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Madison

James Madison est le quatrième président des Etats-Unis, né en Virginie (comté du roi Georges) le 16 mars 1751, mort dans sa résidence virginienne (Montpellier) le 28 juin 1836. Fils d'un riche propriétaire foncier, le jeune Madison fit ses études, de 1769 à 1772, au collège de Princeton (New Jersey), et les poursuivit avec un zèle infatigable chez lui, de 1772 à 1775, quoiqu'il fût d'une saute très délicate. II s'adonna surtout à la philosophie et au droit. 

C'était le temps où les colonies anglaises de l'Amérique du Nord résistant à certaines prétentions de la métropole, en étaient déjà venues à l'insurrection ouverte. Après le combat de Lexington et la réunion du premier congrès continental, James Madison commença à s'occuper activement du mouvement révolutionnaire qui éclata en Virginie en 1775, et aboutit à la déclaration d'indépendance de cet Etat. Elu membre de la Convention qui rédigea la première constitution de la Virginie indépendante, il fit partie du conseil sous cette constitution jusqu'en 1779, année où ses concitoyens l'envoyèrent siéger au Congrès continental. Il participa très activement aux travaux de cette assemblée, et se déclara, après la fin de la guerre révolutionnaire, partisan d'une augmentation notable des pouvoirs du Congrès et du gouvernement de la Confédération. 

Ses discours et ses écrits le plaçaient, dès 1783, au premier rang des hommes d'Etat de la nouvelle Amérique. Sa vie politique est si étroitement liée, à partir de cette époque, avec l'histoire des Etats-Unis, que l'on se bornera ici à rappeler les dates des principaux événements de cette histoire auxquels son nom est le plus directement associé. Madison fut un des plus ardents auteurs du mouvement d'opinion qui conduisit à la conférence d'Annapolis en 1786 et à celle de la convention de Philadelphie en 1787. Son influence dans les travaux de cette convention fut décisive. 

Les Américains le considèrent avec raison comme un des plus importants auteurs de la constitution de 1787 qui régit aujourd'hui encore les Etats-Unis. Après avoir contribué plus qu'aucun autre à l'élaboration et à la rédaction de cette oeuvre remarquable, il la défendit devant l'opinion publique, de 1787 à 1789, dans le Federalist, et n'eut de repos qu'elle ne fût acceptée à la fois par son Etat natal, la Virginie, et par tous les autres Etats, membres de la Confédération. Il avait bien gagné le titre que la gratitude de ses concitoyens lui déféra de « père de la Constitution ».

Elu représentant au premier Congrès fédéral, il prit une part prépondérante aux travaux d'organisation du nouveau gouvernement, sous la présidence de Washington, notamment à l'élaboration du premier tarif douanier des Etats-Unis. Il commençait cependant à estimer qu'un des plus brillants conseillers de Washington, Alexander Hamilton, accentuait d'une manière excessive, par ses mesures financières et par l'allure générale de son administration, les tendances centralisatrices du pouvoir fédéral, et il n'hésita point, sinon à brûler ce qu'il avait adoré, du moins à tracer très nettement la limite au delà de laquelle il ne pouvait plus suivre ses anciens compagnons en fédéralisme, Washington, Hamilton, Marshall et Jay.

Ce revirement le rapprochait d'un autre conseiller de Washington, Thomas Jefferson, dont il devint le lieutenant fidèle, et tous deux fondèrent le nouveau parti républicain qui finit par l'emporter devant l'opinion publique sur les fédéralistes, et obtint une victoire complète aux élections de 1800, en portant Jefferson à la présidence.

Madison fut secrétaire d'Etat, c.-à.d. ministre des affaires étrangères, sous la double présidence de Jefferson (1801-1809) et succeda lui-même à son ami comme président de l'Union (1809-1817). C'est pendant qu'il occupait, avec plus de dignité honnête et respectable que d'éclat, cette fonction de chef du pouvoir exécutif de la république américaine, qu'il se laissa entraîner par le parti des jeunes (Clay et Calhoun) à une déclaration de guerre à l'Angleterre pour le redressement d'une longue série de griefs se rattachant aux relations commerciales des Etats-Unis avec l'Europe. Les incidents de cette guerre (1812-1815), de même que les événements qui l'avaient amenée, ont été racontés au mot Etats-Unis.

Madison s'était marié en 1794 avec une jeune veuve de l'entourage de Mrs Washington. Il n'eut pas d'enfants. Sa présidence terminée (1817), il se retira à Montpellier, en Virginie, où il s'occupa d'agriculture, sans negliger les lettres et la politique. Ses contemporains continuèrent jusqu'à sa mort (1836) à le consulter comme un oracle sur toutes les questions constitutionnelles. (A. Moireau).

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