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L'architecture musulmane
Aperçu Architecture arabe Architecture persane Architecture turque
L'Islam se répandit, comme on le sait, d'abord dans l'Arabie propre, ensuite en Syrie et en Egypte, puis en Perse, en Asie Mineure, dans les pays turkmènes, en Afghanistan, vers l'Inde et jusqu'en Chine au Nord, au Sud jusque dans les îles de la Sonde, et vers l'Ouest, de l'Egypte par la Tripolitaine, dans toute l'Afrique romaine, puis en Sicile et en Espagne. Plus tard seulement , la Grèce, la Macédoine et la Thrace sont conquises à l'Islam qui donne à l'empire turc, comme capitale, Constantinople. Nous allons donc étudier l'architecture musulmane, dans ces différentes contrées. L'Islam, en courbant sous son joug uniforme tous ces peuples divers, ne parvint à extirper les traditions nationales que dans les pays dont les populations étaient nomades ou le redevinrent après la conquête musulmane. Partout ailleurs, l'esprit musulman dut se greffer sur l'esprit local; il subit, du moins dans ce qui forme les manifestations extérieures de l'esprit d'un peuple, c.-à-d. les productions artistiques, les influences diverses qui donnèrent à ces productions des caractères distincts, tout en s'efforçant de satisfaire aux mêmes besoins religieux, aux exigences d'une même vie domestique, commerciale et publique. Dans tout le monde musulman on rencontre, en effet, des mosquées, des maisons avec selamlik et harem, des bazars, des bains, des fortifications, palais de souverains, des collèges (madrasa), des couvents (zaouïas ou zawiyas), des fontaines, des caravansérails, répondant aux exigences de la vie du musulman, qu'il soit arabe, persan, turc, africain ou hindou. 

Nous allons tâcher d'expliquer dans les articles de ce site consacrées à l'architecture musulmane à quelles influences sont dus les différents types musulmans que nous pouvons dès à présent classer de la façon suivante :

Architecture musulmane

Arabe Persane Turque
1° Egypte, Syrie, Arabie, Tripolitaine.

2°  Barbarie (Algérie, Tunisie), Maroc, Sicile, Espagne.

1° Iran, Arménie, Mésopotamie.

2° Turkestan.

3° Inde, Afghanistan.

1° Asie Mineure 

2° Turquie d'Europe et pays européens ayant subi la domination ottomane.

Le style arabe primitif, dont le persan et le turc sont des modifications dont nous définirons le caractère, est le produit très particulier du mélange des traditions suivantes : 

Traditions ornementales 

a. Sémitiques, c.-à-d. excluant d'une façon presque absolue (les exceptions sont rares) la représentation des êtres animés, n'admettant, par conséquent, que les ornements géométriues. Cette tradition se retrouve déjà dans les prescriptions de Moïse, et c'est là que Mohammed en a certainement pris le principe religieux, consacrant d'une façon définitive l'horreur pour toute représentation d'êtres vivants, humains ou animaux. 

b. Iraniennes ou persanes, emploi des fleurs, des ornements colorés, des briques et faïences émaillées, des plafonds et des bois peints.

c. Hindoues, style des feuillages et des rinceaux adoptés, rendu conventionnel de la faune et de la flore (les nombreux objets provenant de l'Inde qui traversaient l'Arabie d'abord et l'Egypte ensuite, entrepôts du commerce de l'Inde avec l'Occident, ont exercé une influence incontestable sur les arts de l'Egypte).

Traditions architecturales ou de construction

a) Traditions byzantines de deux écoles, remarquables par l'emploi des colonnes avec ou sans voûtes. 
  • Ecole byzantine gréco-romaine: portiques à colonnes avec plafonds en charpente.

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  • Ecole byzantine romaine, édifices voûtés en briques ou en pierre.

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    b) Traditions du bassin du Tigre et de l'Euphrate, remontant aux traditions assyriennes des grands édifices voûtés en briques anciennes de la Perse elle-même (monuments voûtés de la Perse des Achéménides et ensuite des Sassanides). Ces traditions peuvent se caractériser par l'emploi des voûtes en moellons ou en briques, celui des briques émaillées, des faïences, etc., par la rareté relative de la pierre de taille, et par l'exclusion presque systématique des colonnes en bois, sauf dans les constructions qui dérivent très probablement de la copie d'édifices d'une durée passagère, tels que kiosques, pavillons, etc.

    Nous nous bornerons dans les pages de cette section à étudier les différents caractères de l'art architectural , c. -à-d. de l'art musulman appliqué aux constructions. Si l'on tire une ligne qui suive le cours de l'Euphrate et aboutisse au golfe Alexandrette, presque tous les édifices situés à l'Est et au Nord de cette ligne participeront de l'influence persane plutôt que de l'influence sémitique; presque tous ceux qui seront, au contraire, au Sud et au Sud-Ouest de cette ligne seront plus particulièrement arabes, comme le démontreront les différentes parties de cette étude. Les contrées à l'ouest de la ligne tirée d'Alexandrette à Erzeroum seront les régions d'architecture turque. 
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