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Vinet

Alexandre Rodolphe Vinet est un penseur et critique littéraire né à Ouchy (Lausanne) le 17 juin 1797, mort à Clarens le 4 mai 1847. Vinet était de famille modeste : lors de sa naissance, son père était sous-commis des péages et sa mère garde-malade. A vingt ans, il fut appelé à Bâle, sur la recommandation de Monard, comme professeur de langue et de littérature françaises au Gymnase. Il passa vingt ans à Bâle, ne revenant que pour de courts intervalles à Lausanne, entre autres en 1819 pour passer ses derniers examens de théologie et être consacré. Il accepta cependant en 1837 la chaire de théologie pratique à l'Académie de Lausanne qu'il occupa jusqu'à sa démission, au moment de la Révolution vaudoise du 14 février 1845. Le conseil d'État le nomma ensuite professeur de littérature française, mais il n'occupa ce nouveau poste que dix-huit mois :  le 3 décembre 1846, il fut destitué « pour avoir fréquenté d'autres assemblées religieuses que celles de l'Église nationale ». Peu de mois après il mourait à Clarens où l'avait appelé l'état de sa santé. Il repose dans le pittoresque cimetière de cette localité où sa tombe est un but de pèlerinage.

Alexandre Vinet a été nommé le Pascal protestant; c'est un penseur de génie, un semeur d'idées plus qu'un théologien. Ses oeuvres brillent plus par la force de la pensée que par l'éclat du style. Elles comportent vingt-quatre volumes et un grand nombre d'articles. Dans le domaine de la pensée, signalons son Mémoire sur la liberté des cultes, paru en 1825, son Essai sur la manifestation des convictions religieuses, puis trois volumes posthumes : Théologie pastorale, Homilétique, Histoire de la prédication parmi les réformés de France au XVIIe siècle. Un ouvrage inachevé, Philosophie du Christianisme, a été reconstitué dans une certaine mesure dans les deux volumes que Astié a consacrés à l'Esprit de Vinet (Genève, 1861).

Le coté le plus connu de l'activité de Vinet est son oeuvre de critique littéraire. Il a composé une Chrestomathie française en trois volumes, parue en 1829 et qu'il a fait précéder d'un discours sur la littérature française. Cette leçon suffirait à  classer le critique. La Chrestomathie a été remise au point par Eugène Rambert (1876), puis par Seippel, professeur au Polytechnicum de Zurich (1901 et suiv.). A noter aussi, au point de vue littéraire, les Études sur la littérature française au XIXe siècle (Paris, 1849-51, 3 vol.). (A19).

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