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Jean Racine
Les pièces de Racine
Aperçu Les pièces de Racine Caractères de son théâtre
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La Thébaïde ou les Frères ennemis (1664). 
Pour composer la Thébaïde, sa première pièce, Racine s'est inspiré des Sept contre Thèbes d'Eschyle, des Phéniciennes d'Euripide, des Phéniciennes de Sénèque, du poème épique de Stace, la Thébaïde, et d'une pièce française, l'Antigone de Rotrou (1633). Le sujet essentiel, c'est la rivalité fameuse des deux fils d'Oedipe, Etéocle et Polynice, qui finissent par se donner mutuellement la mort. Mais, en disciple de Corneille, du Corneille d'OEdipe. Racine mêle les facteurs de l'amour galant à cette épouvantable histoire.
Acte Ier. - Oedipe mort, ses fils Etéocle et Polynice devraient régner alternativement sur les Thébains une année chacun; mais Etéocle ayant refusé de céder le trône à son frère, celui-ci met le siège devant Thèbes. Leur oncle Créon envenime la querelle en soutenant Etéocle, afin de recueillir un jour le trône, mais aussi parce qu'il est auprès d'Antigone le rival malheureux de son propre fils Hémon, lequel s'est déclaré pour Polynice, préféré de la jeune fille. Jocaste, qui veut revoir son fils Polynice, obtient du roi une trêve.

Acte II. - Un oracle déclare que la guerre ne peut s'achever que par la mort du dernier prince du sang royal. Tandis que Polynice résiste aux prières de paix que lui adressent mère et soeur, un soldat vient lui annoncer que la trêve est violée par l'armée d'Etéocle.

Acte III. - On apprend par Antigone que Ménécée, frère d'Hémon, s'est donné la mort entre les deux armées, pour accomplir l'oracle. Jocaste prêche la paix. Les deux frères ennemis accèptent une entrevue.

Acte IV. - L'entrevue tourne vite à la plus farouche dispute, et les deux princes décident d'en finir par un combat singulier.

Acte V. - La confidente Olympe nous apprend la mort d'Etéocle; puis Antigone annonce à Créon que Jocaste s'est elle-même poignardée; Créon enfin, apportant des nouvelles complètes, raconte le combat où le roi et son frère viennent de se tuer l'un l'autre, après qu'Hémon lui-même a péri en voulant les séparer. Antigone se donne la mort; et Créon à son tour, au moment même qu'il croit gagner à la fois Antigone et le trône, se suicide de désespoir.

Alexandre le Grand (1665). 
Le sujet, cette fois, est tiré de Quinte-Curce, qui nous a laissé un récit en latin des exploits d'Alexandre. Mais bien que Racine se vante, dans sa préface, d'avoir suivi dans son Alexandre fidèlement l'histoire, c'est le romanesque qui domine dans cette tragédie. Le fond en est simple. Alexandre a poursuivi ses conquêtes jusqu'aux Indes; là, il se trouve en présence de deux rois, Taxile et Porus; le premier se soumettrait volontiers, et n'est pas un adversaire bien dangereux; Porus résiste, il est vaincu, et tombe aux mains d'Alexandre celui-ci pardonne à Porus, et lui rend ses Etats. Mais, pour faire une tragédie, il faut de l'amour, et l'on sent, par avance, que l'amour, dans un pareil sujet, «-servira d'ornement et non de corps ». La seconde tragédie de Racine est donc, par le mélange de la grande politique et de l'amour galant, un compromis entre Corneille et Quinault, les deux poètes qui se partageaient alors la faveur du public. La pièce n'en eut que plus de succès, mais elle reste datée. Racine la dédia à Louis XIV.
Acte Ier. - Porus et Taxile, rois dans les Indes, prétendent tous les deux à la main de la reine Axiane. Alexandre menace leurs royaumes. Conseillé par sa soeur Cléofile, qui aime Alexandre et qui a reçu de lui des messages d'amour. Taxile incline à se soumettre; et cette attitude lui vaut les mépris non seulement de Porus, mais d'Axiane elle-même, qui partage la haine de Porus pour le conquérant macédonien.

Acte II. - Ephestion, envoyé d'Alexandre, vient offrir la paix aux deux princes. Porus la repousse avec indignation. Taxile, qui était près d'accepter cette haute amitié, semble ému par les exhortations d'Axiane et vouloir prendre les armes. Axiane cependant laisse entendre à Porus qu'il possède son coeur.

Acte III. - Taxile accourt annoncer à sa soeur et à la reine que Porus est défait. Alexandre vient ensuite déclarer lui-même son amour à Cléofile et lui promet d'unir Axiane et Taxile.

Acte IV. - Après qu'Axiane a pleuré Porus dont on a annoncé la mort et qu'elle a déclaré à Taxile ne devoir accorder sa main qu'au vengeur de Porus, on apprend tout à coup la réapparition de se dernier.

Acte V. - Porus amené prisonnier devant Alexandre et les deux reines, leur apprend la mort de Taxile, qui est venu le braver sur le champ de bataille. Alexandre lui rend alors ses Etats et lui donne Axiane.

Andromaque (1667).
La nouveauté d'Andromaque fut aussi vivement sentie que celle du Cid; le succès en fut éclatant et soutenu. On avait dit : Beau comme le Cid; on aurait pu dire: Vrai et naturel comme Andromaque. Cette nouveauté consistait essentiellement en deux points, auxquels se rattachent tous les autres : simplicité de l'action, où tout dépend d'une décision d'Andromaque, et l'amour-passion substitué à l'amour de tête (Corneille) et à la galanterie (Quinault). Aussi avons-nous une querelle d'Andromaque, comme une querelle du Cid. Les poètes jaloux, Thomas Corneille, Boursault, Le Clerc, Quinault, Pradon et le grand Corneille lui-même, auxquels se joignirent des critiques comme Conrart, Ménage, Chapelain; des spectateurs, qui avaient pour idéal le genre plus héroïque de Corneille (Mme de Sévigné, la Grande Mademoiselle, le duc de Longueville, etc.) résistèrent, pour des raisons « professionnelles » ou sentimentales, au charme d'Andromaque. D'autre part, Saint-Évremond, alors en Angleterre, écrivit à M. de Lionne une lettre sur Andromaque et Attila (représenté la même année) il ne trouvait dans la pièce de Racine que des beautés spécieuses, et exprimait l'opinion des partisans de Corneille. Molière fit représenter sur son théâtre du Palais-Royal, le 25 mai 1668, la Folle Querelle de Subligny, sorte de pamphlet dialogué à travers une intrigue rudimentaire, et peut-être y collaborat-il . Racine avait pour lui la jeune cour, et sa dédicace à Henriette d'Angleterre nous dit clairement à qui désormais il voulait plaire.
Acte Ier. - La veuve d'Hector, Adromaque, est avec son fils prisonnière à la cour de Pyrrhus, roi d'Epire. Celui-ci, qui devait épouser Hermione, fille de Ménélas, déjà rendue auprès de lui, aime Andromaque d'un amour toujours repoussé. Cependant la Grèce, mécontente d'apprendre qu'Andromaque autrefois trompa Ulysse et put sauver le fils d'Hector, a décidé de réclamer au roi d'Epire le jeune Astyanax. Oreste apprend à son ami Pylade qu'il s'est fait élire ambassadeur, afin de revoir Hermione qu'il pensait jasis épouser et qu'il aime toujours. Nous voyons bientôt Pyrrhus refuser de livrer Astyanax, puis supplier Andromaque de songer à sauver son fils en acceptant son amour.

Acte II. - Au moment même où Hermione vient de promettre à Oreste de le suivre si Pyrrhus ne livre Astyanax et par là se lie à Andromaque, le roi vient annoncer qu'il cède aux Grecs : c'est qu'Andomaque s'est montrée trop attachée au souvenir d'Hector.

Acte III. - Oreste, exaspéré, médide avec Pylade l'ennlèvement d'Hermione, tandis que celle-ci se livre à la joie. Andromaque, repoussée par la jeune princesse dont elle implorait un secours pour Astyanax, se jette aux pieds de Pyrrhus, qui la met dans l'alternative de l'épouser ou de perdre son fils. Elle va chercher un conseil au tombeau d'Hector.

Acte IV. - Andromaque confie à Céphise sa résolution de mourir dès qu'elle aura contracté l'union qui doit sauver son fils; Hermione pousse Oreste au meurtre de Pyrrhus, qu'elle menace d'ailleurs de sa vengeance.

Acte V. - Oreste, venant annoncer que Pyrrhus est mort, est accueilli par les injures d'Hermione; puis, apprenant que celle-ci s'est tuée sur le corps du roi, il est soudain frappé de folie. Pylade l'entraîne.


Les Plaideurs (1663). 
Pour se venger d'un procès perdu, et peut-être aussi pour prouver qu'il n'était pas moins capable que Corneille d'exceller dans les deux genres, Racine, au lendemain d'Andromaque et à la veille de Britannicus, écrit une charmante comédie en trois actes. Il imite, pour une partie de l'intrigue, les Guêpes d'Aristophane, mais il ne doit qu'à la tradition française (Pathelin, les « chats-fourrés » de Rabelais, etc.), et à ses amis Boileau, Furetière, La Fontaine et Chapelle, qu'il rencontrait à l'auberge du Mouton-Blanc, la satire à la fois si aiguë et si spirituelle des juges et des plaideurs. Le style de cette comédie est exquis, et annonce le meilleur Regnard. D'abord accueillis froidement, les Plaideurs amusèrent beaucoup Louis XIV, et chacun voulut y avoir ri comme lui. Depuis 1668, la pièce n'a jamais quitté le répertoire.

Acte Ier. - De grand matin Petit Jean garde la porte  du juge Perrin Dandin, qui veut aller à l'audience nuit et jour et que son fils Léandre est obligé d'aller garder à vue. Deux plaideurs viennent frapper en vain à la porte du juge, se racontent leurs procès et finissent par se quereller.

Acte II. - L'un de ces plaideurs, qui se nomme Chicaneau, a une fille qui est aimée de Léandre. Celui-ci, déguisé en commissaire, parvient à s'introduire chez lui avec l'Intimé, secrétaire de Dandin, déguisé en huissier, sous prétexte de porter unexploit, qui n'est qu'un billet amoureux. Après une scène de discussion et de coups, on réussit à faire signer par Chicaneau une soi-disante déposition, qui est un contrat de mariage. Sur ces entrefaites Dandin, apparaissant à la lucarne d'un toit, entreprend de donner une audience. On l'enferme près de la cave; il reparait par un soupirail. Enfin, pour le retenir chez lui, son fils le persuade de juger le chien Citron, qui vient de voler un Chapon.

Acte III. - L'Intimé et Petit Jean font les deux avocats : Léandre fait l'assemblée. L'audience est interrompue par Chicaneau, qui vient se plaindre de l'emprisonnement arbitraire qu'il doit à la supercherie de Léandre et de L'Intimé. Mais il se voit avec ahurissement condamné, sur sa propre signature, à accorder la main d'Isabelle au fils de Perrin Dandin.

Britannicus (1669).
Les plus déterminés partisans de Racine avaient surtout loué les tendresses d'Andromaque; ils n'en avaient pas senti la force, et semblaient reconnaître que Corneille restait sans égal dans la tragédie historique. Racine composa donc Britannicus, tragédie romaine, tirée des Annales de Tacite. Il se donnait ainsi le mérite d'une plus grande originalité, puisqu'il avait à créer de toutes pièces son action; et il choisissait dans l'histoire romaine la période la plus sombre, comme les caractères les plus violents. Malgré certaines résistances, Britannicus s'imposa et resta, selon l'expression de Voltaire, « la pièce des connaisseurs ». Mais d'abord irrité d'une cabale qu'il croyait directement inspirée par Corneille; Racine donna une préface où son glorieux rival était égratigné de cette même plume qui avait écrit la petite lettre contre Port-Royal. Là encore, Boileau intervint : sur ses remontrances, Racine supprima cette préface de sa seconde édition, et en fit une autre, exempte de toute personnalité. - Dans Britannicus, Racine adoptait donc, lui aussi, le genre de la tragédie historique; il égalait Corneille au premier et au troisième acte; mais ce dont il faut le louer, c'est d'être en même temps resté lui-même, en limitant exactement son action à une crise morale, et en se réduisant à la peinture du monstre naissant. Britannicus fut dédié par Racine au duc de Chevreuse, sont son oncle Vitart était intendant.
Acte Ier. - Agrippine voit Néron échaper peu à peu à son autorité. Il vient justement de faire enlever Junie, qu'Agrippine avait promise à Britannicus. La mère de l'empereur, venue chez son fils pour lui demander des explications, ne trouve que son gouverneur Burrhus et lui reproche de travailler contre elle.

Acte II. - L'autre gouverneur, Narcisse, qui trompe la confiance de Britannicus, excite Néron à répudier Octavie en faveur de Junie et à rejeter enfin le joug d'Agrippine. L'empereur permet à Junie de revoir Britannicus, qu'elle avoue aimer; mais il l'avertit qu'il assistera, caché, à l'entrevue et qu'elle pourra causer la perte de son amant en lui faisant paraître son amour. Aussi ne montre-t-elle que de la froideur au jeune prince qui la quitte désespéré.

Acte III. - Britannicus, à qui Agrippine vient de promettre son appui, apprend de Junie elle-même la cause de sa froideur simulée. Néron les surprend ensemble et, furieux de jalousie, les fait enfermer dans leurs appartements respectifs.

Acte IV. - En réponse à de longs reproches de sa mère, l'empereur lui promet hypocritement une soumission que les conseils de Burrhus sont bien près de rendre sincère et effective. Mais la ruse de Narcisse remet Néron sur la pente du crime.

Acte V. - Britannicus est parti joyeux au banquet de réconciliation, laissant Junie à de noirs préssentiments? Bientôt, en effet, nous apprenons par Burrhus l'empoisonnement du jeune prince, puis, par Albine, la mort de Narcisse, lapidé par le peuple, la retraite de Junie chez les vestales, et le désespoir de Néron.

Bérénice (1670). 
Bérénice est tirée de deux lignes de l'historien latin Suétone : Titus reginarn Berenicem... cui etiam nuptias pollicilus ferebatur... statim ab Urbe dimisit invitus invitam. Est-il vrai que Racine ait voulu faire allusion à l'amour de Louis XIV pour Marie Mancini, nièce de Mazarin? Est-il vrai, d'autre part, que Henriette d'Angleterre, qui peut-être eut épousé Louis XIV sans « la raison d'État », choisit elle-même cette situation dramatique, et la proposa également au vieux Corneille et au jeune Racine, pour les mettre aux prises? Cette anecdote, racontée d'abord en termes vagues par Fontenelle en sa Vie de Corneille (1729), reprise et précisée par Louis Racine en 1747 et par Voltaire en 1764, semble aujourd'hui abandonnée. G. Michaut, qui l'a examinée de près, en démontre l'invraisemlance. Par contre, il semble bien que Racine ait voulu jouer un mauvais tour à Corneille, en s'emparant d'un sujet, qu'il savait que Corneille traitait et devait gâter, tandis que lui, Racine, y trouvait exactement ce qui convenait le mieux à sa poétique et à son style. Bérénice est la tragédie racinienne par excellence et la préface en est un véritable manifeste. Racine la dédia à Colbert.

Voilà déjà deux pièces, Britannicus et Bérénice, qui ne sont pas imitées de tragédies anciennes, mais entièrement construites par Racine; nous allons en trouver une troisième plus originale encore.

Acte Ier. - Bérénice, reine de Palestine, est aimée de Titus, empereur de Rome, et d'Antiochus, roi de Comagène. Elle-même aime l'empereur, qui doit l'épouser incessament : déterminé par cette union imminente, Antiochus, qui a suivi Bérénice à Rome, lui apprend son départ soudain et l'amour malheureux qui est en cause.

Acte II. - Un entretien de Titus avec son confident Paulin nous fait savoir que Rome ne veut pas d'une reine pour impératrice et que l'empereur va sacrifier Bérénice au souci de sa gloire et de son peuple. Mais lorsque la reine paraît, il n'ose lui dire sa résolution, ne répond à ses paroles d'amour que par des mots entrecoupés et se sauve enfin, laissant Bérénice troublée et incertaine.

Acte III. - Titus prie Antiochus de voir la reine de sa part, puis de la ramener en Orient. Antiochus, balancé entre la joie et l'incertitude, révèle à Bérénice le sacrifice de Titus et s'en voit soupçonné de fourberie.

Acte IV. - La reine déclare à Titus qu'étant abandonnée elle veut mourir. Titus reste ferme dans ce qu'il nomme son devoir; il va donner audience aux sénateurs au lieu de suivre Antiochus accouru pour l'amener auprès de Bérénice qui semble mourante.

Acte V. - Bérénice fait annoncer aux deux princes qu'elle quitte Rome de suite; mais elle laisse surprendre par Titus une lettre où elle avoue qu'elle ne part que pour mourir. Titus exige alors qu'elle fasse serment de renoncer à ce dessein : sinonil se tue. Dans la dernière scène, Antiochus confesse à l'empereur sa secrète rivalité. Bérénice sacrifie son amour à la gloire de Rome et de Titus, puis elle s'éloigne en conseillant à Antiochus de suivre leur triste et noble exemple.

Bajazet (1672).
C'était un sujet tout contemporain. M. de Cézy, ambassadeur à Constantinople, avait raconté à Paris les circonstances qui accompagnèrent la mort de Bajazet, frère du sultan Amurat. Le chevalier de Nantouillet rapporta cette anecdote à Racine, qui en tira sa tragédie. Mais Racine devait connaître aussi une nouvelle de Segrais, parue en 1656, et où le sujet est déjà traité. 
« Quelques lecteurs pourront s'étonner, dit-il dans sa seconde préface, qu'on ait osé mettre sur la scène une histoire si récente; mais je n'ai rien vu dans les règles du poème dramatique qui dût me détourner de mon entreprise. » 
Toutefois, Racine ajoute qu'il faut, en pareil ces, placer son action dans un pays étranger. 
« L'éloignement du pays répare en quelque sorte la proximité de temps. » 
Racine ne s'est pas embarrassé, dans Bajazet, de la couleur locale extérieure, si chère aux romantiques; il a plutôt cherché une couleur locale intime, si l'on peut parler ainsi : l'action, dans ses péripéties et dans son dénouement, ne saurait s'être passée ailleurs que dans cet Orient où les passions sont supposées prendre une intensité particulière; ni Acomat, ni Roxane, qui en sont les protagonistes, ne pourraient être des Grecs, des Romains ou des Français. - On croit que les spectateurs de 1672 virent, en Roxane sacrifiant Bajazet à son amour jaloux, quelques traits de la reine Christine de Suède qui avait fait assassiner son favori Monaldeschi à Fontainebleau, en 1657. - A dater de Bajazet, les pièces de Racine n'ont plus de dédicaces : le poète pouvait se passer de protecteurs. Mais les critiques les plus violentes ne lui manquèrent pas.
Acte Ier. - Tandis que le sultan Amurat est en guerre contre Babylone, le grand vizir Acomat prépare sa ruine au profit de Bajazet, jeune frère du sultan. Il est aidé dans ses projets par la sultane favorite, Roxane, qui aime Bajazet. Atalide, princesse de sang ottoman, servant d'intermédiaire entre Roxane et Bajazet obligés de cacher au sérail leur entente. Atalide se désespère : aimant le jeune homme et étant aimée de lui à l'insu de Roxane, elle apprend qu'il devra périr ou épouser la sultane.

Acte II. - Bajazet tente de différer cette union sous prétexte qu'il n'occupe pas encore le trône. Roxane lui déclare alors qu'elle le fera périr selon un ordre du sultan qu'elle avait jusque-là voulu négliger. Mais Atalide assure à son amant qu'elle mourra s'il ne va dire à la sultane les paroles qui le doivent sauver.

Acte III. - Apprenant qu'ils se sont de nouveau accordés, Atalide se lamente et désespère par sa tristesse Bajazet, qui veut aussitôt courir auprès de Roxane défaire ce qu'il a fait. Roxane, les surprenant, conçoit des soupçons et recommence de balancer entre Amurat et Bajazet.

Acte IV. - Roxane annonce à Atalide qu'elle a reçu d'Amurat, vainqueur, un nouvel ordre de mort pour Bajazet et qu'elle est prête à obéir; Atalide s'étant évanouie, on trouve sur elle un billet où le jeune homme l'assurait de son amour : Roxane, furieuse, prépare sa vengeance, tandis qu'Acomat songe à les sauver tous.

Acte V. - Une dernière fois Roxane, reprise par sa passion, offre à Bajazet le trône et son amour; mais il la repousse encore. Elle médite donc la mort des deux amants. Mais nous apprenons bientôt le meurtre de la sultane par un envoyé d'Amurat, puis celui de Bajazet par les muets. Atalide se tue sur la scène.

Mithridate (1673).
Racine revient à la tragédie historique. Pour Mithridate, il n'a pas non plus de devancier à imiter; et c'est dans Plutarque, dans Dion Cassius et dans Appien qu'il prend son sujet. Le mélange de la politique et de l'amour y est tenté une fois de plus. On ne peut dire qu'il y soit aussi logique que dans Bajazet, et l'on a accusé Racine d'avoir abaissé Mithridate qui, au plus fort de la lutte contre les Romains, semble détourné de ses vastes desseins par sa jalousie de vieillard amoureux. Bien plus, il emploie, afin de forcer Monime à déclarer sa préférence pour Xipharès, un procédé digne de la comédie et renouvelé de Molière (l'Avare). Ce critiques sont aisées à réfuter; elles l'ont été victorieusement. Quoi qu'il en soit, d'ailleurs, celle tragédie, où le sens historique, tel que doit l'entendre un poète, est d'une singulière profondeur, contient une des plus belles figures de femme de tout le théâtre classique, Monime. Les partisans de Corneille ne pouvaient plus que se taire : Mithridate parlait comme César et Sertorius; et jamais femme de Corneille n'avait parlé comme Monime.
Acte Ier. - Mithridate, roi de Pont, luttait contre Rome depuis quarante ans : on vient d'apprendre la nouvelle de sa mort. Il laisse deux fils d'un lit différent, Pharnace et Xipharès, qui aiment tous les deux Monime, déjà accordée avec le vieux roi; et l'alliance que Pharnace médite de conclure avec les Romains contribue encore à séparer les deux frères. Mais à peine Xipharès vient-il de se déclarer à Monime qu'on annonce le retour de Mithridate; le bruit de sa mort était faux.

Acte II. - Mithridate apprend de son confident Arbate que Pharnace prétend à la main de Monime, mais que Xipharès est resté fidèle à son père. Il prie donc Xipharès de détacher Monime de Pharnace, qu'il croit aimé d'elle. Le jeune homme se plaignantà elle-même de cet amour supposé, Monime lui avoue sa tendresse pour lui, mais le supplie de l'éviter désormais.

Acte III. - Faisant part à ses fils de son dessein de reprendre la guerre et de la porter jusqu'à Rome, Mithridate ordonne à Pharnace d'aller de suite chercher chez les Parthes une épouse qui l'attend et qui sera un gage d'alliance. C'est alors que Pharnace déchaîne par ses refus voilés la colère de son père, puis découvre pour se sauver l'amour heureux de Xipharès. Et Mithridate, d'abord incrédule, obtient par un artifice la preuve de cet amour.

Acte IV. - Monime reçoit l'adieu de Xipharès, qui sait son secret dévoilé; puis au moment où elle repousse l'amour et la main de Mithridate, on annonce la rébellion de Pharnace et l'arrivée des Romains.

Acte V. - Tandis que se répand le bruit de la mort deXipharès, on apporte à Monime le poison que le roi lui envoie. Mais soudain Arbate accourt, sauve la reine, raconte la victoire de Xipharès sur son frère et sur Rome. Avant de mourir Mithridate, qui s'était frappé de son épée à l'heure où il s'était cru vaincu, accorde la jeune reine à son fils fidèle.

Iphigénie en Aulide (1674).
Sous quelle influence Racine revient-il à Euripide, auquel il n'avait rien emprunté depuis Andromaque, et qu'il imite successivement dans Iphigénie en Aulide et dans Phèdre? Nous savons qu'il prépara encore une Iphigénie en Tauride (dont nous possédons le premier acte en prose) et une Alceste, dont quelques vers sont cités par lui-mêmee dans sa préface d'Iphigénie. Ce retour à l'Antiquité grecque eut sans doute une cause déterminante; mais nous ne la connaissons pas. - Rotrou avait déjà fait une Iphigénie en 1640. Racine ne lui doit rien; il suivit d'assez près son modèle grec, uniquement préoccupé de rendre vraisemblable une action mythologique : l'invention du personnage d'Ériphile lui permet une méprise et un heureux dénouement. - La pièce, une des mieux écrites de Racine, eut, d'abord à Versailles le 18 août 1674, puis à Paris en janvier 1675, un très grand succès : elle répondait à la manière fastueuse et galante dont on entendait alors la mythologie. On essaya d'opposer à l'Iphigénie de Racine celle de Lerlerc et Coras; mais la tentative échoua; on ne connaît plus cette dernière tragédie que par une excellente épigramme de Racine.
Acte Ier. - La flotte des Grecs, rassemblés pour aller assiéger Troie et venger l'enlèvement d'Hélène, est retenue à Aulis par des vents contraires. Un oracle apprend au roi Agamemnon qu'il n'obtiendra un vent favorable qu'en sacrifiant sa fille Iphigénie sur l'autel de Diane. Le subterfuge que tente Agamemnon, pris de remords, pour renvoyer à Argos Iphigénie et sa mère Clytemnestre avant qu'elles n'arrivent au camp, ne réussit pas, et l'on annonce tout à coup l'arrivée des deux princesses accompagnées d'Eriphile, qui vient demander au devin Calchas le secret de sa naissance.

Acte II. - Eriphile avoue avoue à sa confidente aimer cet Achillequi la fit naguère prisonnière. C'est à elle qu'Iphigénie, frappée de l'accueil contraint de son père, exprime ses sombres pressentiments en même temps que son naïf amour pour Achille, excitant ainsi la rage de sa rivale. Or pour éloigner Clytemnestre et sa fille du camp, Agamemnon avait attribué à Achille le désir de différer son hymen. Aussi Iphigénie montre-t-elle au héros une froideur qui le laisse interdit.

Acte III. - Les explications et les promesses d'Agamemnon calment tout le monde. Mais Arcas, venant chercher Iphigénie pour la mener à l'autel, trahit malgré lui le secret du roi, qui doit lui donner la mort et non à l'hymen. Achille jure de défendre Iphigénie, si les prières des deux femmes ne touchent pas Agamemnon.

Acte IV. - Insensible aux prières et aux imprécations, le roi, blessé dans son orgueil par les menaces d'Achille, se décide au sacrifice. Puis, l'amour paternel reprenant le dessus, il organise la fuite secrète de sa fille. Mais Eriphile court tout découvrir à Calchas.

Acte V. - Grâce à cette trahison, le camps s'est opposé par la force au départ des deux princesses. mais Achille et ses soldats, malgré Iphigénie qui veut enfin se sacrifier, la défendent à l'autel contre toute l'armée. Enfin Calchas découvre que l'oracle désignait Eriphile, qui se frappe alors elle-même : c'est ce qu'Ulysse vient d'apprendre à Clytemnestre au moment où elle veut aller rejoindre sa fille.

Phèdre (1677).
C'est à l'Hippolyte d'Euripide et quelquefois à celui de Sénèque. que Racine emprunte sa Phèdre. Mais, cette fois, il dépasse de beaucoup ses modèles; il crée en Phèdre un caractère nouveau, inconnu à l'antiquité, et qui est peut-être son chef-d'oeuvre de psychologie féminine. Euripide ne lui fournit qu'une donnée et un dénouement; les motifs d'action sont de Racine. On a pu soutenir avec le grand Arnauld que Phèdre était une chrétienne à qui la grâce avait manqué. - La manoeuvre tentée contre lphigénie fut renouvelée, et cette fois, elle réussit mieux. La duchesse de Bouillon, née Marie-Anne Mancini, son frère Philippe Mancini duc de Nevers, et, Mme Deshoulières, suscitèrent un rival à Racine en la personne de Pradon. Celui-ci eut, on ne sait comment, sans doute par un rôle de théêtre, connaissance de la Phèdre de Racine, en répétitions à l'Hôtel de Bourgogne : en trois mois-il bâcla la sienne, qui fut jouée, quelques jours après celle de Racine, à l'Hôtel Guénégaud. Afin de faire tomber la pièce de Racine, ses ennemis louèrent les deux salles pour les six premières représentations : ils occupèrent les loges de Guénégaud et firent le vide à l'Hôtel de Bourgogne. On échangea, entre les deux partis, des sonnets injurieux; on promit à Racine des coups de bâton; il fallut l'intervention du Grand Condé pour faire cesser la querelle. D'ailleurs, aussitôt que le public eut accès dans l'un et l'autre théâtre, la Phèdre de Pradon tomba à plat, après la septième représentation, tandis que celle de Racine se relevait et commençait sa triomphale carrière. Il est donc inexact de dire : la chute de Phèdre, à moins que l'on n'applique cette expression à Pradon. Mais il est vrai que Racine avait été profondément touché par cette aventure, et que ce fut la « goutte d'eau » qui fait déborder le vase. Il renonça au théâtre.

Onze années s'écoulent, pendant lesquelles il se contente d'être historiographe du roi, et surtout excellent père de famille.

Acte Ier. - Hippolyte, fils de Thésée et de la reine des Amazones, annonce à Théramène, son gouverneur, qu'aimant Aricie, princesse athénienne ennemie de la famille d'Egée, il veut la fuir. D'autre part Phèdre, nouvelle épouse de Thésée, apprend à sa nourrice Oenone qu'elle aime Hippolyte. Sur ces entrefaites parvient la nouvelle de la mort de Thésée.

Acte II. - Hippolyte découvre malgré lui son amour à la jeune Aricie. De même Phèdre à Hippolyte. Guidé par Théramène, le jeune prince prend la résolution d'arracher au fils de Phèdre le royaume de Thésée.

Acte III. - Tandis que Phèdre songe à fléchir Hippolyte, Oenone accourt lui apprendre le retour de Thésée, qu'on avait cru mort. Comme elle veut cacher son déshonneur dans un prompt suicide, sa nourrice essaye de la persuader d'accuser la première Hippolyte. Thésée paraît. La reine lui crie qu'il est offensé et s'enfuit, le laissant inquiet et soupçonneux en tête à tête avec son fils.

Acte IV. - Oenone dénonce Hippolyte à son père, et le jeune homme se défend mal, pour ne pas accuser la reine. Il invoque cependant l'amour qui l'unit à Aricie. Aussi Phèdre, qui venait de tenter de le sauver, apprenant cet amour de la bouche de Thésée, abandonne par jalousie Hippolyte à son sort, puis se désespère de son crime.

Acte V. - Aricie, à qui Hippolyte vient de dire un éternel adieu, réveille par l'aveu de son amour et ses avertissements discrets les incertitudes de Thésée. Il apprend justement qu'Oenone s'est donné la mort, que Phèdre se lamente et lui prépare une lettre qu'elle a déjà recommencé trois fois. Mais Théramène vient lui annoncer que Neptune a exaucé sa demande de vengeance et qu'un monstre marin a détruit Hippolyte. Phèdre enfin lui fait, avant d'expirer, l'aveu de son crime.

Esther (1689). 
Mme de Maintenon, qui faisait représenter des tragédies aux jeunes filles de Saint-Cyr, jugea qu'elles avaient « trop bien joué Andromaque », et demanda à Racine « de lui faire, dans ses moments de loisir, quelque espèce de poème moral ou historique, dont l'amour fût entièrement banni ». Pour Racine, c'était un ordre; et cependant, il hésita. Enfin, étant tombé sur le sujet d'Esther, il écrivit cet « ouvrage propre à être récité et chanté ». On sait, par Mme de Sévigné, Mme de Lafayette, Mme de Caylus, quel en fut le succès. Les allusions, peut-être non prévues par Racine, y contribuèrent beaucoup; on compara Mme de Maintenon à Esther, ce qui ne pouvait compromettre Racine. Mais, chose plus grave, on voulait voir, dans Aman, Louvois, et dans les Juifs persécutés, les jansénistes et les protestants; n'alla-ton pas jusqu'à comparer à Mardochée le Grand Arnauld? Cet ouvrage composé pour un pensionnat, et dont les rôles avaient été taillés pour des jeunes filles, a survécu aux circonstances et a pu, sans rien perdre de son charme ni de sa fraîcheur, passer sur le théâtre. Pour la première fois, Racine avait écrit des choeurs; il y réussit à merveille.
Acte Ier. - Esther, jeune Juive orpheline élevée par son oncle Mardochée, est devenue l'épouse d'Assuérus, roi de Perse, après la répudation de Vashti. Mais sur l'ordre de Mardochée, elle a caché au roi son véritable nom et sa naissance. Tandis qu'elle déplore les malheurs de Sion en compagnie d'Elise et d'un choeur de jeunes Israëlites qu'elle élève en secret, Mardochée accourt annoncer qu'Assuerus, à l'instigation de son favori Aman, vient de condamner tous les Juifs à périr. Il persuade Esther de tout révéler au roi de le sauver des siens.

Acte II. - Si Aman a voué aux Juifs une haine effroyable, c'est que le Juif Mardochée est le seul qui refuse d'incliner son front devant le tout puissant favori : c'est ce qu'il confie à Hydaspe, officier du palais qui lui est dévoué. Précisément le roi, pendant une insomnie causée par un songe terrifiant, s'est fait lire les annales de son règne, et il y a retrouvé le souvenir d'une conspiration dont le sauva Mardochée : il veut redonner à ce sauveur une récompense tardive, et il se trouve du même coup que l'orgueil d'Aman est puni de la plus dure humiliation. Sur ces entrefaites, Esther survient, s'évanouit d'angoisse, puis témoigne le désir de recevoir à sa table le roi et son favori et de les entretenir de graves intérêts.

Acte III. - Tandis qu'il exhale sa rage auprès de sa femme Zarès, Aman est mandé auprès du roi, pour le festin que donne Esther. C'est à la suite de ce festin qu'Esther révèle sa naissance, implore la grâce des Juifs et dévoile les perfidies d'Aman. Assuérus, atterré, s'éloigne un instant. Trouvant au retour son favori aux pieds d'Esther, il fait éclater sa colère, condamne Aman au gibet, lui donne pour successeur Mardochée et révoque l'édit porté contre les Juifs.

Chacun des trois actes s'achève par un choeur de jeunes Israëlites.


Athalie (1691).
Le succès d'Esther fit naître Athalie, qui réussit moins, d'abord parce que les circonstances et les conditions de la représentation furent moins favorables, mais surtout parce que Racine avait trop dépassé le cadre étroit et les sentiments réduits qui convenaient à ses actrices et à leur public. Il fallut attendre bien des années, après la mort de Racine, pour que la grandeur d'Athalie fût sentie. Ce n'était plus une élégie que le poète empruntait à la Bible; c'était vraiment un drame aux profondeurs mystérieuses, à la fois humain et divin. Boileau disait :

« C'est votre plus bel ouvrage; le public y reviendra. »
Ainsi Racine achevait la carrière sur un chef-d'oeuvre inattendu. A son génie profane, formé par la connaissance des passions et de l'antiquité, la religionchrétienne avait ajouté un sens particulier de l'au-delà. La méditation de la Bible et des Pères, le souvenir des extases de Port-Royal, venaient se mêler, comme un ferment nouveau, à sa psychologie. Ajoutons-y une pratique de la cour, et de l'histoire, qui explique certaines parties des rôles de Joad et d'Abner.

Après 1691, Racine n'écrit plus rien pour le thâtre, même pour celui de Saint-Cyr. Il ne s'occupe même pas de revoir les éditions de ses pinces. Il est tout entier à ses devoirs de chrétien. (Ch.-M. Des Granges).

Acte Ier. - La reine de Jérusalem Athalie, idolâtre et usurpatrice, a jadis fait massacrer toute la famille des rois légitimes; mais elle ignore que leur dernier descendant Joas, sauvé du massacre, est élevé dans le temple chrétien, sous le nom d'Eliacin, par le grand prêtre Joad. Or le jour de la fête de la Pentecôte, Abner, généralissement de l'aréme d'Athalie, mais fidèle au dieu d'Abraham, vient prévenir le grand prêtre qu'Athalie semble nourrir contre lui de mauvais desseins, excitée par Mathan, prêtre apostat devenu pontife de Baal. C'est pourquoi Joad annonce à sa femme Josabeth qu'il va proclamer Joas le jour même.

Acte II. - Athalie, venue au temple, reconnaît dans Eliacin l'enfant qu'un songe lui a montré la menaçant d'un poignard. Calmée par Abner, excitée par Mathan, elle demande à voir Eliacin, l'interroge, l'invite vainement à venir chez elle et sort menaçante.

Acte III. - Mathan, qui a éveillé les craintes de la reine, vient de part réclamer Joas, comme gage de l'obéissance du grand prêtre. Celui-ci le chasse et décide d'avancer l'heure du couronnement. Pendant que tout s'apprête, il prophétise l'avenir de Jérusalem.

Acte IV. - Joad révèle à Joas le secret de sa naissance et présente le jeune roi aux chefs des levites. Aussitôt après on annonce que l'armée d'Athalie investit la montagne du temple et qu'Abner est emprisonné.

Acte V. - Cependant, tirant Abner de prison, Athalie l'envoie offrir la paix aux assiégés sous la condition qu'ils lui livreront, avec Eliacin, le trésor qu'elle croit caché dans le temple. Joad promet le trésor (lequel n'existe pas), fait entrer la reine avecune faible escorte, lui découvre Joas sur son trône, en même temps que les lévites en armes. La reine est entraînée hors du temple et mise à mort. (H. Clouard).

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Dictionnaire biographique
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