|
. |
|
![]() | Les Tiepolo sont une grande famille vénitienne, qui compte sept procureurs de Saint-Marc et deux doges. Dès les premiers temps de l'histoire de Venise, en 697, on la trouve citée. En 1019, Bortolo est le premier des procureurs de Saint-Marc, que compte la famille. Jacopo, capitaine distingué, fut le premier duc ou gouverneur de Candie. Après Pierre Ziani, il fut élu doge de la République (1229); et, sous son dogat, les Candiotes, soutenus par Vatace, empereur de Nicée, se soulevèrent deux fois; tandis que Zara en était à sa sixième rébellion. Adversaire de Frédéric II, dont la domination était pleine de menaces pour Venise, Jacopo envoya une armée sous les ordres de son fils Pietro contre Ezzelino da Romano, mais battu et fait prisonnier, Pietro fut exécuté par ordre de l'empereur. Jacopo ne put supporter cette douleur et renonça au dogat. Savant jurisconsulte, il publia, pendant son dogat (1242), les statuts de Venise. Sous lui encore, fut commencé le pont du Rialto et reconstruite la basilique de Saint-Marc qu'un incendie avait détruite. Lorenzo (mort en 1274), son fils, en 1256, battit les Génois et s'empara de Saint-Jean-d'Acre. Podestat en PIusieurs villes, il fut rappelé à Venise par les électeurs ducaux qui venaient, en 1268, de l'élire doge à son tour. Il créa le premier capitaine du golfe, qui devait percevoir un impôt sur tous les navires qui naviguaient dans l'Adriatique, ce qui fut cause d'expéditions contre Bologne et Ancône, qui se plièrent à la loi du plus fort. Jacopo, chef du parti démocratique, fut élu doge par le peuple à la mort de Jacques Dandolo (1289), mais le grand Conseil ayant élevé à cette même dignité Pierre Gradenigo, il renonça à la charge et s'enfuit. Son fils Baiamonte conçut le dessein d'en venger l'affront, ainsi que celui de toutes les familles exclues par la célèbre Serrata (fermeture) du grand Conseil (1297). Sa conspiration fameuse, qui devait éclater le 15 juin 1344, échoua et fut cause de l'institution du terrible Conseil des Dix. On cite encore, parmi, les Tiepolo : Stefano, qui était en 1537 bailli de Corfou; en 1542 général de mer, en 1548 inquisiteur général, et en 1553 procureur de Saint-Marc; Lorenzo, pendu en 1571 à Famagouste par les Turcs; un autre Lorenzo, ambassadeur en France en 1702, à Vienne en 1708, à Rome en 1740, procureur de Saint-Marc, bibliothécaire de Saint-Marc en 1736, mort en 1742; et enfin Domenico-Ermolao (né en 1763 ) connu par ses Discorsi sulla storia veneta, dictés pour combattre et corriger l'histoire de Daru. (E. Casanova). | |
![]() | Giovanni Battista Tiepolo est le dernier des grands peintres décoratifs de l'Italie![]() - ![]() La Gloire de saint Dominique, par Tiepolo (1739, église des Gesuiati, Venise). © Photo : Serge Jodra, 2012. De ces travaux juvéniles, là plupart, décors extérieurs de maisons, à commencer par la céleère fresque, dans l'église des Scalzi ( Très casanier, d'habitudes régulières, comme presque tous ses illustres prédécesseurs, il épousa, à vingt-cinq ans, la soeur de Francesco Guardi (alors âgé de neuf ans), Cecilia, qui devait lui donner neuf enfants. On suit, dès lors assez facilement, dans une série d'oeuvres d'ensemble, l'activité infatigable de ce délicieux improvisateur. Si son génie spécial, capricieux et spontané, avait éclaté de trop bonne heure avec tous ses caractères pour se pouvoir modifier, plus tard, en ses traits essentiels, la constance avec laquelle ce génie, abondant et capricieux, conserva, jusqu'à la fin, sa souplesse, ses séductions et sa fraîcheur, restera toujours un sujet d'étonnement. ![]() Tiepolo. - L'Éducation de la Vierge (détail). Venise. - ![]() ![]() ![]() ![]() Un peu plus tard, c'est dans les plafonds du Palais Pisani, à Strà (Glorification de la famille Pisani), du Palais Archinti (Triomphe des Arts), Dugnani (Histoire d'Esther) et Cherici, à Milan (le Soleil éclairant les Dieux et le Monde), qu'il se livre, tout à l'aise, à son goût pour les mêlées aériennes d'apparitions poétiques et d'évocations familières, de nudités élégantes et de draperies légères en mouvement dans l'azur tranquille et l'atmosphère transparente. De 1750 à 1753, appelé à Wurtzbourg, il ressuscite, au Palais de l'Archevêque, dans le grand escalier, tout un Olympe enchanteur, à côté de la Vierge et des diables, et, dans le Palais de l'Empereur, représente hardiment, comme des scènes contemporaines, Apollon ![]() ![]() ![]() - ![]() Tiepolo. - Vénus et Vulcain (détail d'un plafond). Madrid, Palais Royal. Les qualités de spontanéité ingénieuse et aimable qui avaient assuré à Tiepolo l'applaudissement de la société contemporaine n'étaient pas de celles qui devaient trouver grâce devant le pédantisme scolaire et la réaction académique. Durant la période davidienne et même longtemps après, le nom de Tiepolo n'était prononcé qu'avec horreur; c'était un gâcheur, un fou, un extravagant! Certes, on avait beau jeu pour lui reprocher ses anachronismes dans les costumes et dans les types, ses témérités dans le choix des accessoires et dans la promiscuité des choses saintes et des choses mondaines, son indifférence tranquille pour la couleur locale et l'érudition archéologique, l'agitation excessive, souvent inutile et parfois déplacée, de ses figures, leur frivolité superficielle ou leur dispersion incohérente. Avec toutes ces licences, défauts de son temps, défauts de son tempérament, Tiepolo n'en reste pas moins, après le grand Veronèse, mais dans sa suite et digne de lui, l'un des agitateurs les plus brillants et spirituels de formes légères et de couleurs exquises qu'ait connus l'art du décor, l'un des peintres les plus constamment peintres qu'ait engendrés la vraie ville de la peinture, Venise. D'innombrables tableaux de Tiepolo sont disséminés dans les églises et les palais d'Italie Dans les derniers temps de sa vie, Gian Battista prit souvent pour collaborateurs, avec Fabio Canale et G.-B. Pira, ses deux fils, Domenico (1727-1804) et Lorenzo (1736-?).
|
. |
|
| |||||||||||||||||||||||||||||||
|