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Les Sassanides

Les Sassanides sont une dynastie persane, qui succéda à partitir de 224 à celle des Arsacides (rois parthes). Cette dynastie prolongea l'ancienne rivalité entre Rome et les Parthes le long de la frontière de l'Euphrate, mais les transformations sociales et économiques que connut l'Iran sous leur règne ouvrirent la voie à un nouveau et puissant mouvement religieux politique : l'islam. En 651 la Perse sassanide passa ainsi sous la domination musulmane des califes

Après la mort d'Alexandre (323 av. J.-C.), l'empire des Macédoniens fut divisé et la Perse avaient eu pour souverains les Séleucides. A ceux-ci avaient succédé, en l'an 246, les Arsacides, qui avaient fondé l'empire des Parthes, lequel subsista jusqu'à en 229 de notre ère. A cette époque, Ardéchir-Babekan ou Artaxerxès, fils de Sassan, mécontent de la longue disgrâce dont le souverain des Parthes avait payé ses services, se révolta et, par trois grandes victoires et la mort d'Artaban IV, mit entre ses mains le sceptre de l'Asie centrale. 

Toutefois, son empire était loin de comprendre toutes les provinces que la Perse avait autrefois possédées; les Romains (que les historiens ultérieurs appellent fréquemment les Byzantins après environ 330) occupaient la Syrie et l'Asie Mineure et ils dépassaient l'Euphrate sur plusieurs points. Voulant rétablir dans son intégrité la monarchie de Cyrus, Ardéchir (Ardashir) intima aux Romains l'ordre d'évacuer la Syrie et l'Asie Mineure; mais ses injonctions et ses menaces tombèrent devant le courage des légions romaines; il mourut en 238, laissant à son fils Sapor Ier le trône et l'héritage de sa haine contre les Romains. 

Plus heureux que son père, Sapor, profitant habilement de l'anarchie qui désolait l'Empire romain, vainquit d'abord Gordien, puis l'empereur Valérien, qu'il fit prisonnier, et dévasta la Syrie, la Cappadoce et la Cilicie (259). L'indigne fils de Valérien ne fit rien pour délivrer son père, et Sapor finit par faire écorcher vif l'empereur romain, dont la peau fut suspendue comme trophée dans un des temples de la Perse. Cependant le roi de Perse fut moins heureux contre Odenath, roi de Palmyre, qui rejeta les armées persanes au delà de l'Euphrate et vint assiéger Ctésiphon (261). Une diversion faite par les Goths, qui menaçaient les possessions d'Odenath, sauva Sapor.

Hormisdas ler et Varane Ier ne tirent que passer sur le trône de Perse. Ils furent remplacés par Varane Il et par Narsès ou Narsi; sous ces princes, la lutte continua contre les Romains, qui, occupés déjà sur les bords du Rhin coutre les Germains et affaiblis par les troubles qui bouleversaient l'Empire, ne purent se montrer contre les Perses ce qu'avaient été leurs ancêtres contre Carthage. Hormisdas II régna donc tranquille de 303 à 310. 

L'enfance de Sapor Il, proclamé roi dès sa naissance, ne fut non plus marquée par aucune guerre importante; mais, dès que ce prince fut en âge de régner, il reprit les projets des Sassanides contre les Romains; il conquit d'abord l'Arménie; dont il déposséda Chosroès (338), puis enleva l'Atropatène à l'empereur Constance. Il le vainquit ensuite dans huit grandes batailles, et c'en était fait peut-être de la domination romaine en Asie sans une invasion des Massagètes, qui obligea Sapor à abandonner subitement le fruit de ses triomphes. 

Vainqueur des Massagètes, Sapor revint à ses desseins interrompus, et ses nombreux succès entraînèrent mort de Constance, dont le successeur, Julien, balança pendant quelque temps la fortune du roi de Perse. Mais, sous Jovien, Sapor reprit le cours de ses victoires et contraignit Rome à lui céder quinze places fortes, cinq provinces transtigritanes et la suprématie sur l'Arménie et l'Ibérie (364). 

La Perse était à l'apogée de sa puissance. Sapor mourut en 380; ses successeurs, Artaxercès Il, Sapor III et Varane III, contemporains de Théodose le Grand, n'entreprirent rien contre l'Empire romain. Yezdedjerd Ier (399), qui régna jusqu'en 420, est remarquable entre les princes persans par la douceur qu'il montra aux chrétiens. Varane IV, son successeur, vainquit les Grecs, repoussa les Huns et rangea sous ses lois une partie de l'Arabie. Mais la puissance des rois de Perse commença à décliner sous Yezdegerd II (440-457), sous Perosès et sous Balascès. Ce dernier, vaincu par les Huns, fut contraint de leur livrer une partie de ses Etats et de leur payer tribut. 

Sous la règne de Cabad, une nouvelle période de grandeur et de conquêtes commença pour les Perses. Ce prince vainquit à l'est les Indiens, au nord les Huns et obtint sur les Grecs les plus éclatants succès; il mourut en 531, laissant le trône à son troisième fils, Chosroès le Grand. Sous le règne de ce prince, le royaume de Perse s'étendit de la Méditerranée à l'Indus, du Iaxarte à l'Arabie et aux frontières de l'Egypte. II étouffa les révoltes de son frère et de son fils. Les Lazes de la Colchide, fatigués de la domination grecque, se soumirent a lui; mais comme il voulut les transplanter dans l'intérieur de la Perse, ils se replacèrent sous l'autorité de Justinien, dont les armes victorieuses contraignirent le roi de Perse à entamer des négociations pour la paix, qui fut enfin rendue à l'Orient (552).

Chosroès mourut en 579, laissant la couronne à son fils Hormisdas III, sous le règne duquel l'empire persan commença à décliner sensiblement. Hormisdas fut complètement vaincu par les Grecs et bientôt déposé par un de ses généraux, qui plaça sur le trône Chosroès II (590). Celui-ci étendit, en 516, ses conquêtes d'un côté jusqu'à la Chalcédoine, et de l'autre à travers I'Egypte, jusqu'en Libye et en Ethiopie et enfin jusqu'au Yémen. Mais les armes victorieuses de l'empereur Héraclius mirent un terme à ses succès; il reperdit toutes ses conquêtes; son fils Siroès le fit prisonnier et l'assassina en 628. 

La Perse marche alors rapidement à sa ruine au milieu de troubles incessants. Siroès fut égorgé la même année; il eut pour successeur son fils Ardéchir ou Artaxercès III, qui périt assassiné, en 629, par son général Sarbazar ou Schahriar. Ce dernier, avant même d'avoir pu monter sur le trône, fut renversé par les grands du pays; et, à la suite de diverses révolutions qui se succédèrent rapidement, Yezdedjerd III monta sur le trône en 632. Mais Mahomet venait de mourir en dictant pour première loi à ses prosélytes la propagation de ses doctrines par les moyens les plus expéditifs. Menacés par les musulmans, les Perses coururent à la guerre comme à une croisade, et, après un combat de trois jours livre à Cadesiah, ils furent complètement vaincus par les fanatiques partisans du Prophète.

Les Arabes franchirent l'Euphrate, entrèrent dans Ctésiphon, qu'ils détruisirent, et le calife Omar reçut à Médian la couronne de Chosroès. Yezdegerd, après cette défaite, se retira dans les montagnes du Farsistan, où il tenta encore le sort des armes; mais, malgré les secours des Tartares et de l'empereur de la Chine, il ne put relever son empire et mourut assassiné sur les bords du Margus, en 652, ce qui mit fin à la dynastie sassanide. (PL).

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Dictionnaire biographique
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