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Saint-Vincent

Le P. Grégoire de Saint-Vincent est un mathématicien flamand, né à Bruges le 8 septembre 1584, mort à Gand le 27 janvier 1667. Il entra à vingt ans dans la Société de Jésus et professa les mathématiques d'abord à Rome, où il  remplaça Clavius, son maître, puis, appelé par Ferdinand II, à Prague, où tous ses manuscrits périrent et où il fut lui-même blessé, lors du sac de la ville par les Suédois. Il alla ensuite en Espagne à la demande de Philippe II, et y donna des leçons de mathématiques à don Juan d'Autriche. Il était en dernier lieu bibliothécaire de la ville de Gand. 

L'un des mathématiciens les plus réputés de son temps, il avait reconnu, dès 1610, près d'un quart de siècle par conséquent avant Cavalieri, la symbolisation de la parabole avec la spirale. Il s'occupa aussi, de façon toute particulière, de la quadrature du cercle, et si la solution qu'il en proposa se trouva presque aussitôt réfutée par Descartes, le P. Mersenne, le P. Leotaud, du moins eut-il la satisfaction d'avoir fait, au cours de ses recherches, une ample moisson de découvertes aussi curieuses qui importantes. 

A mentionner, entre autres, une multitude de propositions et de théorèmes nouveaux sur les propriétés du cercle et des sections coniques, sur celles de l'hyperbole, sur les moyens de carrer la parabole, etc. 

Il reste de lui  : Theses de cometis (1619, in-4); Theoremata mathematica scientiae staticae (Louvain, 1624, in-4); Opus geometricum quadraturae circuli et sectionum coni (Anvers, 1647, 2 vol. in-fol.). « vrai trésor », au dire de Montucla, qui renferme l'exposé de ses principaux travaux : Opus geometricum ad mesolabum perrationum, proportionalitumque novas proprietates (Gand, 1668, in-4, posth.). (L. S.).

John Jervis, comte de Saint-Vincent, est un marin anglais, né à Meaford (comté de Stafford) le 9 janvier 1735, mort le 14 mars 1823. Fils d'un-homme d'affaires, il fut
destiné à la carrière paternelle, mais il avait du goût pour la marine et il s'embarqua en 1749. 

Après avoir servi aux lndes, puis en Amérique sous Boscawen et Saunders, il rendit de grands services au Canada où il commanda le Porc-épic (1759). Il passa ensuite sous les ordres des amiraux les plus capables, de Rodney, entre autres. 

De 1769 à 1772, il commanda l'Alarme, puis il voyagea en France, en Russie, en Suède, au Danemark, en Hollande, mettant à profit ses loisirs pour étudier avec le plus grand soin les côtes de ces divers pays. 

En 1778, il fut attaché à la flotte de Keppel, et il prit son parti avec le plus grand zèle durant son procès, Durant une croisière sur les côtes de Bretagne en 1782, il s'empara du vaisseau français le Pégase (19 avril). 

En 1784, il représenta Yarmouth à la Chambre des communes et vota avec les whigs. Promu contre-amiral en 1787, Jervis, réélu député par Wycombe (1790), puis nommé vice-amiral, fut chargé du commandement en chef dune expédition aux Indes occidentales (1793). Il coopéra à la prise de La Martinique et de La Guadeloupe (1794). 

Amiral en 1795, il obtint le commandement en chef de la Méditerranée. Il s'établit sur les côtes de Corse, mais il dut se retirer devant les flottes franco-espagnoles, au grand effroi du public anglais. Jervis, posté au cap Saint-Vincent en 1797, résolut d'empêcher que la flotte de la Méditerranée fit sa jonction avec celle de Brest. Il réussit à mener à bien son dessein, surtout à cause de la faiblesse de le flotte espagnole, commandée par des officiers incapables, et montée par des équipages indisciplinés. 

Son succès, connu à Londres le 3 mars, fut accueilli par une explosion d'enthousiasme, tellement la crainte d'une invasion étrangère avait été forte. Jervis, solennellement remercié par les deux Chambres, reçut une pension annuelle de 3000 livres sterling, le titre de lord Saint-Vincent et toutes sortes d'autres faveurs. 

Il reçut l'ordre de bloquer les Espagnols dans Cadix, mais il eut d'abord à réprimer la rébellion d'une partie de son équipage, ce qu'il fit avec une impitoyable sévérité. Il devint même si tyrannique que l'amirauté dut le blâmer. Surmené, il réclama lui-même son rappel en 1799.

A peine guéri, il fut nommé commandant en chef de la flotte de la Manche, ait certains symptômes de désordres s'étaient manifestés. Saint-Vincent se montra encore plus rude et plus autoritaire qu'auparavant. Il fut cordialement détesté, mais il réussit à imposer la plus exacte discipline. En 1801, il devint premier lord de l'amirauté dans le cabinet Addington, et, avec son implacable tempérament, il mit fin aux malversations qui se pratiquaient couramment dans les bureaux et les états-majors. 

Il se fit naturellement une légion d'ennemis. Pitt les appuya de sa parole et de son influence, et, après avoir renversé Addington, il essaya de ruiner Saint-Vincent. Mais Fox fit voter par les Communes une motion d'approbation complète pour l'administration du rude marin. Saint-Vincent, après la mort de Pitt, consentit à reprendre du service. 

Nommé amiral de la flotte (1806), il dirigea, d'Ouessant, toutes les opérations navales; mais tombé malade, il fut relevé de son poste sur sa demande en 1807. Il ne reparut plus guère à la Chambre des lords et mourut après de longues souffrances. 

On lui a élevé, par souscription publique, un monument dans la cathédrale de Saint-Paul. Ses contemporains l'avaient admiré presque sans réserve; la postérité a été moins enthousiaste, et les spécialistes ne reconnaissent plus à lord Saint-Vincent que des capacités médiocres. Ce dernier jugement pent sembler trop sévère, car Saint-Vincent a rendu à son pays des services inappréciables en maintenant la discipline à une des époques les plus critiques de l'histoire d'Angleterre. (R. S.).

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