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Vincent de Beauvais

Vincent de Beauvais,Vincentius Beilovacensis, est un savant dominicain, né vers 1190, mort après 1260, peut-être en 1264, à Beauvais vraisemblablement. C'est par erreur qu'on l'a dit originaire de Bourgogne et aussi évêque de Beauvais. Il était dominicain déjà lorsque en 1228 Saint Louis (Louis IX) fonda l'abbaye de Royaumont où il se peut qu'il ait été lecteur. En 1246, il fut un des deux religieux chargés de réformer l'hôpital de Beauvais.

II est probable qu'il s'était fait remarquer par son enseignement et sa prédication, lorsqu'il devint un des familiers de saint Louis, peut-être le lecteur de la famille royale et pour ainsi dire son bibliothécaire. Ce qui est certain, c'est qu'il composa, à la demande de la reine, son De eruditione filiorum regalium (ou puerorum); édité à Bâle en 1481, avec le « Traité de la consolation » adressé par Vincent au roi qui venait de perdre un de ses fils (1260) et trois autres petits traités. 

Mais le grand ouvrage de Vincent de Beauvais, celui auquel il doit sa célébrité, est sa vaste encyclopédie, faite au point de vue théologique, mais qui renferme toute la science de son temps, et appelée dans les manuscrits : Bibliotheca Mundi, Speculum majus, Speculum triplex. Il se compose de trois parties :

1° le Speculum naturale, cours d'histoire naturelle terminé par un livre qui est une conclusion sur les principaux faits de l'histoire jusqu'en 1250 (avec addition pour 1253) ; 

2° le Speculum doctrinale (= Miroir scientifique), composé en dernier lieu et qui traite des sciences et des lettres;

3° le Speculum historiale, histoire universelle s'arrêtant à 1214, mais qui fut ensuite conduite par Vincent jusqu'en 1250 et même 1233, cette troisième partie, qui a une certaine valeur à partir de 1223, bien qu'on y trouve des emprunts à Rigord, à Guillaume le Breton, à Robert de Saint-Marien, constitue un document original, principalement en ce qui concerne le règne de Louis VIII, et donne aussi, comme la deuxième, de précieux renseignements sur l'histoire littéraire; elle a été traduite en français par Jean du Viguay (Paris, 1495-96, 5 vol. in-fol.).

Les diverses parties du Speculum majus ont été imprimées ensemble ou séparément bien des fois au XVe siècle, et d'abord à Strasbourg peut-être dès 1468. La dernière édition complète est celle de Douai, 1624, en 4 vol. in-foi. Des fragments du Speculum historiale ont été insérés dans les t. X, XI et XXI des Historiens de France et dans le t. XXIV de la Collection de Pertz. 

On a longtemps considéré Vincent comme l'auteur d'un quatrième Speculum, dit Morale; c'est l'oeuvre, faite après 1310, d'un inconnu qui a beaucoup copié saint Thomas d'Aquin. Parmi les autres ouvrages qui lui ont été attribués avec plus ou moins de certitude, il en faut citer un inédit, le De morali principes institutione, où il trace les devoirs non seulement des rois, mais de tous les fonctionnaires, puis l'abrégé qu'il fit lui-même vers 1244, sous le titre de Memoriale, de son Speculum historiale (partie postérieure à 1253 éditée dans Pertz, t. XXIV, pp. 157-162). (GE).

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