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William Wilberforce
est un homme politique et philanthrope anglais, né à Hall
le 24 août 1759, mort à Londres
le 29 juillet 1833. Membre de la Chambre des communes en 1780, il fit de
l'opposition au cabinet North, se lia fort avec Pitt,
avec Selwyn, avec Sheridan, fréquentant les clubs littéraires
et y déployant un vrai talent de chanteur qui le faisait rechercher.
En 1783, il fit un voyage en France avec
Pitt qu'il soutint fidèlement pendant son ministère.
Il avait mené jusqu'alors une vie
assez dissolue. A la suite de voyages qu'il fit en compagnie d'Isaac Milner,
il se convertit tout à coup et devint extrêmement pieux. En
1787, il fondait la « Proclamation Society » qui se donna pour
but la poursuite des publications jugées indécentes et devint
en 1802 la « Society for the suppression of vice », qui eut
le même objectif. Mais bientôt Wilberforce s'attacha passionnément
à la question de l'abolition de
l'esclavage : il y consacra toute sa vie, faisant campagne au Parlement,
organisant des meetings dans tous les comtés; obtenant une renommée
universelle, qui le fit nommer citoyen français en 1792. Il s'occupait
encore de fondation d'écoles, de création d'associations
religieuses et philanthropiques : Missionary society (1798), Bible Society
(1803), Society for bettering the condition of the Poor (1796), etc.
Après maintes propositions, repoussées
les unes après les autres, il réussit à faire adopter
en 1807 le bill supprimant la traite. Il fut dès lors l'homme
le plus admiré et le plus respecté d'Angleterre
: les étrangers de marque le venaient voir, et Mme
de Staël dîna avec lui en 1814. Il continua à s'occuper
des mesures d'application de la loi, créa dans ce but l'African
Institution, se mit en rapport avec les souverains étrangers et
les parlements européens pour obtenir partout l'abolition de l'esclavage.
Sa santé avait toujours été
précaire, et, en 1825, il fut obligé de se retirer tout à
fait dans la vie privée. Il mourut des suites de l'influenza.
Une statue lui a été érigée
à Westminster par souscription publique. Il a laissé quelques
écrits : A practical view of the prevailing religions system
of professed Christians in the higher and Middle classes of this country,
contrasted with real Christianity (1797, in-8); Appeal to the Religion.
Justice and Humanity of the inhabitants of the British Empire on behalf
of the Negro Slaves in the West-Indies (1823); Correspondence
(1840, 2 vol.). (R. S.). |
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