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Nansen

Nansen (Hans), commerçant  et bourgmestre de Copenhague, né à Flensborg en 1598, mort en 1667. Pendant dix ans directeur de la Compagnie islandaise, il visita à plusieurs reprises les ports de l'Islande. Il a décrit ses voyages dans un Compendium, cosmographicum, courte description de tout le monde (en danois, 1636, 4e éd. en 1646), travail remarquable pour l'époque. Il contribua très activement à la défense de Copenhague en 1658-59 et à la révolution de 1660. En 1662, il fonda une nouvelle compagnie islandaise qui avait le monopole du commerce avec l'Islande. (Th. C.).
Nansen (Fridtjof), explorateur  né près de Christiania (aujourd'hui Oslo) le 10 octobre 1861, mort en 1930. Fils d'un avocat., il cultiva beaucoup, dans sa ,jeunesse, les exercices physiques, pour lesquels il délaissa souvent l'étude, s'appliqua cependant aux sciences naturelles, dont il prévoyait l'utilité pour ses futures expéditions, fut reçu docteur de l'Université de Christiania en 1881, et, la même année, fit un premier voyage, au Groenland (21 mars-21 juillet), à bord du Viking, et au cours duquel il tua 500 phoques et 14 ours blancs.

Nommé en 1882 conservateur du musée de Bergen, il se prépara en 1886-87, par de longues excursions dans les montagnes, à un second voyage au Groenland, partit d'Eyjafjördr (Islande), sur le Janon, le 4 juin 1888, débarqua le 17 juin. au Sud du cap Dan, sur la banquise, aborda la côte même du Groenland. près de l'île Urnivik, le 10 août, et traversa la presqu'île dans toute sa largeur, de l'Est à l'Ouest, par 65° Nord environ. Il était de retour en Norvège le 9 novembre. Dès l'année qui suivit, il dressa les plans d'une nouvelle expédition, dont il avait depuis longtemps le projet et qui avait pour but, sinon d'atteindre le pôle, du moins de percer le mystère des régions avoisinantes. 

Grâce à une subvention que lui alloua le parlement norvégien, et à des souscriptions particulières, il put faire établir une petite goélette à trois mâts, de 400 tonneaux seulement, mais d'une solidité à toute épreuve, le Fram, la pourvut de vivres pour cinq années et, avec douze compagnons sûrs pour tout équipage, s'embarqua à Christiania le 24 juin 1893, faisant route vers les bouches de la Léna (15 septembre), puis vers l'archipel de la Nouvelle-Sibérie (20 septembre), avec le dessein de se faire prendre dans une banquise, qui lui ferait refaire le trajet de la Jeannette (1881). Trois années durant, on n'eut de nouvelles ni de Nansen, ni du Fram. Poussée par la dérive, la banquise qui portait le Fram l'avait amené, vers la fin du mois de février, jusqu'au 84° 4' Nord. Mais les progrès étaient ensuite devenus insensibles, on paraissait même rétrograder légèrement vers le Sud, et, après un nouvel hiver, le Fridtjof Nansen, n'emmenant avec lui qu'un seul compagnon, Hjalmar Johansen, étudiant en philosophie de l'Université de Christiania, qui s'était enrôlé dans l'expédition comme simple matelot, s'enfonça avec 28 chiens, 2 kayaks, 3 traîneaux et 110 jours de vivres, vers le pôle Nord (14 mars 1895), laissant le Fram et ses autres compagnons sous le commandement du capitaine Otto Sverdrup. 

Dès le premier jour, les deux voyageurs se trouvèrent aux prises avec des difficultés qui auraient fait reculer les plus intrépides. Ils n'en continuèrent pas moins leur marche en avant, ne gagnant bientôt plus que 3 à 4 milles  chaque jour vers le Nord, à cause surtout d'une dérive de la banquise qui les entraînait au Sud, et, le 7 avril, ils se trouvèrent par 93° Est et 86° 14' Nord, la plus haute latitude qui ait encore été atteinte. Ils n'étaient qu'à 360 kilomètres du pôle. Il fallut pourtant battre en retraite. Bientôt, désorientés parmi les solitudes glacées (leurs montres s'étaient arrêtées et ils ne pouvaient plus relever qu'inexactement leur position), ayant tué leurs derniers chiens et n'ayant plus ni vivres, ni vêtements, Nansen et Johansen allèrent droit devant eux, se nourrissant de phoques et d'ours blancs, et bravant chaque jour plusieurs fois la mort. Enfin le 17 juin 1896, 461 jours après avoir quitté le Fram, ils rencontrèrent, comme par miracle, l'expédition de Frederick Jackson qui explorait la terre François-Joseph et qui leur fournit les moyens de gagner Hammerfest et, de là, Tromsö, où ils arrivèrent le 27 août 1896, un jour seulement après le Fram, que la dérive avait porté jusqu'au 85° 46' Nord, par 71° 5' Est. (25 octobre 1895) et qui avait retrouvé la mer libre à peu près en même temps que Fridtjof Nansen avait rencontré l'expédition Jackson. 

Nansen a été dans son pays et à l'étranger l'objet d'ovations enthousiastes et des plus hautes distinctions. Élu membre correspondant de l'Académie des sciences de Paris dès le 24 juin 1895, il a été nommé en 1897 professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Christiania. Au commencement de la même année, il a entrepris en Europe et aux États-Unis une tournée de conférences ayant pour sujet sa prodigieuse épopée. Il en a d'ailleurs écrit lui-même le récit. Paru d'abord dans le Daily Chronicle, il a été publié ensuite en volume sous le titre : Vers le pôle, trad. franç. par Ch. Rabot (Paris, 1897, in-8). C'est l'une des narrations les plus émouvantes qu'il soit donné de lire. Nansen avait donné précédemment : A travers le Groenland, également trad. en franç. (Paris, 1893, in-8).

A partir de cette époque, Fridtjof Nansen met son immense notoriété au service de l'indépendance de la Norvège (qui se séparera de la Suède en 1905). Après la Première Guerre mondiale, il conduit en 1920, la délégation norvégienne de la Société des Nations à Genève, où, avec le titre de haut-commissaire de la SDN, il s'occupe principalement du problème posé par le rapatriement des très nombreux prisonniers de guerre qui ont résulté du conflit.  En 1922, Fridtjof Nansen sera encore à l'origine de l'institution d'un passeport pour les apatrides (personnes déplacées), connu sous le nom de passeport Nansen. (L. S.).

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Dictionnaire biographique
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