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Moya (Pedro de), peintre né à Grenade en 1610, mort à Grenade en 1666. C'est à Séville, dans l'atelier de Juan del Castillo et à côté d'Alonso Cano et de Murillo que Moya apprit à peindre. Esprit remuant, inquiet de nouveautés, il quitta l'Espagne après s'être engagé comme soldat et passa dans les Flandres. Tout le temps que ne lui prenait pas son métier, il l'employa à étudier et à copier les ouvrages des maîtres flamands. Son engagement terminé, et ayant ou l'occasion de voir et de copier des peintures de Van Dyck, il se mit en quête de ce grand artiste; ayant appris qu'il travaillait alors à Londres, il s'arrangea pour l'y rejoindre. Van Dyck, frappé de l'énergique hommage à son génie que témoignait l'admiration de ce jeune peintre, l'admit tout de suite parmi ses élèves. 

Malheureusement, Van Dyck mourait six mois à peine après cette admission. Moya dut revenir à Séville. Là, il fit voir et communiqua à ses anciens condisciples les dessins et les études qu'il rapportait. Pour Murillo, les récits de son camarade et surtout les copies d'après Rubens et Van Dyck furent une révélation. Il se promit d'aller à son tour étudier chez eux ces maîtres dont les ouvrages le passionnent et le captivent, et on peut voir dans sa biographie comment il mit son projet à exécution. Moya fut donc pour Murillo une sorte d'initiateur. Quant à lui, après un court séjour à Séville, il revint habiter sa ville natale et y ouvrit un atelier.

On voit de lui, à la cathédrale, une Vierge glorieuse, entourée d'anges, avec un saint évêque priant à ses pieds. Le musée du Prado, à Madrid, conserve six peintures de l'artiste formant une suite de sujets empruntés à l'Histoire de Joseph. Ces peintures, les plus importantes et les mieux conservées que l'on connaisse de lui, montrent qu'il savait composer, avec goût et peindre avec talent. On note toutefois bien des réminiscences dans ces six ouvrages dont les colorations pleines de fraîcheur rappellent tantôt Van Dyck, tantôt son premier maître Castillo, parfois même Falcone et Ribera. (P. L.).

Moya (Juan Peris de), mathématicien du XVIe siècle, né à San Stefano, dans la sierra Morena, et chanoine à Grenade. Il fut l'auteur d'un Tratado de matematicas (Alcala, 1573) et d'une Aritmetica practica y especulaliva, qui a eu treize éditions de 1609 à 1761.
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