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Masséna
(André), prince d'Essling, maréchal de France
né à Leven, près Nice ,
en 1758, était fils d'un marchand de vins et s'enrôla fort
jeune dans un régiment français. Ne pouvant dépasser
les grades inférieurs, faute de naissance, il s'était retiré
du service lorsqu'éclata la Révolution.
Nommé en 1792 chef de bataillon, en 1793 général de
brigade, il se distingua à l'armée du Midi, fut promu en
1795 au grade de général de division et prit la part la plus
glorieuse à la conquête de l'Italie
par Bonaparte c'est lui qui décida le
gain de la bataille de Rivoli (1797); aprés ce combat, le général
Bonaparte le proclama l'Enfant chéri de la victoire, surnom
qui lui est resté.
En 1798, il fut mis à la tête
du corps d'armée chargé d'établir un gouvernement
républicain dans l'État de l'Église ;
mais il fut accusé de dilapidations par sa propre armée,
et se vit contraint à se retirer. Cependant il reparut dès
l'année suivante à l'armée d'Helvétie : il
se couvrit de gloire en battant à Zurich
les Russes, qui menaçaient la France
d'une invasion. Envoyé ensuite en Italie pour s'opposer aux Autrichiens
qui reprenaient les pays conquis, il se jeta dans Gênes
avec une poignée de soldats, et parvint à retenir le général
autrichien Mélas assez longtemps pour favoriser l'irruption de Bonaparte
en Italie et préparer la victoire de Marengo.
C'est à lui que Bonaparte remit le commandement quand il revint
à Paris.
En 1804, i l fut fait maréchal et
bientôt duc de Rivoli. En 1805 il reçut le commandement en
chef de l'armée d'Italie
: vainqueur à Caldiero, à Vicence et sur la Brenta, il poursuivit
avec vigueur le prince Charles, qui fut contraint de se retirer en Allemagne ;
en 1806, il accompagna Joseph Bonaparte,
qui allait se mettre en possession du royaume de Naples ,
prit Gaète et battit plusieurs fois les rebelles de la Calabre .
En 1809, il commanda en Autriche
le corps de la grande armée, et sauva l'armée à Essling
: Napoléon, en récompense, le
créa prince d'Essling. Moins heureux au Portugal
(1810), il ne put chasser de ce pays les Anglais,
commandés par Wellington; après
le combat malheureux de Fuentes d'Onoro, il rentra en France
(1811). Napoléon le laissa depuis sans emploi. Il mourut à
Paris
en 1817.
Masséna devait plus à la
nature qu'à l'éducation. Au dire de Napoléon, le bruit
du canon éclaircissait ses idées, lui donnait de la pénétration
et de la gaieté. Son caractère distinctif était l'opiniâtreté
et la persévérance : il ne se décourageait jamais.
II a laissé des Mémoires, qui ont été
rédigés et publiés par le général Kock,
Paris, 1849. |
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