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La Bourdonnais (Bertrand François Mahé, comte de), marin né à Saint-Malo le 11 février 1699, mort à Paris le 10 novembre 1753. Il voyagea de bonne heure et entra en 1718 comme lieutenant au service de la Compagnie française des Indes. Capitaine en 1724, il contribua à la prise de Mahé (Histoire des Seychelles). Il passa ensuite au service du vice-roi portugais de Goa. En 1735, il fut nommé gouverneur des îles de France (Maurice) et de Bourbon (Réunion), et sut y développer la prospérité. En 1740, La Bourdonnais revint en France et fut presque aussitôt placé à la tête d'une division destinée aux Indes. 

Après avoir délivré Mahé, il vint au secours de Dupleix bloqué à Pondichéry. La Bourdonnais, n'ayant pas reçu de France les renforts attendus, prit la mer avec une flottille de la Compagnie et, avec de faibles ressources, il battit la flotte de lord Peyton à la hauteur de Negapatnam. Arrivé à Pondichéry, il se trouva en opposition de vues avec Dupleix. Il mit ensuite le siège devant Madras qui capitula le 24 septembre 1746, et ce fait d'armes fut la cause d'un grave différend entre lui et Dupleix. 

On a dit longtemps que, dans cette affaire de Madras, Dupleix s'était montré jaloux, altier, intraitable. Deux historiens anglais, W. Cartwright et le lieutenant-colonel Malleson, rétablissant l'exactitude des faits, ont permis d'établir au contraire
que  La Bourdonnais eut une attitude pleine de duplicité et qui cachait un intérêt personnel. La Bourdonnais quitta l'Inde le 23 octobre et revint dans son gouvernement de l'île de France (île Maurice). Il y trouva un successeur déjà installé. Il voulut rentrer en France pour se justifier, et parvint à s'embarquer sur un bâtiment hollandais. Pris et mené en Angleterre il obtint de venir en France sur parole.

Là, une instruction judiciaire était commencée contre lui pour mauvaise gestion et péculat; à peine fut-il arrivé qu'on l'envoya à la Bastille (6 mars 1748). Il fut tenu plus de deux ans au secret. Il put enfin se défendre pendant la troisième année de son emprisonnement et fut acquitté (1751). Mais sa santé était ruinée; et la Compagnie lui disputait les débris de sa fortune; La Bourdonnais mourut miné par le chagrin, non sans avoir répandu, dans ses dernières années, les plus injustes préventions contre Dupleix. (G. Regelsperger).



En bibliothèque - La Bourdonnais a laissé des Mémoires dont une édition a été publiée par son petit fils, le comte A.-C. Mahé de La Bourdonnais (Paris, 1890, in-8).
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