre et qui servit peut-être de modèle pour la mosaïque de Pompéi (aujourd'hui au musée de Naples) représentant la Bataille d'Issus.
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Alexandre le Grand à la bataille d'Issus.
Alexandre le Grand à la bataille d'Issus (détail de la mosaïque découverte à Pompéi).

Lysippe exécuta plusieurs grandes compositions se rapportant à la vie d'Alexandre : tel un grand groupe érigé à Delphes, qui reproduisait la terrible chasse au lion dans laquelle le roi faillit perdre la vie; tel encore un monument colossal représentant la Bataille du Granique.

Aucun des ouvrages de ces artistes n'est parvenu jusqu'à nous; mais nous possédons, outre la mosaïque citée plus haut :

• Un buste au British Museum, trouvé à Alexandrie, reproduisant sans doute un buste en bronze de Lysippe et s'accordant avec la description que nous ont laissée d'Alexandre Plutarque et tous les historiens; 

• Un buste de la collection du comte Erlach, trouvé à Rome, très beau et très expressif, offrant les mêmes traits, mais avec moins de réalisme et plus de noblesse, et dont l'autour est probablement Leocharès, élève de Scopas et collaborateur de Lysippe; 

• Un Alexandre hermès en marbre, au musée du Louvre, découvert à Tivoli, qui passe aussi pour être un portrait authentique d'Alexandre, mais qui n'est sûrement que la copie d'un original aujourd'hui perdu; 

• Une statue d'Alexandre, en marbre de Paros, assez mal restaurée, par Thorwaldsen, à la glyptothèque de Munich

• Un Alexandre et Diogène, haut-relief en marbre à la villa Albani; une tête connue sous le nom d'Alexandre mourant, marbre grec conservé au musée de Florence

• Quatre compositions décorant lui des sarcophages de Sidon conservés au musée d'Istanbul et représentant des batailles ou des chasses d'Alexandre, où l'on trouve quatre portraits de ce roi, exécutés peut-être peu d'années avant sa mort; 

• Plusieurs représentations sur des monnaies, des vases, etc.-

Alexandre le Grand.
Buste d'Alexandre le Grand.
(British Museum).

La Renaissance, éprise avant tout d'antiquité, devait, tout naturellement, accorder dans ses ouvrages d'art une large place à Alexandre. Dans la gravure de Nicollo de Modène, il est représenté domptant Bucéphale; dans la fresque de Raphaël (salle de la Signature), il fait déposer les manuscrits d'Homère dans le tombeau d'Achille; dans les fresques du Sodoma à la Farnesine, on le voit épousant Roxane, et recevant la soumission de la famille de Darius. Des scènes de la vie d'Alexandre ont été dessinées par Perino del Vaga et gravées sur le cristal de roche de la cassette Farnèse conservée au musée de Naples.
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Breughel l'Ancien : la bataille de Gaugamèle.
La Bataille de Gaugamèle (ou d'Arbèles), par Breughel l'Ancien.

Au XVIIe siècle, l'art français s'inspire souvent de la vie d'Alexandre. Les artistes y voient tantôt un prétexte à compositions animées et pittoresques, tantôt un heureux thème à flatteries délicates pour l'Alexandre moderne, Louis XIV. A la première catégorie d'oeuvres appartient le bas-relief de Puget, Alexandre et Diogène (achevé en 1687, transporté à Paris en 1691, aujourd'hui au Louvre). A la seconde, les Batailles d'Alexandre, de Lebrun.

Les Batailles d'Alexandre, de Lebrun.
Les Batailles d'Alexandre sont une série de cinq tableaux peints par Lebrun et représentant la reine de Perse aux pieds d'Alexandre ou la tente de Darius (1660); le Passage du Granique (1663); la Bataille d'Arbelles (1665); Alexandre et Porus ou Porus blessé (1666); l'Entrée d'Alexandre dans Babylone (1667). Ces importantes compositions ont un caractère épique qui permet de les rapprocher des peintures de Raphaël et de Jules Romain se rattachant à Constantin. 
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Le Triomphe d'Alexandre à Babylone, et, ci-dessous, Alexandre et Porus, par Charles Lebrun.-
Le Brun : Alexandre et Porus.

 


Lebrun a fait preuve dans ces pages guerrières d'une fertilité de pensée, d'une aisance de moyens qui le placent au premier rang parmi les peintres d'histoire de son époque. Les fautes de goût inséparables de toute peinture de style au siècle de Louis XIV, c'est-à-dire un ajustement de convention, une certaine emphase dans l'ensemble ne sont pas absentes des Batailles; mais la science, la richesse, la grandeur, l'éclat distinguent ces oeuvres d'une facture puissante. 

Ces Batailles ont été gravées avec un rare talent par les Audran. G. Edelinck, Drevet. Le Clerc, etc. Elles ont été également reproduites en tapisseries exécutées aux Gobelins. Simon Cognoulle, de Liège, sculpteur sur bois, a aussi reproduit les Batailles en une suite de bas-reliefs passés en vente à Paris en 1885. (NLI).

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Dictionnaire Architecture, arts plastiques et arts divers
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