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Valdès (Juan de). - Humaniste et théologien, né à Cuenca (Nouvelle-Castille) vers 1490, mort en 1511. Il se rendit en Italie vers 1530 et se fixa à Naples. Un prélat contemporain le présente comme 
« tout adonné aux choses de l'esprit et livré sans réserve à l'étude de l'Écriture sainte ».
Il n'abandonna jamais formellement l'Église dans laquelle il était né, mais il devint le centre d'un cercle d'esprits distingués, qui étudiaient avec lui les Écritures, avec un sincère désir d'y trouver une lumière pour leur pensée et une direction pour leur vie, sans rester asservis aux solutions scolastiques : Flaminio, Vermigli, Ochino; Caracciolo, marquis de Vico; Isabelle Manrique, soeur de l'inquisiteur; Vittoria Colonna, Giulia Gonzaga, Contanza de Avalos, etc. S. Curione disait de lui :
« Il semble que Dieu l'ait envoyé pour être le pasteur et le docteur des personnes nobles illustres ». 
Le caractère de ces réunions a été décrit dans le dialogue Alphabeto Christiano (1546) entre Giulia Gonzaga et Valdès. Aussitôt après sa mort, l'Inquisition sévit contre ses adhérents. On dit que 3 archevêques, 8 évêques et plus de 3000 professeurs et maîtres d'école furent compromis et durent s'enfuir ou se rétracter; plusieurs furent brûlés. Parmi ceux qui allèrent chercher dans l'exil le libre exercice de leur pensée, Vermigli devint l'un des docteurs les plus autorisés de l'Église réformée; Ochino, l'un des initiateurs des doctrines unitaires.


En bibliothèque - Citons parmi les principales oeuvres de Juande Valdès :  Cent dix considérations divines, résumant les idées et les sentiments de Valdès en matière de religion. Il ne reste que des fragments de l'original espagnol; mais l'ouvrage entier nous est parvenu dans une traduction italienne, publiée à Bâle en 1550, Le Cento et dieci divine Considerazioni (traductions françaises : Lyon, 1563 et 1601; Paris, 1565); Dialogo de la lengua, réputé comme fort intéressant pour la philologie espagnole. Le Dialogo de Mercurio y Caron, dialogue entre Caron et Mercure s'entretenant aux enfers de la rivalité de Charles-Quint et de François Ier, et contenant l'apologie de l'empereur, est attribué par la plupart des historiens à Juan de Valdès par quelques-uns seulement à son frère Alfonso.
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